Disclamer : Comme d’hab, pas à moi tout ça ^^

 

Bon, un petit warning pour celui-là ( Héhé PG-13 à la base ma fic ^^ ), de toute manière c’est trop tard, maintenant que vous êtes arrivés ici. Et pis pour tout vous dire, le pire est à venir ! Non c’est rien de bien méchant ici, j’ai modéré la chose, on est pas là pour faire du gore non plus, mais bon je tiens à prévenir quand même que vous ne vous disiez pas « Ca y est kiwidieu elle a pété les plombs ! »

 

Et une petite note également pour remercier toutes les adorables personnes qui ont eu la gentillesse de me faire savoir qu’elles avaient lu ma fic. Ca me va droit au cœur, vraiment, merci. C’est pour vous que je m’applique autant à chaque chapitre ^^

 

 

RENAISSANCE

 

 

 

Relena s’éveilla au matin avec la sensation étrange d’être différente. Un doux sourire apparut sur ses lèvres en repensant à la veille, et elle ne put s’empêcher de se demander si tout ça était bien réel…Heero et elle étaient ensemble…ensemble, ça sonnait si bien. Son sourire s’accentua et son regard se fit plus tendre, elle avait mis du temps à comprendre, à accepter que Heero puisse tenir autant à elle. Elle s’était tellement répétée ces dernières temps que c’était inutile d’espérer qu’elle avait fini ne plus vouloir reconnaître les preuves d’amour du pilote et qu’elle considérait simplement son attitude envers elle, purement professionnelle…elle s’était volontairement fermée à ses sentiments. Seulement voilà, cette blessure qu’elle avait maintenue cachée au plus profond d’elle a refait surface le jour où Heero est venu la chercher à Sank…et au moment où elle a cru que tout était terminé, une nouvelle page de son existence était tournée…

Comme la vie est parfois ironique…songea-elle.

Relena resta encore plusieurs minutes au chaud sous ses couvertures, puis elle se décida finalement à se lever, les autres avaient déjà dû prendre leur petit déjeuner.

 

La princesse stoppa en arrivant à l’entrée de la cuisine. Tout le monde était là ! A croire qu’ils s’étaient donnés le mot. Une lueur d’appréhension traversa soudain son regard, comment Heero allait-il se comporter avec elle en présence des autres pilotes ?

Trowa, Quatre et Wufei étaient à table, alors que Heero et Duo se trouvaient de dos, affairés à la cuisine. La jeune fille inspira pour se donner du courage et entra, un sourire incertain affiché sur son visage.

-Bonjour, dit-elle du bout des lèvres.

Au son de cette petite voix, Trowa et Quatre relevèrent la tête, et Wufei l’ignora.

-Bonjour Relena, l’accueillit Trowa.

Le petit blond se leva alors et tira une chaise pour elle.

-Viens t’asseoir avec nous, l’invita-t-il.

Relena sourit aux deux pilotes et vint s’installer à leurs côtés, face à Wufei. Habituellement l’attitude du Chinois à son égard la mettait toujours mal à l’aise, mais aujourd’hui elle s’en fichait totalement. Heero ne lui avait encore rien dit, et c’était ça qui l’inquiétait, cela dit, Duo non plus, et c’était plutôt inhabituel de sa part.

Trowa et Quatre s’échangèrent un regard étonné face à l’air perdu de la princesse.

-Tu as bien dormi ? lui demanda le jeune blond.

Relena sortit de ses pensées et se tourna vers son ami. Elle sourit à leur air inquiet, décidément, rien ne leur échappait.

-Comme je ne l’avais pas fait depuis longtemps, répondit-elle, sincère.

Quatre la regarda rassuré et Trowa prit pour partie de boire une gorgée de son café. C’est à ce moment là que Duo et Heero se retournèrent, Relena se raidit en les sentant s’activer dans son dos. C’est alors qu’elle sentit quelqu’un se pencher au-dessus d’elle, ce parfum, elle ne pouvait pas se tromper, c’était Heero. Le pilote la frôla et déposa une tasse face à elle. Relena le regarda faire, interdite. Il tourna alors son visage vers elle et leurs regards se rencontrèrent. Ils restèrent ainsi quelques fractions de secondes totalement immobiles, incapables l’un comme l’autre de se défaire de l’attraction qu’ils s’exerçaient mutuellement.

-C’est bien un thé que tu prends le matin ? lui demanda finalement le pilote.

-Oui…merci Heero, dit-elle un faible sourire aux lèvres.

Le jeune homme répondit à son sourire puis se releva avant de ne plus arriver à contenir cette force qui l’attirait irrésistiblement vers elle. Les pilotes le regardèrent s’asseoir à coté de la ministre avec une expression de douceur et de sérénité peu commune. Sur le coup ils furent complètement stupéfaits, seul Duo ne semblait pas y prêter attention, il caressa affectueusement les cheveux de la princesse et déposa des toasts à son attention.

-Bonjour Rel’, ça fait plaisir de te voir souriante.

La jeune princesse rosit légèrement.

-Bonjour Duo…

Les autres comprirent alors pourquoi Heero et Relena étaient si étranges ce matin. Quatre regarda respectivement les deux concernés puis un tendre sourire apparut sur ses lèvres, il se tourna vers Trowa et constata qu’ils en étaient arrivés à la même conclusion. Le sourire du petit blond s’accentua alors.

 

Wufei sentit le regard de Quatre se poser sur lui, il releva la tête et rencontra le visage réjouit du pilote qui le piqua à vif, il le fixa droit dans les yeux d’un regard noir, puis se leva et quitta la cuisine sans dire un mot.

Heero le regarda partir, sa réaction ne l’étonnait pas, il savait que Wufei accepterait mal le fait qu’il s’attache autant à Relena.

La réaction du pilote jeta cependant un froid dans la cuisine et Relena sentit bien qu’elle en était la cause, elle baissa la tête, mal à l’aise et fixa le fond de sa tasse, le visage fermé.

La colère monta en Duo en voyant le mal que Wufei avait fait à la princesse, furieux, il se releva, se saisit du pack de jus d’orange d’un geste sec et s’en versa dans son verre. A son attitude, tous relevèrent la tête, surpris que le natté se laisse emporter aussi facilement. Duo voyant qu’il était devenu le centre d’intérêt changea alors d’expression, et ses traits tirés par l’énervement se détendirent alors dans une magnifique grimace. Il tira la langue à Quatre puis reposa le pack, satisfait d’avoir détendu l’atmosphère.

-Wufei est un ours, et la seule chose qu’il aime c’est son pot de miel ! dit-il en prenant de grands airs.

Il se tourna alors vers la jeune fille.

-Fais pas attention à lui princesse, ça finira par lui passer, moi il m’a regardé comme ça pendant longtemps !

Relena lui sourit, reconnaissante de son attitude à son égard, mais ces yeux s’arrondirent soudain lorsqu’elle fit le rapprochement avec les dernières paroles du pilote. Duo comprit en même temps qu’elle ce à quoi il venait de faire allusion.

-Oh non ! Non ! répliqua-t-il aussitôt en secouant les mains d’un geste négatif, ça je te laisse le soin de t’en occuper !

La jeune fille sursauta et devint alors écarlate.

-Oh excuses-moi Rel’, dit Duo confus devant son air vraiment gêné, je ne voulais pas faire d’allusions…

La jeune fille se tassa un peu plus sur son siège.

-Duo, ça suffit…le menaça Heero.

-Houla !…je suis un peu maladroit ce matin, dit-il en se passant une main dans les cheveux…

Mais il ne se laissa pas démonter pour autant et se tourna vers son ami, l’air malicieux.

-Heero ! Ben qu’est ce que tu fous, rassures-la, dit lui qu’entre nous ça n’a jamais été sérieux ! reprit-il à la dérision.

-Idiot…répondit le concerné en le fixant droit dans les yeux.

Relena releva la tête au même instant et fixa les deux pilotes face à face, l’air menaçant d’Heero tranchant avec la mine réjouie du natté, son visage se détendit alors dans un large sourire et elle se mit à rire doucement, ils étaient tellement drôles tous les deux !

Les deux hommes se tournèrent vers la jeune fille, surpris. Duo adressa alors un sourire triomphal à son ami avant de se rasseoir tranquillement et d’entamer son repas comme si de rien n’était.

Heero se tourna alors plus franchement vers la princesse et il rencontra son regard, un regard doux et aimant, il lui sourit et elle fit de même. Il restèrent à se fixer quelques secondes puis se séparèrent finalement et entamèrent leur petit déjeuner dans une atmosphère bien plus joyeuse que d’accoutumé.

 

Heero passa sa matinée à travailler avec les autres, en compagnie de Quatre ils exposèrent notamment l’évolution politique de la situation et l’importance de protéger le royaume de Sank et sa nouvelle princesse. Lorsqu’ils quittèrent la salle en début d’après midi, Heero se dirigea spontanément vers la chambre de la ministre.

Trowa l’interpella.

-Relena est au haras, je dois y aller, tu m’accompagnes ?

Le jeune homme se tourna alors légèrement vers lui et le regarda par-dessus son épaule.

-Non, je dois faire mon rapport, plus tard peut être.

Et il disparut dans le couloir.

 

Trowa retrouva la princesse dans le corral, elle avait relevé ses cheveux pour qu’ils ne la gênent pas et la poussière recouvrait son visage en sueur d’un voile hâlé. Une longe à la main, concentrée sur les mouvements de l’animal, elle semblait totalement ailleurs, bien loin de la terre et de tous ses soucis. C’était incroyable comme elle se donnait dans ce qu’elle faisait, il retrouvait dans cette image la passion qui l’animait autrefois lorsqu’il l’avait connue princesse…Mais serait-elle capable de retrouver un jour cette même volonté pour établir la paix ?…Heero saurait-il la mener au-delà de cette peur qui la hante depuis qu’ils l’ont recueillie ?

-Trowa ! dit-elle en l’apercevant soudain.

Le pilote sortit alors de sa réflexion et fixa la jeune fille, Relena lui sourit et lui lança la corde alors qu’il passait par-dessus la barrière.

-Je n’en peux plus ! soupira-t-elle exténuée, c’est un vrai petit monstre ! Je te le confie cinq minutes, je vais me chercher à boire.

-Si tu en fais trop, tu vas t’épuiser, lui reprocha-t-il alors qu’il observait l’animal en face de lui.

Relena le fixa quelques secondes puis lui sourit. Trowa était un jeune homme doué d’une grande sensibilité et il était en même temps le plus posé des pilotes. Il semblerait que ce soit lui qui ait le mieux résisté aux ravages de la guerre tout en paraissant en être le plus affecté : Trowa montrait peu ses émotions et c’est certainement cette attitude qui l’avait préservé. Car elle savait maintenant quelle était la véritable nature du pilote et son regard à son égard avait changé, à présent elle l’aimait comme elle avait appris à aimer Duo. Trowa lui avait fait spontanément confiance en lui montrant sa façon d’aborder Inès et elle ne s’y était pas trompée, il n’était pas donné à tout le monde d’avoir un tel feeling avec les autres espèces animales. La jeune fille avait été touchée par son geste et c’est tout naturellement qu’elle lui avait accordé sa confiance, et c’est ainsi qu’ils firent doucement connaissance l’un de l’autre.

-Je ne m’arrête jamais lorsque j’ai entrepris quelque chose, se justifia-t-elle à son accusation. Et puis ça m’a fait du bien ! Je n’en ai pas pour longtemps ! lui lança-t-elle alors qu’elle sortait de l’enclos.

Le pilote jeta un dernier coup d’œil à la princesse pour s’assurer qu’elle allait bien puis il se concentra sur le poulain qui ne l’avait pas quitté du regard depuis qu’il était entré dans l’enclos.

-Bonjour mon grand, lui dit-il doucement, alors il paraît que tu es en forme aujourd’hui ?

Le jeune étalon dressa les oreilles au son de sa voix et le regarda, l’air espiègle, il roua alors son encolure et fit volte face dans un cabré avant de s’élancer au galop le long de la barrière.

Trowa lui sourit.

-Je vois…

 

Pour cette fois, Heero abrégea son rapport et après une heure de travail, il sortit de sa chambre. Le jeune homme rejoignit le haras en milieu d’après midi, il rencontra Azim qui le conduisit jusqu’à la grande carrière où se trouvaient Trowa et Relena. Le pilote était à cheval sur un jeune animal à la robe noire et Relena montait Inès. Ils ne l’avaient pas vu et discutaient ensemble alors qu’ils travaillaient leurs montures. Des rires s’élevèrent des cavaliers et le visage d’Heero se détendit, Relena semblait tellement heureuse, cette expression douce et bienveillante animait à nouveau son visage. Trowa s’était ouvert à elle et c’était une bonne chose, il savait à quel point il avait aidé Quatre par le passé et croyait en ses capacités à faire de même avec Relena, à certains égards, la jeune fille et le prince du désert se ressemblaient. Les cavaliers firent demi-tour et aperçurent alors le jeune homme accoudé à la barrière. Heero adressa un regard franc au pilote puis ses yeux rencontrèrent ceux de la princesse. Elle lui sourit doucement et s’arrêta à sa hauteur, Trowa fit de même et descendit de son cheval.

-Je vais rentrer El Gazhi, tu veux que je m’occupe d’Inès ?

Relena se tourna vers le grand brun, reconnaissante.

-Non, je vais le faire. Merci pour ton aide Trowa.

-Je t’en prie.

-Ce serait possible que tu reviennes demain ? Je voudrais voir si je peux le monter seule.

-14 heures ?

-Très bien, fit-elle en hochant la tête.

Trowa lui adressa un sourire imperceptible puis exerça une pression sur la bride et l’animal lui emboîta le pas.

Relena tourna alors toute son attention sur Heero, ils se regardèrent, tous deux heureux d’être près l’un de l’autre, tout simplement.

-Tu es très belle…lui dit-il finalement dans un murmure, un peu hésitant.

La princesse lui sourit timidement, les joues légèrement empourprées.

-Je suis surtout recouverte de poussière ! rectifia-t-elle d’un air dérisoire tout en se redressant pour descendre de cheval.

 

Descendre et monter était toujours une manœuvre difficile pour la jeune fille, son bras blessé l’handicapant d’un point d’appui, elle devait prendre un élan disproportionné pour arriver à mettre pieds à terre sans en éprouver trop de difficultés. Elle eut un léger mouvement de balancier et passa d’un geste vif sa jambe par-dessus la croupe de la jument. Heero la regarda, surpris, il la vit alors se faire entraîner par sa propre force.

-Attention ! lui cria-t-il alors qu’il s’élançait vers elle pour l’empêcher de s’effondrer au sol.

Relena, avant qu’elle n’ait eu le temps de comprendre, sentit des bras lui entourer la taille et en moins d’une seconde elle se retrouva serré contre le corps d’Heero. Elle atterrit en douceur au sol et resta un instant interdite, la main encore crispée sur les crins d’Inès.

-Ça va ? lui demanda-t-il en voyant qu’elle ne réagissait pas.

La jeune fille relâcha alors la jument et posa sa main contre celles du pilote.

-Oui, c’est juste que je ne m’attendais pas à me retrouver dans tes bras, répondit-elle d’une petite voix diminuée par la surprise.

Elle se détendit alors et se laissa tomber contre le pilote, incapable de résister plus longtemps à son étreinte. Heero sourit, rassuré, il se pencha vers elle et déposa un léger baiser contre son cou. Relena ferma les yeux et vacilla à la tendre pression qu’exerçait le jeune homme, s’il ne la tenait pas fermement, elle aurait juré qu’elle se serait effondrée.

-J’ai cru que tu allais tomber…lui dit-il finalement.

La princesse rouvrit les yeux et se redressa sensiblement. Heero la relâcha alors et elle se tourna face à lui.

-Je suis plus adroite que tu ne le crois ! protesta-t-elle, les yeux rieurs. Je descends toujours de cette manière, c’est à cause de…de…de ma

Tout à coup son expression se figea, elle n’arriverait pas à lui dire, ce n’était pourtant qu’un mot, pourquoi restait-il bloqué au fond de sa gorge ? En vérité elle savait, elle était terriblement effrayée. Elle avait tellement peur que Heero apprenne ce qu’il s’était passé sur le satellite des épyons terros qu’elle préférait éviter tout ce qui se rapprochait de près ou de loin à ce passage de sa vie, tant et si bien qu’elle se bloquait complètement lorsque ses souvenirs venaient frapper contre la porte de sa mémoire.

Heero la regarda, tout à coup beaucoup plus sérieux, il serra sa main puis la relâcha légèrement pour voir si elle réagissait mais rien ne se produisit.

C’est alors que Relena cilla et rouvrit des yeux remplis d’une douleur qu’elle essaya vainement de dissimuler derrière un regard vide. Voyant qu’elle n’arrivait pas à se contrôler, elle détourna la tête, espérant ainsi cacher sa faiblesse au pilote.

-C’est ma blessure, dit-elle d’une voix qui trembla bien malgré elle.

Heero resta un instant incapable de réagir en voyant l’état dans laquelle cette simple évocation venait de la mettre. Le comportement du jeune homme ne fit qu’un tour dans l’esprit de la princesse, et d’un seul coup elle se dégagea. Mais le pilote réagit promptement et lui saisit le bras.

-Non ! S’il te plaît Relena, ne t’enfuis pas…demanda-t-il d’une voix qui se fit de plus en plus basse.

Relena se stoppa dans son mouvement, elle pouvait se sauver, il ne la retenait pas, il lui proposait juste de rester…et elle hésita. Heero ne la laissa pas réfléchir davantage et l’attira doucement vers lui tout en se rapprochant. La jeune fille céda mais conserva les yeux rivés au sol, incapable de le regarder en face.

-Heero, je…bafouilla-t-elle, incapable de continuer sa phrase.

Le jeune homme effleura son cou d’un revers de main, tout doucement, puis il fit glisser ses doigts dans ses cheveux qu’il caressa tendrement, cependant la princesse resta figée et Heero finit par se demander s’il avait raison d’agir de la sorte, n’était-il pas au contraire en train de lui faire davantage de mal ?

-Je t’en prie, dis quelque chose…murmura-t-il d’une voix d’où perlait une vive inquiétude.

Il avait peur de constater à quel point Relena était effrayée…qu’est ce qu’il lui était réellement arrivé sur le satellite ? Il savait que Onze avait été dur avec elle, mais jusqu’où était-il allé pour l’avoir brisée à ce point ?

Son regard se durcit de la colère qu’il sentait monter en lui. Il avait tout de suite vu que la princesse avait été affectée par le traitement que lui avaient affligé les épyons terros, mais il avait mis ça en partie sur le compte de son état physique et il avait espéré qu’elle se remettrait rapidement de ses séquelles…seulement il n’en était rien, la princesse était à fleur de peau, il suffisait de soulever le masque qu’elle s’était élaborée pour constater à quel point elle souffrait…il ne fallait pas qu’elle fasse ça, elle ne devait pas se mentir à elle-même, Heero savait trop bien à quel point c’était dangereux d’agir de la sorte…si seulement elle acceptait son aide…

La jeune fille se redressa en entendant la voix inquiète du pilote, immédiatement l’expression d’Heero se radoucit. Relena releva doucement la tête jusqu’à affronter son regard. Elle vit bien dans ses yeux qu’il espérait qu’elle se confie, mais elle ne pouvait pas, c’était trop difficile, elle avait tellement peur qu’il la rejette…pourquoi fallait-il qu’ils soient ensemble à ce moment précis ? Elle n’aurait jamais dû se laisser aller à ses sentiments, elle n’en avait pas le droit, Heero ne méritait pas ça…

Le pilote vit bien dans son regard le duel intérieur qu’elle était en train de mener, il savait qu’elle aurait aimé lui dire, mais quelque chose la retenait, comme si elle avait peur de sa réaction…cette pensée lui pinça le cœur, mais il ne pouvait pas la forcer à lui faire confiance…cependant rien ne l’empêchait de lui prouver qu’il tenait à elle. Et il l’embrassa.

Relena fut un instant surprise par son geste, elle s’attendait à tout, sauf à ça ! Elle qui croyait au contraire que Heero réagirait à l’opposé face à son attitude.

Mais une fois de plus, le pilote eut raison d’elle et elle laissa ses doutes de coté pour se donner toute entière à lui.

Elle ne voulait pas lui en parler ? Très bien, mais il ne laisserait pas son passé compromettre leur relation, peut importe ce qui lui était arrivée, cela ne changerait en rien les sentiments qu’il avait pour elle.

Lorsqu’ils se séparèrent, Relena le fixa, incertaine, mais le jeune homme lui renvoya un regard rassurant et elle laissa finalement échapper un sourire triste, il acceptait son silence, mais était ce vraiment la solution ?

Inès piétina alors, elle commençait à s’impatienter, Relena se tourna vers l’animal et son sourire se fit plus enfantin, elle lui effleura l’encolure et immédiatement la jument s’apaisa. Heero la regarda, elle avait l’air tellement plus sereine lorsqu’elle était auprès des chevaux, comme si elle se sentait plus en sécurité…

 

Le souvenir de cet événement s’estompa peu à peu et Relena retrouva bientôt cet entrain qu’elle avait partiellement retrouvé. Heero et Relena passèrent beaucoup de temps ensemble les jours qui suivirent. Le pilote se montra doux et attentionné et l’état de la princesse s’améliora de jour en jour, mais si en apparence elle allait mieux, dans le fond c’était de pire en pire…elle essaya d’enfouir au plus profond d’elle-même ses souvenirs douloureux, et ses cauchemars se firent de plus en plus atroces, elle pouvait se voiler la face, mais son inconscient, lui, ne mentait pas.

Relena se coucha encore tard ce soir là, le plus tard qu’il soit possible sans que ça ne paraisse trop suspect. Se coucher devenait une véritable épreuve pour elle, elle avait de plus en plus de peine à se sortir de ses cauchemars, rien que la nuit dernière, il lui avait fallu lutter plusieurs minutes pour «revenir » et c’était une chance si personne ne l’avait entendue…La princesse s’allongea et resta longtemps éveillée, le plus longtemps qu’il lui fut possible de tenir ses paupières ouvertes, mais après plusieurs heures, la fatigue eut raison et elle s’endormit.

 

…Les murs étaient noirs de gris, la pièce faiblement éclairée par un néon qui diffusait une lumière stérile, ce lieu qu’elle connaissait trop bien…Relena tourna faiblement la tête et aperçut sa chemise déchirée et noircie par le sang qui s’écoulait encore de sa blessure. La princesse pressa la plaie et elle put bientôt sentir la bille de métal, la balle était encore dans son corps, mais ce n’était rien, rien à comparer de ce qui l’attendait. La poignée s’abaissa et les gonds grincèrent sous le poids de la lourde porte en acier.

 

La respiration de Relena s’accéléra et sa main se crispa un peu plus contre son épaule blessée, elle s’agita violemment et se heurta à la table de chevet, faisant tomber dans un bruit sourd la bouteille d’eau, tout à coup elle se figea.

 

…La porte venait de se refermer derrière Onze, ils étaient à présent seuls. Un sourire mauvais apparut sur son visage, il allait bien s’amuser. Le pilote lui avait peut être résisté mais la belle princesse en détresse lui céderait.

-Alors princesse, il paraît que vous n’êtes pas très bavarde ? Décidément ça devient une habitude avec mes prisonniers ! lui dit-il d’un air mesquin tout en se rapprochant.

-Vous savez, vous venez de sauver la vie à Heero ! Vous semblez très attacher l’un à l’autre non ? susurra-t-il en se penchant vers son oreille.

Le regard de la jeune fille se figea subitement. Qu’avait-il fait à Heero ?

Le militaire sourit en voyant le trouble dans lequel il venait de la plonger, il se redressa satisfait et lui releva le menton de l’index.

-Mais revenons-en à notre affaire, dites-moi votre majesté, qui sont les hommes qui ont appuyé cette loi ?

La tête de Relena pencha nonchalamment avant de se trouver un nouvel équilibre, elle était peut être au bord de l’évanouissement, mais la force de ses sentiments n’en était pas diminuée et elle releva des yeux brûlants de témérité sur son interlocuteur.

L’expression de Onze s’étira un instant dans la surprise, mais son visage se referma presque aussitôt dans une colère terrible. Le coup partit en une fraction de seconde et la tête de la ministre fut violemment jetée sur le coté. Le goût métallique du sang s’insinua dans sa bouche et le liquide s’écoula bientôt de la commissure de ses lèvres dans un filet aussi noir que l’abîme.

-Je ne te laisserais pas te moquer de moi gamine ! cracha le lieutenant alors qu’il se massait la main qui avait servit à la gifler.

Mais la princesse ne réagit pas, elle resta immobile, les yeux figés dans une expression de surprise. Jamais elle n’avait ressentit autant de violences concentrées dans un seul geste. Le regard de l’épyon terros se fit plus noir, il saisit la jeune fille par les cheveux et d’un geste sec, lui releva la tête.

-Je t’ai posé une question ! hurla-t-il.

La princesse regarda Onze et un profond râle s’éleva de sa bouche ensanglantée, elle n’arrivait plus à respirer.

Un deuxième coup s’abattit sur elle, incroyablement plus fort que le premier et elle s’effondra au sol. Des larmes silencieuses s’écoulèrent sur son visage déformé, trahissant une douleur sans nom.

-Laissez-moi…gémit-elle d’une voix brisée.

L’homme s’approcha lentement, la jeune fille releva les yeux avec difficulté et eut juste le temps de voir son sourire sadique avant qu’il ne presse le talon de sa botte contre sa blessure. Dans un brouillard de larmes, submergée d’une nausée indicible, sa souffrance explosa.

 

Son cri fut terrible, d’une douleur indescriptible qui figea d’angoisse tous ceux qui l’entendirent. La voix se fit alors moins violente et elle s’éteignit, étranglée de sanglots.

 

Heero se redressa d’un seul coup et resta un instant paralysé, c’était Relena. Mais il se ressaisit aussitôt et bondit hors de son lit. Il fut le premier à arriver, talonné de près par Duo. Le pilote ouvrit la porte à la volée et se précipita vers le lit de la princesse, mais il se figea lorsque Duo alluma et que la jeune fille lui apparut, le visage livide, inondé de larmes et l’épaule lacérée. Elle avait fait sauter son bandage et la blessure recommençait à saigner sous l’assaut de ses doigts crispés. Elle se contracta violemment et s’arc-bouta avant de retomber contre son épaule dans un gémissement. Heero s’élança et la fit basculer sur le côté opposé, immédiatement il se redressa et emprisonna la main ensanglantée de la ministre dans la sienne. Mais la princesse se débattit et sa terreur était telle qu’elle décuplait ses forces, Heero la plaqua contre le lit.

-DUO ! ! !

Le natté bondit et immobilisa tant bien que mal les jambes de la jeune fille.

-Relena ! lui cria-t-il, Calmes-toi !

La jeune fille s’apaisa un instant puis d’un seul coup lutta plus violemment.

-Je ne dirais rien ! cria-t-elle entre ses sanglots.

Les autres arrivèrent à ce moment là.

-Oh mon dieu ! lâcha Sally en apercevant les deux pilotes lutter avec la princesse.

Elle allait s’élancer à leur aide lorsque Wufei intervint.

-Arrêtes Sally !

La responsable des préventers stoppa net et se tourna vers le jeune homme, interloquée.

-Nous ne devons pas interférer, ce n’est pas notre combat.

-Wufei ? demanda-t-elle, surprise par son attitude.

-Il n’y a qu’Heero qui puisse l’aider, dit-il d’un ton amer.

Cela lui coûtait de dire ça, mais c’était pourtant la vérité, et même s’il n’aimait pas la princesse, il était dans son intérêt qu’elle aille mieux car il était forcé de constater l’importance qu’elle avait prise pour la plupart d’entre eux…

Le pilote soupira et rejoignit Sally à l’entrée de la chambre.

…Mais rien n’était encore gagné…

Trowa arriva alors aux cotés de Quatre, le jeune blond marchait péniblement et sa difficulté semblait s’accroître à mesure qu’ils approchaient. Et quelques mètres avant, il trébucha, Trowa le rattrapa aussitôt, le jeune homme prit alors appuis sur son ami et se redressa.

-Allons-y, dit-il d’une voix rauque.

Le grand brun fit un premier pas, entraînant Quatre à sa suite, mais Trowa s’arrêta à l’entrée de la chambre, l’empathe ne pourrait pas aller plus loin, il souffrait tellement que s’en était palpable.

Et pendant ce temps là Relena continuait à se débattre et les pilotes avaient toute la peine du monde à la contenir.

 

…Onze la retourna sur le dos.

-Alors ma petite demoiselle, on a du mal à respirer ? demanda-t-il à la princesse suffocante.

Relena prit alors une profonde inspiration qui lui enflamma les poumons.

-Je ne dirais rien ! cria-t-elle, ultime affront de son être déchu.

-Sale garce ! lui cracha le lieutenant.

Sa rage explosa et cette fois-ci, il ne retint pas sa colère.

Relena gisait au sol, accablée par les coups qui pleuvaient en rafales, sa tête chancelait, son dos n’était que déchirure, ses côtes craquaient l’une après l’autre sous le déchaînement des violences, mais soudainement elle luttait. Elle luttait pour se relever, ne pas laisser son ventre à la merci des talonnades qui achèveraient le peu de vie qui lui restait et elle se redressa, mettant un genou à terre. Le poing lancé sur sa mâchoire envoya sa tête heurter le mur, le choc fut inouï, la résonance à l’intérieur de son crâne, terrible. Elle chuta vers l’avant, ne trouvant même plus la force de gémir, et s’effondra contre une chaise. La main de l’homme se leva alors comme un maillet au-dessus de la nuque résignée de la princesse. C’était la fin, elle le savait…

 

Dans un ultime effort elle envoya voler Duo qui s’écrasa au sol, le bas du corps ainsi libéré, Heero ne fut plus capable de la tenir. Elle se redressa instantanément et enfonça ses doigts contractés dans l’omoplate du jeune homme, laissant une traînée rougissante sur son passage.

-Non…souffla-t-elle d’une voix faiblissante.

Et avant que Heero ne puisse faire quoi que ce soit, la princesse s’effondra sur elle-même, comme si elle venait subitement de perdre toute trace de vie. Le jeune homme resta un instant tétanisé, Relena n’allait pas mourir, pas maintenant. Il se jeta sur elle, la saisit par les épaules et la secoua énergiquement.

-Relena ! Relena ! cria-t-il d’une voix brisée d’angoisse.

Le corps de la jeune fille s’agita mollement, seules les larmes encore sur ses joues semblèrent s’animer. Son ventre se noua de peur et sa gorge se serra, il avait l’impression qu’il allait mourir tellement cette souffrance qui l’habitait était insupportable, une fine gouttelette d’eau courut sur sa joue pour venir se libérer en millier de particules contre le visage livide de la princesse. Heero la serra alors plus fort encore, comme s’il espérait par ce geste la faire revenir.

-Tu m’avais promis !!!! hurla-t-il dans une détresse incroyable, mettant au défi les impudents qui oseraient lui dirent que ça devait arriver. Il les maudissait tous, tous ceux qui avaient fait autant de mal à celle qui comptait tant pour elle, il maudissait la guerre et tout le genre humain, il se haïssait de n’avoir pas sut la protéger. Il cessa alors de se battre lui aussi et retira ses mains crispées de la ministre inanimée. De fines perles d’eau coururent bientôt sur son visage, des larmes ? Le goût salé de la douleur se déposa à la commissure de ses lèvres et il s’ouvrit, il ouvrit son cœur dans un cri de désespoir qui déchira le silence.

Personne ne fut capable de réagir, que pouvait-on faire face à autant de détresse ? Face à un lien aussi fort ? Qui aurait pu soupçonner que Heero tienne à ce point à la princesse ? Duo se redressa, stupéfait de voir son ami le visage inondé de larmes, il n’y avait plus rien en lui de guerrier, seulement la souffrance d’un homme qui avait perdu ce qu’il avait de plus cher.

 

…Mais elle ne pouvait pas renoncer, et dans un dernier espoir elle donna tout ce qu’il lui restait.

 

D’un seul coup la princesse ouvrit les yeux, son être tout entier se figea et elle hurla son nom. Dans un cri d’une douleur qu’elle ne pouvait imaginer, elle l’appela si fort qu’elle déchira tous les silences du monde, condamna tous les abîmes, le temps d’une fraction de seconde que personne ne vit.

Heero en eut la respiration coupée tellement il fut stupéfait, il se jeta sur elle et la saisit par les épaules.

-Relena ! ! ! Je suis là ! RELEEENAAA ! !

Mais le regard de la jeune fille était totalement opaque et son corps fut bientôt secoué de nouveaux spasmes plus violents que les précédents. Duo réagit instantanément et se jeta sur la princesse. Heero continuait à l’appeler, mais son expression avait changé, cette lueur de détermination inébranlable brillait à nouveau dans son regard, il ignorait comment, mais il la sortirait de ce cauchemar, il ne la laisserait pas mourir, jamais !

-Arrêtez…c’est fini…je ne veux plus souffrir…gémit-elle dans une respiration saccadée par les contractions incontrôlées de son corps.

 

…Que se passait-il, pourquoi Onze la frappait-il toujours ? C’était terminé. Le satellite tremblait encore de la déflagration qu’Heero avait occasionnée en détruisant une partie des installations, les sirènes hurlaient dans un cri strident, alors pourquoi Onze était-il encore à s’acharner sur elle ? Il aurait dû partir à la poursuite du pilote, c’était comme ça que ça s’était terminé…ça se terminait toujours ainsi…Non tout ça n’était qu’un rêve, un cauchemar, ce n’était pas réel, il fallait qu’elle se réveille…elle ne voulait pas mourir ! Il allait la tuer s’il continuait ainsi !

 

La princesse s’essoufflait, ses muscles contractés ne permettaient plus à l’oxygène de donner le souffle vital à son être. Relena fixa alors le pilote de son regard vide et le nom du jeune homme se dessina sur ses lèvres. Elle n’arrivait plus à respirer.

Heero se figea alors et son regard se fit glacial.

-Dégages ! fit-il en se tournant vers le natté d’un air meurtrier.

Duo ne chercha pas à comprendre et se retira instinctivement. Le jeune homme se redressa alors au-dessus de la princesse, son visage se durcit et le premier coup partit, d’une violence incroyable, il attendit une fraction de seconde. Rien ne se produisit. Il la gifla alors de l’autre côté.

Les autres le regardèrent faire, sidérés.

-Relena ! Reviens ! lui cria-t-il alors qu’il continuait à frapper sur la jeune fille suffocante, projetant sa tête de droite à gauche.

-Heero ! Arrêtes ! Tu lui fais mal ! ! ! le supplia Quatre dans un cri.

Lui faire mal ? C’était exactement ce qu’il voulait, lui faire mal pour qu’elle sente la véritable douleur, celle d’être en vie !

C’est alors que la jeune fille cilla, elle eut juste le temps de revenir à la réalité pour voir une main s’élever au-dessus d’elle, elle ferma les yeux et se contracta, s’apprêtant à recevoir le coup. Heero se retint in extremis en voyant furtivement une lueur passer dans le regard de la princesse. Il s’immobilisa, le cœur battant à tout rompre et fixa la jeune princesse. Relena rouvrit faiblement les yeux, hésitante, et elle rencontra le visage tourmenté d’Heero. Tout son corps se détendit alors et elle gonfla ses poumons d’une inspiration salvatrice. Son visage s’inonda de larmes et dès qu’elle en fut capable, elle l’appela.

-Hee…ro…hoqueta-t-elle.

Le jeune homme respira en entendant sa petite voix. Son visage se détendit alors et il s’abaissa vers elle, l’entourant avec une infime tendresse qui tranchait avec la violence de ses gestes quelques secondes auparavant. Heero la releva doucement et la serra contre lui.

-Là, respires, c’est terminé…

La tête appuyée contre son torse, la jeune fille s’apaisa bientôt à ses gestes tendres et sa respiration redevint régulière. C’était fini, elle n’était plus en danger et tous soupirèrent de soulagement. Heero leur fit alors signe de les laisser seuls, il pouvait déjà sentir le malaise de la princesse parce qu’il l’avait découverte dans cet état, alors il n’osait pas imaginer si elle se rendait compte qu’ils étaient tous là. Sally lui mima la blessure de la jeune fille et il hocha affirmativement la tête, il s’en occuperait, mais pour le moment, son état émotionnel passait avant. La femme médecin se retira alors et ferma discrètement la porte derrière elle.

Le silence tomba soudain dans la pièce comme un poids de trop pour la princesse, à bout de nerfs, elle se laissa submerger par ses sanglots sans pouvoir faire quoique ce soit.

Ce que Heero redoutait s’était réellement produit. Voilà pourquoi Relena ne voulait plus se battre, Onze l’avait brisée, il avait détruit sa fierté et anéantit son espoir en l’Homme. Comment avait-il put laisser faire ça ? Comment ne l’avait-il pas vu lorsqu’on l’avait ramené à sa cellule ?

-J’aurais dû…j’aurais dû intervenir…Onze n’aurait jamais dû avoir la possibilité de lever la main sur toi.

Relena sursauta à ses paroles et releva timidement la tête, comme prise en faute.

Heero lui sourit faiblement et déposa un doux baiser sur son front.

-Quoiqu’il advienne…lui murmura-t-il en plongeant son regard dans cette étendue de peine.

Les yeux de la princesse tremblèrent et se brouillèrent de larmes, incapable de résister, elle s’effondra contre son épaule. Heero la serra un peu plus contre lui.

-Vas-y, n’aies pas peur…

-…c’est Rob…il a demandé à Onze de venir…m’interroger…

Elle lui raconta tout et Heero l’écouta sans l’interrompre, la laissant se libérer de ses chaînes qui emprisonnaient son cœur depuis bien trop longtemps.

 

-…et après ils t’ont ramené à ta cellule.

Le visage du pilote s’était obscurci à son récit, le lieutenant n’y était pas allé de main morte, elle était complètement terrorisée et dire qu’elle avait gardé tout ça pour elle pendant tout ce temps…

La petite voix hésitante s’éteignit soudain et la princesse se recroquevilla un peu plus, elle se sentait tellement mal. C’est alors qu’elle vit toutes ces traces de sang, sur ses mains, sur les draps, mais aussi sur le corps d’Heero. Elle se redressa d’un seul coup et baissa la tête à l’endroit tant redouté, elle vit alors sa blessure ensanglantée, immédiatement, elle plaqua sa main contre son épaule dans un geste spontané de dissimulation. Seulement la pression qu’elle exerça sur sa plaie réveilla la douleur un instant oublié, son corps tout entier se crispa et elle serra les dents pour ne pas crier.

-Ce n’est rien…souffla-t-elle dès qu’elle fut capable de se contenir.

Heero était tellement triste de la voir réagir ainsi, dissimuler ce passage de son existence était devenu un réflexe pour elle. Il approcha doucement sa main et lui effleura le visage.

-Non, ce n’est pas rien, lui dit-il doucement.

Le regard de la jeune fille se figea un instant avant de se dissimuler derrière sa frange, elle s’attendait à ce qu’il dise ça.

-Mais ça ne change rien, reprit-il…Relena je…je suis peut être la personne la moins bien placé pour parler des sentiments, c’est quelque chose de relativement inconnu pour moi…mais grâce à toi, je peux aujourd’hui mettre un nom sur ce que je ressens…Relena, je t’aime. Je t’aime et rien ni personne ne pourra aller contre ça[1]

La princesse, qui avait relevé la tête au ton particulier du jeune homme, sursauta à sa déclaration. Elle vit alors dans ses yeux cette expression de sincérité et de profondeur qui la subjuguait à chaque fois, lorsque Heero avait ce regard, c’était le plus profond de son cœur qui parlait. Mais pourquoi ? Pourquoi fallait-il qu’il lui dise ça maintenant ? Son regard se voila de tristesse pour se faire d’un seul coup impénétrable.

-Tu ne devrais pas dire ça…dit-elle en baissant les yeux, une vive émotion dissimulée derrière sa voix qui se voulait sans équivoque.

Le regard du pilote se figea alors de surprise, et sa gorge se serra, pendant l’espace d’un instant il eut l’impression d’avoir une inconnue en face de lui. Heero retira sa main de la jeune fille et la fixa, incapable de réagir. La princesse releva alors la tête et rencontra le regard du jeune homme, vacillant et empli de doutes et d’incertitudes.

-Regardes-moi ! cria-t-elle d’une voix brisée, regardes ce que je suis devenue ! Je ne suis plus rien ! Je n’ai pas su préserver la paix, j’ai conduit tout droit la mort les seuls membres de ma famille qui me restaient et la dernière idée brillante que j’ai eu, c’est de demander à ma meilleure amie de se rendre par elle-même au poteau d’exécution ! s’affligea-t-elle d’une voix résonnante de douleur et de colère…Je fais souffrir tout le monde, tous ceux qui m’entourent sont destinés à mourir, vous n’auriez pas dû me recueillir, vous avez été stupides de croire en moi ! Je suis tellement faible que je n’ai même pas eu la force de partir, ni même celle de te dire ce que Onze m’avait fait, tellement pitoyable que j’ai voulu croire que tu voudrais encore de moi ! Lança-t-elle un peu plus fort pour faire affront aux soubresauts de ses pleurs qui affaiblissaient son corps.

En l’espace d’une fraction de seconde, le pilote se jeta sur elle et planta ses poings de part et d’autre de sa tête.

-Arrêtes ! cria-t-il, tellement fort que sa voix résonna bien plus que ses poings contre le mur.

La jeune fille se figea et son cœur sauta un battement tellement elle fut stupéfaite, jamais elle n’avait vu Heero réagir aussi violemment.

Le pilote releva alors la tête et ses yeux, cachés derrière sa chevelure d’ébène, se révélèrent, brillant d’une volonté implacable.

-Tu n’es pas responsable tu m’entends ! se laissa-t-il emporter sans pouvoir contrôler l’intensité de sa voix.

Relena sursauta de nouveau à la dureté de son ton, mais Heero continua :

-Tu n’as pas changé, bien au contraire, c’est parce que tu es restée fidèle à toi-même que tu as agi ainsi. Tu as voulu tout prendre sur toi, une fois encore…seulement…seulement cette fois-ci ça ne pouvait pas marcher, parce que Onze est allé trop loin, il t’a fait trop de mal. Relena tu ne t’en rends peu être pas compte mais tu meurs à petit feu, tu es en train de te miner de l’intérieur en détruisant un peu plus chaque jour ce qui fait de toi un être sensible…Ton cœur ! Il crie sa souffrance à travers tes cauchemars. Ton cœur souffre Relena ! Sois honnête et entends sa peine, acceptes ta faiblesse…je t’en prie, ce combat-là tu n’as pas à le mener seule…

La princesse le fixa, incapable de répondre. Ses lèvres tremblèrent en esquissant une parole silencieuse, Heero venait de l’ébranler toute entière et elle frissonnait encore de la déflagration qu’il avait occasionné à son âme. Son regard vacilla pour se faire d’un seul coup beaucoup plus profond et elle s’adressa à lui, désespérée. Cette intensité, Heero ne s’y trompa pas, il savait qu’il avait en face de lui la partie la plus inavouée de la princesse, la plus affectée.

Les yeux brillants d’une même lueur, il ne la quitta pas du regard et posa doucement sa main contre celle de la jeune fille.

-Laisses-moi t’aider à soigner cette blessure, murmura-t-il d’une voix à peine audible.

Ils restèrent plusieurs secondes à se fixer sans faillir l’un et l’autre et peu à peu, les doigts ensanglantés de la princesse se détendirent, Heero serra progressivement sa main dans une étreinte rassurante, jusqu’à ce qu’elle accepte de laisser sa blessure à nu.

Un sourire imperceptible courut sur les lèvres du jeune homme et son regard se teinta d’affection, la souffrance de la princesse fondit comme neige au soleil sous la chaleur de ses yeux et derrière ses larmes, apparut un sourire, un sourire faible et fatigué, mais sincère. Elle se sentait complètement épuisée, comme si on lui avait absorbé toute son énergie, mais aussi vide et sans défense qu’elle était, jamais depuis longtemps elle n’avait perçu en elle une telle sérénité et une telle force, elle se sentait libérée.

-Comment fais-tu pour toujours me dire ce que j’ai besoin d’entendre ? souffla-t-elle du bout des lèvres, les yeux soudainement illuminés d’une douceur infantile.

Le pilote lui sourit tendrement, et essuya d’un revers de main les dernières larmes qui s’écoulaient encore de ses yeux azur.

-Je ne sais pas…peut être parce que ça me rend malade de te voir souffrir.

La jeune fille se laissa faire, appréciant la caresse chaude sur ses joues refroidies, elle ferma bientôt les yeux et s’abandonna au contact doux de ses phalanges. Heero fit courir sa main sur tout son visage, jusqu’à ce qu’il la sente s’apaiser à son toucher. Il s’arrêta alors sur ses lèvres qu’il effleura du bout des doigts pour venir y déposer un doux baiser. Relena eut un sursaut et rouvrit aussitôt les yeux, Heero recula au même instant en se rendant compte qu’il l’avait surprise.

Il allait prendre la parole lorsque la princesse le devança.

-Je ne t’ai pas senti t’approcher…dit-elle timidement.

Heero lui sourit, rassuré, et elle fit de même. Tout à coup, il sentit la main de la jeune fille se crisper dans la sienne. Elle avait mal. Il la relâcha alors doucement et se releva.

-Je reviens, murmura-t-il en déposant un baiser sur son front, je vais chercher de quoi te soigner.

 

Le pilote ouvrit la porte et trouva sur le palier une trousse à pharmacie et une pile de linges propres. Certainement une intention de Duo, songea-t-il, reconnaissant.

Le jeune homme passa par la salle de bain et revint au bout de quelques minutes propre et changé, il posa la trousse sur la commode et s’installa face à la ministre. Relena releva la tête et rouvrit avec effort ses yeux mi-clos, elle avait manifestement du mal à rester éveillée.

-Ça va ? lui demanda-t-il à voix basse pour ne pas la brusquer.

-Oui…je suis juste fatiguée, mais ça va, répondit-elle en se redressant, se forçant ainsi à sortir de son état semi-conscient.

Heero lui sourit puis se munit d’une compresse imbibée et se rapprocha de son épaule. Il prit le temps d’observer la plaie. Elle n’était pas encore bien cicatrisée et Sally ne lui avait enlevée que la moitié des points de suture, la blessure ne saignait presque plus, en revanche le sang avait coagulé sur la cicatrise, l’empêchant d’apprécier la gravité de l’écorchure.

-Il va falloir que je nettoie ta blessure, ça risque de ne pas être très agréable, dit-il en relevant la tête vers la princesse.

-Vas-y, répondit-elle dans un hochement affirmatif, comme pour se convaincre qu’il n’y avait pas d’autre alternative.

Le jeune homme lui adressa un regard encourageant et pressa la compresse contre son épaule. La princesse sursauta et se retint pour ne pas se jeter en arrière afin d’échapper à la douleur qu’il venait de lui affliger. Elle se figea et détourna la tête pour ne pas être tentée d’esquisser la main du pilote.

Heero fit abstraction de la réaction de la ministre et resta concentré, il devait faire vite et bien s ‘il ne voulait pas lui faire davantage de mal. Ses gestes furent précis et rapides et en quelques minutes, la plaie fut nettoyée. Heero soupira.

-C’est fini. Ce n’est rien de grave, un des points de suture à sauter mais la blessure est suffisamment cicatrisée en dessous.

La jeune fille se détendit alors sensiblement et se tourna vers le pilote.

-Je vais bien désaffecter et puis on rebandera ton épaule. Il faut garder la compresse contre la plaie pour éviter qu’elle ne saigne à nouveau, tu peux la tenir ?

Relena le regarda, hésitante, mais elle obtempéra finalement, il lui sourit et lui prit la main pour lui montrer comment faire.

-Il faut que tu appuies contre ton épaule, je sais que c’est douloureux, fais ce que tu peux.

Le pilote se munit d’une nouvelle compresse qu’il badigeonna abondamment d’antiseptique, il s’en servit pour étendre le produit sur une large partie de l’épaule de la jeune fille puis plaça un nouveau bandage, assez serré. Relena ne protesta pas, mais cela lui fit terriblement mal.

-Je suis obligé de serrer pour empêcher des saignements, répondit-il à sa douleur silencieuse.

-Ça m’apprendra…siffla-t-elle entre ses dents serrées.

Heero releva aussitôt la tête et la fixa.

-Relena, tu n’as pas demandé à ce que cette balle vienne perforer ton épaule.

La jeune fille se rendit alors compte de ce qu’il essayait de lui faire comprendre.

-Tu…as raison…acquiesça-t-elle à demi-mot.

Le pilote lui sourit et lui effleura tendrement la joue, elle était déjà en train de faire des efforts pour changer d’attitude.

-Je vais te donner quelque chose pour calmer la douleur.

 

Heero sortit de la salle de bain les bras chargés, il posa du linge et un récipient sur la commode puis tendit un verre d’eau effervescente à la princesse. Dès qu’elle eut avalé son médicament, il récupéra le verre, mais conserva sa main dans la sienne. Relena le regarda sans comprendre, elle le vit alors prendre un gant de toilette et l’humidifier dans la coupole encore fumante. Il ouvrit sa main pour libérer celle de la princesse et appliqua doucement le gant contre sa paume, précautionneusement et tendrement, il nettoya chaque phalange de toute trace de son cauchemar. Le jeune homme fit de même pour le reste de son corps et Relena, rassurée par ses gestes cessa de lutter contre la fatigue et s’endormit doucement. Heero remonta dans une caresse la brettelle de sa nuisette, ce qui la réveilla légèrement, il lui sourit et l’enlaça pour l’allonger. Mais alors qu’il allait la relâcher une petite main l’agrippa faiblement.

-Restes…murmura-t-elle en luttant pour rouvrir les yeux.

-Je n’avais pas l’intention de partir, je vais juste changer les draps, je restes-là, ne t’inquiètes pas.

La princesse cilla puis le libéra, incapable de l’emporter contre le sommeil qui l’accablait.

Heero mit des draps propres et sortit les autres sur le palier, il éteignit alors la lumière et se glissa sous les couvertures. Le pilote fut surpris de constater qu’elle était encore consciente.

-Heero…

-Je suis là, murmura-t-il.

Il la serra, dos contre lui et immobilisa le bras de son épaule blessée, il ne fallait absolument pas qu’elle bouge pendant au moins quelques heures, mais avec la dose de décontractant qu’il lui avait administré, il ne devait pas y avoir de problèmes.

Relena emprisonna les doigts du pilote dans sa main, comme pour le retenir. Heero sourit à son attitude, il déposa un baiser à la base de son cou et l’étreignit un peu plus fort.

-Je t’aime…souffla-t-elle dans un soupir.

Sa poigne se détendit alors et sa tête vint s’appuyer doucement contre son torse. Elle s’était endormie.

 

Deux heures à peine après qu’ils se soient couchés, l’aube pointa sur la ligne d’horizon, et bientôt on frappa faiblement à la porte, quelques secondes se passèrent puis elle s’ouvrit. Heero, que le bruit avait éveillé, vit apparaître une tête blonde au regard inquiet, mais Quatre, en les voyant paisiblement dans les bras l’un de l’autre fut aussitôt rassuré. Heero lui fit signe que tout allait bien et il hocha la tête dans un doux sourire avant de se retirer discrètement.

Relena dormit encore longtemps, ses nuits, ces derniers temps avaient été plutôt agitées et elle avait vraiment besoin de se vider de toute cette fatigue qu’elle avait accumulée. Heero se reposa auprès d’elle et attendit son réveil, serein. Il aimait la savoir à ses cotés, pouvoir effleurer sa peau de pêche et sentir contre lui sa respiration régulière, pour rien au monde il n’aurait sacrifié cet instant. Il mesurait à présent le véritable sens de l’amour, la puissance de ce sentiment, cette force incroyable que lui donnait Relena, cette chaleur qui avait envahit tout son être, jamais il ne s’était sentit autant en vie que ce matin là.

Et peu à peu la princesse commença à s’agiter, et au bout de plusieurs minutes, ses paupières se relevèrent faiblement, elle cilla plusieurs fois, éblouie par la luminosité du jour et se réfugia finalement dans le creux de son bras. Heero la regarda, attendrit et rabattit doucement la couverture sur elle.

Relena reprit progressivement ses esprits et sentit bientôt la présence rassurante du jeune homme. Elle aperçut tout près la main du pilote et glissa ses phalanges entre les siennes. Leurs mains entremêlées s’animèrent dans un geste tendre.

-Bonjour, lui dit-il dans un murmure, tu as bien dormi ?

Relena sourit faiblement et se tourna sur le dos pour pouvoir voir son visage.

-Grâce à toi…

 

-Bonjour, il n’est pas trop tard pour prendre le petit déjeuner ?

Quatre et Duo se retournèrent comme un seul homme en entendant la voix de la princesse, il la fixèrent, surpris. Mais le natté réagit aussitôt en voyant qu’ils la mettaient mal à l’aise.

-Mais bien sûr que non ! dit-il d’un ton joyeux en se levant pour lui tirer une chaise, d’ailleurs pour une fois que je ne suis pas le dernier à me lever !

Relena lui sourit et vint s’asseoir à ses cotés, elle remarqua alors une trace aux reflets vaguement bleutés sur la joue du jeune homme.

-C’est moi qui t’aie fait ça ?

Les pilotes se regardèrent, ne sachant que répondre.

-Heero m’a racontée pour cette nuit, s’expliqua-t-elle devant leurs expressions mitigées, je suis désolée de t’avoir frappé…dit-elle d’une voix sincère.

Duo fixa la jeune princesse et lui sourit doucement.

-C’est rien Rel’, mais tu nous as fait sacrément peur !

-L’essentiel, c’est que tu aies réussi à sortir de ce cauchemar, rajouta le petit blond en posant un plateau de boissons sur la table.

-Je sais que vous vous êtes beaucoup inquiété pour moi ces derniers temps…j’aurais dû vous en parler…je suis désolé…murmura-t-elle en baissant les yeux, je n’en avais pas la force…

Quatre la fixa un instant puis son expression se fit plus déterminée, il contourna la table et vint s’accroupir à sa hauteur, Relena, surprise releva la tête et tomba sur ce regard qu’elle connaissait trop bien, le regard de celui qui était devenu un de ses amis intimes.

-Tu n’as pas à t’en vouloir. On vit parfois des choses qui nous blessent à un tel point que l’on perd toute volonté de se battre, je crois que l’on est tous passé par là, dit-il en se tournant vers Duo.

Le pilote, qui avait une expression inhabituellement sombre hocha affirmativement la tête. Relena le regarda, elle n’était pas surprise que Duo ait eu un passé douloureux, derrière le garçon joyeux et attentionné, elle avait toujours senti que se cachait un enfant malmené par la vie.

-Mais s’il y a bien une chose que j’ai apprise au cours de ces années de guerre, reprit-il, c’est qu’il y a toujours de l’espoir, même lorsque les ténèbres semblent avoir pris possession de tout ton être, tu peux retrouver la lumière, elle est toujours là, au fond de ton cœur et elle ne te quittera jamais Relena, dit-il en pressant la main de la ministre contre sa poitrine. Seulement parfois on a tellement plus la force d’y croire que tout apparaît désespérément noir. Nous avons fait notre possible pour t’aider, mais ça n’était pas assez, pas assez parce que la seule personne capable de te sortir de là, c’était Heero.

Relena parut un instant étonnée, ses yeux se teintèrent de douceur, et elle regarda son ami, l’invitant à continuer.

-Un lien puissant vous a toujours uni, et ce, depuis la Grande Guerre. Lorsque je suis venu vivre à Sank il y a quelques mois, je n’ai pas mis longtemps à comprendre que je ne pouvais rien pour toi, moi pas plus qu’Iria…tu étais tellement désespérée…alors lorsque Heero t’a ramené à Al-jirma, j’ai su que la seule chance que tu avais de t’en sortir, ce n’était pas moi qui pouvait te l’offrir…

La jeune fille touchée par ses paroles resta quelques secondes sans voix. Elle éleva finalement sa main et replaça dans un geste tendre ses mèches blondes qui courraient en travers de son visage.

-Tu as tord…lui dit-elle doucement, tu es devenu une personne importante pour moi Quatre, tu m’as aidée, bien plus que tu ne sembles le croire.

Son regard se fit alors plus doux et un faible sourire apparut sur ses lèvres.

-Tu sais, je suis peu être très douée pour faire de grands discours sur l’humanité, mais lorsqu’il s’agit de moi, c’est autre chose…mais saches que je tiens énormément à toi. Tu sais, je crois que l’on ne dit jamais assez aux gens qu’on les aime…alors voilà, saches que je t’aime.

Un sourire teinté d’affection se dessina sur le visage du petit blond et ils s’échangèrent un regard complice avant de se serrer dans les bras l’un de l’autre.

-Tu as toujours été à mes cotés et je ne t’en serais jamais assez reconnaissante…

-Que tu ailles mieux est la plus belle des récompenses que tu puisses m’offrir.

-Merci…dit-elle en resserrant son étreinte.

Ils restèrent plusieurs seconde enlacés puis se séparèrent, ils se regardèrent dans les yeux l’un de l’autre avant de tourner la tête dans un même mouvement vers le jeune homme qui était assi face à eux. Duo, le menton reposant dans la paume d’une de ses mains, les fixait, un sourire béat sur son visage.

-Quoi ! fit Quatre devant son air contemplatif.

-Oh rien ! répliqua le jeune homme en se redressant, c’est juste que tous ces bons sentiments, ça me rend tout euphorique !

-Toi aussi Duo…toi aussi je voulais te remercier pour ce que tu as fais pour moi…commença-t-elle timidement.

Le jeune homme parut un instant surpris, mais son expression redevint tout de suite plus sérieuse, il voyait dans ses yeux que c’était important pour elle, et il sentait l’effort que cela lui demandait. D’un regard, il l’encouragea à continuer.

-Je sais que j’ai dû te paraître…froide après le départ de Quatre et Heero, mais ça n’était pas dirigé contre toi, je voulais juste que l’on me laisse tranquille…mais j’avais tord d’agir de la sorte et je te remercie d’avoir insisté, parce que tu m’as fait beaucoup de bien. Au fil des jours, je me suis surprise à attendre chacune de tes visites, tu me permettais de me sortir de la lassitude qui m’avait gagnée, de me sentir encore un peu en vie et un peu importante…qui sait ce que je serais devenue si tu n’avais pas tous les jours été là pour me secouer Duo…dit-elle dans un sourire rempli de reconnaissance.

Le natté lui rendit son sourire et lui posa affectueusement une main sur la tête.

-J’avais une promesse à honorer, et puis…et puis, plus je t’aie connue, plus j’ai eu envie de t’aider. T’es plutôt bornée dans ton genre, mais je t’aime bien Lena !

Relena ne sut que lui répondre et lui offrit un sourire empli d’affection. Tout à coup le regard du pilote se mit à briller de malice.

-En tout cas, je ne sais pas ce qu’il t’a fait Heero cette nuit, mais tu n’es plus la même ce matin. Aller, racontes ! dit-il d’un air taquin en lui adressant un magnifique clin d’œil.

-Duo ! s’indigna Quatre en se relevant.

-Si je ne te connaissais pas, je te prendrais pour un pervers, le réprimanda alors une voix calme qui imposait pourtant naturellement le respect.

Heero fixa le droit dans les yeux, d’un air de défi. Duo lui sourit, cela faisait longtemps qu’il n’avait pas vu une telle lueur de témérité dans les yeux de son ami.

-Oh ça va ! T’emballes pas ! fit-il en prenant un air faussement impressionné et en se retirant dans une courbette maladroite. Je te l’ai pas abîmé, je t’assure ! Regardes, je te la rends toute belle et toute souriante !

-Tu peux pas cesser de faire l’idiot cinq minutes ? s’exclama-t-il en prenant un air exaspéré.

Duo l’observa et un large sourire illumina son visage, et à ce moment là, Heero comprit qu’il s’était fait avoir, il venait d’entrer dans son jeu.

-Pour tout te dire, lorsque tu me regardes comme ça, je préfère faire l’âne que faire le fier ! s’exclama-t-il en se grattant le crâne.

Heero ne put s’empêcher de sourire aux pitreries du natté, il n’en ratait vraiment pas une. Ils se fixèrent un instant, puis finalement Duo laissa échapper un sourire plein de gentillesse et se rassit sans chercher à le provoquer davantage.

Heero adressa alors un signe de tête pour saluer Quatre et s’avança dans la pièce pour venir s’asseoir aux cotés de la princesse.

 

Les journées reprirent peu à peu leurs cours et au plus grand bonheur de tous, Heero et Relena se rapprochèrent de plus en plus, la jeune fille devint rayonnante, illuminant la résidence d’une nouvelle touche d’espoir après ces derniers mois si sombres…seul Wufei semblait s’irriter davantage au fil des jours, et son attitude n’échappa pas à Sally.

La femme médecin le retrouva dans la salle d’entraînement, il était toujours là aux heures les plus chaudes de la journée, sachant qu’ainsi il pourrait bénéficier de sa solitude. Le pilote l’entendit entrer mais ne s’interrompit pas, torse nu, ruisselant de sueur, il maniait son sabre avec dextérité. Le seul héritage de sa dynastie, le seul savoir qui le rattachait encore à ses origines, il cultivait son art pour ne pas oublier, ne pas oublier tous ceux qui étaient morts pour lui sauver la vie.

Wufei était un jeune homme particulièrement mystérieux, mais Sally avait appris à le connaître un peu mieux au fil des années, et elle avait tout de suite vu que quelque chose n’allait pas, le pilote était à fleur de peau depuis quelques jours et sa façon de combattre ne faisait que confirmer ses craintes. Il n’y avait plus en lui cette sérénité qu’il avait acquise ces derniers mois, mais seulement de la colère et de la souffrance…elle avait l’impression de retrouver en face d’elle le pilote de la Grande Guerre…pourquoi était-il aussi tourmenté ?

-Wufei…commença-t-elle doucement, tu m’inquiètes…

-Je n’ai vraiment pas besoin qu’une femme se préoccupe de moi ! répliqua-il d’un ton acide tout en continuant à enchaîner ses prises sans se soucier de sa présence.

Sally comprit clairement qu’elle n’était pas la bienvenue, mais elle ne pouvait pas le laisser comme ça, elle savait trop bien à quel point le jeune homme pouvait être dur avec lui-même lorsqu’il était dans cet état, il fallait qu’elle sache.

-Wufei, pourquoi es-tu aussi désagréable avec Relena ?

A cette question l’arme du pilote cingla l’air dans un cri strident, trahissant la force de sa poigne que la colère décuplait. Le jeune homme posa la pointe de son sabre au sol et se tourna vers Sally. La dirigeante des préventers fronça les sourcils mais ne bougea pas.

-Cela ne te regardes pas Sally Pô, dit-il en appuyant chacun de ses mots.

Qu’est ce qu’elle avait aujourd’hui ? Elle n’allait tout de même pas s’y mettre elle aussi ! Etait-il donc le seul à se rendre compte que Relena était un véritable danger ! Tss…tous des faibles à s’être laissé amadouer par cette pimbêche ! se dit-il tout en fixant la jeune femme d’un regard noir.

L’expression de la doctoresse se fit plus triste, il y avait tant de haine dans ses yeux…pourquoi la détestait-il à ce point ? Que pouvait-elle lui avoir bien fait ?

-Tu as raison, en effet, ça ne me regarde pas, mais elle en revanche, ça la concerne et ton attitude l’inquiète. Tu devrais aller lui parler, elle saura t’écouter Wufei, capitula-t-elle dans un soupir avant de faire demi-tour.

Le pilote se détendit en la voyant s’éloigner, l’interrogatoire était terminé. Mais alors qu’elle arrivait devant la porte, elle s’arrêta un instant et se tourna sensiblement dans sa direction, le regardant par-dessus son épaule.

-Quoiqu’il en soit, je trouve la façon que tu as de te comporter avec elle injuste…et ça me déçoit de toi, termina-t-elle avant de sortir sans se retourner.

Le jeune homme resta interdit pendant quelques secondes, jamais Sally n’avait utilisé un tel ton avec lui. Tout à coup son regard se fit plus noir encore, oui, il allait aller lui parler, dès qu’ils seraient seuls…

 

*****************************

 

Heero retrouva Relena au haras, comme ils le faisaient à présent chaque fin après-midi. La princesse finit de s’occuper d’Inès puis la conduisit au pré pour la nuit. Elle libéra l’animal qui secoua la tête et s’ébroua avant de partir au petit trot. Elle se tourna alors vers Heero qui s’approcha et déposa un baiser contre son oreille avant de lui enserrer la taille, la princesse lui sourit et se laissa conduire. Le couple avança dans le pré, suivit de près par la jument, jusqu’à un grand Saule Pleureur. C’était un arbre magnifique dont le feuillage s’étendait jusqu’au ras du sol. Il avait été planté par les créateurs du haras, prés de 200 ans auparavant, et ce, dans le but de démontrer l’efficacité du système d’irrigation, révolutionnaire à l’époque. Depuis lors d’autres arbres avaient rejoint le domaine, et les prairies verdoyantes, ajoutées aux nombreux massifs de fleurs, laissaient à penser que l’on se trouvait davantage en Europe Occidentale qu’au Moyen Orient.

Heero écarta doucement le rideau de feuilles et tendit la main à la jeune fille. Relena lui sourit et accepta son invitation, il l’attira alors vers lui et avant qu’elle n’ait eu le temps de comprendre, il la souleva et la fit virevolter dans les airs. La princesse s’agrippa à son cou et éclata d’un rire joyeux.

-Heero ! dit-elle d’un air de reproches entre deux souffles, Arrêtes où je ne vais bientôt plus être capable de tenir debout !

Le pilote s’exécuta et la reposa au sol.

-Et alors ? Ca ne me gêne pas que tu me tombes dans les bras…lui dit-il en la regardant avec douceur.

Relena lui sourit, incapable de lui résister davantage.

-Je t’aime…murmura-t-elle avant de poser ses lèvres contre les siennes.

Heero ferma les yeux et apprécia le contact doux et chaud de la jeune fille, comme une caresse rassurante de la vie. Le pilote répondit alors à son baiser et leur étreinte se fit plus passionnée. Relena fut un instant déséquilibrée lorsque Heero la serra un peu plus contre lui, elle bascula légèrement vers l’arrière et le jeune homme se pencha pour ne pas rompre leur baiser, faisant un pas vers l’avant, la princesse comprit aussitôt qu’il était en position de faiblesse et exerça une légère pression, le faisant ainsi partir sur le côté. Heero fut obligé de faire un nouvel écart pour ne pas tomber et sourit de la provocation de la jeune fille. Et tout en continuant à s’embrasser, le couple se mit à tournoyer, d’abord maladroitement, chacun cherchant à déséquilibrer l’autre, leurs mouvements se firent de plus en plus harmonieux, et leur baiser plus tendre. Le pilote remonta dans une caresse sa main le long du dos de la jeune fille et alors qu’ils se séparaient, ils eurent juste le temps de s’échanger un regard avant qu’ils ne soient projetés vers l’arrière. Le jeune homme s’effondra sans pouvoir se rattraper et Relena se jeta spontanément sur lui, entourant sa tête de son bras valide avant de la serrer contre elle. Ils chutèrent lourdement au sol et restèrent un instant haletant dans les bras l’un de l’autre, encore tout surpris d’être tombés. La princesse se redressa finalement et libéra doucement la tête du jeune homme.

-Ça va ? lui demanda-t-elle inquiète.

Au sourire du pilote, elle comprit qu’il allait bien et lui rendit son geste.

-Tu n’aurais pas dû tomber avec moi, tu aurais put te faire très mal, lui reprocha-t-il doucement.

-J’ai eu tellement peur en te voyant chuter que je n’ai pas réfléchi…

-Et toi, tu n’as rien ?

-Non ça va.

-Relena…lui dit-il d’un ton de reproches, il commençait à la connaître.

-C’est rien ! Tu viens de tomber sur mon bras, c’est normal qu’il me fasse un peu mal non ! rétorqua-t-elle gentiment, impressionnée qu’il arrive déjà si bien à la percevoir.

-Oh excuses-moi ! dit-il en s’empressant de se redresser afin de libérer le membre ankylosé.

La princesse le regarda, amusée par sa gêne, ses yeux se posèrent alors sur l’objet de leurs tourments : une racine, dans laquelle le pied du jeune homme était encore emprisonné.

-Il semblerait que cet arbre en ait eu assez de nous voir tournoyer ! fit-elle en indiquant la souche à Heero.

Le pilote lui sourit et se libéra avant de s’installer contre le tronc du Saule. Il l’incita alors d’un regard à faire de même et la princesse le rejoignit, se logeant contre son torse. Il referma ses bras sur elle et le silence se fit. Relena reposa sa tête contre son épaule et tout son corps se détendit. Une légère brise vint effleurer son visage, elle ferma les yeux et se laissa bercer par le soulèvement régulier de la poitrine du jeune homme. Ils appréciaient l’un comme l’autre ces moments de quiétude où leurs voix savaient se faire silencieuses pour laisser place au bonheur simple de l’instant présent. Relena rouvrit faiblement les yeux et se perdit dans la contemplation du ballet entre les feuilles et le vent, tout en continuant à caresser doucement l’avant bras du pilote, et peu à peu elle le sentit se détendre lui aussi. Elle releva légèrement la tête et croisa son regard, un regard heureux et remplit de sérénité. Elle lui sourit tendrement avant de se reposer contre lui et de serrer sa main dans la sienne. De voir Heero ainsi la comblait de bonheur, il avait l’air tellement heureux, il profitait enfin de la vie à juste titre, et il le méritait vraiment.

Relena s’assoupit peu à peu, hypnotisée par le balancement harmonieux du Saule.

Le bruit régulier de sabots se rapprochant la sortit cependant de sa méditation, et elle vit bientôt apparaître une tête fine qui se frayait un passage à travers le feuillage. Inès dressa les oreilles en tombant nez à nez avec Relena. Elles se fixèrent toutes les deux pendant quelques secondes puis la jument se rapprocha, tendant son encolure vers la jeune fille au sol. La princesse lui sourit et caressa affectueusement le bout de son nez, Inès apprécia son contact puis se redressa et se déplaça sur le côté, un autre animal apparut alors, il fixa un instant le jeune couple puis suivit la jument un peu plus loin. Les deux animaux s’effleurèrent puis s’immobilisèrent l’un auprès de l’autre, ils venaient eux aussi apprécier la fraîcheur qui régnait sous l’arbre.

Relena les observa et se perdit dans ses réflexions. Inès allait mieux, elle n’avait plus rien de comparable avec l’animal intouchable qui était arrivé il y a quelques semaines. Elle a parcouru du chemin…et moi aussi …songea-t-elle…dans le fond on s’est aidé mutuellement…

Le regard de la jeune fille se fit plus lointain en repensant à la première fois où elle avait réussi à poser la main sur elle, son sourire se teinta alors de reconnaissance.

-Merci…fit-elle dans un murmure en réponse au regard doux de l’animal qui avait tourné la tête dans sa direction.

La princesse releva alors la tête et à sa grande surprise, rencontra le visage endormi du pilote, elle ne le pensait pourtant pas assoupit, ses bras la tenaient toujours fermement. Elle le regarda un instant, attendrit, puis se reposa doucement contre lui pour ne pas le réveiller.

 

*****************************

 

Trowa, Duo et Sally étaient installés, en train de suivre le journal télévisé lorsque l’arrivée de Heero et Relena les surprirent, immédiatement Heero se mit en travers du champ de vision de la princesse et Trowa se saisit de la télécommande.

-Non, dit-elle gentiment, ne changes pas de chaîne s’il te plaît.

Le pilote resta un instant indécis, mais le regard de la jeune fille le décida à obtempérer, Relena fixa alors Heero et lui sourit doucement, il fallait qu’elle sache ce qui se passait à l’extérieur, elle devait accepter ses angoisses. Le jeune homme se décala alors, incertain, n’était-ce pas encore trop tôt pour elle ?

Le présentateur fit place au sujet précédent et enchaîna : «  De nouveaux attentats ont été perpétrés contre des délégations des Sphères Unifiées, à Moscou, Osaka et Sao Paulo, ces actions ont étés revendiquées par les Opposants, cela élève le nombre d’attentats à dix et une centaines de morts. Le chef de la défense des Sphères Unifiés a aussitôt répliqué en assurant que si les Opposants continuaient à menacer ainsi l’alliance des pays pacifistes, il prendrait les mesures nécessaires pour protéger les Citoyens du Monde. De Moscou, notre correspondant : »

Le reportage diffusa les images du bâtiment en ruine, soufflé par l’explosion, le constat était effarant, déjà 20 morts et des hommes étaient encore sous les décombres…

Mais plus personne ne regardait le reportage, tous fixaient la princesse.

Relena, figée face à l’écran ne semblait plus du tout là. Elle se retrouvait subitement plongée de nouveau dans la guerre, comme si elle était projetée deux ans auparavant…Mais cette fois, c’était pire, ils s’attaquaient volontairement à des innocents, parce que c’était plus facile…mais quelque chose ne tournait pas rond, les épyons terros ne pouvait pas défendre la politique pacifiste, ils y étaient même diamétralement opposés…qu’est ce que ce conflit cachait ? Pourquoi utilisaient-il les civils comme bouclier ?

-Relena…l’appela doucement Heero.

La jeune fille sursauta et cilla avant de se constater que tout le monde la regardait, comme s’ils attendaient quelque chose. Elle se sentit tout à coup terriblement mal à l’aise et esquissa une parole.

-Je…

Mais elle ne trouva rien à leur dire, elle n’était plus la princesse de Sank, elle n’avait plus rien à voir avec cette maudite guerre ! Elle se sentait subitement acculée face à un mur infranchissable et trouva comme seul échappatoire la fuite.

-Relena ! tenta-t-il de la raisonner mais c’était trop tard, elle avait déjà disparu.

-Attends Heero ! le retint Quatre alors qu’il s’élançait à la poursuite de la jeune fille.

 

Relena courut à en perdre haleine jusqu’à arriver dans la cour intérieure. Elle s’arrêta un instant pour reprendre son souffle, son cœur battait à ton rompre, mais était-ce dû à sa course ou davantage à la peur qui l’avait saisit ? La jeune fille expira profondément et se força à se calmer. Tout allait bien, elle n’avait rien à craindre et personne ne l’obligerait à faire quoi que ce soit…Mais qu’allaient-ils penser d’elle si…Relena secoua énergiquement la tête…Non, il ne faut pas raisonner comme ça, en aucun cas je ne dois prendre de décision en fonctions de ce qu’ils pourraient penser de moi, ce ne serait pas correcte vis à vis des Citoyens et de mon peuple ! Mais ont-ils encore seulement envie de me revoir…

La princesse soupira puis s’avança dans la cour pour s’installer sur un banc, tout près de la magnifique piscine.

Penchée vers l’avant, accoudée sur son genou, elle observa le miroitement des céramiques sur les mouvements de l’eau. Elle l’entendit néanmoins arriver.

-Je ne peux pas…dit-elle faiblement.

-…

-Je ne peux pas vous promettre que je referais un jour de la politique…

-Relena, jamais nous ne t’obligerons à t’engager à nouveau dans la guerre.

Au son de cette voix, la jeune fille se redressa et se retourna, surprise, elle aurait pourtant parié reconnaître la démarche souple et silencieuse d’Heero.

Son visage se radoucit néanmoins et elle l’accueillit d’un sourire. Le pilote répondit imperceptiblement à son geste et contourna le banc pour venir s’asseoir à ses cotés.

-Trowa, dis-moi, les épyons terros sont vraiment à la tête des Sphères Unifiées ?

-Ils constituent l’unité défensive, mais oui, on peut les considérer à la tête du pouvoir, ils étendent chaque jour leur influence.

Relena fronça les sourcils et son regard se fit plus dur.

-Comment les membres des Nations Unifiées ont-ils pu laisser faire ça !

-La raison est toute simple, parce qu’ils n’avaient plus les moyens d’agir. Aussitôt qu’ils sont arrivés au gouvernement, les épyons terros, avec l’appui du président, ont supprimé tout pouvoir décisionnel aux Elus, et même si chacun a gardé son titre, ils n’ont plus aucun moyen d’agir…à moins d’entraîner avec eux les citoyens.

La princesse garda le silence quelques instants, assimilant ce qu’elle venait d’apprendre.

-…le nouveau président ne m’a jamais inspirée confiance, je l’ai soupçonné d’avoir fait partie des Perfect Peace People, et je n’étais pas la seule…[2]…Mais je sais également qu’il y a des hommes pour s’opposer à la politique agressive des Sphères Unifiées,  et ce n’est pas de savoir qu’ils ont étés destitués de tous leurs pouvoirs qui va les empêcher de se battre…mais tu as raison, le risque est d’engager les citoyens dans la guerre, mais d’un autre côté ont-ils vraiment le choix ?

Elle se redressa alors et se tourna vers le jeune homme, le regardant avec conviction.

-Une décision politique doit avant tout refléter la volonté de tout un peuple, sinon cela relève de la dictature ou de la ségrégation ! Une volonté pacifiste n’est pas unique à quelques hommes à la tête d’un gouvernement, c’est un don que chacun doit faire à son prochain ! s’exclama-t-elle en haussant la voix.

Relena se rendit alors compte qu’elle s’était laissée emporter.

-Excuses-moi, fit-elle, un peu gênée d’avoir crié sur Trowa alors qu’il n’y était pour rien.

Le pilote la regarda, rassuré, elle allait vraiment mieux.

-Ce n’est rien.

Le silence s’installa pendant quelques minutes et la main de Relena se crispa sur le tissu de son pantalon, elle devait lui faire confiance, elle avait besoin de parler, et pas avec Heero. Il aurait essayé d’être impartial dans les réponses qu’il lui aurait apportées, mais Relena savait trop bien à quel point ça peut être difficile lorsque cela concerne une personne à laquelle on tient énormément…

-Vas-y.

La jeune fille sursauta en se rendant compte que le visage serein du grand brun était tourné vers elle, il la regardait sans aucune attention particulière, il l’attendait, simplement. Relena appréciait la délicatesse du pilote, et la finesse de sa perception, elle était contente que ce soit lui qui soit venu pour l’aider à comprendre. Le regard de la princesse se fit alors plus assurer, et elle se lança :

-D’après toi…d’après toi est ce que je devrais reprendre la tête du Royaume ?

-Qu’as-tu ressentis lorsque tu as vu les informations ? lui demanda-t-il sans cesser de la fixer, attentif à sa réaction.

Le regard de la jeune fille se brouilla un instant, mais elle ne détourna pas la tête.

-De la peur…de la peur et de la colère. Peur de toutes les violences qui pourraient naître de ces attentats et colère de voir que la guerre est toujours là, comme si rien n’avait changé…dit-elle d’une voix un peu plus faible.

-Relena, tu ne dois pas retourner à Sank.

La jeune fille le fixa et son visage s’étira de surprise, il avait dit ça avec une telle certitude ! Elle le regarda, mitigée, ne sachant si elle devait s’en réjouir ou pas.

-Tu es rempli d’amertume, et c’est légitime. Seulement se battre lorsque l’on est désespéré, c’est prendre des risques inconsidérés et ça, tu n’as plus aucune raison de le faire, bien au contraire.

Le regard de la princesse se teinta d’affection, elle lui était reconnaissante pour son honnêteté et elle appréciait de savoir qu’il approuvait sa relation avec Heero.

-Merci…

Le pilote répondit faiblement à son sourire. C’est vrai, Relena était très attachante.

-Tu ne t’engageras pas dans cette guerre tant que tu ne l’auras pas décidé, se répéta-t-il.

Soudain le visage de la princesse s’obscurcit et le jeune homme la regarda, sans comprendre. Elle releva alors la tête et le fixa tristement :

-Tu te trompes…elle concerne les êtres qui me sont proches, par conséquent elle me concerne également…

 

Trowa et Relena revinrent une demi-heure plus tard, pour le dîner. Heero et Duo étaient assis face à face dans le salon et se tournèrent ensemble en les entendant entrer. Trowa et Heero s’échangèrent un regard et le visage préoccupé du pilote sembla se détendre un peu.

-Je vais voir où en est le repas, annonça le grand brun en prenant la direction des cuisines.

Relena lui adressa un sourire alors qu’il s’éloignait puis se tourna vers Heero. Ils se regardèrent tous deux pendant quelques secondes sans bouger, se fixant intensément. Ils se comprenaient sans avoir à échanger de paroles. Finalement la jeune fille laissa échapper un tendre sourire et le visage du pilote se radoucit.

-A table ! les appela alors Sally.

Le dîner fut servi et la conversation animée, comme d’habitude, Relena essaya du mieux qu’elle put de rester égal à elle-même, mais l’appétit lui manqua ce soir là, son esprit était irrémédiablement tourné vers la guerre. Heero fut particulièrement silencieux lui aussi, plus que d’accoutumée, et la princesse pouvait sentir son inquiétude.

Dès que la table fut desservie et la cuisine rangée, elle s’approcha doucement du pilote et effleura sa main. Heero, qui était en train de ranger les casseroles s’arrêta un instant et se tourna vers la jeune fille.

-Viens, lui dit-elle faiblement.

 

Les relents faibles et réguliers des flots indiquaient que la mer serait paisible ce soir-là. Deux silhouettes se dessinèrent, éclairées par un immense croissant de lune dorée. Relena, un châle recouvrant ses épaules avançait doucement, se calant sur le rythme du jeune homme.

Heero releva alors la tête et contempla le satellite, la princesse le regarda faire et fut rassurée, même s’ils ne s’étaient pas encore échangés une parole, le pilote était déjà moins tendu. Elle sourit faiblement et se perdit, elle aussi dans la voûte céleste, jusqu’à ce que sa main se contracte sur le bras d’Heero. Le pilote se tourna aussitôt vers elle et la jeune fille lui adressa un regard préoccupé.

-Heero, je m’inquiète pour Iria…

-Tu n’as pas de raisons de t’en faire, c’est une jeune fille particulièrement sensible et en même temps pleine de ressources, elle m’a beaucoup surpris.

Relena sourit faiblement aux aveux du pilote.

-C’est pour ça que je l’ai choisie…Mais ce que lui demande-là est tellement difficile et les dangers si importants…Si j’avais pensé que ça tournerai ainsi, jamais je ne lui aurai demandé de s’engager ! Se reprocha-t-elle à nouveau.

Heero pila alors et se tourna face à elle la saisissant par les épaules. Relena crut un instant qu’il allait réagir comme lorsqu’il l’avait surprise après son cauchemar, mais il n’en fut rien, son regard était serein et déterminé.

-Relena, quelle importance accordes-tu à ton royaume ?

La jeune fille, le fixa, un instant surprise par sa question, son regard se fit alors plus profond, elle cherchait la façon la plus juste de répondre.

-Une importance de même ordre que celle qu’une mère pourrait accorder à son enfant. J’essaye de les protéger, d’éviter de les exposer à tout ce qui pourrait les mettre en danger, et eux, ils me regardent avec les mêmes yeux qu’un enfant voit ses parents, avec une confiance aveugle et la conviction que je suis capable de tout accomplir ! s’exclama-t-elle en laissant échapper un sourire mi-amusé, mi-mélancolique.

Son expression redevint alors beaucoup plus sérieuse.

-Heero…je me sens coupable…ils m’ont tellement apportée ! Ils m’ont rendue mon titre, mes fonctions et m’ont même reconstruit un palais ! Ils m’ont tout donné, tous leurs espoirs et tout leur courage…dit-elle tristement en détournant un instant les yeux.

Le jeune homme la regarda avec affection.

-…Les obsèques furent magnifiques…

Aussitôt, la princesse releva la tête et fixa Heero, stupéfaite. Un sourire protecteur éclaira alors le visage du pilote et il continua son récit.

…et les gens affluèrent par million, jamais auparavant, le royaume n’avait eu à faire face à un tel déplacement d’hommes et les infrastructures furent très rapidement insuffisantes. Les citoyens décidèrent alors d’ouvrir les portes de leurs demeures aux étrangers, rendant ainsi un ultime hommage à la grandeur d’âme et de cœur de Relena Peacecraft. Conformément à ce qu’Iria avait demandé, il n’y eut aucun cercueil, juste une célébration à ciel ouvert pour rendre hommage à la princesse pacifiste. Pas non plus de cortège funéraire, juste ton étalon, paré des couleurs royales et figées dans chaque étrier, tes bottes disposées à l’envers, signe qu’à présent plus personne ne monterais jamais le cheval de cœur de la princesse [3]. C’est Iria elle-même qui prit la tête du cortège, tenant en main Anìron, suivit par les dirigeants des autres pays, les sénateurs et les élus. Le cortège ne se dirigea pas vers le cimetière mais au bord de la mer Méditerranée, et à son passage quelque chose d’extraordinaire se produisit. Une petite fille qui ne devait avoir pas plus de huit ans se mit à chanter, une vieille chanson du royaume que tous les parents apprennent encore à leurs enfants…

Heero s’arrêta un instant et Relena, suspendue à ses paroles, retint son souffle. Et sous ses yeux agrandis de surprise, il se mit à chanter d’une voix incroyablement juste et douce :

 

On t’en empêchera

Te décourageras

Mais on ne comprendra jamais

Le voyage que tu fais

 

On reniera ton cœur

Et l’on te fera peur

Mais on ne comprendra  jamais

Qui tu es…

 

Le pilote caressa alors tendrement ses cheveux pour descendre sa main le long de son cou, et il continua :

 

Mais toi tu y crois

Et tu vois

Tu iras…

 

Relena les yeux brillants, enchaîna :

 

Aussi loin que tes rêves

Là où ton cœur te mène

Et tu trouveras cet endroit

Qui te comblera

 

Suis le chemin que ton cœur trace

Et si tu crois, tu trouveras

Quelqu’un qui comprendra…

 

Termina-t-elle dans un timide sourire.[4]

 

-La petite fille fut bientôt reprise par les autres enfants qui chantèrent en canon, comme le veut cette histoire…poursuivit le jeune homme. Et peu à peu le peuple l’entonna, d’abord à voix basse, la mélancolie s’effaça cependant progressivement de leurs voix pour laisser place à l’espoir, c’est l’envie d’y croire encore, souffla-t-il dans un sourire. La jeune fille répondit à son geste, toute émue et les larmes au bord des yeux.

-Relena, tu n’as pas à t’inquiéter, Iria a été très bien acceptée par le peuple, ils savent comment elle a accédé au pouvoir et ils la considèrent comme si c’était toi. Et crois-moi, elle s’en sort vraiment très bien, insista-t-il en appuyant sa dernière phrase.

-Merci…fit-elle faiblement.

-En aucun cas, tu n’as à te sentir coupable de quoi que ce soit, se répéta-t-il. Je crois que ton peuple t’aime réellement et la meilleure chose que tu puisses faire, c’est de prendre soin de toi, car s’ils te savaient en vie, je crois sincèrement que la première chose qui leur importerait c’est de savoir que tu vas bien, bien avant de se soucier de quelque politique que ce soit.

-Peut être…mais ce n’est pas parce que je suis en vie que la guerre va s’arrêter pour autant…dit-elle tristement.

Heero resserra un peu plus sa poigne et son regard se fit plus déterminé.

-Relena, ne t’encombres pas de considérations sur ce que telle ou telle décision pourrait engendrer. Suis ce que tu penses être ta voie, là où tu sauras t’accomplir.

-Mais Heero ! Je ne sais pas…Je ne sais pas quoi faire, comment réagir, si je dois me sentir heureuse ou rongée par les remords ! s’exclama-t-elle d’une voix angoissée.

Le pilote lui effleura doucement le visage et elle s’apaisa aussitôt.

-Laisses-toi le temps. Fais les choses à ton rythme Relena…Et quoi qu’il advienne, saches que tu auras toujours mon soutient.

La princesse, touchée par sa déclaration lui offrit un pâle sourire et éleva sa main pour arranger tendrement les mèches qui courraient sur son visage.

-Tu m’as déjà tellement apportée…murmura-t-elle. Etre à tes côtés me comble d’un bonheur inespéré…

Le jeune homme la regarda avec amour et effleura son cou dans une caresse volatile. Ils se rapprochèrent alors doucement l’un de l’autre, jusqu’à ce que leurs lèvres se rencontrent. Lorsqu’ils se séparèrent, Relena logea la tête contre son cou et Heero la serra tendrement contre lui. Ils restèrent ainsi longtemps, entourés par la nuit qui semblait, de son voile obscur, vouloir les protéger de toute atteinte.

 

*****************************

 

Alors que deux êtres scellaient leur promesse, au dehors le conflit prenait un tournant décisif.

Les troupes spatiales et terrestres des épyons terros se préparaient à l’attaque alors que les territoires opposants aux Sphères Unifiées s’alliaient dans l’optique  d’une offensive en force.

En cette soirée du 30 octobre AC 197, dans un communiqué diffusé sur les canaux internationaux, les Opposants menacèrent ouvertement les Sphères Unifiées de les attaquer massivement si elles ne consentaient pas à renoncer à la dictature unilatérale qu’elle imposait à la terre et aux colonies.

Le monde entier se figea face à cette déclaration, pour tous, il apparaissait évident que les Opposants voulaient profiter de la faiblesse actuelle des Sphères Unifiées pour attaquer, mais pour certains, l’accord sonnait faux.

 

Les mains jointes, le menton posé au-dessus, Milliardo observait la déclaration des Opposants, Noin ne put distinguer son regard, dissimulé derrière sa chevelure dorée.

-La guerre, toujours la guerre, les Hommes n’ont-ils pas encore compris ? prononça-t-il d’une voix basse grondant d’une colère et d’une amertume bien ancrées.

Il se ressaisit néanmoins en sentant le regard inquiet de Noin peser sur lui et tourna la tête dans sa direction. La jeune femme se rapprocha, elle lui passa doucement la main dans les cheveux, le regard triste, puis déposa un baiser sur son crâne avant de lui entourer les épaules. Milliardo lui caressa tendrement l’avant bras.

-On ne peut pas rester indifférent à ce qui est en train de se produire…

-Je sais…murmura-t-elle, je sais…

 

 

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[1] : Mais depuis quand est-il sûr de ces sentiments me direz-vous ? Eh bien, en fait pour moi, il a réalisé ce qu’il ressentait vraiment pour Relena lorsqu’il a appris qu’elle risquait de mourir alors qu’il était au royaume de Sank, ce jour où il a rencontré Anìron.

[2] : Les Perfect Peace People ça fait référence à un des mangas d’après série, j’ai nommé “Battlefield of Pacifist” et c’est de loin le meilleur de tous ! L’histoire s’arrête en fait exactement au début de Endless Waltz, les oav’s sont la continuité de ce manga ! ( A acquérir absolument, en plus on le trouve partout )

[3] : C’est une tradition qui existe réellement et qui se pratique encore de nos jours, principalement dans les monarchies. Les bottes disposées à l’envers dans les étriers sont un symbole de deuil.

[4] : Alors cette chanson, elle s’intitule «  Aussi loin que tes rêves » et elle est extraite de l’Atlantide, vous savez, le dessin animé de Disney ^^ Et comme c’est vraiment une chanson que j’apprécie tout particulièrement et que je trouvais qu’elle collait parfaitement à la situation, en bonus je vous l’offre en intégrale, comme ça, comme elle est pas entière dans la fic, vous êtes pas obligés de la lire si vous en avez pas envie ^^ Et comme c’est très justement dit par Heero, elle se chante en canon !

 

Temps écoulé durant ce chapitre : Approximativement deux semaines.

 

Chapitre Commencé le 28/09/2003 Terminé le 05/11/2003

 

 

Une dernière petite chose, que je signale au nom des auteurs en général, parce que croyez-moi, chez certains la colère gronde ! Sachez que la meilleur des récompenses que l’on puisse nous offrir, c’est que nos lecteurs laissent une trace de leur passage. Une review où un mail, dites-vous que c’est comme un sourire ;

 

Un sourire ne coûte rien…Et pourtant, il n'a pas de prix.

 Il enrichit celui qui le reçoit, Sans appauvrir celui qui le donne.

Il ne dure qu’un instant, mais son souvenir est parfois éternel.

 

Alors, s’il vous plait, faites un beau sourire à ceux qui vous font partager une part d’eux-même !

 

 

Aussi Loin Que Tes Rêves

 

On t’en empêchera

Te découragera

Mais on ne comprendra jamais (non )

Le voyage que tu fais…

 

On reniera ton cœur

Et l’on te fera peur

Mais on ne comprendra jamais,

Qui tu es

 

Mais toi tu y crois (tu y crois )

Et tu vois (et tu vois )

Tu iras (tu iras )

 

Aussi loin que tes rêves (suis ton rêve et crois-moi )

La où ton cœur te mène (il ne te lach’ra pas )

( Et ) Tu trouveras cet endroit

Qui te comblera

Aussi loin que tes rêves

Aussi loin que tes rêves

 

Y’a quelque chose en toi

Qui ne renonce pas

C’est l’envie

D’y croire encore

Qui rend plus fort

Et toi tu y crois (tu y crois )

Tu verras (tu verras )

Si tu vas (si tu vas )

 

Aussi loin que tes rêves (suis ton rêve et crois-moi )

Là où ton cœur te mène (il ne te lach’ra pas )

( Et ) Tu trouveras cet endroit

Qui te comblera

Aussi loin que tes rêves

Aussi loin que tes rêves

 

Suis le chemin que ton cœur trace

Et si tu crois

Tu trouveras

Quelqu’un qui comprendra

( Suis ton rêve et crois-moi )

( Il ne te déçoit pas )

Et tu trouveras cet endroit

Qui te comblera

 

Aussi haut que tes rêves (vis ton rêve et crois-moi )

Laisse brûler ta flamme (tu te découvriras )

Un nouveau monde s’ouvre / s’offre à toi

Il t’attend là

( Oui ) Si tu vas

Aussi loin que tes rêves

 

On t’en empêchera

On te découragera

Mais tu iras

Aussi loin que tes rêves…

 

Paroles originales de Diane Warren.

Interprétée par Lena Ka.

 

 



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