Titre : La vie ne m’apprend rien

 

Auteur : DreamAngel7, encore et toujours moi, l’usine à fics de service (n’est-ce pas, Jr ?)

 

Mail : dreamangel7.shinijr@caramail.com, et si vous ne dites pas que c’est pour Dreamy, la Jr elle va faire une drôle de tête en lisant vos mails ! Remarquez, ses drôles de têtes, j’y suis habituée depuis le temps !!!!!

 

Base : les ailes de Gundam Wing qui remplace les miennes que j’ai malencontreusement paumées…

 

Genre : songfic, réflexions en cœur, et pourquoi pas en trèfle ou en pique ?…

 

Disclaimer : pitits bishôs pas na mouah sinon bonheur indescriptible et obligation de devoir me cacher sous peine de massacrage de moi par les fans… La chanson pas na mouah non plus mais à Daniel Balavoine (j’adore ses chansons, c’est peut-être pas la seule que je ferai de lui…)

 

Note : chaque couleur correspond au POV d’un personnage (voire de tous en même temps) :

Heero

Duo

Trowa

Quatre

Wufei

Relena (pas taper please ! Faut que j’arrête. J’aime beaucoup Relena et je le crie HAUT-ET-FORT ! Rele-chou, copine !!!!! ^_____^)

Tous

Paroles de la chanson

(vous y arriverez, ça ira ??)

 

Note 2 : non non, Jr, je déprime pas ce coup-ci ! C’est juste que cette chanson me tenait à cœur depuis longtemps, comme tu le sais, et elle me fait vraiment trop penser aux pilotes. Voilà, quoi. En tout cas, ma fic précédente (celle avec la grosse méga déprime) m’a finalement bien servi puisqu’après je déprimais plus !!! Comme quoi ça marche des fois ! Et que même que Jr m’a remerciée pour la petite note d’espoir de fin ! Ouaaaaaiiiiis ! Et puis merci à mes deux grands potes qui ne se reconnaîtront pas mais je leur dis merci quand même… (précisons tout de même que le lendemain je n’ai pas été en cours comme annoncé… Juste comme ça, au passage…)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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La vie ne m’apprend rien

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Qui ose dire qu’il peut m’apprendre les sentiments

Toute ma vie, les gens ont voulu me faire croire qu’ils comprenaient tout mieux que moi. Chaque réaction, chaque décision… Ils prétendaient savoir cerner ceux qui les entouraient, les comprendre dans tous les détails. Quelle idiotie. On ne peut pas connaître les autres à ce point, c’est impossible. A moins de pénétrer son cœur et sa tête… il reste toujours un étranger, et il y a toujours un moment où on ne le suit plus.

Puis ils ont voulu me montrer, m’apprendre… Après si longtemps à s’être présentés en êtres supérieurs auxquels rien ne pouvait être caché, ils se penchaient sur moi et s’appelaient mes maîtres. Ils voulaient m’apprendre comment par un simple regard on pouvait savoir à quel genre de personne on avait affaire. Pour me défendre dans cette jungle qu’est le monde, disaient-ils.

Toute ma vie, mon existence a été régie de l’extérieur. Je n’ai pas souvenir d’une seule décision m’ayant appartenue. J’ai cru en prendre une en faisant cette fugue, à treize ans, mais cela m’est finalement apparu vain. Tout ce qu’elle m’a apporté de réellement changé dans ma vie, ce sont les Maguanacs, de vrais amis. Le reste… Mon père n’a jamais changé.

Et il veut encore régir mon cœur ! Il veut en contrôler chaque partie, afin de me faire ressembler à lui. Mais je ne veux pas ! Pourquoi rejeter tous ces sentiments ? Pourquoi ? A quoi cela peut-il bien servir ? A ne pas se laisser berner par ces hommes de loi et autres ? Je ne veux pas devenir insensible, aussi indifférent qu’il a l’air de l’être, je veux vivre !!

Et puis… même si je le voulais, il me serait impossible d’ignorer les émotions qui sont en moi. Je les ressens si fort, si profondément… D’un côté, ceux qui voulaient me voir inflexible devant un public, de l’autre, mes sœurs, qui voulaient par-dessus tout me voir aimer… Mais qui étaient-elles pour tenter de m’inculquer des choses qui ne s’apprennent pas ? Je ne leur en veux pas, pas à elles. Mais je n’accepte plus que l’on tente de diriger ce que je ressens.

J’ai une âme, par Allah ! Un cœur ! Plus fragile et sensible que vous ne pourriez le croire ! Ils n’ont jamais compris, personne n’a jamais compris. C’est pour cela que je le cache, du mieux que je peux. Ils ne comprennent jamais. Irrationnel ? C’est peut-être cela.

Je porte en moi les sentiments de tous ceux qui me sont proches. Et on veut m’apprendre les émotions ? Je les connais mieux que n’importe qui, ces émotions qui nous emplissent de joie, qui nous font rire, qui nous font pleurer, qui nous déchirent… J’ai tout appris par moi-même, je n’ai rien retiré de tous ces enseignements inutiles.

Depuis que cette guerre a commencé, j’ai en moi de nouvelles sensations. Tellement différentes de celles que je connaissais jusque-là ! J’ai connu la douleur de l’âme, mais aussi sa joie, j’ai connu ses larmes, mais aussi ses rires. Je cerne bien mieux les gens que ceux qui se prétendaient maîtres dans cet art. Parce que je les sonde. Je sonde leur cœur, leur âme. Je les connais par leurs sentiments. Il n’y a rien de mieux pour savoir qui on a en face de soi. Les sentiments du cœur ne trompent jamais[1].

 

 

 

Ou me montrer ce qu’il faut faire pour être grand

Je n’ai jamais vraiment eu d’enfance. Depuis très jeune, je ne fais que me battre. J’ai longtemps erré avant d’être recueilli par une troupe de mercenaires. D’où je viens ? Qui le sait ? Je n’ai pas de passé. Sans Nom, voilà le seul nom que j’ai porté pendant longtemps. Sans passé, sans avenir, peut-être… Notre cause peut sembler perdue, parfois. Mais nous tenons. Nous tenons toujours. Nous tiendrons toujours.

C’est peut-être parce que je n’ai pas de passé que je m’accroche autant à cette bataille. Elle me permet de me sentir exister. Je connais une vieille citation : “Je pense donc je suis”. Ma variante serait : “Je me bats, donc je vis”. C’est cela. Parce que je me bats, je peux prétendre à la réalité de mon existence. Sans cela, je serais perdu depuis longtemps…

Je n’ai pas de passé, pas d’enfance. Je ne sais pas ce que cela fait d’être un enfant. J’ai grandi plus vite que la plupart des enfants de l’univers. Parce que je n’ai pas eu de foyer, parce que je n’ai pas pu profiter de l’insouciance accordée à cet âge de la vie, parce que je n’ai jamais fait que me battre… J’ai grandi sans vraiment le savoir, mais je n’ai pas grandi. Non. En fait, j’ai toujours été grand. Dans ma tête, je n’ai jamais connu autre chose que l’état dans lequel je suis, dans lequel j’ai toujours été. Je ne suis guère différent de ce gamin sans vie propre qui a été trouvé il n’y a pas si longtemps que ça.

Même aujourd’hui, je ne suis pas sûr de pouvoir changer, même entouré comme je le suis. Je sais que nous formons un groupe, et que nous en sommes venus à nous apprécier à tel point qu’à présent, nous imaginons difficilement notre vie sans les autres. J’ai un passé, maintenant, une famille. Mais cela ne me rendra pas mon enfance.

Je suis adulte. Depuis toutes ces années je suis adulte, dans mon esprit. Personne ne peut me dire comment passer le cap de l’adolescence, ce moment pénible entre tous dans la vie d’un être, personne ne me donnera de conseils pour prendre ma vie en main. Les rares qui ont essayé s’y sont cassé les dents. Il n’y a rien à m’apprendre. Rien que je ne sache déjà, de ma propre expérience.

Je n’ai pas passé ce cap pourtant si indispensable, je ne sais pas ce que cela fait d’avoir l’âge de puberté. Suis-je jaloux de ceux qui l’ont vécu ? Je ne saurais pas le dire. Eux n’ont pas eu les problèmes existentiels que j’ai eu alors… probablement, oui. J’aurais peut-être aimé avoir une vie simple comme la leur. Mais je ne saurais jamais rien de cette sorte de vie. Autant ne pas se poser la question, dans ce cas.

Mais que jamais, jamais, personne ne vienne me voir, pour m’apprendre à grandir. Je n’ai pas besoin de ces gens-là. Je suis grand depuis bien longtemps. Aussi grand que mes nouveaux amis, mais différemment. Nous sommes tous adultes ici. Nous avons tous grandi trop vite, voire pas grandi du tout.

 

 

 

Qui peut changer ce que je porte dans mon sang

Je n’ai rien demandé à personne. Je vivais ma vie de fille de ministre, et cela me convenait. Mais tant de choses ont changé depuis peu ! J’ai perdu mon père, mes certitudes, aussi. Tout s’est écroulé autour de moi. Je ne suis pas fille de ministre. Je suis mieux que cela. L’ai-je choisi ? Je ne crois pas.

Comme toutes les petites filles, j’ai rêvé un jour d’être ce que je suis à présent, oui, mais… je ne pensais pas que ce serait à ce prix. Je ne pensais pas que ce serait si dur… Être princesse n’est pas une partie de plaisir, en réalité. Nous sommes loin du rêve de petite fille. J’ai tout ce que j’avais imaginé avoir, certes, mais cela a-t-il vraiment de l’importance, à présent ? J’en doute. Il y a quantité de choses infiniment plus importantes.

Cette guerre, pour commencer. Elle dure et ne semble pas vouloir prendre fin. D’un côté comme de l’autre on espère la victoire, et on y croit. C’est pour cela qu’elle ne s’arrête pas. Si l’espoir périssait, la guerre s’en irait avec lui. Mais il n’en est pas ainsi. Ce serait trop simple. Or, rien n’est jamais simple. Rien. Jamais. Il faut le savoir, trop de gens l’oublient. Rien n’est jamais simple.

Je veux que tout cela cesse, mais j’ai beau me démener, je n’aboutis à rien. Les accords que je conclus ne sont qu’illusion, les mots que je prononce ne sont que brise dans l’ouragan. Ai-je réellement un poids dans cette bataille ? Tous s’accordent à l’affirmer. Mais pourtant, je ne me donne pas l’impression d’être très convaincante. Je ne suis qu’un pion sur l’échiquier, rien de plus. Mais eux sont trop aveuglés pour le remarquer. Je suis une marionnette qui se débat ridiculement entre les griffes de l’adversaire, c’est lui qui manipule mes ficelles.

Alors, ai-je vraiment choisi tout cela ? Non, non, je ne crois pas. Si je l’avais choisi, je serais plus à même d’agir efficacement. Et personne n’a choisi pour moi non plus. On ne peut pas appeler le Destin “personne”. C’est lui qui a décidé de ma famille, plus que moi. C’est lui qui a décidé de mon rang de princesse.

Je m’investis, je réfléchis, mais je n’arrive pas au résultat que je me suis fixé. Je suis persuadée que mon père, mon vrai père, était plus doué que moi. C’est pour cette raison qu’ils l’ont tué. Il devenait dangereux, parce que lui avait une véritable influence. Il avait du pouvoir. Ce pouvoir que je n’ai pas. Que je n’aurais jamais. A quoi cela sert-il de continuer le combat ? Je sais que je l’ai déjà perdu. Mais je veux croire que mes actions servent à quelque chose. Sans quoi je sombrerais. Je veux sauver ce monde, mais lui ne m’aide pas…

J’ai dans mon corps un sang royal, le sang d’un homme et d’une femme remarquables de courage et de justice. Suis-je comme eux ? Ai-je hérité de leurs qualités ? Si oui, pourquoi tout ce que j’entreprends me semble-t-il si vain ? Je dois me rendre digne d’eux, me faire la porte-parole de leurs idéaux, et réussir leur combat. Mais n’ai-je pas déjà échoué ?

La guerre fait rage, et même les défenseurs de la paix se battent. Ils sont prêts à mourir pour arriver à leur fin. Prêts à mourir pour la liberté des peuples que je défends sans résultat. Sont-ils mieux que moi ? Eux menacent réellement l’ennemi. Ce sont eux que l’on veut tuer…[2]

 

 

 

Qui a le droit de m’interdire d’être vivant

J’ai passé une partie de mon enfance avec un homme qui m’a recueilli, Odin Lowe. Ce n’était pas mon père, je n’en ai jamais eu. Mais parfois, il se comportait comme tel. C’est peut-être le seul passage de ma vie où je peux prétendre avoir eu un semblant de famille. Mais ça n’a pas duré. Il était toujours en mission, et il m’emmenait avec lui. Je l’aidais, parfois. Je lui devais bien ça.

Mais ce jour-là, il ne s’est pas relevé. Il était tombé, et il m’a dit de partir. Je n’ai pas pu le laisser sans lui rendre un dernier hommage. J’ai fini son travail. Ma première mission en solo. J’ai détruit la base, pour lui. Puis je suis parti. Loin, très loin, je ne sais même plus où. Ça n’avait pas d’importance. Ces années ont été effacées de ma mémoire, rien n’a jamais pu m’en rapporter le souvenir.

Mon réveil à la vie aura été marqué par ma rencontre avec ce vieux fou. Vieux fou qui a aussitôt annihilé toute trace de sentiments en moi. J’ai disparu, au profit de cette chose qu’il appelait son “soldat parfait”, avec toujours cet air radieux quand il prononçait ces mots. “Soldat parfait”. Je n’était plus rien d’autre que ça. Un soldat, son soldat.

Il a tout fait, il ne s’est pas épargné pour en arriver là. C’était son rêve le plus cher. Il l’avait nourri pendant si longtemps, il ne pouvait plus attendre, pas alors qu’il venait de trouver le corps parfait pour ça. Et moi… j’ai laissé faire. Je lui devais bien ça. Il m’avait recueilli, à son tour, tout comme Odin. Il s’était occupé de moi. C’était mon cadeau, en quelque sorte. J’aurais mieux fait de m’abstenir.

En quelques mois, il avait fait de moi un être insensible. Un être insensible ne s’appelle plus un être. C’est une chose, un robot. Facilement manipulable par celui qui l’a créé. Prêt à sauter du centième étage s’il le demandait. J’ai sauté du trentième[3]

Dès lors, je n’avais plus rien. Il m’avait enlevé le peu qu’il me restait d’humanité. Je n’ai jamais été très expressif, j’en conviens. Mais jamais insensible. Je n’ai pas pleuré lorsque Odin est mort. Mais je n’avais pas compris. Je n’y avais pas cru. Cela me semblait impossible, Odin était le meilleur, il était Odin, tout simplement. Quand j’ai compris, il était tard, bien trop tard. Je m’étais déjà coupé du monde. Cruel retour à la vie qui n’a fait que me l’enlever un peu plus. Maudit vieillard.[4]

Mes nouveaux amis ont toujours connu cet être froid, mort à l’intérieur. Ils n’ont jamais connu autre chose. Pourtant, si j’avais pu leur montrer… J’ai souvent rêvé que ce dingue n’était jamais entré dans ma vie, dans mes nuits d’angoisse. Que je pouvais parler avec mes coéquipiers et leur avouer des bouts de ma vie, comme chacun d’eux l’a plus ou moins fait. Mais tout ce temps je suis resté de marbre. On m’avait retiré tout ce qui en moi pouvait montrer signe de vie.

J’étais mort de l’intérieur, un glaçon, oui, le mot est bien choisi. Un glaçon…

 

 

 

De quel côté se trouvent les bons ou les méchants

Je n’ai jamais compris l’idée de justice. Cette notion n’est entrée dans ma vie que grâce à ma femme. Pour elle c’était… quelque chose de vital. La justice faisait partie intégrante de sa vie. J’ai toujours eu du mal à le comprendre. La justice n’apporte rien. Il n’y a que la force qui compte. Je le lui avais dit. Elle n’en a jamais tenu compte. La justice était sa raison de vivre.

Mais elle nous a quittés trop tôt. Pour un combat qu’elle ne maîtrisait pas, elle a laissé son idéal de justice s’envoler avec elle… Elle ne sera plus jamais là pour le défendre, ni pour me l’enseigner. Mais j’ai repris son combat. A présent, j’œuvre au nom de la justice, même si ce concept reste toujours un peu flou pour moi. Mais je dois le faire, pour elle.

Jusque-là, j’ai combattu dans ce principe. Chaque coup que je portais se faisait l’emblème de la justice, chaque action devait se faire au nom de la justice. Je n’ai plus jamais vécu un jour sans ce mot à l’esprit, constamment. Il a fini par rythmer ma vie, peut-être plus intensément que pour elle. Je n’ai plus rien que ce mot, en fait. Je dois vivre avec.

Je me suis souvent demandé si ce que nous faisons est juste. A vrai dire, je n’ai toujours pas de réponse. Mais mes coéquipiers en sont tellement convaincus que je repousse mes doutes. Et puis… c’était pour notre cause qu’elle aurait voulu se battre, si elle avait pu. Mais j’ai pris sa place. Ce n’était pas la mienne, j’en suis persuadé. C’est parce que je n’ai pas pu la sauver qu’elle ne pilote pas cette machine. Ce n’est pas à moi qu’il appartenait de mener cette guerre.

Toutefois, je garde toujours mes doutes au fond de moi. Est-ce vraiment la bonne solution ? Est-ce juste ? J’aimerai être sûr d’avoir choisi le bon côté. Elle aurait fait son choix mieux que moi. Elle n’aurait pas eu d’hésitation. Alors que moi… Qui a raison, dans tout ça ? Qui doit gagner ?

Elle ne me répondra pas. J’aurais beau l’appeler, de toutes mes forces, elle ne pourra pas m’aider. Je dois savoir par moi-même ce qu’il faut que je fasse. La justice est un principe si étrange, si incompréhensible… On ne peut pas le définir avec précision, et ça a toujours été mon problème. Où ? De quel côté ? Qui fait bien les choses ?

Et qui les fait mal ? Qui utilise les mauvais moyens, qui fait souffrir ? Nous faisons tous souffrir, les bons comme les mauvais, car nous nous battons. Et nous battre signifie causer des morts, et donc des souffrances. Alors qui a raison ? Nous ? Nos ennemis ? Ceux qui ne se battent pas ? Où est la vérité, dans ce chaos ? Ne m’aideras-tu donc pas ? Me laisseras-tu donc dans cette indécision ?

 

 

 

Leurs évangiles ont fait de moi un non croyant

Ce n’est pas parce que je porte les habits d’un prêtre que je suis un enfant de chœur. Mon surnom lui-même dément cette hypothèse. Je suis mauvais, sous tous rapports. Il vaut mieux ne pas me chercher, ou c’est mon plus sombre côté qui répondra. Celui qui tue, sans pitié. Je suis un tueur, un tueur-né. J’apporte la mort autour de moi, même sans le vouloir. Ne jamais chercher la bagarre, voilà comment survivre quand on me croise.

J’ai lu les textes de la bible, bien sûr. J’ai vécu avec un prêtre, après tout. Il m’a enseigné tant de choses… Je ne pensais pas que c’était si bon d’avoir enfin un foyer. J’avais depuis longtemps oublié ce que c’était. Le bonheur de se sentir aimé, vraiment.

Je n’ai pas été convaincu par ces textes. Je ne les ai pas trouvés intéressants, et encore moins instructifs. Ils m’ont découragé plus qu’autre chose. Plutôt laissé indifférent. Je ne vois pas où se trouve l’intérêt. L’intérêt de ces évangiles, l’intérêt de cette croyance qui n’apporte rien, si ce n’est l’illusion d’une vie simple dans laquelle nous sommes les créatures privilégiées du seigneur dieu tout puissant…

Je n’y ai pas trouvé mon compte. Ces écrits n’ont pas apaisé ma douleur le moins du monde. Qu’est-ce qui le pourrait ? J’ai trop souffert. Trop souffert pour pouvoir trouver une consolation quelconque dans la religion. Elle ne guérira pas mes blessures. Elles sont trop profondes pour elle. La religion est universelle, pas moi.

Le seul dieu auquel je crois, beaucoup le savent. Ce dieu n’est pas le dieu de la religion chrétienne que m’a enseigné le père Maxwell. Loin de là. Ce dieu c’est le mien. Celui que j’incarne mieux que quiconque. Jamais personne n’aura été aussi proche de lui que je le suis.

Le Dieu de la Mort.

Il n’y a que ça de vrai. Il est le seul qui ait été mon compagnon. Il est le seul qui ait guidé mes pas. Sans lui, je n’aurais pas été orphelin, mais sans lui, je ne serais pas ce que je suis à présent. Qu’est-ce qui est le mieux ? Je n’ai pas le droit de choisir, ce qui est passé est passé alors à quoi bon retourner ce genre d’idées dans sa tête ? Je ne veux pas devenir fou. Il y a déjà assez de fous dans ce monde. Je suis là pour détruire les plus acharnés d’entre eux. Pour garder le reste du monde de la folie latente…

Je ne suis pas seul, du moins, pas vraiment. Mais pour moi, ça ne change pas grand chose. Je suis toujours seul en moi-même. Seul avec mon Dieu. Aucune prière, aucun recueillement, rien de sacré ou de divin. Juste la Mort qui m’accompagne à chaque instant. Ma route est jalonnée de morts. Ils finiront tous par périr, sans exception. Je fais en sorte que leur vie avant ce moment fatal soit plus douce. Après tout, je n’ai rien à perdre. Rien, sinon ma propre vie.

Elle n’a plus d’importance. Plus rien n’a d’importance. Je ne crois pas. Je ne croirai jamais. Désolé, père Maxwell, sœur Helen, désolé si je vous trahi, mais je ne peux pas trahir ma propre foi, mon propre Dieu. Désolé.

I run, I hide, but I nerver lie. Never

 

 

 

La vie ne m’apprend rien

Je voulais juste un peu parler, choisir un train

La vie ne m’apprend rien

J’aimerai tellement m’accrocher, prendre un chemin

Prendre un chemin

 

Mais je n’peux pas, je n’sais pas

Et je reste planté là

Les lois ne font plus les hommes

Mais quelques hommes font la loi

Et je n’peux pas, je n’sais pas

Et je reste planté là[5]

 

 

 

A ceux qui croient que mon argent endort ma tête

Je n’ai pas hérité que du nom, ou du sang, ou des responsabilités. Malgré tout ce qu’on peut dire, je garde la tête sur les épaules. Dans ce genre de situation, il est difficile de faire autrement. Je ne suis pas folle. Du moins, pas encore. Si je sombre dans la folie, ce sera par la faute de ceux qui veulent installer leur dictature. Je refuse. Je les en empêcherai. Même si je dois en mourir.

Je veux devenir comme eux, ces héros qui risquent chaque jour leur vie sur les champs de bataille. Je risque aussi ma vie, d’une certaine façon. En tenant tête, simplement. Mais c’est léger. Personne ne voit l’intérêt de me supprimer. Je ne suis pas une menace.

Avec mon nom est associé une fortune considérable, je ne le cache pas. Elle a bien failli me rendre folle. Moi, toute seule à la tête d’une richesse telle qu’on ne l’imagine que difficilement. Je ne savais quoi en faire. Je ne sais toujours pas. Il est resté pour la plus grande part là où il était. Je n’y ai presque pas touché. Que pouvais-je faire d’autant d’argent ?

J’ai une limousine, mais elle date d’il y a bien longtemps. Je songe à la remplacer par une voiture plus simple et plus discrète. Un souvenir de mes rêves d’enfant. Voiture rose, synonyme de conte de fées. Le rêve est fini, il faut se rendre à l’évidence. Etouffé dans l’œuf.

Je sais ce qu’on dit de moi, parfois. Même si l’on s’accorde à dire que ce que je fais est juste, il n’en reste pas moins que le fait que je sois arrivée aussi vite à ce niveau social et sans aucune préparation morale ne plaît guère. On me considère comme une fille gâtée qui joue à la princesse. Il croient que parce que je suis riche, je ne suis pas la personne idéale pour parler du peuple.

Ils croient surtout que cette fortune me rend moins vigilante à tout ce qui se trame dans mon nouvel univers. Celui des fastes et de l’aristocratie. Je les hais. Ils sont si superficiels ! Je rentre dans leur jeu, je donne le change, mais c’est pour mieux les endormir eux. Je reste attentive à tout. Il le faut, si je veux un jour arriver à quelque chose. Cela me donne des armes.

L’argent ? Je m’en fiche. Je n’ai jamais eu besoin d’argent pour être convaincue que la guerre n’est pas la meilleure solution. Même si elle est souvent la seule. Je pourrais jeter mon argent dans les rues, aux pauvres, à ceux qui en ont besoin pour vivre. Mais ça ne changerait rien. Il est sûr que j’ai plus de pouvoir riche que pauvre. Et j’en joue, bien sûr. Je garde tous les atouts. Et on ne sait jamais ce qui peut arriver. Un jour tout cela peut servir. Je serai alors à même de financer quelque projet ou autre alors que d’autres seraient ruinés…

Peu importe. Ceux qui pensent que je suis incapable de gérer mon royaume et le reste parce que j’ai la tête emplie de billets et de pièces, ceux-là n’ont aucune notion du monde dans lequel je vis. Il n’y a pas de place pour le rêve ici. C’est un combat quotidien que je livre. Je n’aurais pas d’argent, pas de nom, que ça ne changerait rien pour moi. Je ferais mes discours avec autant d’aplomb. Je serais moins écoutée, voilà tout…

 

 

 

Je dis qu’il ne suffit pas d’être pauvre pour être honnête

Vivre dans la richesse et l’opulence ne signifie pas que l’on se prend pour un dieu. J’ai grandi dans la famille la plus riche de mon peuple. Est-ce pour cela que je suis arrogant et hautain ? D’où vient ce préjugé qui nous tourne au ridicule ? Je hais les préjugés. Pour la simple raison qu’ils sont toujours faux. Oui, toujours. Je n’en connais pas un seul qui se soit vérifié dans les faits.

On trouve toutes sortes de gens dans tous les domaines. Telle mentalité n’est pas réservée à telle vie, à telles passions. Il y a toujours des gens, en grand nombre, pour démentir ces idées préconçues. Des pauvres arrogants, des riches bons et généreux… Des chrétiens extrémistes, des musulmans tolérants… Des hommes d’affaire un peu naïfs et des balayeurs calculateurs… Des enfants pleins de sagesse et de vieux fous…

Que je n’entende jamais dire que tel homme est ainsi parce que, que je n’entende jamais généraliser, car rien ne se généralise. Jamais. Pourquoi la vie serait-elle soudain si simple ? Si tout se rapportait à des rapports si simples, alors pourquoi le monde éprouverait-il autant de difficultés ?

Ils croient souvent cerner les gens en comparant leurs richesses, mais cela décide-t-il de la pureté de leur cœur ? Cela décide-t-il de la façon dont ils doivent se comporter, agir et réagir ? Moi qui connaît bien les gens, je peux vous dire que rien ne fonctionne de cette façon.  Je le saurais.

Mes amis n’ont ni les mêmes croyances, ni les mêmes façons d’agir. Ils n’ont pas ma fortune. Pourtant chacun d’eux fait la même chose que moi, de la même façon. Pour la même raison. Qu’est-ce qui nous différencie ? Tout. Et en même temps, rien. Ils sont pauvres, en tout cas, moins riches que moi. Mais ils ont la même honnêteté, le même courage, la même force qui bat en eux.

Chacun d’eux a une histoire à raconter. Dans beaucoup, les plus mauvaises personnes ne sont pas immensément riches, mais bien souvent de misérables créatures sortant du plus noir de la nuit. J’ai une histoire à raconter. Dans celle-ci, beaucoup de gens fortunés se révèlent être des personnes admirables, qui font avancer les choses.

Je ne veux plus qu’on classifie les personnalités par des détails de leur vie qui n’ont aucun rapport. Chacun gère sa vie comme il le peut, et c’est cela qui détermine son caractère. Pas sa naissance. Pas ses antécédents familiaux. Juste la personne et ses capacités, ses qualités.

Quand le monde reconnaîtra enfin l’individu par lui-même, sans ces préjugés qui viennent salir ou enjoliver son image, alors nous aurons fait un grand pas en avant vers une humanité plus juste et équitable.

Mais le monde aime se compliquer. Ce monde juste et équitable ne verra probablement jamais le jour…[6]

 

 

 

Ils croient peut-être que la liberté s’achète

Souvent, les hommes m’écœurent. Quand je vois des individus peu scrupuleux monnayer leur survie, marchander avec n’importe qui, du moment qu’il se trouve du côté le plus fort et disposé à accepter une bonne somme pour les laisser en paix, ça me répugne. Un tel manque de conscience… Comment est-ce possible ?

Je sais qu’aux yeux de certains je peux paraître dénué de conscience et sans-cœur. Un soldat assassin sans scrupules. Je le sais. Mon image joue contre moi. A cause d’elle, ce que je dis peut sembler hypocrite. Mais je le répète, ce n’est qu’une image, une impression. Chaque geste, chaque action m’a toujours été dictée par une humanité que peu de monde imagine de moi. J’ai toujours agi dans l’intérêt de ceux que je défendais. Si je n’avais pas eu de conscience, je n’aurais jamais pu le faire.

Mais je combats sans cesse des hommes que je trouve immature dans leur conception de la vie. Il est si facile de la donner, puis de l’enlever ! Ils jouent là-dessus, il ne faut pas se voiler la face. Ils se prennent pour des dieux destructeurs de vie. Ils croient dominer le monde et le réduire à leur merci, dépendant d’un signe du pouce.

Haut ou bas. Vie ou mort.

Mon ami Shinigami lui-même a plus de cœur qu’eux. Il se prétend Dieu de la Mort, mais l’injuste répartition du sommeil final ne fait pas partie des prérogatives qu’il s’est fixé. Lui-même est plus juste que ces semeurs de mort. Ils sèment à la volée.[7]

Bien sûr, pour mener leur guerre, ils ont besoin d’argent, alors forcément… Mais d’où sort cette idée de fous ? Pour eux, tout se résout avec de l’argent, principalement. Les gens ? De la chair à canon, rien de plus. Tous ceux qui méprisent le peuple, tous ces ahuris de la dernière heure, pour eux, il n’est pas difficile d’obtenir la liberté. Question de monnaie…

Voilà comment fonctionne ce monde. Pouvoir, argent. Argent, et pouvoir[8]. Les deux sont liés. Les deux sont indissociables. La vie est belle pour ceux qui ont l’un ou l’autre. Encore plus pour ceux qui ont les deux. Rien ne peut leur résister…

A nous non plus, rien ne peut résister. Si la liberté s’achète, dans ce monde, ce n’est pas avec de l’argent. Ce n’est pas avec le pouvoir. Non. Si la liberté s’achète, ici, maintenant, c’est avec notre sang. C’est avec notre chair. C’est avec notre vie. Avec la vie de tous ceux qui, un jour ou l’autre, volontairement ou non, ont payé le prix fort d’une guerre de fous.

La liberté s’achète par le courage. Elle s’achète par volonté. Elle s’achète par rage de vaincre. Oui, de vaincre. Mais uniquement pour un idéal juste. Pas pour une quête de pouvoir. L’Homme est cupide, il est avide de pouvoir.

Argent, pouvoir. Pouvoir, et argent[9]. Voilà les mots qui rythment la vie de ceux qui l’ont vouée au chaos. Eux croient pouvoir payer leur liberté, c’est nous qui l’obtiendrons.

 

 

 

Que reste-t-il des idéaux sous la mitraille

Je sais que beaucoup croient agir au nom de la justice. Certains ne se trompent pas. D’autres sont trompés. La justice, je l’ai déjà dit, est si imprécise qu’on peut facilement berner ou être berné. Tout le monde se sert d’elle, mais pas toujours à bon escient.

En ces temps de guerre, la plupart des gens perdent leurs idéaux. Ils ne pensent souvent plus qu’à sauver leur vie ou celle de leur famille. Peut-on le leur reprocher ? Je serais bien tenté de dire que oui, mais après tout, c’est humain. Souvent la vie devient plus importante que l’idéal.

Et puis… Quel idéal sans vie pour le soutenir ? Ce que je dis n’a aucun sens. Ceux qui ne font que se mettre à l’abri ne vont pas ensuite reprendre le flambeau de ceux qui sont morts pour la bonne cause. Ils continueront à se cacher. Ceux qui sont faibles le restent, quoi qu’on puisse en dire. Je ne crois pas que le courage s’apprenne.

Ce monde est faible. Notre humanité toute entière est faible. Il n’existe que de rares personnes réellement valeureuses. Et celles-ci n’utilisent pas toujours leurs qualités au service de la justice. Peut-être au service de leur propre justice…

Je ne pense pas que la justice des Hommes soit équitable. C’est probablement pour cela qu’elle reste incomprise et bafouée. Les Hommes, au cœur vil, la forgent selon leurs propres désirs. Ce que l’Homme peut être égoïste… Rien ne compte hormis lui, et son bonheur personnel. Où sont passés ces héros qui font passer l’existence des autres avant la leur ? Ceux-là avaient un cœur, un force intérieure puissante.

Aujourd’hui il reste peu de ces gens. Je ne prétends pas en faire partie. Mais les héros ne renient-ils pas leur statut lorsqu’on le leur met sous les yeux ? Mes amis en sont, je ne le nierai pas. J’ai mis du temps à le réaliser et à l’admettre, mais ce sont les héros de notre temps.

Mais est-ce parce que je vis et combats avec eux le même ennemi que je le suis aussi ? Je me considère comme indigne de ce rang. J’ai failli plusieurs fois, je suis plus faible que j’aurais pu le croire. Je croyais être le plus fort, je croyais avoir raison alors que ma femme avait tort. Mais avait-elle si tort que ça ? J’en doute, à présent. Elle aurait pu me guider, en ces heures sombres. Je crois que j’ai besoin des conseils qu’elle aurait pu me donner. Mais il est trop tard. Ne regrettons pas le passé.

Je ne suis pas digne de mon idéal, et encore moins de celui de ma femme. Je ne leur rends pas hommage, je m’en sens incapable. Que j’aurais aimé m’en passer ! Mais se complaire dans la vie que je menais à l’époque, toujours le nez plongé dans mes livres à me croire le plus fort, était-ce vivre ? J’ai un but, à présent. C’est peut-être ce qui caractérise un héros. Un idéal. Je saurais m’en rendre digne. Il le faut.

Mais dans le réel la guerre fait rage, et les idéaux sombrent sous l’orage[10].

 

 

 

Quand leurs prêcheurs sont à l’abri de la bataille

J’ai entendu dire un jour que ceux qui parlent d’amour font le plus de victimes[11]. Je ne sais pas si ça peut se vérifier. Je n’en suis pas convaincu. Enfin… tout dépend dans quelle sens on prend cette phrase…

On peut dire que ces gens-là font tout pour sauver un maximum de vies, et dans ce sens, cette phrase est fausse. Mais d’un autre côté, à ne pas vouloir se risquer dans une guerre, à garder son territoire et sa vie sans protection armée, peut amener une plus grande perte. Dans ce sens…

Inconscients sont les pacifistes. Ils ne comprennent rien à la dure réalité du monde et des Hommes. Ils croient que tout peut s’arranger par de belles paroles, que les armes ne sont pas nécessaires. C’est un bel idéal, bien sûr, mais… beaucoup trop utopiste pour être vrai. Ils devraient chercher un peu plus à savoir ce qui se passe réellement au-dehors, au lieu de se contenter de regarder ce qu’une poignée de pauvres journalistes rabâchent sans cesse. Ils seraient édifiés.

La nature humaine est désolante de violence. Si encore on se contentait de simplement imaginer, sans jamais mettre à exécution ? Je n’ai jamais dit que la violence devait disparaître entièrement, c’est impossible. Mais si elle s’en tenait aux esprits… Ces gens-là n’ont rien compris. Personne n’a rien compris. Nous vivons dans un monde d’incompréhensions. C’est de là que viennent tous ces désaccords.

Les soldats se battent, sans cesse ; les rebelles se battent, sans cesse ; les Hommes se battent, depuis la nuit des temps. Il faut comprendre ça pour avancer. La guerre fait partie intégrante de l’Homme, qu’on le veuille ou non. La père Maxwell la condamnait. Quoi de plus normal pour un homme d’Eglise ? Mais il ne savait pas, c’était un pacifiste. Il ne pouvait pas savoir ce qui poussait les gens à se battre, pourquoi ils devaient défendre la paix ou leurs idéaux de cette façon.

Nous, pilotes, nous savons. Nous l’avions compris depuis bien longtemps. Personne n’écoute les discours, personne ne prête attention aux mots prononcés. Les accords, les pourparlers et autres choses du même genre n’atteignent pas facilement les fronts. Alors qu’une victoire, payée au prix fort, prend toute son importance. On entend plus facilement les armes que les voix.

Et eux, planqués bien confortablement à l’abri chez eux, parlant, parlant, parlant à s’en arracher la langue, que savent-ils de ce qui se passe en bas ? Que savent-ils de la véritable douleur, des cris qui jaillissent à chaque seconde ? Ils n’ont jamais entendu les pleurs des âmes déchirées par les souffrances. Ni les hurlements de rage de l’un ou de l’autre combattant dans un duel perdu d’avance.

Ils croient tout connaître, alors qu’ils se cachent des images sanglantes de la réalité. Dominer le monde, eux ? Et puis quoi, encore ?! Leurs belles paroles, elles n’ont jamais atteint leur but par ici, comment auraient-elles pu ? Elles viennent de trop haut, d’un pouvoir qui n’a pas les mains tachées de sang. Ils prennent des décisions dont nous seuls pouvons déterminer la véritable portée. Ils décident en aveugles. Alors à quoi bon écouter ces pharisiens[12] ignorants ?

Pharisiens, ils ne sont rien de plus. La guerre ne les touche pas tant que ça. Qu’ils viennent un peu par ici, voir de leurs yeux les résultats de leurs erreurs d’évaluation…

 

 

 

La vie des morts n’est plus sauvée par des médailles

D’après mes souvenirs, longtemps avant la période A.C. les actions courageuses étaient récompensées. Lorsqu’il arrivait qu’un homme accomplisse des actes de courage, il recevait alors une décoration, et devenait une personne respectable. Ses descendants profitaient eux aussi de sa nouvelle réputation. On reconnaissait toujours l’homme pour n’importe laquelle de ces actions. L’homme qui s’était battu était respecté.

Même s’il advenait qu’il meure au cours du combat, sa mémoire était alors honorée, son nom était important. L’honneur était posthume, mais il existait. Sa famille était alors aidée, car la femme ne travaillant généralement pas, il fallait trouver l’argent pour vivre. Ainsi, le courage du père servait les enfants.

Cette coutume est révolue depuis bien longtemps. De nos jours, le courage ne signifie plus rien une fois qu’on est mort. On peut se battre de toutes ses forces, on peut servir sa nation ou ses idéaux, mais cela demeure vain si on vient à tomber sur le champ de bataille. La famille doit alors se débrouiller, et l’homme tombe dans l’oubli. Peu importe le nombre d’âmes qui tombent, tant que le but est atteint. Peu importe qui il soit, tant qu’il n’empêche pas la victoire.

Je crois que le monde est devenu ingrat avec le temps. Alors qu’il accordait une grande importance à toutes les âmes qui le servaient, voilà qu’il se met à les ignorer délibérément. C’est à se demander si nous servons à quelque chose. Que nous gagnons ou non, si nous venons à disparaître, nous sombrerons dans le néant le plus total. Le monde aura-t-il un jour de la reconnaissance pour nous ? J’en doute.

Non pas que cela m’importe personnellement. Je n’ai jamais cherché les lauriers. Mais ils sont beaucoup à le mériter, autour de moi. Mes amis, les rebelles… Chaque homme et femme qui offre sa vie pour sa bataille. Ils devraient avoir plus de considérations de la part du peuple.

Je sais que les médailles n’ont jamais rien changé. Qu’on les obtienne ou non n’a jamais apaisé le chagrin des proches, et encore moins ressuscité quelqu’un. Bien sûr qu’une médaille n’a aucun poids face à la vie ou à la mort. Je n’ai jamais dit le contraire. Ce que je dis…

Pourquoi cet oubli ? Pourquoi cette ignorance, ce dédain ? On pourrait continuer à honorer ceux qui ont perdu la vie courageusement, cela ne coûte rien. Et cela apporte au moins un peu aux familles. Elles savent que les exploits ne sont pas oubliés.

De nos jours, les soldats ne sont plus considérés que comme de la chair à canon. C’est exactement ça. De la chair à canon. Rien d’autre. On ne respecte pas la chair à canon. Elle n’est bonne qu’à aller se faire tuer à la guerre, sans plus de considérations. Elle ne mérite aucun respect, et sa famille encore moins. Si on en avait pour elle, on ne l’enverrait pas se faire tirer comme un lapin…

Finalement voilà comment nous sommes considérés, soldats ou pilotes. Oui, nous aussi. On nous regrettera peut-être un temps, puis on passera à autre chose. Si nous perdons, nous n’aurons droit à aucune récompense posthume. Si nous gagnons, peut-être qu’une personne sortira du lot pour nous la remettre. Mais ces gens-là seront rares. Nous serons morts dans la bataille. Qu’y a-t-il de noble là-dedans ?

Je ne demande rien pour moi. Mais pour les autres, je demande un peu de respect, et l’hommage dû à leur bravoure.

 

 

 

La vie ne m’apprend rien

Je voulais juste un peu parler, choisir un train

La vie ne m’apprend rien

J’aimerai tellement m’accrocher, prendre un chemin

Prendre un chemin

 

Mais je n’peux pas, je n’sais pas

Et je reste planté là

Les lois ne font plus les hommes

Mais quelques hommes font la loi

Et je n’peux pas, je n’sais pas

Et je reste planté là

 

Je n’peux pas, je n’sais pas

Et je reste planté là

Les lois ne font plus les hommes

Mais quelques hommes font la loi

Et je n’peux pas, je n’sais pas

Et je reste planté là

 

 

Finalement

Je suis perdu,

Au gré du vent,

Mon cœur à nu

Ne voit ici

Que sombres ruines,

Cœurs indécis,

Et âmes vides…[13]

 

 

La vie ne m’apprend rien

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Owari

~~*~~

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

DA7 : Bon bein voilà, je sais pas trop quoi dire… En fait il y a tellement de choses à dire que s’y je m’y mettais on n’en sortirait pas avant un dizaine de pages ! ^_^ Donc, je vais m’abstenir…

Wufei *les yeux au ciel* : Alléluia !

DA7 *regard de la mort qui tue à Wufei* : Aucun commentaire ou je t’arrache la langue… è_é

Wufei : Gloups

DA7 : En fait, ça faisait déjà un bout que cette chanson m’avait tapé à l’œil. Mais au départ j’avais eu du mal à attribuer les paroles aux persos, pour la bonne et simple raison que j’avais pas mis Relena. Mais après ça a été tout seul. En fait, chaque  parole s’accordait parfaitement à un seul des persos, c’était comme si la chanson était faite pour eux ! Je vous avouerai que ça m’a fait un peur quand même ^-^°… En tout cas je crois que c’était justement pour ça que j’étais sûre qu’elle allait m’inspirer.

Heero : C’est pour ça que t’as mis si longtemps avant de l’écrire ?

DA7 : è_é Occupe-toi de tes affaires si tu veux pas mourir…

Duo : Tu peux quand même nous dire pourquoi t’as mis si longtemps avant de t’y mettre non ?

DA7 : Bah… Je crois que c’est une question d’inspi, ça c’est sûr, mais aussi de maturité. Je pense que j’avais pas la maturité nécessaire pour mener à bien cette fic qui me semblait déjà hyper importante et qui me le semble encore plus maintenant que je l’ai finie. Mais je pense que ce genre de choses ça vient d’un coup, comme ça. J’ai senti que je pouvais le faire sans être déçue ensuite alors je me suis lancée. Voilà. Ça répond à ta question ?

Duo : Oui ! ^_^

DA7 : En tout cas j’ai mis beaucoup de moi là-dedans. Voilà. En fait je crois que ce texte s’explique de lui-même. Mais si vous voulez d’autres commentaires, demandez, et je répondrai !!!

 

Au passage, je tiens juste à remercier encore l’un de mes deux potes, qui ne se reconnaîtra pas parce qu’il ne lira pas ce texte (nan paske s’il le lit, sûr il va se reconnaître, et de fait, me reconnaître aussi… -_-). Je voudrais simplement lui dire qu’il est d’un grand soutien pour moi et que même s’il ne le sait pas, j’éprouve le plus grand plaisir à être avec lui. Il m’aide beaucoup sans vraiment le savoir. Voilà. Merci mon pote. ~_^

(pitit message personnel express… ^-^°)

 

 

 

 

 

Du 10/03/04 au 15/03/04 (j’aurais pu finir plus vite si la fin du deuxième couplet ne m’avait pas coupé dans mon élan… Surtout la dernière phrase, j’ai dû demander à ma mère, à mon pote et à ma prof de bio ! Non mais vous vous rendez compte ?? Vous, vous n’avez pas ce problème, j’ai expliqué cette phrase pour vous… -_-)

 

 

 

 

 



[1] DA7 : Vous ne trouvez pas qu’elle est belle, cette phrase ?

Wufei : Tu ne trouves pas que tu devrais te taire, pour une fois ?

DA7 : o_o Non, pourquoi ?

Wufei : -_- Pfff

 

[2] DA7 : Si après ça vous l’aimez pas, ma Relena, alors moi je sais plus quoi faire…

 

[3] DA7 : Je suis plus sûre… C’est bien du trentième qu’il a sauté au 3ème épisode ???

Duo : De toute façon c’était trop haut, il s’est quand même fracturé le tibia, nom de nom !!! Bon, ok, il l’a remis en place, m’enfin… -_-

DA7 : Il est toujours entier, non ? Alors de quoi tu te plains ?

 

[4] DA7 : Pour ce petit passage-là, c’était un petit peu plus personnel. C’était mon explication de pourquoi il n’a pas pleuré, et je crois que ça marche parce qu’il m’est arrivé la même chose. J’ai récemment perdu un membre de ma famille et j’ai mis une semaine avant de pleurer. D’ailleurs je n’ai pleuré que deux fois, et ça s’est passé il y a déjà 3 semaines…

Tout ça pour dire qu’on ne pleure pas toujours tout de suite…

 

[5] DA7 : Séparation bien nette. Je me rends compte qu’à partir de là, on quitte le personnel pour se plonger dans le général de l’histoire… Enfin plus ou moins… Regardez bien…

 

[6] DA7 : Je sais pas pour vous mais moi j’adore ce passage. Je dirai presque que c’est mon préféré. Je m’attaque à un gros morceau en peu de lignes, mais je trouve que j’ai bien donné le mot. C’est peut-être ici que j’ai mis le plus de moi-même… Et c’est d’actualité en plus.

 

[7] DA7 : Euh… Pourquoi ai-je toujours l’impression de faire des grandes phrases à faire tourner de l’œil un prof de français ??? O_O

Mon ancienne prof de français : N’oublie pas de me passer la suite de ton livre, hein ? ^-^

DA7 : Euho_o

 

[8] DA7 : Souvenir d’une certaine rencontre théâtre de jeudi dernier (sans oublier le vendredi)… “ Femme au foyer, ou vendeuse. Vendeuse, ou femme au foyer…” Ça rythme ma vie ces journées… -_-

 

[9] DA7 : Euh… Sans commentaire… -___-

 

[10] DA7 : Je viens de remarquer que ça faisait une rime… En fait ça fait deux vers de 10 syllabes… Oh c’est beau ! Oh j’suis forte !

Wufei : Range ton orgueil.

DA7 : Mais pourquoi en a-t-il toujours après moi ? é_è

 

[11] DA7 : Cette phrase vient d’une chanson d’Emile & Images, Quand la musique tourne.

Duo : Arrêtez les discooouuuhours ! Tous ces mots qui justifient des crimeuh !

DA7 : Tu connais ?

Duo : Culture G oblige ^-^

DA7 : Par contre, oubliez ce que mon américano d’amour vient de chanter, ça colle pas avec ce qu’il dit (ah beh oui, c’est lui qui parle là dans la fic !!! Euh… Dodo ? ^-^°)

 

[12] DA7 : Pour ceux qui ne savent pas ce qu’est un pharisien (bah oui, on a pas tous fait notre cathéchisme…), c’était, au temps de Jésus, ceux qui enseignaient la religion sur la base de l’Ancien Testament. Ils l’appliquaient plus en doctrine qu’autre chose, d’ailleurs…

(si j’ai dit une bêtise ou oublié quelque chose, merci de me le signaler, je corrigerai)

 

[13] DA7 : Au départ je voulais juste mettre une ou deux petite(s) phrase(s), mais vu ma manie des poèmes… Fait en même pas 2 min ! Je m’améliore, dites !

Wufei : -___________- Je m’abstiendrai de tout commentaire…

DA7 : ^____^ C’est bien, c’est bien !!!