Titre : Venu d’un autre monde

Auteur : DreamAngel7, en mauvaise forme...

Base : Gundam Wing

Genre : déprime, colère et… ai-je précisé déprime ? POV

Disclaimer : Si je les avais rien que pour moi je serais sûrement pas en train de déprimer…

Note : Ça fait un petit bout que ça va plus, je suis sûre que cette fic ne va pas m’arranger le moral mais c’est pas grave, faut que je parle (j’en connais une qui sera pas contente que je lui ai rien dit… Pas taper Jr !! Tu m’as fait le même coup !!!). En plus je suis malade, j’ai tenu qu’une demi-heure en cours ce matin et j’ai passé le reste de la journée dans mon lit…Et je sais toujours pas si je dois tenter d’aller en cours demain ! Rhâ, je hais le lycée !!

 

Avec pitites notes de Shini Jr, ma best à moi…

~~*~~

Venu d’un autre monde

 

Je me suis levé avant l’aube, comme tous les matins depuis environ une semaine. Je suis allongé sur l’herbe humide de rosée et observe le ciel qui commence à s’éclaircir légèrement. Le jour se lève. Je ne sais pas pourquoi, je n’aime plus le matin. Je n’aime plus le lever du soleil. Je préférerais regarder les étoiles et la lune briller éternellement, et ne plus avoir à penser à autre chose qu’à ces petites lumières lointaines, oublier toutes ces petites tracasseries de ma vie…

Petites tracasseries ! Non mais je rigole ! Ma vie n’est pas qu’un assemblage de petites tracasseries, c’est bien pire que ça ! Je m’en suis accommodé jusqu’à maintenant, comme les autres, d’ailleurs. Après tout, tant de gens comptent sur nous… Mais savez-vous seulement ce qu’est la solitude d’un pilote de Gundam, vous, les civils ? Avez-vous ne serait-ce qu’une vague idée de ce que peut représenter un tel fardeau pour cinq pauvres adolescents qu’on a sortis trop tôt de l’enfance ? Y avez-vous seulement songé ?

Non, bien sûr, tout ce qui vous importe, c’est que vous soyez bien chez vous, à l’abri de cette guerre. Mais sachez que nous n’arriverons pas longtemps à vous garder à l’écart. Toute guerre touche des civils, vous savez ? Nous ne sommes encore que des enfants, ne nous demandez pas l’impossible.

Non pas que nous commencions à lâcher, non, pas encore. Mais je sens que bientôt…  bientôt l’un de nous risque de perdre pied, si personne ne l’aide. Et personne ne semble vouloir l’aider, justement. Vous savez bien sûr de qui je parle… J’en ai assez, à vrai dire. Il y a tout un tas de choses qui font que… que je ne vais pas bien, tout simplement. Et personne ne paraît s’en apercevoir. Même pas ce pauvre Quatre, et c’est bien ce qui m’étonne le plus. Quoique…

Des oiseaux se mettent à chanter. J’esquisse un vague sourire, le regard toujours perdu vers le ciel maintenant pastel, comme s’il allait m’aider à m’échapper… Il est tellement grand, ce ciel, même avec ses colonies l’Homme n’a pas réussi à l’occuper totalement. Ce qui de toutes façons est impossible, alors… Venant des colonies, j’ai moi-même une petite idée de l’immensité de l’espace. Parfois cette grandeur me fait peur, mais parfois elle me rassure, et c’est là que je ne comprends plus… Promesses d’une autre vie, là-bas, si loin ? De rêves irréalisables ? L’espace me fascine, et pourtant c’est en plein milieu de ce vide que nous vivons.

L’espace et moi avons quelque chose en commun : nous sommes seuls. Les garçons de mon âge ont tous des amis avec qui ils font des fêtes à longueur de temps, des petites amies qui les aiment et qu’ils aiment, et moi… je suis seul. Je me souviens encore de cette femme qui j’ai croisée dans la rue il y a quelques jours, et qui disait à sa fille “ne t’inquiète pas, tu as tout le temps pour penser à être amoureuse, tu as encore la vie devant toi”… Elle, peut-être, mais pour moi c’est autre chose. Je n’ai pas toute ma vie devant moi, je sens que la plus grande partie de mon existence m’a déjà filé sous le nez. Je mourrais jeune, c’est une certitude. Je ne sais pas d’où me vient cette conviction mais elle est là.

C’est amusant, quand on y pense. Paradoxal, plutôt. J’ai toujours été persuadé d’incarner le Dieu de la Mort lui-même[1], récoltant toutes les vies qui passaient à proximité, que je les apprécie ou les déteste. L’Amour et la Haine étant sœurs, le Shinigami ne faisait pas la différence. Il détruisait, point. Et voilà que j’annonce sa disparition prochaine ! Il n’y a pas comme une erreur ?[2]

Il faut que je rentre. Les autres ne vont pas tarder à se lever, c’est le moment de commencer mon numéro. Ce serait plutôt valable pour Trowa, ça. Le clown sans sourire. Moi je suis un clown qui fait rire. enfin, qui essaye de faire rire, pour ce que ça marche… Je donne la réplique, c’est tout…

Je retrouve Quatre et Wufei dans la cuisine. Et c’est parti, le baka sans cervelle, le retour… C’est fou comme ils ont l’air de vraiment me remarquer. Tout est devenu automatique, dans ce groupe, même les répliques de Wufei et les vagues sourires de Quatre. Cela fait longtemps qu’il n’a plus vraiment souri. Cela fait longtemps que plus rien n’est nouveau, que plus rien ne m’étonne… Et je fais comme eux, je ne change pas, pourquoi apporter une touche d’originalité quand tout autour de vous respire la monotonie ? A quoi ça sert ?

Je m’attends presque à voir Heero entrer avec son portable sous le bras pour nous annoncer une nouvelle mission. Et à vrai dire, ça m’arrangerait. Non, je risque de tout foutre en l’air, comme la dernière fois… J’ai failli tous nous faire tuer, mais à part ça, tout va bien, je vous remercie. Et vous ?

Qui a dit que parler empêchait de penser ? Si je tenais celui qui a dit ça, je lui ferais ravaler ses phrases philosophiques débiles. A force de parler, j’en suis arrivé à pouvoir faire les deux en simultané.  Et je déblatère, je déblatère… Je ne pense pas m’arrêter un jour. Sauf à ma mort, peut-être. Quoique je serais capable de revenir les hanter avec mon bavardage d’outre-tombe[3].

Attention, la porte s’ouvre… Et non, c’est Trowa. Encore un qui ne dira rien. Plus personne ne dit rien, en fait. Je suis le dernier à continuer malgré tout. Cette guerre nous fatigue tous, d’accord, mais est-ce une raison pour m’ignorer comme ça ? J’ai de plus en plus souvent l’impression que mes quatre collègues ont la capacité de communiquer entre eux sans parler. Je suis sérieux ! Ils sont liés, pas sentimentalement, bien que ce soit sûrement le cas pour Quatre, mais liés quand même. Lorsqu’ils combattent… il se dégage d’eux une harmonie incroyable. Je dirais presque qu’ils sont synchronisés.

Ils ont l’air d’être si proches, comme s’ils avaient toujours vécu ensemble, comme s’ils se comprenaient sans un mot, sans un geste. Un simple regard et paf ! c’est capté. Je me répète mais… c’est comme s’ils avaient toujours tous fait ensemble, ils forment un groupe uni, l’idéal de toute unité militaire. Le plus bel exemple de cette unité entre eux reste et restera leurs performances aux combats. Il m’arrive parfois de m’arrêter pour les regarder… C’est à cause de ça qu’on a failli se faire avoir.

Il me semble que, même si je suis un membre du groupe, je fais toujours cavalier seul. Et c’est une impression que je déteste par-dessus tout. J’avais rêvé qu’on forme enfin ce groupe, et voilà que je m’en sentais exclus. A se maudire…[4]

Je continue mon cirque, attendant que môssieur daigne enfin apparaître dans la pièce avec son portable sous le bras. Qui a dit que je ne vivais plus que pour ces moments-là ? Quand tous viennent s’asseoir autour d’une petite table de cuisine, l’air à moitié réveillé et ne faisant pas attention à grand chose en dehors de son café, son thé et ses tartines ? C’est peut-être le seul moment de la journée où je me sens un peu intégré… Et ce moment est toujours si court… C’est pour ça que je préfère la nuit. Elle ne me ment pas, elle, et me montre ma véritable solitude.

Le voilà. Il vient d’entrer. Avec son ordinateur sous le bras, comme je l’avais dit. C’est toujours la même chose. Encore un détail qui ne change pas. Je lui dis bonjour et comme d’habitude, il ne répond que par un “Hn” bien senti. Au moins il me répond… Et le petit déjeuner continue dans l’atmosphère habituelle, celle qui m’étouffe à la vitesse de l’éclair mais que je continue d’apprécier pour je ne sais quelle obscure raison.

Non, il ne continue pas normalement. Heero a son mot à dire : “Mission”. Allons bon, je l’attendais, celle-là. Destruction d’une base ennemie. Mission banale où je sais quel sera mon rôle. Le même que d’habitude, pour pas changer. Non, là c’est moi qui vous fais marcher. Heureusement qu’on n’opère jamais de la même façon, sans quoi nous deviendrions vite inefficaces.

M’enfin, mon but reste le même : poser la grosse bombe qui va tout détruire. Wufei en posera un deuxième du même genre du côté opposé de la base. Heero en profitera pour leur piquer quelques dossiers informatiques, en bon hacker qu’il est, et Quatre et Trowa s’occuperont de notre bien-aimée diversion. Tout le timing est prêt, reste plus qu’à entrer en scène.

 

~~*~~

 

Avant de pénétrer dans la base, je jette un œil à la bataille qui vient de s’engager entre les armures de OZ et mes deux collègues. Ils sont beaux, dans ce combat. C’est sûr que OZ ne leur arrivera jamais à la cheville. Je secoue la tête pour évacuer cette image. J’ai un timing à respecter, moi…

J’entre dans le couloir et me faufile silencieusement à travers le dédale, le plan bien en tête pour ne pas me perdre. La dernière vision de l’extérieur me revient en tête. Sa beauté, surtout. Elle s’incruste dans mon esprit et m’accompagne jusqu’à ma destination. Je dépose la bombe et attends le signal de Heero. Je l’imagine en train de pianoter sur le clavier principal d’une immense machine. Je l’ai si souvent vu faire que ce n’est pas compliqué.

Je ferme les yeux et souris faiblement. Je peux imaginer son visage concentré devant l’écran, le regard perdu dans les fichiers, passant toutes les barrières avec la dextérité d’un maître en son art. Il est tellement beau, ainsi. Je l’ai beaucoup observé lorsque nous avons eu à partager la même chambre, au hasard des planques. C’est le seul moment où je peux me permettre de le regarder avec insistance sans avoir peur de me retrouver avec une balle entre les deux yeux… Il ne s’aperçoit de rien quand il travaille. Il reste concentré sur son écran. Il sait que si quelque chose se passe, ils seront là pour répliquer et le prévenir. Il leur fait confiance…

<02 et 05, allez-y> fait une voix dans le talkie, Heero.

<05 OK> répond Wufei.

<02, n’oublie pas de régler sur 10 minutes.>

Bon sang ! C’est quoi le problème, à la fin ?! Comme si j’avais l’habitude de me tromper ou d’oublier ! Il ne me font pas confiance ou quoi ?!

-02 OK, je réponds en tentant de ne pas montrer ma colère. On s’éclipse.

Je remets mon talkie à ma ceinture et sors de la pièce, les poings crispés. Je les hais. Tous autant qu’ils sont, je les hais. J’ai pourtant fait des efforts, je n’ai fait que ça depuis le début. J’ai tenté de m’intégrer, de faire partie de ce groupe comme chacun d’eux. J’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir, tout ce que je pouvais faire. Alors quoi ? Pourquoi ? Pourquoi ils me repoussent ? Pourquoi je me sens mis à l’écart ?

J’ai passé mon temps à essayer non pas d’être comme eux, non, car chacun est unique et doit le rester, et je ne voulais pas ressembler à l’un d’eux. J’ai vainement essayé de me faire accepter pour ce que je suis, tout simplement. Il paraît que c’est ce qu’il faut faire. Je ne suis pas resté dans mon coin à ruminer, attendant qu’on vienne me chercher. Au contraire, je suis allé au devant d’eux, ne leur demandant pas tout de suite leur amitié, pensant que ça viendrait, avec le temps…

J’étais simplement là, mais je suis resté un simple coéquipier auquel on ne fait même confiance ! C’est à en pleurer ! Mais boys don’t cry, n’est-ce pas ? Je n’ai plus pleuré depuis bien longtemps, depuis l’incident de l’église Maxwell, à vrai dire. Je ne saurais dire si ça me manque. Je ne crois pas, les larmes me viennent mais je n’ai qu’une envie : les repousser, car elles sont trop douloureuses.

Je n’en peux plus. Tout ça me ronge. Je ne m’en étais pas vraiment aperçu avant la semaine dernière, où tout m’est apparu d’un coup, comme une révélation. La révélation que malgré mes efforts constants, je ne suis rien de plus pour eux que ce que j’étais au départ : un soldat peut-être allié, presque un intrus… Je suis resté l’intrus du départ… Rien n’a changé, rien ne changera.[5]

Et ça fait mal. Ça me fait vraiment mal. La vérité me blesse, m’atteint comme une balle en plein cœur… Je la sens mal, cette mission, pour ne rien arranger. Il va se passer quelque chose. Si quelqu’un doit mourir… je préfère que ce soit moi. Peut-être me pleureront-ils, peut-être pas. Peut-être que Heero dira enfin quelques mots pour moi, à une hypothétique oraison funèbre, mais il est plus probable qu’il se fiche complètement de moi. Et puis, pourquoi ce qu’il penserait me semble-t-il si important, tout à coup ? Je ne compte pas pour lui, il ne compte pas pour moi. Ça marche aussi avec les autres…[6]

Des images de combats me reviennent. Des combats auxquels je n’ai participé qu’en solitaire. Et d’autres moments, où ils restaient tous les quatre ensemble sans rien se dire écoutant ou n’écoutant pas mon monologue nerveux, mon bavardage destiné à cacher ma gêne d’être là et à me sentir exister. C’est comme si… comme s’ils avaient une barrière autour d’eux, m’empêchant de véritablement les approcher. Ou plutôt… comme si moi j’avais une barrière m’empêchant de les approcher…[7]

J’ai toujours été différent, ça ne date pas d’hier. Ce n’était pas très flagrant, mais ceux qui m’entouraient l’ont toujours ressenti plus ou moins confusément. Et j’en suis toujours ressorti seul. Quelques rares personnes ont su me comprendre, mais aujourd’hui elles ne sont plus. Shinigami s’est occupé d’eux… Je devrais faire comme lui, et ne pas chercher à différencier la haine et l’amour. Je serais sûrement plus heureux…

Je pensais me rapprocher de Quatre, je voulais apprendre à connaître Heero… Au lieu de ça… Pourquoi je ne sombre pas ? Je suis fort, me disait le père Maxwell, et sœur Helen[8]. Sincèrement, qu’est-ce qui me retient ? Je suis sûr que dès que cette guerre aura pris fin, si elle le fait un jour, tout sera différent. Je serais libre de mes choix, les gens ne dépendront plus de moi. Mais dépendent-ils encore de moi ? Quand je vois les autres… Ils se débrouilleraient sûrement très bien sans moi[9].

Et si je sortais vivant de cette guerre ? Perspective à laquelle je n’ose penser, tant elle me paraît inconcevable. Je sais d’avance que je n’ai pas d’avenir. Je vis pour la guerre, je sais ce que j’ai à faire tant qu’elle dure, mais… après… Je n’ai aucune passion, rien qui puisse diriger mes pas après la fin, rien qui puisse me décider à bouger. Rien qui puisse me convaincre de vivre seul, pour ma propre vie. Si je suis seul, quel intérêt ? J’en reviens toujours là. Si je suis seul, quel intérêt ?

Je m’essuie la joue d’un poing rageur. Ça y est, je pleure, la descente aux enfers continue. Je m’arrêterai un jour de tomber ? Me relèverai-je un jour, seul ? Ou quelqu’un viendra-t-il enfin me tendre la main ? J’en doute. Aujourd’hui, c’est le fond. Le niveau 0. Voire - 50. Quelque chose comme ça. Je crie intérieurement au secours, et personne ne m’entend, personne ne capte le SOS silencieux que j’émets.

Alors je conserve les apparences. Je ne tiendrais pas longtemps à ce rythme. Ils finiront bien par voir que quelque chose ne va pas. Et tout ce qu’ils feront sera de me mettre à l’écart des missions parce que je suis un élément instable qui peut tout foutre en l’air. Ça ne sera pas pire que ce que je vis maintenant.

Si tu veux conserver les apparences, petit, il faudrait déjà que tu commences par me virer ces larmes de là. Tu n’as aucun intérêt à ce que les autres remarquent que tu as pleuré. Et dépêche-toi, le compte à rebours a déjà commencé, l’as-tu oublié ? J’essuie mes joues et tente de reprendre contenance. Ça ira mieux dans quelques minutes. Un pied dehors et tout sera redevenu normal. Tu retrouveras ton sourie habituel. Comme toujours.

Je me mets à courir. Si je ne me dépêche pas, je vais exploser ! Ce n’est pas que j’aie spécialement envie de continuer cette mascarade qui me tient lieu de vie, mais je n’ai pas spécialement envie de mourir en miettes non plus ! Mais je crois que la poisse est avec moi en ce moment. Au détour d’un couloir, je tombe face à un soldat. J’ai juste le temps de sortir mon arme que j’avais oublié de prendre en main, pourtant une consigne élémentaire, avant que la balle ne me touche. Le second coup est pour lui. Il s’effondre au sol. Je m’approche de lui et l’arme pointée sur lui.

-Celui qui voit Shinigami pleurer est destiné à la mort et à la damnation, je murmure, les dents serrées. Que ton âme ne trouve jamais le repos.

Et je tire. Trois coups dans la tête. Je baisse la tête sur mon ventre. Je saigne beaucoup. Mince. Ce n’est pas mon jour. Ça fait longtemps que ce n’est pas mon jour. Plus question de courir. Je me traîne dans les couloirs jusqu’à la sortie, semant des traces rouges un peu partout sur mon passage. C’est d’une beauté, je vous dis pas. Très poétique.

<02 ! Qu’est-ce que tu fous !> s’écrie une voix dans le talkie, Heero, encore.

C’est vrai ça, qu’est-ce que je fous ? Elle est bien bonne, celle-là. Mais je devrais déjà être sorti depuis un bon moment, et si j’ai bien calculé, la bombe devrait exploser dans… trois minutes !! Je n’ai pas le temps de sortir ! Pas avec cette blessure ! Allez, allez. Tu vas crever tout seul. N’est-ce pas ce que tu avais prévu aujourd’hui ?

-02 à 01, je ne serais pas long.

Quel beau mensonge ! Mais je ne peux pas résister à leur jouer un dernier tour. Je me laisse glisser contre le mur, sachant pertinemment que quoi que je fasse, je suis condamné à finir ma vie dans ce trou à rats. La dernière image qui me vient à l’esprit… Le visage d’Heero. Je souris. Voilà qui est drôle ! Je vais mourir et le dernier visage que je vois est celui du soldat parfait ! Je dois être salement blessé. Pourtant non, je sais que ce n’est pas ça.

Heero, si tu savais, j’aurais tellement aimé te connaître mieux, mais tu ne m’en as pas laissé l’occasion. J’aurais voulu devenir ton ami, peut-être plus, je l’avoue. Est-ce un crime ? Est-ce un crime d’être différent et de vouloir se sentir aimé, même si cela s’arrête à une amitié, pourvu qu’elle soit sincère et vraie ? Si c’en est un, alors oui, je suis un criminel. Je suis un criminel qui a voulu vivre avec ses semblables.

Vous savez ma dernière impression ? Je vais vous la dire. J’ai la sensation de ne pas faire partie de ce monde, d’être étranger à cette terre. Sérieusement ! Comme si je venais d’une autre planète ou d’une autre dimension. D’ailleurs… Je ne suis pas d’ici, c’est impossible, sinon pourquoi me sentirai-je aussi différent ? Pourquoi les autres me paraîtraient-ils aussi inaccessibles ? Je ne suis pas comme eux…

Pitié, venez me chercher, qui que vous soyez, venez me chercher et ramenez-moi à la maison, à mon véritable chez-moi… Ne me laissez pas mourir ici dans la solitude, apprenez-moi à vivre et à aimer, et à être aimé en retour… Montrez-moi ma véritable appartenance, le monde duquel je viens et où l’on m’attend, quelque part… Où l’on saura m’aimer parce que cette barrière n’existera plus…

Je ne veux pas mourir !!!!!!!!![10]

-Duo ![11]

Je relève la tête, surpris. Je ne distingue pas bien les traits de la silhouette, mes larmes brouillent ma vue. Mais cette voix… Je m’essuie les yeux. C’est bien lui…

-Duo, ça va ?

Inquiet ? Non, je n’ose pas y croire. Je rêve, c’est tout… ou je meurs… Il s’agenouille près de moi et se penche vers moi.

-Merde !

-Hee… Heero ?

-On a encore le temps de sortir d’ici avant que ça saute, réplique-t-il sans répondre.

-Heero…

Il me regarde. Son regard est moins… froid… Je peux voir… Je peux enfin voir des émotions dans ses yeux… Ses si beaux yeux… Je n’avais jamais eu l’occasion de le remarquer.

-Comment tu te sens ? demande-t-il. Tu penses être capable de marcher ?

-Je ne sais pas. Heero… Pourquoi tu es venu ?

-Plus tard, Duo. Il faut d’abord sortir. Accroche-toi.

Il passe un bras sous mes épaules et m’aide à me lever. Je ne cherche pas à comprendre. J’ai l’esprit trop embrumé. Je fais quelques pas, puis c’est le noir. Seul un léger cri me parvient aux oreilles avant que je sombre complètement :

-Duo !

 

~~*~~

 

Le jour se lève. Ça fait déjà douze heures que je suis là, à le veiller. Mais il ne semble pas vouloir ouvrir les yeux. Il a perdu beaucoup de sang à cause de cette balle. Elle a heureusement pu être retirée. Aucun organe vital n’a été touché. Mais il a beaucoup saigné. Et le temps que j’arrive…

Quand il a répondu à mon appel, hier soir, j’ai immédiatement senti que quelque chose n’allait pas. Je ne sais pas, je l’ai senti, dans sa voix, comme s’il m’adressait un SOS muet… Je l’ai entendu. Heureusement… Je l’ai retrouvé sur le parcours qu’on avait planifié avant le départ. Il n’était pas dans un bel état. Il semblait ne pas comprendre pourquoi j’étais là, ça m’a étonné. Je n’allais pas laisser un de mes amis là-dedans, pas alors que tout allait sauter…

Je l’ai soutenu pour l’aider à avancer, mais au bout de deux pas, il s’est évanoui. J’ai eu vraiment peur, à ce moment-là. Je l’ai ramené en vitesse à la jeep où Wufei nous attendait. Il a naturellement pris le volant. Il savait bien que je serais dans l’impossibilité, non, l’incapacité, de conduire. Je n’ai été rassuré que quelques minutes plus tard, lorsque Sally l’a enfin pris en charge. Elle m’a assuré qu’il allait s’en sortir. Mais là… il est toujours inconscient.

Il commence à s’agiter légèrement. Je m’approche et prends sa main dans les miennes. Je ne sais pas ce qu’il avait ces derniers temps, mais il n’allait pas bien. Je n’ai rien pu faire pour lui. Je ne savais pas comment faire et puis, il donnait tellement l’impression d’aller bien, d’un autre côté… Je m’en veux. Je ne sais pas pourquoi mais je m’en veux. J’aurais dû pouvoir l’aider. J’espère qu’il n’est pas trop tard… Non ! Il n’est pas trop tard !

-Duo… Duo, je… Je ne sais pas si tu m’entends, mais…

Et là, miracle ! Je ne pensais pas dire ça un jour, mais miracle ! Il ouvre les yeux, regarde lentement autour de lui, puis croise mon regard et y reste accroché. Il semble ne pas comprendre. Comme dans ce couloir…

-Heero ? murmure-t-il.

Je me penche un peu plus vers lui.

-Je suis là, Duo. Tout va bien, maintenant, on s’en est sortis.

-Mais… Pourquoi ?

Je porte sa main à mes lèvres, les larmes soudainement aux yeux, sans comprendre ce qui les provoque. Ou plutôt si. Sa question me fait mal.

-Heero ? s’étonne-t-il.

Et je m’effondre en larmes sur le bord du lit d’hôpital[12]. Moi qui n’ai jamais pleuré de ma vie, une simple phrase de lui et je fonds en pleurs, serrant sa main très fort. Comme si j’avais peur qu’il s’envole…

-Heero ? Heero, pourquoi es-tu venu me chercher ?

Comment lui expliquer la vérité ? Comment expliquer à quelqu’un des sentiments qu’on n’a jamais compris ? Comment lui expliquer que je les ai appris en le connaissant ? Comment lui expliquer que j’ai eu peur comme jamais en le voyant si pâle, évanoui dans mes bras ?

-Heero, répond, s’il te plaît, j’ai… besoin de savoir…

Je relève la tête vers lui. Il a aussi les larmes aux yeux. Je ne sais pas comment lui dire… Impulsivement, je me penche vers lui et l’embrasse timidement. Un baiser explique mieux que tous les mots du monde… Je m’écarte légèrement et lui murmure, mes yeux plantés dans les siens :

-Ton monde est ici, Duo. Le mien est avec toi.

Deux larmes coulent le long de ses joues.

-Aishiteru, Duo, j’ajoute avant d’effacer ces larmes par de légers baisers.

-Je veux que mon monde soit toi… I love you, Heero, sanglote-t-il avant de m’embrasser à son tour.

 

Owari

~~*~~

 

DA7 : Bouhouhou !!!

Wufei : Quoi encore ?

DA7 : C’est trop beau-eau-eau !!!

Wufei *les yeux au ciel* : Pfff

DA7 : Ouiiiiin ! Pourquoi j’écris toujours des trucs aussi tristes ?

Duo : Mais c’était pas triste, ça finit bien !!

DA7 : Mais c’est triste quand même !

Quatre : Mais t’as réussi à la mettre, la petite note d’espoir !! Et t’as pas fait de deathfic !!

DA7 : Snif… Oui, c’est vrai, snif… Jr va être contente…[13] Mais elle va quand même dire que c’est triste !!! Bouhouhou !!![14]

Duo : Dis-moi, pourquoi tu m’as fait ça ?

DA7 : Quoi ?

Duo : Là-dedans je crois que tout le monde me déteste.

DA7 : Nan, t’ignore, nuance. C’est mon état d’esprit du moment, c’est tout. Mais je sens que ma petite note d’espoir va me remonter un peu le moral. Enfin j’espère… Finalement, j’ai bien fait de l’écrire, cette fic !!

Quatre : Eh bah voilà, tu souris !

DA7 : Reste plus que je manque de crever et peut-être que tout s’arrangera !!! ^-^

Les G-Boys : O_O (no comment)

DA7: Nan, j’plaisante !

Les G-Boys : Nan nan, vas-y, tu peux essayer de crever !!! ^____________^

DA7 : è_é C’est quoi ce retournement de situation ?

Les G-Boys : Mais non, mais non, tu te fais des idées !! ^____________^°

DA7 : Ouais, j’ai compris, vous voulez vous débarrasser de moi, c’est ça, hein ? Eh bah nooon !!!!! Puisque c’est comme ça je vais rester rien que pour vous pourrir la vie !!!!!

Les G-Boys : Naaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

DA7 *sourire sadique* : Siiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

 

Vendredi 14 novembre 2003, 22h52 (bon, j’vais m’coucher paske finalement, j’vais en cours, demain matin. Deux heures du cours que j’ai à moitié loupé ce matin… Salut !!)

 

Reviews pleeeeeaaaaase !!!!!

(dreamangel7.shinijr@caramail.com)

 

J’suis contente d’avoir enfin ma tite note d’espoir !! Miciiiiiii !!! 

J J J J

 

Shini (ki du coup écoute la version de Titi de « Quand on a que l’amour » !!)

 



[1] DA7 : Voilà, je vous aurais pas trop fait attendre pour savoir qui parle, cette fois !!

Shini Jr : lol !! pour une fois…

 

[2] Shini Jr : Euh… C’est une histoire de suicide, là ??? Never forget : ‘‘Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort’’. Crois-moi et pour cause : note du 30/11/03 soit le lendemain du casting à Rennes et donc du super râteau-de-la-mort-qui-tue-la-vie-que-tu-peux-même-pas-savoir-quand-elle-frappe-et-que-donc-t’as-pas-le-temps-de-préparer-la-trousse-à-pharmacie !!!

 

[3] Shini Jr : Qui a dit qu’on pouvait se défaire de tout ? lol

DA7 : Sûrement pas moi !

 

[4] Shini Jr : Bizarre comme j’ai la grosse impression que c’est plus toi que Duo qui parle depuis le début…

DA7 : Euh… Chuis obligée de répondre ?

 

[5] Shini Jr : lol Euh… Dreamy ? La Terre appelle Déprime-land…

DA7 : Déprime-land a pas de radio… -_-

Shini Jr : Shit !!

 

[6] Shini Jr : Dis, tu voudrais pas changer de ton là… Tu m’fais peur là… vraiment…

DA7 : Euh non, rassuration, moi pas encore avoir envie suicide, moi être franche et courageuse si tu veux, mais moi pas vouloir partir maintenant !! C’est le pourquoi de cette fic pourrie !

 

[7] Shini Jr : lol ! tu m’dépasseras toujours en ce qui concerne la psycho !!!

DA7 : Peut-être mais pas en philo ! Cherchez l’erreur -_-

Shini Jr : pt2rrrrrrrrrrrrr

 

[8] Shini Jr : Ma mère m’a dit hier que ne pas se suicider alors qu’on est désespéré est une preuve de trop grand courage… et si c’était vrai ? Tout va avec l’état d’esprit en fait. Mais je pense sincèrement qu’elle a raison parce que ne pas se donner la mort c’est aussi preuve qu’on ne veut pas laisser tomber l’affaire et qu’on veut y remédier et donc faire face aux difficultés. Et je trouve que c’est un comportement admirable que de faire face. Juste faire face… C’est le plus dur mais c’est ce qu’on a de mieux à faire si on veut avancer. Comme le disait si bien Andréa l’année dernière : « Résiste ! Prouve que tu existes !! » et Hakuna Matata pour la peine !!

DA7 : Oh non ! Pas encore cette chanson!!!

Shini Jr : Et à part ça quel rapport avec le Père Maxwell et Sœur Helen… ? Cherchez po… doit pas y en avoir vu que ça vient de moi… -_-O QUI VIENT D’EXPLOSER DE RIRE ??????

 

[9] Shini Jr : Bienvenue à Déprime-Land. Le parc est ouvert 24H/24 et accueille tous les visiteurs le désirant. Les issues de secours se trouvent à chaque extrémités et différentes activités vous sont proposées ici : petite déprime, grosse dépression… N’oubliez pas le magasin spécialisé en déprime progressive !! Vous y trouverez les prix les plus bas du marché pour une graaaande qualité !! pt2r !!

DA7 : Je suis navrée de vous annoncer que Déprime-Land ferme ses portes pour cause de publicité excessive… Le parc est désormais réservé à moi toute seule pour mes petites déprimes personnelles… Z’avez qu’à avoir le vôtre !!! (sans commentaire, je crois… -_-)

 

[10] Shini Jr : Courage ultime… Je te reconnais bien là. Incapable de laisser tomber hein ? ;) I will not give up. J’me sens plus légère d’un coup moi…

DA7 : Moi j’ai l’estomac dans les talons… -_-°

 

[11] Shini Jr : Taddam !! Heero, le sauveur !! Quand j’te disais que ça servait à rien de ruminer autant de mal !

DA7 : Mon sauveeeeuuuur ! Bah l’est passé où ? o_o Eh ! Chuis pas Relena moi !!! è_é

 

[12] Shini Jr : é.è Muuuut ! Error error !! OOC d’Heero là !!! mdr

DA7 : recalibrage du système…

Shini Jr : MUT MUT MUT !

DA7: Bah nan, ça marche ...

Shini Jr : Error error error !!!

 

[13] Shini Jr : Ouaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiis !!!! Elle va m’faire autre chose que des death maintenant !!!! Enfin un p’tit rayon de soleil au milieu de la grisaille !!!!

DA7 : Euh nan là tu rêves, Jr, tu rêves…

 

[14] Shini Jr : Le début seulement… Et pis la grosse réflexion sur le « suis-je à ma place dans ce monde ? » mais à part ça…

DA7 : Vrai ? … Ouaaaii !! Elle aaiime !!!! \ o / (victoire !)