Disclaimer : Ni les persos ni leur univers ne m’appartiennent et je ne me fais pas de pépettes dessus !

 

Alors un nouveau chap qui commence à devenir beaucoup plus " spirituel " que les précédents et ça ne fait que commencer ^^. J’espère que vous allez aimer !

 

 

UNE QUESTION DE CHOIX

 

 

Les cinq pilotes de gundam étaient à présent tous réunis, ils se trouvaient à al-jirma, la résidence de Quatre depuis qu’il était revenu sur terre.

Heero et Quatre rejoignirent les autres pilotes dans le salon, le jeune blond aida Heero à s’installer dans un fauteuil et s’éloigna de quelques mètres pour s’entretenir avec Rashid, le chef des Maganac.

-Les Maganac ont repéré des avions de reconnaissance qui se dirigent vers la région, les informa l’homme une fois qu’il eut rejoint les pilotes.

-J’ai dû neutraliser un des serpentarius qui avait prit le transporteur en chasse, ils veulent s’assurer que nous n’avons pas survécu, mais ils ne trouveront aucune preuve.

-Et puis le mal est fait, et ça, même toute la puissance militaire des épyons terros n’y changera en rien, ajouta Duo en attirant l’attention de ses camarades sur le poste de TV.

 

Le réseau d’information interplanétaire avait parfaitement fonctionné, et ce que les épyons terros croyaient maîtriser c’était tout bonnement retourné contre eux.

Les médias, après avoir découvert que la vice-ministre des affaires étrangères s’était enfuie de façon spectaculaire de l’hôpital Saint Joseph, ont braqué leurs caméras sur le sort de celle qui avait une place toute particulière dans le cœur de bien des citoyens. Leur réseau très développé se mit immédiatement à  la recherche de Relena, et aussitôt que Heero s’annonça à l’aéroport de Newport City, les journalistes surent où la ministre se trouvait.

C’est ainsi qu’ils filmèrent l’attaque du transporteur au moment, où l’appareil déjà endommagé filait droit sur la mer alors que le serpentarius finissait de l’achever.

Les images défilèrent sur l’écran, aucun commentaire n’avait été ajouté.

Et c’est dans le silence que le monde entier vit l’appareil où se trouvait la ministre se fracasser contre les flots et disparaître dans la méditerranée. Un halo de fumée noire s’éleva au-dessus de la mer puis l’image fut coupée et le commentateur réapparu. Duo coupa le son.

 

-Bin, quelle chute ! Vous avez eu de la chance de vous en sortir aussi bien.

-Les nouveaux gundams sont particulièrement résistant, se contenta de répondre Heero.

Duo compris aussitôt que le pilote ne tenait pas à en dire davantage et il n’insista pas, Heero avait visiblement subit plus de dommages qu’il ne l’eut crû au premier abord.

Quatre sentant la tension qui s’insinuait entre les deux hommes s’empressa d’enchaîner.

-A présent, l’attitude que vont adopter les Sphères Unifiées va être déterminante dans l’évolution du conflit.

-Mais ne croyez-vous pas que c’est risqué de faire croire au monde entier que Melle Darlian a été tuée ? Cela pourrait précipiter l’humanité vers une nouvelle guerre.

-Non, et c’est une bonne chose que Relena soit considérée comme morte.

Raschid regarda le jeune homme avec perplexité, il ne comprenait décidément pas les intentions des pilotes.

Trowa prit le temps de formuler sa réponse.

-La ministre a toujours soulevé des vagues de protestations au sein des Sphères Unifiées, par ses décisions politiques qui déplaisaient à de nombreux entrepreneurs de la terre et des colonies. Sa disparition va permettre de constater s’il subsiste une réelle opposition ou si les Sphères Unifiées sont devenues une organisation unipolaire qui soutient les intérêts économiques de quelques hommes aux dépends de ses citoyens.

-Et dans ce cas là, cela ne fait aucun doute que les épyons terros vont prendre le pouvoir, si ce n’est pas déjà fait depuis longtemps, termina Wufei.

Les pilotes se regardèrent, ils savaient tous ce que cela signifierait, que les gundams devraient à nouveau réapparaître, et qu’une terrible bataille s’engagerait pour tenter, encore une fois, d’arrêter l’Homme dans sa folie destructrice.

Le silence s’installa à nouveau jusqu’à ce que Sally rentre dans le salon.

Ils se tournèrent vers la jeune femme qui s’assit à la table d’un air exténué.

-Je lui ai réajusté son traitement, mais je ne peux que constater comment son état va évoluer, répondit-elle face à leurs regards interrogateurs.

Sally n’avait pas approuvé leur décision, elle trouvait que cela représentait beaucoup trop de risques pour la ministre, mais n’ayant pas pût proposer une meilleure solution dans le temps que les pilotes lui avaient imparti, elle avait dû se résoudre à adhérer à leur plan.

D’autant qu’au sein même des préventers, elle ne savait plus à qui faire encore confiance, l’organisation se disloquait depuis l’annonce des Sphères Unifiées et bien des intentions étaient révélées au grand jour.

C’était certainement auprès de ces jeunes hommes que la ministre était la plus en sécurité…mais tout de même

 

*****************************

 

La porte de la chambre s’ouvrit et Quatre apparut dans l’encadrement.

Il avait espéré trouver Relena éveillée, mais il n’en fut rien. Elle était arrivée la veille et avait repris conscience que très rarement et trop peu de temps pour qu’il puisse lui parler.

Le jeune homme pénétra dans la pièce et posa le bouquet sur la commode, il ajusta les fleurs blanches dans leur vase puis vint s’asseoir auprès de la ministre.

Il resta quelques secondes à l’observer, des fossettes avaient creusé son visage, elle avait maigrit de façon inquiétante, et surtout elle présentait de nombreuses contusions.

Le cœur du petit blond se serra, comment avait-on put faire ça à Relena ?

Il se rapprocha et caressa avec tendresse le visage de la jeune fille.

-Tu sens leur parfum ? Ce sont des arômes, tes fleurs préférées.

Il eut pour seule réponse à sa question, le faible bruit de la respiration de ce corps inanimé.

Quatre lui sourit tristement et se saisit de sa main qu’il serra dans sa paume.

Elle avait été meurtrie au plus profond d’elle-même, il le sentait.

-Relena, je t’en prie…

 

La colère et la peine se mêlaient dans l’esprit du jeune homme, on s’en était pris à Relena et un jour où l’autre il faudrait le payer. La jeune fille était devenue importante pour lui, au-delà de la ministre qui œuvrait pour la paix, il avait apprit à apprécier la personne. Ils s’étaient rapprochés depuis la fin de la Grande Guerre et étaient à peu à peu devenus des amis intimes. Quatre avait même laissé la gestion de l’entreprise Winner à ses sœurs depuis la prise d’otage au royaume de Sank afin de veiller sur elle. Et s’il n’avait pas réussi à percevoir la détresse de la ministre durant ces derniers mois, c’était tout simplement parce qu’elle le lui avait caché, mais il s’en voulait.

Le pilote demeura auprès d’elle sa main serrée dans la sienne jusqu’à l’heure du dîner, c’est Raschid qui vint le chercher. Il n’eut pas à se retourner pour savoir qui venait de rentrer.

-Je n’ai pas faim Raschid.

-Maître Quatre, vous vous faîtes du mal inutilement.

-Comment a-t-on put laisser faire ça ? La paix est sur le point de voler en éclat, quant à Relena…

Le chef des Maganac posa une main amicale sur l’épaule du jeune homme.

-Cessez donc de rejeter toute la peine du monde sur vos jeunes épaules, les préventers n’ont rien put faire et même Heero Yuy s’est retrouvé impuissant.

Quatre se retourna vers cet homme à la carrure imposante qui lui adressa un sourire bienveillant.

-Nous ne laisserons personne toucher à la paix, que ce soit l’idéologie ou la personne.

Le pilote lui rendit son sourire.

-Oui, tu as raison, il ne sert à rien de s’apitoyer.

-J’aime mieux ça ! dit-il en lançant une tape dans le dos du jeune homme qui se releva sous l’effet de sa force de frappe.

-Allons rejoindre les autres ou ils vont s’inquiéter.

Quatre se retourna une dernière fois vers la jeune fille.

-J’ai confiance en toi, tu n’abandonneras pas…

 

Les deux hommes rejoignirent la salle à manger.

Les pilotes ainsi que Sally attendaient poliment le maître des lieux pour commencer leur repas, Quatre se sentit gêné, mais c’était sans compter sur Duo.

-Hey Quatre ! Restes pas planté là, mon estomac commence sérieusement à s’impatienter ! Supplia-t-il en mimant une douleur atroce.

Le jeune blond lui sourit et vint s’asseoir.

-Oui, excuses moi Duo, j’avais oublié qu’à l’heure des repas tu ne pensais qu’avec ton ventre.

Mais le natté, ne releva pas la réflexion et se jeta comme un vorace sur les plats qui lui titillaient les sens depuis déjà un quart d’heure.

-Tu n’es qu’un ogre, soupira Wufei. Duo était vraiment irrécupérable.

Mais le jeune homme avait déjà remplit son assiette à ras bords ( pour le premier service uniquement ) et une fois qu’il fut bien installé, il daigna lui répondre.

-J’entretiens mon corps moi ! beugla-t-il entre deux bouchées. Non mais regardes-toi, tu es tout rachitique !

Wufei ignora alors magistralement l’insulte du jeune homme et se pencha pour se servir à son tour.

Duo fut surpris par l’attitude du chinois, mais il ne répliqua pas, trop occupé qu’il était à remplir sa bedaine.

Quatre les observa, amusé, Wufei avait changé, il n’était plus aussi impulsif qu’auparavant, Duo, en revanche était resté fidèle à lui-même, du moins du point de vue de son rapport avec la nourriture. Duo à l’air de s’être définitivement remis, mais je me demande si Sally…

Il fut coupé dans ses réflexions lorsqu’il sentit le regard de Heero peser sur lui.

Quatre détourna la tête et rencontra les yeux du pilote. Le regard profond de Heero cherchait des réponses, il sondait Quatre.

Les deux hommes restèrent ainsi plusieurs secondes totalement  immobiles à s’épier tant et si bien qu’ils finirent par attirer l’attention des autres.

-Quatre …Heero…est ce que ça va ? se risqua à demander Sally.

Sans un mot ils détachèrent aussitôt leur regard, Heero se concentra sur son assiette et ne prononça pas un mot du repas. Quatre se tourna vers la jeune femme et lui adressa un sourire forcé.

-Oui, ne t’en fais pas…

 

*****************************

 

Les jours qui suivirent passèrent de nouveau dans l’attente, les populations se soulevaient face à la toute puissance des Sphères Unifiées qui s’étaient associées à ceux que l’on considérait comme les assassins de Melle Peacecraft. Mais l’organisation resta silencieuse, aucun communiqué, aucun démentit contre les accusations que les citoyens portaient à son encontre, rien.

Un climat étrange s’installa parmi les peuples, mêlé de colère et de peur, ils étaient partagés entre le sentiment de devoir se soulever et la crainte inconditionnelle d’entrer dans une nouvelle ère de chaos. 

Le monde était partagé quant à la marche à suivre, et pendant ce temps là, Relena continuait à se battre, seule.

 

Cela faisait maintenant plusieurs jours qu’elle était arrivée à Al-jirma, mais son état ne s’était pas amélioré et à chaque nouveau matin, il lui était de plus en plus difficile de se réveiller.

Elle était fatiguée, fatiguée de devoir lutter, lutter alors que dans le fond, tout serait peut-être plus simple sans elle.

Et après tout Heero [et les autres] n’avait-il pas décidé de la faire disparaître ? Il avait certainement raison, de toute manière à quoi pouvait-elle encore servir ? Elle n’était même pas capable de protéger ceux qu’elle aimait et les mettait tous en danger.

Et puis les pilotes de gundams étaient une fois encore les mieux placés pour sauver la paix, au fil du temps, elle avait fini par comprendre que parfois il fallait avoir recours à la force, c’était l’enseignement que Heero lui avait donné.

Elle admirait ces jeunes hommes, ils étaient beaucoup plus forts qu’elle, et si l’humanité devait encore sombrer dans la guerre, eux seuls seraient à même de la conduire à nouveau vers la paix.

Relena, elle, ne voulait plus de ce rôle. Dans le fond, elle n’avait jamais souhaité devenir telle qu’elle était à présent, mais, à la mort de celui qu’elle considérait jusqu’alors comme son père, la petite fille qu’elle était se retrouva jetée au pied du mur, et elle avait saisit sa chance, elle avait voulu croire en l’Homme et se donna corps et âme.

Oui c’était cela, elle avait tout donné, et l’on avait piétiné ses sacrifices. Et tous ceux qui étaient mort alors ? Treize, le maréchal Noventa, père et des milliers d’autres inconnus ? Eh bien ils étaient morts pour rien, l’Homme n’avait pas changé, l’Homme, cet être cruel et égoïste.

Non, il n’y a aucun regret à avoir…

La jeune fille eut une pensée pour toutes celles et ceux qui l’avaient soutenue.

En espérant que vous me pardonnerez un jour

 

La ministre ouvrit alors les yeux et prit le temps de se réveiller complètement, elle tourna son regard en direction de la baie vitrée et aperçu à travers les fins rideaux de lin que le soleil se trouvait presque au niveau de l’horizon.

Etait-ce l’aube ou le crépuscule ? Peu lui importait, que le soleil se couche où se lève, elle aimait le regarder, il avait quelque chose de rassurant car il était toujours là, et le serait pour encore bien longtemps, et pour une fois, l’Homme n’y changerai en rien.

Elle attendit encore et vit la lumière baisser peu à peu, la grande chambre se teintait des couleurs chaudes d’un soir d’orient, les tapis rougeâtres qui recouvraient le sol se mirent à s’illuminer, berçant la pièce d’une lumière douce, les rayons solaires vinrent caresser le visage de la jeune fille puis s’éteignirent lorsque l’astre disparu à l’horizon.

Il est temps…

Sally avait glissé dans le creux de sa main un biper, Relena pressa l’appareil et quelques secondes plus tard, la jeune femme pénétrait dans la pièce.

-Sally, s’il te plaît, amènes-moi les pilotes de gundams.

A la déclaration de la ministre un voile de crainte parcouru le visage de Sally, ce qu’elle avait redouté était en train de se produire. Elle jeta un rapide coup d’œil aux appareils qui prenaient les constantes de la jeune fille et constata que ses craintes étaient justifiées.

Relena tourna la tête en direction du médecin.

-Relena, je…

-Sally…insista-t-elle d’une voix fatiguée.

-…Oui…tout de suite.

Sally rentra en trombe dans le salon, elle tenta de camoufler son bouleversement mais sa nervosité la trahit.

-Relena…elle veut vous voir, leur annonça-t-elle d’une voix qui trembla à plusieurs reprise.

Les pilotes s’inquiétèrent de l’attitude de la jeune femme et ils se dirigèrent rapidement jusqu’à la chambre de la ministre.

Relena lutta pour se maintenir éveillée jusqu’à leur arrivée et fut soulagée lorsqu’elle les vit.

-…approchez.

Ils obéirent et se réunirent autour du lit. La jeune fille avait un teint extrêmement pâle, pâle comme la mort, elle arborait un air curieusement serein, triste, mais serein.

-…Comment les Sphères Unifiées réagissent-elles ?

-Elles ne se sont pas encore manifestées, mais ne t’inquiètes pas pour ça, pour le moment soucies-toi de ton état de santé.

Relena se renferma à la réplique du jeune homme.

Quatre, mon ami, tu es quelqu’un de si attentionné, pardonnes-moi si je vais te faire de la peine.

-Là n’est plus la question…vous devez protéger ceux qui ont défendu la paix à mes cotés. Leurs noms se trouvent sur un fichier nommé teedy bear, sur la base de donnée du royaume de Sank. A  ma connaissance, ce sont des hommes fiables, ils aiment la paix et de nombreux citoyens adhèrent à leurs idéaux, il ne faut pas que les épyons terros les fasses disparaître…

Elle reprit une inspiration et continua.

Pilotes de gundam, j’ai foi en vous, et je souhaite qu’un jour enfin vous puissiez apprécier la vie à sa juste valeur, petits princes…vous aviez raison…je ne suis plus…

La tête de la ministre se pencha sur le coté, elle luttait pour garder un esprit lucide mais tout tournait autour d’elle et ses yeux cherchèrent désespérément un point fixe.

C’est alors que Heero réagit, il se pencha au-dessus du lit, et prit appui, un bras de chaque coté de la tête de la ministre.

Le pilote avait tenté jusque là de faire abstraction de ses sentiments, mais cette fois-ci la coupe était pleine, et la barrière mentale que Heero s’était élaboré au fil de toutes ces années de souffrance céda.

Il resta quelques secondes sans voix face à la jeune fille qui semblait mener un combat sans issue contre la mort, il sentit sa gorge se serrer et tout son corps frissonna. Un seul mot parvint à sortir, et ce fut du plus profond de son être que Heero l’appela.

-RELENA ! !

Certains furent surpris par sa réaction, d’autres non, mais aucun n’intervint.

Relena releva alors la tête et fit face au jeune homme, son visage se détendit.

-Heero… protèges la terre, elle est si fragile…n’oublies pas…ta promesse.

-Ne dis pas ça ! Tu ne dois pas…je ne veux pas

Heero tint ses yeux plongés dans ceux de la ministre, il ne voulait pas détacher son regard, car il avait trop peur que la faible lumière qui brillait encore dans ses yeux ne disparaisse à jamais.

Relena rassembla alors ses forces et éleva sa main pour la poser contre le visage du jeune homme qu’elle caressa avec douceur.

-Tu ne peux pas me demander d’aller contre moi-même…Heero, je…je suis désolé.

-NON ! Ne fais pas ça !

 

La main de la ministre lâcha prise et ses yeux se fermèrent. Le bruit étouffé de son avant bras retombant contre le matelas retentit dans la pièce, puis le silence se fit.

Heero resta penché au-dessus du corps de la jeune fille, les poings serrés. Tout brûlait en lui et il aurait voulu pouvoir hurler sa colère.

Les autres restèrent sans voix quant à ce qui venait de se passer, Relena avait choisi de mourir.

Heero, lui, avait compris à quel point Relena était blessée, c’est pour ça qu’il s’est montré si nerveux ces derniers jours, et nous autres  étions tellement concentrés sur ce qui se passait à l’extérieur que nous n’avons rien vu…de l’intérieur. Comment ai-je pu ! Nous…

-…nous ne sommes que des idiots. Quatre termina sa réflexion à haute voix sans même s’en rendre compte.

Un rictus de douleur apparu alors sur son visage et une de ses mains vint se crisper contre sa poitrine.

Mon corps, mon cœur…toute cette souffrance…non Relena, Heero !

Quatre recula d’un pas tentant de maîtriser l’étendue de son empathie.

 

Sally regarda les pilotes, elle leur en voulait et un « il fallait s’y attendre » sarcastique ne demandait qu’à sortir, mais le mal était fait et la colère n’amenait jamais à aucune issue, elle se mura donc dans son silence et attendit de pouvoir accompagner la ministre vers la mort, puisqu’il n’y avait plus rien d’autre à faire à présent.

C’est alors que Relena se mit à trembler, d’abord insensiblement puis de façon de plus en plus importante, Heero releva alors la tête vers le médecin.

-Sally !

Sally se rapprocha de la ministre, elle n’avait pas prévu que ça finisse de cette manière.

-Son organisme essaye encore de se défendre, comme la fièvre n’a pas réussit à le guérir, il va tenter de vaincre l’infection en faisant chuter sa température. Seulement l’instinct de survit fait que le corps de Relena va tout tenter pour la réchauffer. Elle va mourir d’épuisement.

Sally avait clairement fait comprendre dans son ton que c’était inévitable.

Heero retourna alors son regard sur le corps de la jeune fille qui se contractait de façon de plus en plus violente.

Non…elle ne peut pas mourir, pas comme ça, pas elle…

Le jeune homme était tellement tendu que ses avants bras commencèrent à trembler, Duo intervint alors et mit une main sur son épaule, il ne supportait pas de le voir dans cet état, et c’était tellement inhabituel de sa part que ça en devenait inquiétant.

-Heero…Heero tu m’entends ?

Mais le pilote resta sourd aux appels de son ami, toute son énergie était concentrée sur la lutte intérieure qu’il était en train de mener, devait-t-il rester insensible comme on le lui avait appris, pour « préserver son intégrité » ? Il revoyait J lui dire que les victimes étaient nécessaires que la guerre était ainsi et qu’il devrait être impitoyable pour pouvoir mener sa mission à bien, et il était devenu impitoyable, il avait tué, encore et encore.

Mais Relena, lui avait la première montrée qu’il pouvait encore écouter son cœur, suivre ses émotions, et cela lui avait permis de considérer cette guerre de façon différente, il avait découvert de l’humanité en lui et depuis lors il se battait pour défendre la paix avec conviction.

Relena, la princesse qui avait rallié les peuples à sa cause et qui leur avaient montré quel chemin emprunter pour que la paix puisse enfin s’épanouir, Relena qui avait touché le cœur du pilote sauvage.

Non…Je ne veux pas qu’elle meurt !

 

Le regard perdu du jeune homme s’éclaira soudain.

-Je ne te laisserais pas faire ! lança-t-il au corps inerte de la jeune fille.

Heero se redressa alors et commença à se déshabiller.

Ca y est, il a perdu la tête ! pensa Duo affolé.

-Hey Heero ! Ressaisis-toi mon vieux ! Heero !

Duo voulut l’arrêter mais le pilote le stoppa d’un regard noir qui ne lui laissait aucune alternative, tenant à conserver son intégrité physique, il tenta alors une autre approche.

-Euh…Heero on peut savoir ce que tu es en train de faire ?

Le temps que Duo formule sa question, Heero se retrouva en caleçon, il n’accorda aucune attention aux regards inquiets de ses camarades et se releva face à Relena.          

-Je vais essayer de sauver la vie de la ministre en la réchauffant.

-Il est trop tard pour agir ! Et même si tu arrives à maintenir sa température corporelle, son organisme ne parviendra jamais à vaincre l’infection ! Elle va mourir Heero ! Il fallait y penser avant bon sang !

Mais le jeune homme n’eut que faire des propos de Sally, il enleva les perfusions et les électrodes de la ministre et dégagea le drap.

-Elle ne veut pas mourir, seulement dans son esprit, c’est la seule issue qui lui reste.

Heero s’arrêta un instant et parcouru du regard les autres pilotes.

-Avec ou sans votre aide, j’y arriverai…mais avec votre aide ce sera plus facile.

Quatre fit alors un pas, il se tenait légèrement courbé vers l’avant, et semblait souffrir, manifestement très affecté par ce qui était en train de se produire, il parla faiblement.

-Non…tu as raison, elle ne veut pas mourir, tu peux peut-être la ramener, et je vais t’y aider.

Mais Trowa le retint.

Le jeune arabe était très généreux, seulement il ne savait pas se donner de limites lorsqu’il s’agissait d’aider les autres.

-Ce n’est pas prudent dans ton état, viens t’asseoir, on va s’occuper d’elle.

Quatre obtempéra, sachant que de toute manière, Trowa ne le laisserait pas faire.

-Bon, alors tu la tiens ou je la tiens ?

Heero se retourna vers le jeune homme à la natte qui lui adressa un sourire amical.

-Je la tiens.

Les deux pilotes déshabillèrent la jeune fille, ne lui laissant que ses sous-vêtement, et la portèrent depuis son lit d’hôpital jusqu’au grand lit qui occupait la chambre. Il l’allongèrent avec précaution afin d’éviter qu’elle ne se blesse plus qu’elle ne l’était déjà, et cela s’avérait d’autant plus difficile qu’à présent Relena se cambrait et se tordait dans tous les sens sous l’effet des contractions de ses muscles, à cette allure là il paraissait évident que l’épuisement serait inévitable en quelques heures, ou peut-être moins.

Heero se glissa à son tour sous les draps, il serra la ministre contre son torse et dû la maintenir fermement pour contenir ses tremblements.

Wufei revint avec plusieurs couvertures qu’ils appliquèrent en piles au-dessus des deux corps.

Heero commença à transpirer, et bien qu’il ne laissa rien paraître cela lui demandait beaucoup d’énergie d’empêcher tout mouvement de la ministre.

Duo se pencha au-dessus du pilote.

-Ca va aller Heero ?

-Ca ira le temps qu’il faudra, répondit-il du tac au tac sur un ton sec.

Mais le pilote à la natte ne se laissa pas démonter.

-Bon, on va faire des tours de garde, par tranches de deux heures, je prends le premier, personne n’y voit d’inconvénients ?

Duo parcouru du regard ses coéquipiers qui lui firent chacun un signe d’approbation.

Ils étaient tous tombé d’accord sur le fait qu’ils devaient tenter de sauver la ministre, si Quatre le croyait encore possible, alors il ne fallait pas hésiter.

Trowa, resté auprès de son ami observa avec attention la situation.

Heero ne tiendra pas longtemps et nous ne pouvons rien faire pour l’aider…mais peut être que Sally…

Le jeune homme survola la chambre. Le médecin avait quitté la pièce. Il regarda alors Quatre qui comprit aussitôt ses intentions.

-Ramènes-la vite, ils ont besoin d’elle.

Trowa se releva.

-Wufei, tu veux bien m’aider à trouver Sally, Duo on te les confie.

-Comptez sur moi.

 

Les deux pilotes quittèrent alors la pièce et partirent en quête de la jeune femme.

-On commence par où ?

-Par les endroits isolés, la remise des armures mobiles doit être calme à cette heure-ci.

-Bien, allons y jeter un coup d’œil.

En effet en ce début de soirée, la plupart des hommes d’Al-jirma avaient rejoins leur famille, et les infrastructures militaires étaient pratiquement déserte.

Il pénétrèrent dans le hangar sombre et silencieux, leurs yeux exercés s’habituèrent rapidement à la pénombre et ils distinguèrent bientôt une forme humaine assise près de leur gundams.

Ils s’avancèrent en silence, mais sans l’intention de se dissimuler et Sally les entendit approcher. Ils s’arrêtèrent un peu en arrière de son épaule.

La jeune femme qui contemplait les gundams ne bougea pas.

-Elles sont belles, belles et redoutables à la fois, tout comme l’espoir qu’elles symbolisent.

-N’as-tu donc plus d’espoir Sally Pô ?

La jeune femme sourit tristement à la question de Wufei.

-Je me demande parfois si l’espoir ne conduit pas inévitablement vers la souffrance.

Le pilote fit signe à Trowa de les laisser seuls et il se retira discrètement. Wufei vint s’asseoir à coté de Sally.

-Pourquoi t’es-tu enfui ?

-…parce qu’il m’est trop douloureux de croire qu’il y a encore de l’espoir, je n’aurai pas la force d’admettre une seconde fois que Relena va mourir.

-Heero pourtant a prit le risque.

-Heero est diffèrent, il est persuadé qu’il peut la sauver.

-Tu te trompes, bien au contraire, il sait que la ministre est très faible, et l’idée qu’elle puisse disparaître lui est sûrement plus insupportable qu’à toi, seulement il ne croit pas qu’elle va mourir, mais nourrit l’espoir qu’elle va vivre. 

Nous passons notre existence à espérer, seulement Sally, la question que tu dois te poser c’est en quoi veux-tu croire ?

Croire qu’elle va mourir, c’est facile, mais croire qu’elle peut encore vivre te demandes d’accepter les conséquences que cela peut avoir.

Cependant je suis persuadé que tu as la force nécessaire pour affronter toutes les éventualités.

La jeune femme se tourna alors vers le pilote.

-Pourquoi as-tu autant confiance en mes capacités ?

-Parce qu’une rebelle m’a dit un jour que la guerre n’avait aucune considération pour la vie et que c’était la raison pour laquelle il est primordial d’avoir foi en la cause pour laquelle on se bat.

-Oui… tu as raison. Je n’ai pensé qu’à me protéger en agissant ainsi, alors que vous êtes en train de tout tenter pour la sauver…

 -Ne fais pas la même erreur que moi lorsque je t’ai rencontré Sally, car j’étais tellement préoccupé par guérir mes blessures d’amour propre…que j’ai laissé mourir tes coéquipiers.

-Wufei…c’est du passé et tu n’as pas à te sentir responsable, ce n’est pas toi qui as attaqué notre camp.

-Peut-être …mais pour moi c’est ma faiblesse qui a causé la mort de ces hommes, et depuis ce jour, même si parfois je ne m’en sens pas digne, je n’ai jamais cessé de combattre.

Sally adressa un sourire compatissant au jeune homme.

-Merci. Merci de m’avoir ramené à la raison.

-Il nous arrive à tous d’avoir des moments de faiblesse. Mais à présent nous avons besoin de toi, il faut que tu aides Heero.

-Je ferais tout mon possible.

Wufei laissa échapper un sourire, Sally se releva et il lui emboîta le pas, se dirigeant tous deux vers la chambre de la ministre.

 

Toute l’équipe était réunit dans la chambre et des regards soulagés accueillirent l’arrivé de Sally et Wufei.

La femme médecin se dirigea aussitôt vers le grand lit, arrivé à sa hauteur elle s’accroupit et fût accueilli d’un regard dur.

-Heero, je n’aurais pas dû réagir de cette manière, tu as raison, il reste toujours de l’espoir, tu veux bien que je regarde ce que je peux faire ?

Le pilote accepta son aide et se retira afin de laisser Sally ausculter Relena.

-Ces tremblements, il faudrait pouvoir les arrêter.

Sally releva la tête vers le jeune homme, il s’était assit sur le rebord du lit et s’essuyait son front en sueur d’un revers de main.

-Oui, je pense aussi que c’est la meilleur chose à faire. Seulement à partir du moment où je lui aurais administré un décontractant, son maintient en vie dépendra uniquement de la chaleur que tu vas lui apporter, car ses cellules essayeront toujours de ralentir leur métabolisme, elles vont continuer à refroidir son corps. Je ne peux rien contre ce phénomène, et j’ignore combien de temps cela pourra durer.

-Je la réchaufferais le temps qu’il faudra, se répéta Heero.

-Et nous serons là pour y veiller, ajouta Duo, approuvé par les autres.

-Bien…alors si tu es prêt Heero.

Le jeune homme se rallongea et reprit la ministre dans ses bras.

Pendant ce temps là, Sally alla chercher son matériel.

Elle appliqua une électrode contre l’épaule valide de la jeune fille, ce qui leur permettrait de voir constamment sa température corporelle ainsi que sa fréquence cardiaque et respiratoire.

Puis le médecin injecta le produit. Les tremblement diminuèrent d’intensité, le corps tourmenté de la jeune fille se détendit peu à peu jusqu’à ce qu’elle soit profondément endormie.

Sally se releva.

-Le plus important à présent c’est de ne pas les laisser seul, il doit toujours il y avoir quelqu’un qui veille sur l’état de Heero et de Relena.

-Je m’en charge.

Trowa retourna son regard vers le jeune blond et allait prendre la parole lorsque celui-ci le coupa.

-Vous savez tous très bien que je suis le mieux placé pour intervenir, à présent laissez-nous seul, s’il vous plaît.

Quatre avait en lui l’âme d’un leader, il formulait toujours les choses de telle manière que cela paraissait être une faveur qu’il demandait aux autres, mais il avait un tel charisme qui émanait de sa personne qu’il inspirait naturellement qu’on lui obéisse. Et les pilotes quittèrent bientôt la chambre, les laissant seul.

Le jeune homme prit une chaise et s’installa à la tête du lit. Heero l’observa, il avait les traits tirés et ne s’était manifestement pas encore remis. Et cela ne servait à rien que lui aussi se mette en danger.

-Quatre, Trowa a peut être raison, peut être qu’il est encore trop tôt pour que tu interviennes.

Le petit blond secoua la tête.

-Non, Relena a besoin de moi maintenant, ne te fie pas aux apparences, même si je parais faible, mon don lui est intact.

Quatre se tourna alors vers le jeune homme qui se rigidifia inconsciemment face à son regard.

-Ecoutes Heero…Ce n’est pas moi qui aie réellement le pouvoir de ramener Relena, c’est toi et toi seul. Moi je suis ici seulement pour t’y aider, le combat que tu t’apprêtes à mener sera bien plus éprouvant pour toi que tu ne peux le penser, mais si tu laisses parler ton cœur, alors elle a une chance.

-Bien compris, lâcha-t-il dans un souffle.

Quatre ne put s’empêcher un sourire tendre à son attitude, il avait toujours sentit que sous le masque de marbre du jeune homme se cachait un être aimant.

-Bien, je vais l’appeler, cela risque de prendre un certain temps, mais surtout, fais comme si je n’étais pas là.

Heero ne rajouta pas un mot, le jeune blond se rapprocha alors de la ministre et posa sa main contre son front. Quatre ferma les yeux et laissa les émotions l’envahir, il eut une légère perte d’équilibre, mais se rattrapa de son bras libre. Il resta ainsi quelques minutes, puis d’une voix à peine audible, entama son appel.

 

N’aie pas peur d’être faible, car c’est ici que réside ta force

Tu n’as plus à fuir pour protéger car à présent c’est à moi de veiller sur toi

Sois toi-même, ne te caches pas

Cesses de t’échapper et laisses moi te protéger

N’aie pas peur d’être faible et laisse parler ton cœur

 

Et seulement, si tu dois, alors meurs

Et seulement, si tu veux, alors vis

 

Sois toi-même, ne te caches pas et aie confiance en la destiné

Ne fais pas attention à ce que les autres pourront dire

Suis juste ton propre chemin

Ne renonces pas et utilises ta chance

De retourner à l’innocence

Ce ne sera pas les prémices d’une fin proche

Mais un retour à l’essentiel

Un retour à toi-même

 

Le jeune homme resta ainsi plusieurs heures à réciter sa litanie, encore et encore sans jamais faiblir, et les tours de gardes ne furent plus seulement consacrés à veiller sur Heero et Relena, mais également sur Quatre qui refusa jusqu’au bout de les quitter.

Le fait qu’il répète ses paroles à haute voix, n’était pas anodin, après tout, il ne faisait que traduire ce qu’il avait ressentit de la part du pilote qui se battait pour sauver Relena.

Et Heero menait réellement une lutte acharnée, réchauffer le corps de la jeune fille s’avérait être

difficile, on pouvait constater à vue d’œil l’effort physique que cela représentait et la fatigue qui le gagnait au fil des heures, cependant il ne relâcha pas son attention une seule fois.

Et pendant ce temps là, il ressassa tout ce qui s’était passé depuis que sa vie avait croisé celle de la princesse de Sank. Relena l’avait toujours accompagné, cela il ne pouvait le nier, dans chaque situation où il s’était trouvé en position de faiblesse, son esprit se tournait irrémédiablement vers la vision de la jeune fille. D’ailleurs il n’avait jamais eu la force de la faire disparaître, et au fil du temps, il s’était même mis à la protéger, c’est à ce moment là que son combat avait fini par avoir réellement un but. Heero avait toujours gardé à l’esprit qu’il se battait pour les colonies, mais risquer sa vie à chaque instant prends réellement un sens lorsque c’est pour protéger quelqu’un.

Heero avait alors changé, et depuis lors, il ne se battait plus pour mourir, mais pour vivre.

Sa mission était à présent de veiller sur la ministre, il le lui avait promis, et jamais il ne la laisserait mourir, jamais.

… je ne me le pardonnerais pas.

Heero fit alors glisser sa main jusqu’au ventre de la jeune fille et bascula doucement son corps un peu plus contre lui.

Il savait que ce qu’il faisait allait à l’encontre de tout ce qui lui avait été enseigné ces dernières années, mais une petite voix au fond de lui l’incita à continuer, il devait suivre ses émotions. Heero resserra avec tendresse son étreinte.

Relena, je t’en supplie, reviens-moi !

C’est alors que ce Quatre attendait finit par se produire, Heero avait libéré son esprit, il pouvait à présent percevoir parfaitement les émotions du pilote.

 

Le jeune blond ouvrit ses yeux fatigués et s’attarda quelques instant sur la vision des deux corps qui ne faisaient déjà plus qu’un sous la masse des couvertures.

Heero sentit que Quatre retirait sa main de la ministre et il releva son regard.

-Mon rôle est terminé, tu es à présent capable de veiller seul sur elle…et peut être de la sauver.

Le jeune homme adressa un regard entendu à son compagnon.

-Je sais.

Quatre lui sourit doucement.

-Bonne chance Heero.

Wufei n’avait pas prêté attention à ce que Quatre murmurait, depuis le temps qu’il répétait sans cesse les mêmes paroles, il avait fini par décrocher, mais lorsqu’il le vit se relever péniblement il le rejoignit aussitôt.

-Quatre ?

-Nous devons les laisser seuls.

-Ce n’est pas ce que Sally avait recommandé.

-Ne t’inquiètes pas…Wufei… insista-t-il.

Le pilote soupira silencieusement et obtempéra.

Quatre referma doucement la porte puis ils prirent la direction du salon. Le jeune blond peinait à maintenir son équilibre tant il était fatigué et Wufei resta prudemment à ses côtés afin de parer à une éventuelle défaillance.

 

Raschid se précipita à la rencontre de Quatre dès que celui-ci pénétra dans le salon.

-Maître Quatre ! Regardez dans quel état vous êtes !

Le chef des Maganac vint le soutenir et le conduisit jusqu’à un fauteuil. Le jeune homme s’y affala et poussa un profond soupir de soulagement.

Cela faisait presque deux tours d’horloge qu’il n’avait pas quitté le chevet de Heero et Relena et la concentration extrême qu’il avait dût fournir l’avait vidé. Cependant il était heureux, car Heero avait enfin compris.

Un air satisfait parcouru le visage du garçon.

Duo s’impatienta, il avait beaucoup de respect pour Quatre et il comprenait qu’il puisse être fatigué, cependant il ne pouvait pas attendre davantage et il posa la question qui était suspendu à toutes les lèvres.

-Alors ?

-Pour le moment je ne peux rien faire de plus, mais j’ai confiance en Heero, s’il y a une chance de la sauver, alors il saura quoi faire.

-Donc on n’est pas plus avancé.

-Tu peux voir ça comme ça Wufei, cependant pour moi un grand pas a déjà été franchi.

Ils s’attendaient à des explications plus détaillées, mais Quatre termina ici sa réflexion et personne ne chercha à en savoir davantage.

-Autre chose, annulez les gardes…il vaut mieux les laisser seul…

Le jeune homme peinait manifestement à rester éveillé, il ferma les yeux quelques secondes et sa tête se mit à pencher dangereusement vers l’avant. La puissante main de Raschid le saisit alors par l’épaule et Quatre se réveilla en sursaut.

-Raschid…je me suis assoupit…

L’homme lui sourit avec affection.

-Maître Quatre, vous devriez aller vous reposer.

Le jeune homme se passa une main dans ses cheveux blonds et se força à garder les yeux ouverts.

-Oui…je crois que j’en ai besoin.

-Je vais t’accompagner.

Trowa quitta la paroi du mur contre laquelle il avait pris appui et se dirigea vers son ami, il l’aida à se relever et passa un de ses bras autour des ses épaules.

-Merci…

 

Les deux pilotes s’éloignèrent lentement en direction des appartements du jeune homme jusqu’à ce qu’ils disparaissent au niveau du grand corridor.

La résidence de Quatre était typiquement méditerranéenne, elle était architecturalement organisée autour de la cour intérieure, spacieuse et ombragé par quelques oliviers, au centre de laquelle se trouvait  une piscine finement travaillée en mosaïque. La cour bien protégée, était un lieux apprécié pour sa tranquillité et sa fraîcheur, et toutes les chambres de la résidence donnaient dessus.

Trowa ouvrit la baie vitrée et fit pénétrer le jeune homme à l’intérieur de la pièce.

Quatre, aussitôt qu’il fut allongé, sombra dans un profond sommeil, Trowa resta quelques minutes auprès de lui, à l’observer. Sa respiration régulière le rassura, le petit blond allait bien.

-Reposes-toi, Quatre.

Il se releva alors et rejoignit les autres.

 

Sally et Duo stoppèrent leur conversation lorsque Trowa rentra, tous se tournèrent vers le jeune homme.

-Il s’est endormi, il est juste très fatigué.

Duo soupira. Heero l’inquiétait déjà suffisamment.

-Tant mieux.

Pendant plusieurs minutes le silence s’installa, jusqu’à ce qu’il soit rompu par le grand brun.

-Au fait, as-tu des nouvelles de Lady Une ?

A cette question, tous levèrent la tête. Avec tout ce qui c’était produit ces derniers jours, ils en avaient oublié le sort de la présidente des services de renseignement des préventers.

Le visage de Sally se voila et elle hocha la tête négativement.

-Non, aucun signe de vie…

La jeune femme était inquiète, depuis l’annonce du président, elle n’avait plus reçu de nouvelles de la part de Lady Une.

-…j’espère seulement que les Sphères Unifiées ne l’ont pas arrêtée, où pire que les épyons terros…

Duo se rapprocha du médecin et posa une main sur son épaule.

-Non, ne t’inquiètes pas, dans son genre Lady Une est plutôt une dure à cuire, et elle nous en a fait baver ! Je ne crois pas qu’il soit si aisé de lui mettre la main dessus !

Sally releva la tête vers le natté qui lui adressa un sourire qui se voulait rassurant.

-Oui Duo, tu as sans doute raison…

Je l’espère Sally…

 

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Note de l’auteur : Les paroles de Quatre sont inspirées par Return to Innocence de Enigma que je me suis passée en boucle afin de réussir à m’imprégner du sens profond de cette chanson… J’espère que j’ai réussi !

 



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