Suuuurpriiise ^___^

 

Heu ouais je devrais p’têt pas trop chanter à tue-tête, p’têt même que je devrais me cacher ^^’’’’’

Je vous avais promis un chapitre et je vous en donne finalement que la moitié, mais j’avance trop doucement là ^^

Donc voilà ce que je peux vous offrire…

 

Disclaimer : Ils sont pas à moi, ni eux, ni leurs univers !

 

 

CHAPITRE 19 : REMINESCENCES DU PASSE

 

 

Heero ouvrit soudain les yeux.

Quelque chose avait mis ses sens en alerte.

Le pilote cilla alors que cette nuit lui revenait en mémoire, le corps tiède de la princesse contre le sien le rappelant à son souvenir. Et dans un geste de profonde affection il resserra son étreinte autour de la taille de la jeune fille encore endormie.

Mais sa dissipation ne dura qu’un instant. Il ne s’était pas réveillé pour rien. Il écouta attentivement, cherchant l’origine de son inquiétude.

Et le bruit d’une culasse tirée puis relâchée [1] fit soudain réagir le soldat qui sommeillait en lui.

D’un coup de rein, Heero les fit basculer à terre et dégaina son arme qui ne l’avait pas quitté depuis qu’ils étaient arrivés sur L2.

Et alors que Relena se réveillait en sursaut au contact froid du sol, la porte s’ouvrit brusquement. Tout se passa alors très vite, Heero posa une main autoritaire sur elle, lui intimant l’ordre de ne pas bouger alors qu’il se redressait, mettant en joue son adversaire. Sa phalange se figea en avant de la gâchette lorsqu’il vit Duo apparaître derrière l’intrus, le rendant inoffensif en un instant avant de le poser doucement au sol.

Le pilote à la natte se retourna ensuite et hocha la tête, Hilde apparut alors, une inquiétude vivace sur son visage. Duo lui fit signe de rejoindre Relena, lui tendant son arme au passage. La jeune fille voulut protester, mais il lui ordonna de se taire, avant de conclure par un sourire qui ne permettait pas de définir son état d’esprit. Hilde obtempéra à contrecœur, laissant sa main s’attarder un instant sur la sienne lorsqu’elle accepta son semi-automatique.

Duo lui adressa un dernier regard dans lequel elle crut percevoir son angoisse, mais leur échange fut trop fugace, le jeune homme ramassant l’arme de l’intrus inconscient, tournant rapidement son attention sur Heero. Les deux pilotes se fixèrent à peine une seconde, Duo confirma ce qu’ils semblaient avoir convenu par quelques gestes codifiés auxquels Heero répondit à l’affirmative. Le petit brun se tendit alors, s’apprêtant à se relever, mais il se figea un instant dans son mouvement, se tournant vers la princesse au sol, le drap blanc serré contre sa poitrine dénudé. Relena le fixa avec angoisse et incompréhension, elle lui sembla tellement vulnérable, ce qui ne fit que renforcer sa volonté de la protéger. Il lui renvoya un regard qu’elle sut reconnaître derrière sa façade professionnelle puis il s’élança, rejoignant avec agilité et finesse le pilote à la natte.

 

Heero lui ordonna de rester en arrière. Duo obtempéra, sachant écouter les recommandations de celui qu’il avait toujours considéré comme le plus avisé des pilotes de Gundams. Par chance il n’y avait qu’un seul accès qui donnait à l’étage, et Duo avait déjà vérifié les pièces du haut, ce qui signifiait que les camarades du soldat assommé devaient inspecter le rez-de-chaussée… leur attitude était étrange… s’ils savaient vraiment qu’ils se trouvaient ici, pourquoi ne pas avoir employé de méthode plus radicale ? Et alors que Heero réfléchissait à toute vitesse, ils arrivaient à hauteur de la dernière marche. Les deux hommes décidèrent de se séparer. Le petit brun repéra un étranger en uniforme militaire dans le salon, il fouillait distraitement dans la bibliothèque. Heero fronça les sourcils à son attitude et décida d’être fixé, il ouvrit la porte en grand et le mis en joue.

-Qu’est ce que vous faites ici ? fit-il froid et autoritaire.

Un éclair de surprise traversa son regard lorsqu’il vit que la personne qui se retournait était une femme. Qui avait de bons réflexes. Mais il fut prompt à réagir et la tint en respect, ne lui laissant pas la possibilité de faire usage de son arme. La femme aux courts cheveux blonds fixa l’homme en sous-vêtement qui tenait sa vie du bout des doigts. Son regard était impressionnant. Mais ce n’était pas un assassin, il n’y avait aucune folie meurtrière dans ses yeux à l’éclat métallique. Mais qu’importe, elle avait fait sa part du boulot. L’essentiel c’était de mener la mission à bien et d’enfin en finir avec ces rebelles. Et ils allaient regretter d’être revenu dans l’espace.

Heero la vit sourire et son regard se figea lorsqu’il comprit ses intentions à travers ses yeux noirs. La panique envahit tout son être et il fit volte face, ignorant la femme qui venait de dégainer et qui tenta de l’arrêter en ouvrant le feu sur lui.

Le pilote, dans un état second, ignora complètement les règles de base qui assurait sa sécurité et se précipita vers les escaliers, ne prêtant aucune attention au soldat qui s’était élancé à sa poursuite. C’est probablement à Duo qu’il dut son salut, le jeune homme à la natte sortant de la cuisine, alerté par le coup de feu. En un instant il analysa la situation et définit son objectif. Il devait faire confiance à Heero quant aux raisons qui le faisait agir de façon aussi inconsidérée, pour sa part, il fallait qu’il arrête cette nana et qu’il s’assure que le rez-de-chaussée était nettoyé, il ne manquerait plus qu’ils se fassent coincer.

 

-Allez ma belle, montre-nous à quoi ça ressemble une poitrine royale !

Heero se figea lorsqu’il ouvrit la porte. Avant de se sentir exploser. Et avant que ses adversaires n’aient eu le temps de réagir, il tira sur l’homme qui se trouvait au-dessus d’Hilde, étendue inconsciente au sol. Le soldat cria de peur autant que de surprise et s’effondra à terre sous la puissance de l’impact, Heero s’élança alors finissant de l’assommer d’un coup de pied redoutable, il était tellement ivre de colère que peu lui importait de savoir qu’il lui avait peut être brisée la nuque. Le pilote arriva alors face à l’homme qui tenait la princesse contre lui, un bras enserrant fermement sa gorge, la laissant tout juste respirer alors que sa main libre semblait avoir allègrement parcouru le corps de la jeune fille suffocante qui maintenait désespérément le drap contre elle.

L’homme qui tentait de s’emparer de son arme déposée sur la commode, paniqua lorsqu’il vit la lueur meurtrière dans les yeux de son adversaire.

Le coup partit, d’une violence incroyable pour celui qui avait eu l’impudence de toucher à son ange. Mais le soldat ne relâcha pas la princesse, l’entraînant dans sa chute, ce qui le condamna.

Heero retira avec autorité le bras qui enserrait le cou Relena et plaqua l’homme à terre. Un éclair de panique traversa les yeux du soldat qui eut le souffle coupé lorsqu’il toucha brutalement le sol alors que le pilote de Gundam l’immobilisait, un genou autoritaire contre un de ses reins. Il allait payer pour ce qu’il avait fait. Et Heero qui n’avait pas relâché son bras, le déboîta d’un geste sec alors qu’il le ramenait dans son dos. L’articulation craqua dans un bruit sourd et le soldat aurait hurlé de douleur si la crosse d’une arme ne s’était pas abattu sur lui.

Et sans une parole Heero se releva alors, lâchant le membre désarticulé. Il abaissa son regard sur la princesse qui avait le regard figé sur l’homme qui la menaçait il y avait encore quelques seconde.

Sa vie n’était plus en danger.

Sans plus attendre, il se précipita alors vers la jeune fille étendue au sol, Relena le suivant des yeux, revenant soudain à la réalité.

Heero s’accroupit et palpa aussitôt sa jugulaire. Il se détendit sensiblement lorsqu’il sentit son pouls calme et régulier. Le jeune homme survola son corps, elle ne semblait pas blessée. Il remonta sur son visage, posant une paume contre sa joue alors que de l’autre il emprisonnait une de ses mains fines. Il se mit alors à la tapoter doucement tout en l’appelant.

-Hilde, réveille-toi.

Il l’appela quelques secondes avant qu’il ne la sente resserrer son emprise sur sa main. C’est à ce moment là qu’il entendit quelqu’un monter précipitamment les escaliers, Duo apparut à l’embrasure et se figea lorsqu’il vit la brunette au sol.

-Elle est juste sonnée, elle se réveille, le rassura-t-il alors qu’il se relevait, laissant la place au jeune homme angoissé.

-Hilde ! Hilde ça va ? la questionna-t-il avec appréhension alors que la jeune fille commençait à s’agiter, cillant bientôt.

 

Heero, rassuré, tourna alors son intention sur la princesse qui fixait elle aussi le couple a terre.

Relena releva les yeux sur le pilote, le regard teinté de crainte et il se sentit soudain terriblement coupable de lui avoir montré ça.

La princesse regretta immédiatement son attitude en voyant le sentiment de culpabilité qu’elle venait de provoquer chez lui. Il se méprenait. Son regard trembla et elle l’appela d’une voix vacillante. Elle avait tellement besoin de le sentir contre elle.

Heero, touché par sa détresse s’accroupit aussitôt à sa hauteur.

Ses bras tenant toujours fermement le drap contre elle, la respiration encore haletante, Relena restait choquée par ce qu’il venait de se passer. Heero posa doucement une main sur sa joue et il la sentit trembler toute entière. Il se figea, hésitant un instant lorsqu’elle releva les yeux sur lui, appelant sa protection. Son regard se teinta aussitôt d’un amour tendre et il l’enserra doucement.

Et la princesse accepta de délier ses mains pour s’abandonner dans les bras de celui qui comptait tant pour elle. Heero la maintint plus ferment alors qu’il saisissait le drap, le remontant et le liant dans son dos.

Et tout en l’apaisant par des caresses rassurantes, il posa son attention sur Duo qui aidait Hilde à s’asseoir. Le pilote à la natte sentit immédiatement son regard sur lui et se tourna dans sa direction. Les deux hommes se fixèrent, silencieux.

Jusqu’à ce qu’ils tombent d’accord.

-On ne peut pas rester ici plus longtemps, fit alors Heero, se détachant doucement de la princesse.

Il fixa un instant la jeune fille au teint pâle.

-Je m’occupe de Relena, préparez-vous.

Duo acquiesça alors qu’il abaissait son regard inquiet sur sa protégée.

-Hilde ça va aller ?

-Ouais, un bon mal de crâne mais ça va, aide-moi juste à me relever.

-De toute manière je t’aurais pas lâché, fit-il alors comme si c’était une évidence.

Hilde sourit faiblement à sa réplique et se plongea dans ses yeux encore violacés de sa colère passée. Duo ne résista pas et lui rendit son geste, étirant ses lèvres dans un doux recourbement.

-Allons-y, trancha-t-il alors qu’il la soutenait.

Heero abaissa alors son regard sur la princesse. Relena n’était pas vraiment en état. Mais ils ne pouvait pas attendre davantage. Encore quelques minutes et si ce n’est les soldats assommés qui allaient reprendre connaissance, c’est la police qui allait débarquer. Les coups de feux avaient dû mettre en alerte tout le quartier …

-Relena, va t’habiller, lui commanda-t-il alors qu’il l’aidait à se relever.

Le jeune homme s’en voulut de la laisser se débrouiller, mais il n’avait pas vraiment le choix. Il rassembla rapidement leurs effets personnels et enfila pantalon de toile et chemise à la hâte.

Et lorsqu’il rouvrit la porte de la salle de bain, il constata que la jeune fille n’avait enfilé que son jean, son corps encore enveloppé dans le drap blanc, elle se regardait fixement dans le miroir.

-Relena…

La princesse cilla en entendant son nom, son regard angoissé se teinta soudain de culpabilité et elle quitta la fixation de son image pour abaisser la tête, resserrant son emprise sur le tissu qui la recouvrait.

-Pardon… souffla-t-elle du bout des lèvres.

Heero la fixa avec inquiétude avant qu’il ne se ressaisisse, et dans un élan de volonté, il se rapprocha d’elle, son regard à présent teinté de douceur. Il la saisit prudemment par la taille et la fit tourner face à lui.

-Je vais t’aider, murmura-t-il alors qu’il déposait un baiser sur son front abaissé.

La jeune fille frémit alors et releva ses yeux d’océan à la teinte si troublée.

Heero l’invita à ne pas quitter son regard et releva ses mains jusqu’à atteindre le nœud de tissu qu’il délia sans difficulté, laissant le drap tomber au sol.

Mais Relena se sentit soudain terriblement mal et abaissa de nouveau son visage qui renvoyait trop bien sa souffrance. Elle ne voulait pas qu’il voit ça. Le jeune homme suivit son mouvement pour tomber sur son corps, réalisant soudain. Son ventre était barré de meurtrissures rougeoyantes… qui lui rappela étrangement les coups qui lui avaient été affligés sur le satellite des Epyons Terros… les cobalts du pilote se voilèrent de colère, mais il se contint, Relena ne devait en aucun cas percevoir son état d’esprit, il la connaissait suffisamment à présent pour savoir que cela ne ferait qu’empirer son état… si seulement il n’était pas si pressé par le temps… il n’avait plus qu’à faire son possible pour ne pas la brusquer, et avec courage il prit le soutient gorge qui reposait sur le rebord de l’évier. Il hésita un instant puis le posa finalement contre sa poitrine avant de se rapprocher un peu plus, se penchant au-dessus d’elle afin de lier les agrafes. Et lorsqu’il se redressa, il constata avec soulagement que la princesse remontait doucement ses bretelles. Heero lui sourit tendrement et l’aida à remonter celle que son côté blessé handicapait.

Le jeune homme poursuivit dans sa lancé et déplia le débardeur.

-Lève les bras.

-Ca va aller, voulut se défendre la jeune fille, honteuse d’être aussi vulnérable.

Mais son intervention ne fut accueillie que par un faible sourire qui lui assurait qu’il n’avait aucunement l’intention de la laisser se débrouiller.

Relena obtempéra alors et le laissa faire glisser le tissu fin le long de son corps, mais surprise par la douleur, elle eut un sursaut de recul lorsqu’il atteignit son ventre.

-Excuse-moi, souffla-t-il, sans relever les yeux, se saisissant immédiatement du gilet bleu.

La princesse sentit sa gorge se serrer, mais contrôla ses émotions et enfila son gilet.

-Allons-y, fit-il alors sans plus attendre, l’entraînant à sa suite, une main dans la sienne alors que de l’autre il saisissait les paquetages.

Ils rejoignirent Duo et Hilde qui se trouvaient déjà au rez-de-chaussée, s’assurant que les soldats restent aussi inoffensifs qu’ils les avaient rendus. Duo allait prendre la parole lorsqu’il fut coupé par des hurlements stridents ;

-Faut pas traîner ici ! s’exclama Heero alors qu’il s’élançait vers la sortie, la princesse toujours à sa suite.

Le pilote à la natte aperçut les traits tirés de son coéquipier et jugea qu’il n’était pas le plus à même de prendre des décisions.

-Heero derrière avec Rel’, Hilde à l’avant avec moi, ordonna-t-il alors qu’Heero se décalait, le laissant accéder au poste de conduite.

A peine avait-il mit le contact qu’il démarrait à toute allure.

-Accrochez-vous ! leur conseilla-t-il alors qu’il prenait un virage à 90°, au moment même où les véhicules de la sécurité civile arrivaient en vue de la demeure.

Relena, encore en état second n’eut pas la vivacité nécessaire pour réussir à s’attacher et elle aurait assurément heurté la portière si Heero ne l’avait pas rattrapée. Et en silence il noua avec assurance ses bras autour de sa taille, la ramenant contre lui.

Les premières minutes qui suivirent s’écoulèrent sans un mot, l’inquiétude d’être suivi prenant le pas sur le reste. Mais Duo finit par se détendre après quelques kilomètres et posa la question qu’il n’avait de cesse de se répéter.

-Hilde, il s’est passé quoi ?

La jeune fille prit une grande inspiration et se tourna vers le conducteur, révélant son œil gonflé qui s’auréolait de violet.

-Ca faisait pas deux minutes que vous étiez partis que deux types nous sont tombés dessus. Ils sont arrivés par le toit je crois… on a rien vu venir… et lorsque j’ai réagi, j’en avais déjà un sur moi qui me désarmait… et l’autre qui s’en prenait à Relena… j’ai réussi à me débarrasser du gros lourdaud… mais son copain a pas vraiment apprécié que je vienne l’ennuyer… et après, le trou noir…

Le silence retomba et Relena tenta avec effort de poursuivre… mais rien ne voulut passer la barrière de son corps et elle se tassa un peu plus à mesure qu’elle  sentait qu’on attendait son récit…

Heero la regarda avec préoccupation et la resserra davantage contre lui. C’était encore trop tôt pour elle, il le savait.

-On en reparlera plus tard, trancha alors la voix calme du jeune brun. On devrait changer de véhicule par sûreté.

-Tu as raison. Le mieux serait de prendre un transport en commun, mais on peut pas sortir comme ça avec Lena…

-Je peux m’occuper de ça, intervint alors Hilde. Laissez-moi l’arranger et vous ne la reconnaîtrez plus ! Relena, ça te dérange pas ? se tourna alors la brunette.

La princesse releva faiblement la tête et acquiesça silencieusement.

-Très bien, je connais un endroit tranquille ou l’on pourra s’arrêter.

Le véhicule fila jusqu’aux quartiers Est de la Colonie. La jeune fille regarda avec inquiétude le paysage désolé qui défilait sous ses yeux, Duo les avait conduits dans la partie la plus pauvre de L-2… et la plus dangereuse aussi…

La voiture s’immobilisa alors dans une rue de traverse.

-C’est ici qu’on s’arrête, fit-il alors en coupant le contact, se tournant vers les passagers arrière. Ne t’en fais pas Lena, je connais cet endroit comme ma poche, j’y ai vécu pendant des années, la rassura-t-il en rencontrant son regard craintif..

Les yeux de la princesse s’écarquillèrent de surprise à cette déclaration mais elle n’eut pas le temps de réagir qu’Hilde ouvrait sa portière.

-Viend avec moi, faut pas traîner !

La jeune fille sortit son sac du coffre alors que les deux pilotes s’assuraient de la surveillance. Hilde fouilla quelques secondes avant d’en ressortir une brosse à cheveux, un béret et une veste kaki.

-On va commencer par la coiffure si ça ne te dérange pas.

-Qu’est ce que je dois faire ? demanda alors timidement la princesse

-Assied-toi juste là.

La jeune fille obéit, Hilde rassembla alors ses cheveux châtains, elle sembla hésiter un instant, jusqu’à ce qu’un sourire confiant illumine son visage. Et sans plus attendre, elle se mit au travail. Elle fit une queue de cheval attachée haute puis contourna la princesse pour la regarder de face, elle se pencha alors, et avec méthodologie, libéra certaines mèches, les faisant tomber de part et d’autre de son visage. Et lorsqu’elle se redressa, elle la fixa, satisfaite, elle se retourna alors et prit son béret...

Les pilotes qui scrutaient les alentours se retournèrent lorsque Hilde les appela. La jeune fille s’écarta alors pour laisser place à la princesse et c’est avec surprise qu’ils constatèrent les talents cachés de la petite brunette. Relena était méconnaissable, le béret et ses cheveux dissimulant habilement son visage alors que la veste militaire et son vieux jean lui donnaient l’apparence d’une jeune fille des quartiers défavorisés.

-Waaah… souffla Duo, ça rend plutôt bien !

-Il ne devrait pas y avoir de problèmes si elle ne lève pas la tête, okay Rel’ ?

-Compris, assura-t-elle alors qu’elle relevait son regard, ses yeux bleus captant immédiatement l’attention de son auditoire.

-Ouais euh Lena, cache bien ton visage en effet, ça se verra tout de suite que tu es une princesse sinon ! lui sourit doucement Duo.

La jeune fille détourna aussitôt son regard.

-Tu ne devrais pas dire ça… fit-elle faiblement.

Mais le pilote ne renonça pas et se rapprocha d’elle, jusqu’à la saisir par les épaules. Il n’aimait pas la voir ainsi. Il ignorait peut être ce qui s’était produit dans cette chambre, mais une chose était sûre, c’est qu’il ne la laisserait pas douter ainsi d’elle.

-Lena, l’appela-t-il, je le dis parce que c’est vrai, poursuivit-il une fois qu’il eut son regard. Tu es une personne pleine de courage et de douceur, et ta simple présence trahit déjà une grande prestance, tu es la princesse Relena Peacecraft et ça se voit.

Le regard éteint de la jeune fille s’illumina alors faiblement et un sourire sincère éclaira son visage qui peinait à reprendre des couleurs.

-Merci Duo.

-T’en fais pas, ça va aller, la rassura-t-il dans un sourire confiant. Ne traînons pas davantage ici, il y en a qui attendent la place, fit-il alors remarquer, indiquant d’un signe de menton des mouvements au bout de la ruelle que seul Heero fut capable de discerner.

Les yeux du petit brun se plissèrent insensiblement, et alors que son coéquipier gardait un œil sur les étrangers, il débarrassa le véhicule de toute trace de leur passage.

-Allons-y, confirma le pilote, confiant les sacs à Hilde et Relena, leur garantissant une liberté de mouvement en cas d’attaque.

Et ils se mirent en marche.

Il ne fallut que quelques minutes pour que le véhicule devienne la propriété d’un groupe de jeunes gamins des rues qui virent ici une aubaine peu commune.

 

Les pilotes arrivèrent rapidement en vue d’une bouche de métro. Une fois sous terre, Heero s’approcha et débarrassa la jeune fille de ses paquetages et entoura sa taille, s’autorisant à baisser sa garde le temps de lui adresser un regard rassurant auquel elle répondit du mieux qu’elle put.

-C’est bon, les interrompit Hilde qui revenait avec les titres de transport.

-Surtout ne montre pas ton visage.

La princesse hocha une dernière fois la tête à la recommandation du pilote et ils se mirent en marche. Ils passèrent les barrières de sécurité et les systèmes de surveillance et s’orientèrent vers la ligne désirée.

Lorsqu’ils sortirent à l’extérieur, ils marchèrent un moment et prirent un autre moyen de transport avant d’arriver en vue du siège de la Résistance.

 

Heero et les deux jeunes filles restèrent en retrait alors que Duo allait s’annoncer. Le pilote revint au bout de quelques minutes et d’un signe de tête, invita les autres à le suivre.

Ils contournèrent le bâtiment jusqu’à arriver face à une petite porte aux contours rongés par le temps. Le pilote à la natte sortit une clef, ils passèrent un premier sas, puis un second, jusqu’à arriver à une cage d’escalier.

 

G les accueillit lui-même au sixième étage et lorsqu’il vit la tenue de la princesse et l’expression de leurs visages, il s’écarta sans mot dire.

C’est seulement lorsqu’ils furent dans son bureau, assis et plus disponibles qu’il se risqua à prendre la parole, d’autant plus inquiété par la mine blafarde de la jeune ministre.

-Alors, que s’est-il passé ? demanda-t-il d’une voix calme et égale, bien loin de sa consonance habituelle.

Et à la surprise générale, ce fut Relena qui répondit.

-Un groupement d’hommes armés nous a attaqué. Il n’y a rien eut de grave, grâce à l’intervention de Duo et Heero, fit-elle d’une voix claire, mais que ses proches surent reconnaître comme teinté de distance.

 

Relena se cachait derrière ses facilités d’élocutions.

Elle préférait intervenir que de voir la situation dégénérer. Elle pouvait sentir la colère des pilotes, il fallait qu’elle tente d’apaiser leurs êtres éprouvés, cela ne mènerait à rien de bon si ils s’en prenaient à G.

Elle ne prétendait pas connaître toute l’origine de l’aversion que les pilotes vouaient à leurs mentors, mais ils étaient de leur côté. Ils s’étaient toujours battus pour les Colonies et ils respectaient son idéal de paix. Mais il est vrai qu’ils s’étaient longtemps joués de la dévotion des pilotes qu’ils avaient formés, et cela ne les incitait pas à leur accorder leur confiance.

 

Tous purent voir G froncer les sourcils à travers ses cheveux grisonnants qui recouvraient en grande partie son visage.

 

Une demie-heure plus tard, la réunion était levée. Et c’était bien déroulée.

Selon les recommandations du professeur, Heero mena la princesse dans ses appartements.

Le pilote eut l’ombre d’un sourire lorsqu’il fit pénétrer la grosse clef dans la serrure dorée d’une magnifique porte en bois. L’un des hommes parmi les plus ingénus des Colonies se contentait d’une porte moyenâgeuse pour assurer la sécurité de ses appartements…

La jeune fille pénétra dans la pièce sous l’invitation d’Heero. Elle avança de quelques mètres avant de s’immobiliser. Le pilote repoussa la porte derrière lui et déposa ses affaires près d’une commode.

-Ca va aller, merci Heero souffla la princesse, le regard fixe devant elle.

Le jeune brun posa un instant son regard sur elle avant de s’avancer jusqu’à s’arrêter à hauteur de son épaule.

-Je reste avec toi.

-Mais le professeur t’a demandé de…

-G attendra. J’ai plus important à faire pour le moment…

Et Relena sursauta de surprise lorsqu’elle sentit deux bras glisser le long de sa taille. Le pilote se rapprocha d’elle et la serra avec assurance, posant doucement sa joue contre sa chevelure auréolée par la lumière artificielle d’un soleil levant.

La jeune fille soupira inconsciemment et se laissa aller contre lui alors que ses mains se refermaient sur les bras qui l’enserraient.

Ils restèrent ainsi de longues minutes et Heero ne desserra sa prise que lorsqu’il la sentit apaisée.

Il la tourna alors face à lui et attendit patiemment que ses yeux d’azur viennent à sa rencontre. Et il accueillit son geste courageux par un sourire qui lui était réservée à elle seule. Il laissa d’abord errer son regard sur son visage, ses doigts caressants ce que ses yeux ne faisaient qu’effleurer. Puis il plongea ses prunelles dans les siennes.

Relena sentit son ventre se serrer à son geste, mais elle s’apaisa aussitôt à son regard franc. Et de nouveau l’émotion l’envahi lorsqu’elle comprit que ces cobalts ne cherchaient pas à la sonder, que leurs éclats d’une limpidité saisissante trahissaient seulement la promesse d’un soutien sans faille.

Ses yeux océaniques s’embrumèrent d’un voile d’humidité et elle se jeta dans ses bras, le serrant contre elle avec toute la force qu’il lui restait.

Le pilote répondit à son appel et l’étreignit un peu plus fort, ses gestes sachant le faire parler bien mieux que n’importe quel mot.

A nouveau le temps fila, encore trop vite… ce temps leur était compté, elle ne le savait que trop… elle le sentait au fond d’elle…

La princesse se redressa, leurs yeux se rencontrèrent et une lueur de tendre complicité vacilla dans leur regard… jusqu’à ce que le regard du pilote se fasse plus intense.

-Relena, tu peux encore renoncer. Personne ne t’oblige à quoi que ce soit. Nous sommes bien placés pour comprendre ce sentiment d’obligation… de redevance… mais qui n’est rien. Tu ne dois pas t’engager si tu ne le veux pas au plus profond de toi, ça ne mènera à rien de bon.

-Heero… répond-moi sincèrement… tu … tu penses que je n’aurais pas les capacités ?

-Pas dutout. Je crois en toi, plus qu’en personne d’autre. Seulement je refuse de te voir souffrir toute ta vie… je … je refuse de te revoir encore une fois comme ce matin.

Une lueur de panique traversa son regard à cette évocation et elle baissa spontanément les yeux.

-Relena… que s’est-il passé ? fit-il en resserrant son étreinte dans un geste angoissé. Cet homme…

-Il ne m’a rien fait de plus que ce que tu n’as déjà vu, le rassura-t-elle… ce… ce n’est pas tant ce qu’il a fait… que les souvenirs que cela a fait ressurgir…

Elle vit aussitôt à son expression qu’il avait compris ce à quoi elle faisait allusion, mais elle se força cependant à continuer, il fallait qu’elle ait le courage d’en parler.

-… à travers ses yeux… c’est Onze que j’ai vu… et tout ce qu’il m’avait fait… je me voyais le revivre dans les prochaines heures…

-Mon dieu… je suis désolé…

La princesse posa doucement son front contre son torse.

-Non… tu n’as pas à t’excuser, personne n’aurait pu prévoir ça… et ça m’a permis de me rendre compte de ma vulnérabilité… je ne pensais pas que le simple souvenir de Onze me soit si difficile à supporter… je croyais que le mal était passé… qu’à défaut d’avoir une cicatrice, la blessure était refermée…

-Tu es trop dure avec toi-même Relena… mais la faute est partagée… j’ai cru moi-aussi que Onze était « oublié »… et il m’a fallut cette nuit pour réaliser à quel point tu étais encore fragile… que c’était encore tôt pour toi…

La jeune fille releva la tête et lui adressa un sourire empli de tristesse.

-C’est maintenant… ou jamais…

-Je sais, souffla-t-il alors qu’il la resserrait dans ses bras… je sais…

-Tu voudrais que j’arrête…

-Ce que je veux n’a pas d’importance… c’est ta décision avant tout.

-Heero… je ne suis plus toute seule à choisir à présent. Tu m’as faite une promesse, mais je ne te laisserais pas sacrifier ta vie pour ça.

Le pilote se retrouva soudain sans savoir quoi dire. Et alors qu’il lui embrassait le haut du front, il laissa ses lèvres s’attarder contre elle, trahissant sa difficulté à répondre.

La jeune fille répondit à son appel en le resserrant contre elle.

-… la seule chose que je vois… c’est qu’aussi loin que je te connaisse, je t’ai toujours vu souffrir à cause de ton titre de princesse. Je ne veux pas que ta générosité te perde et que tu y retourne alors que l’opportunité de tout recommencer s’offre à toi. Je veux me battre pour ce en quoi je crois. Je veux vivre à tes côtés. En ce qui me concerne, le sacrifice serait de devoir me séparer de celle qui m’a tant apporté.

La princesse s’écarta légèrement afin de voir son visage. Elle lui sourit faiblement et prit le temps de le rassurer dans une caresse apaisante.

-Oui c’est vrai. J’ai souffert. Ça a été dur et j’ai dû faire des sacrifices…

Heero la fixa silencieusement alors que son regard s’était fait vague. Elle cherchait, au plus profond d’elle-même la meilleure réponse, l’attitude la plus juste.

Elle avait entendu ce qu’il essayait de lui dire. Qu’elle devait se respecter dans sa décision. Et qu’en agissant ainsi, elle respecterait également les gens qui l’aimaient.

Elle avait eu tord d’avoir peur pour Heero. Il lui suffisait de se rappeler de la façon dont elle l’avait vu deux ans auparavant. Elle l’avait déjà considéré comme l’homme le plus apte à prêcher la paix. Et pourtant… il était bien différent d’aujourd’hui. Tellement plus torturé, rempli au fond de lui de colère et d’amertume. Heero se serait donné la mort sur une simple demande à l’époque. Parce qu’il était en guerre contre la vie. Alors aujourd’hui… aujourd’hui qu’il était face à elle… Face à ses yeux qui trahissaient tant de douceur, comment pouvait-elle encore douter de lui ?

Il avait bien plus progressé qu’elle. En si peu de temps elle l’avait vu se métamorphoser, gagner en sagesse et en sérénité… et révéler toute cette tendresse qui sommeillait en son être… tous les efforts qu’il avait dû fournir pour ça…

Et elle ? Qu’avait-elle fait pendant ce temps là ? Elle avait déclaré la guerre à la vie. Quelle ironie…

Son regard s’illumina soudain, comme si un braisier venait d’être ravivé. Le pilote la fixa, totalement subjugué.

 

Mais tout ça s’était terminé.

 

*****************************

 

 -Vous suivrez la voie  K2 pour l’atterrissage.

-Bien reçu.

-Soyez prudent mes amis, et bonne chance.

Saïd apparu alors derrière Azim, coupant son chef d’unité dans sa discussion.

-C’est bien à toi de nous dire ça maître Quatre.

-Ouais c’est qui qui nous a donné de belles sueurs froides ! en rajouta un autre.

Le jeune prince du désert sourit faiblement.

-Oui… et bien éviter de faire comme moi s’il vous plait…

-Comptez sur nous !

-Alors on se retrouve dans six heures au point JAP.

-Ok

-Bonne route.

 

Quatre coupa la communication et soupira. C’était la dernière des six navettes à contacter. Le jeune pilote releva son regard sur l’espace et son expression se fit soudain lointaine.

-Est-ce que ça va ?

Le petit blond cilla en entendant la voix préoccupée de son ami.

-Ne t’inquiète pas, répondit-il en retour alors qu’il tournait son visage dans sa direction.

Trowa fixa aussitôt ses yeux bleus, s’assurant des paroles du pilote encore convalescent. Il se détendit imperceptiblement lorsqu’il eut la confirmation que son état n’était pas la conséquence de ses blessures. Non, c’était autre chose, une autre chose qui le préoccupait tout autant.

-C’est Wufei n’est-ce pas ?

Quatre adressa un sourire complice à sa perspicacité, Trowa le connaissait mieux que lui-même.

-Tu t’inquiètes pour lui, poursuivit le grand brun.

-Je suis sûr qu’il est en pleine forme. Et qu’il veille sur nous. J’espère seulement qu’il va réussir à faire la paix avec lui-même… pour de bon.

-S’il veille sur nous comme tu le dis, pourquoi n’est-il pas intervenu lorsque tu as mis ta vie en danger ?

Le pilote sourit et ses yeux furent gagnés par cette expression qui avait grandit en lui au fil des années, cette prestance que Trowa lui avait toujours vu, mais qui était aujourd’hui révélée aux yeux de tous. Quatre était un homme sage, un homme qui savait voir les choses avec recul, bien plus qu’il ne pourrait jamais le faire. Peut être était-ce parce qu’il croyait plus en l’être humain que lui… peut être bien … et pourtant… pourtant il avait plus encore que lui de raisons de détester l’Homme. Quatre avait connu ce qu’était le mot famille… et tout ça on le lui avait arraché… lui au moins on n’avait rien eu à lui arracher puisqu’il n’avait aucune attache… enfin jusqu’à peu encore… Non, Quatre serait définitivement toujours un exemple pour lui. Et cette expression dans ses yeux ne faisait que confirmer ce sentiment.

-Il n’est pas intervenu parce qu’il avait besoin d’être sûr. Ce n’était pas à lui de me sauver. C’était à moi. A moi de lui prouver que les sentiments tels que l’amour ne rendaient pas faible, bien au contraire. J’ai tout tenté dans l’espoir de sauver Iria… c’est grâce à elle que j’ai eu suffisamment de volonté, grâce à elle que j’ai pu agir. Ce qu’il s’est passé entre Iria et moi est comparable à Heero et Relena… c’est par ce même sentiment que nous en sommes venus à pousser nos limites. Et si Heero est allé trop loin c’est parce qu’il a cru que cet amour qu’il venait de découvrir lui avait échappé… Wufei a assimilé cette perte de contrôle à ses sentiments trop profond… alors qu’au contraire c’était la perte de ses sentiments qui avait conduit Heero au désespoir. Il a éprouvé un profond sentiment de culpabilité suite à cet incident, il a réalisé qu’il n’avait peut être pas agit de la meilleure manière qui soit en voulant les séparer. Ceci l’a profondément troublé. Trowa, il ne faut pas lui en vouloir, cette guerre l’éprouve tout autant que nous… et peut être plus encore. Tous ces évènements le remettent en question en faisant ressurgir ses plus grandes peurs. Wufei a peur d’aimer. Même s’il a déjà commencé à s’attacher. Il en est à un point de sa vie ou il est temps pour lui de faire face à ce passé qui n’a eu de cesse de le torturer.

-Il doit terminer le deuil de sa femme pour ça.

Un doux sourire accueilli sa réplique, Trowa était vraiment un homme plein de ressources.

-C’est exact. Je crois… je crois que nous ne devons pas douter de lui. Je suis sûre qu’il sera là quant il le faudra.

Un imperceptible recourbement de lèvres fit écho à ses paroles pleines d’espoir.

-Je le crois aussi.

 

-Quatre, il me semble vous avoir demandé de vous ménagez, les interrompit alors une voix féminine. Sally venait de rentrer dans le poste de commande, les mains sur les hanches et le regard qui se voulait réprobateur.

-Elle a raison, tu n’es pas encore rétablit, tu devrais aller te reposer.

Le jeune prince sourit à leur attitude maternelle.

-Je pensais y aller de toute manière, fit-il en se relevant. Prévenez-moi en cas de problème.

-C’est entendu, lui assura son ami.

La doctoresse observa avec attention son patient quitter la salle de commande avant de prendre sa place au poste de pilotage.

-Même s’il semble aller mieux, je maintiens que nous n’aurions pas dû le laisser venir avec nous.

-Je sais. Mais nous sommes trop faible pour nous permettre de nous passer de son aide.  Et puis j’ai confiance en ses capacités. Sous son apparence fragile c’est un homme aux ressources insoupçonnées.

-Après ce qu’il a fait pour Sank, je suis prête à te croire…Trowa merci. Merci d’être là et de continuer à te battre à nos côtés. Je ne sais pas ce que nous aurions fait sans vous autres, pilotes de Gundams

-Vous vous seriez battus de la même manière. Nous n’avons pas tout le mérite que vous nous attribuez…  lorsque nous nous sommes engagés comme pilotes de Gundams nous ne faisions qu’obéir aux ordres… on se battait parce qu’on nous le demandait… la paix n’était pour nous qu’une idéologie comme une autre, absurde. Quatre y a peut être cru dès le début… mais ce fut le seul. S’il n’y avait pas eu des gens comme vous, si nous n’avions pas appris l’importance de l’existence, nous ne serions restés que des guerriers, des soldats sans but. Si nous nous battons aujourd’hui, c’est parce que nous avons des vies d’êtres qui nous sont chers à protéger.

-C’est vrai. Vous avez changés… Vous n’avez plus cette attitude emportée que je vous ai connu.

Trowa acquiesça imperceptiblement, ce qui fit sourire la femme médecin. C’était sa manière de lui faire comprendre que la discussion était close.

 

*****************************

 

La jeune fille regagna les appartements du professeur. Elle venait de sortir d’un entretien avec des membres de la résistance rattachés au pouvoir décisionnel, dont certains membres de la liste Teddy Bear. Accompagnée d’Hilde, elle avait pris connaissance de la situation en détail pendant que G et les pilotes géraient la logistique militaire.

La compagne de Duo avait observé avec étonnement l’attitude de Relena. Son expression ne trahissait aucune appréhension à l’exposé de nouvelles aussi préoccupantes. Elle n’avait plus rien de comparable avec la jeune fille apeurée de ce matin.

Mais malgré ce changement d’attitude Relena demeura silencieuse alors qu’elle la raccompagnait aux appartements du professeur. La princesse remercia la jeune brunette et sortit la clef. Elle ouvrit la grande porte, posa ses dossiers sur la commode tout en poussant un profond soupir. Elle avait besoin de quelque chose de chaud.

Relena se dirigea vers le bar tout en adressant un regard circulaire à la pièce principale. Elle se figea soudain et cessa de respirer lorsqu’elle vit qu’un homme se trouvait dans le salon. Mais la panique se dissipa en un instant lorsqu’elle reconnut le corps assoupi d’Heero qui se soulevait et s’abaissait régulièrement. Et un tendre sourire naquit sur ses lèvres en réalisant qu’il ne s’était pas réveillé à son entrée. Il s’était habitué à sa présence. Elle résista à la tentation de le rejoindre et se dirigea silencieusement jusqu’au bar.

Elle revint quelques minutes plus tard avec deux tasses fumantes. Elle les posa discrètement sur un coin de la table et prit le temps de contempler le jeune homme qui s’était endormi sur ce qui semblait être un rapport d’armement. Recouvert de son blouson de Préventers qui avait dû lui procurer la chaleur nécessaire pour inviter son esprit fatigué à s’endormir, Heero sommeillait sur la table de chêne du salon.

Relena sourit. Lui aussi avait eu une journée chargée d’émotions. Sans oublier qu’il y a tout juste six jours il s’était offert un ballet avec la mort… Pour qu’Heero baisse ainsi sa garde, il fallait qu’il soit encore affaiblit. Elle l’aurait bien laissé dormir si le temps ne leur faisait pas défaut.

 La princesse se pencha alors doucement jusqu’à sa joue offerte. Les mèches qui effleurèrent sa nuque firent ciller le pilote avant que son réveil ne soit accueilli par un doux baiser dont il reconnut aussitôt le toucher.

Un sourire naquit sur ses lèvres entrouvertes alors que ses prunelles bleu ciel s’offraient à la lumière. Relena lui rendit son sourire et se redressa, le laissant faire de même.

-Je t’attendais, je me suis assoupi, fit-il encore endormi.

-Ce n’est rien, souffla-t-elle en effleurant son visage.

Le pilote se perdit un instant dans la contemplation de la jeune fille avant de se reprendre.

-Ta réunion s’est bien passée ?

Elle acquiesça.

-Les Epyon Terros sont loin de faire l’unanimité. Mon intervention devrait finir d’ébranler leur crédibilité.

-Ton intervention signera leur arrêt de mort, tu n’as pas de doutes à avoir là-dessus.

La princesse sourit faiblement. Heero était devenu capable de lire en elle comme à livre ouvert, alors à quoi bon lui dissimuler ses angoisses.

-Peut être… mais je les ai abandonnés pendant plusieurs mois… je comprendrais qu’ils aient perdu confiance en moi après ça…

Le pilote la fixa avec tendresse. Il n’était pas surpris qu’elle pense ainsi.

-Relena, les citoyens te connaissent. Ils sont conscients de tout ce que tu leur as déjà apporté, ils savent ta grandeur d’âme, et ce soir encore ils te suivront, j’en suis sûr.

-Oui… fit-elle d’un air peu convaincu, décidant de clore ici cette conversation. Elle n’aimait pas particulièrement les compliments de la sorte.

Même si elle savait pertinemment que ce n’était pas l’intention d’Heero, qu’il lui dise de telles choses lui donnait l’impression de devoir fixer la barre toujours plus haute.

 

Le pilote vit bien son inquiétude et il hésita un instant quant à lui annoncer la nouvelle dont on lui avait fait part. Une unité résistante de L5 aurait trouvé le camp « fantôme » de détention  des Epyon Terros. Celui dont on murmurait le nom mais dont on avait encore jamais réussi à prouver l’existence. Une intervention était prévue en simultanée avec celle qu’ils allaient mener au congrès. S’il devait encore il y avoir une chance de retrouver Pagan et sa mère, c’était ici qu’elle se trouvait. Mais mieux valait-il se montrer prudent, il y avait trop d’incertitude. Une mission pouvait si rapidement mal tourner… et ce n’était pas le moment de déstabiliser Relena.

 

Heero décida de garder ça pour lui et tenta de la rassurer d’un regard encourageant.

-Ca va aller. Tu n’es pas seule, fit-il doucement alors qu’il appuyait ses paroles d’une main qui vint enserrer celle de la jeune fille.

La princesse sourit tout en lui adressant un regard bienveillant. Et lorsqu’il perçut cette grandeur qui émanait de nouveau d’elle, il se sentit fier d’avoir la chance d’être aux côtés d’une personne aussi extraordinaire… il l’aimait tellement.

-Je sais. Et c’est en grande partie ce qui me donne le courage de recommencer.

Le pilote sourit, faisant écho à la jeune fille, de cette aptitude qu’ils avaient l’un pour l’autre de se comprendre sans un mot. Ils se fixèrent ainsi, s’imprégnant de cette communion immatérielle qu’il y avait toujours eu entre eux, de ce lien si particulier qui les avait unis dés le premier regard.

 

 

Au bout de plusieurs secondes, Relena détacha doucement son regard et approcha les deux tasses alors qu’elle prenait place face au pilote. [2]

-Et vous ? Où est-ce que ça en est ?

-Tout est prêt, déclara-t-il d’un ton qui se voulait neutre alors qu’il noyait son regard dans son café noir.

Le pilote soupira et prit une gorgée du liquide fumant avant d’aller plus loin dans ses pensées.

Il avait été intraitable avec G, s’arrêtant sur les moindres détails jusqu’à ce que tout soit parfait. Il était hors de question que le hasard ait sa place ce soir. Aucune mission n’avait revêtit autant d’importance pour lui auparavant. Elle était profondément personnelle. Parce qu’elle impliquait Relena. Et que c’était en parti « à cause » de lui qu’elle était ici aujourd’hui. Et même si son attitude allait à l’encontre de tout ce qui lui avait été enseigné en tant que soldat, il n’en avait cure. Il s’agissait de Relena, il n’était donc pas question de quelques demi-mesures que ce soit.

-Le plan consiste à prendre le contrôle du congrès par l’intérieur. Il est primordial d’assurer avant tout la sécurité des membres qui participent au sommet, reprit-il, professionnel.

-Tu crains que les Epyons Terros prennent le congrès en otage.

-En effet. C’est ici que va se jouer l’issue de ce conflit. Les Epyons Terros sont ici acculés, il est donc fort à craindre qu’ils soient tentés d’employer des mesures radicales pour renverser la situation… d’autant plus qu’ils s’attendent à te voir réapparaître.

-C’est vrai… ça ne joue pas en notre faveur.

-Et à côté de ça, poursuivit-il, le reste de la puissance de la Résistance s’est déployée tout autour de L2 afin de faire face à l’attaque probable de la Colonie par l’ennemi. Pour en revenir au congrès, Duo et moi nous allons t’accompagner s avec les unités d’élite dont certaines sont déjà sur place.

-Et pour ce qui est de la Terre ? Vous ne redoutez pas d’attaque ?

-Logiquement non. La Terre est perdue pour eux. Tout ce qu’ils pourraient tenter c’est de l’attaquer par vengeance, ce dont je doute. Mais néanmoins dans cette éventualité nous avons laissé à la planète des moyens d’assurer sa défense. Dorothy et Sylvia sont aux côtés d’Iria pour la guider en cas d’incident. Mais il n’y a pas de raisons que cela arrive, ils n’auront pas vraiment le temps de se préoccuper de ça, ils vont plutôt devoir se focaliser sur nous.

La princesse sourit.

-Je ferais tout mon possible pour que ce soit le cas

-Ce n’est pas ce que je voulais dire.

-Je sais, lui sourit-elle plus tendrement alors qu’elle se rapprochait de lui. Ca va aller ne t’en fait pas, il ne m’arrivera rien.

Le pilote se retint de protester et l’appela d’une main qui attira la sienne. La jeune fille se laissa guider et fut presque surprise lorsqu’elle le sentit la serrer contre lui avec désespoir.

Relena, sur ses genoux, demeura un instant immobile, ce n’était pas dans son habitude de montrer ainsi ses craintes. Elle laissa à ses peurs le temps de se dissiper avant de délier doucement une de ses mains et de la faire glisser dans la sienne. Elle remonta alors jusqu’à son cœur et colla leur paumes apposées contre sa poitrine vibrante.

Heero trembla presque de la profondeur de son geste et posa tendrement sa tête contre sa nuque, resserrant l’étreinte de sa main qui demeurait autour de sa taille.

 

Et c’est par un crépuscule naissant que leur dernier instant d’abandon fut accueillit.

 

 

*****************************

 

[1] : Vocabulaire d’arme à feu, gomen si c’est incompréhensible pour le commun des mortels ^^’’’

[2] : Alors ^^ Comme certain l’on déjà remarqué, cette scène fait référence à un fanart d’une dessinatrice japonaise de talent ^^ Par contre ça m’embête, je voulais vous mettre un lien direct, mais l’image n’est plus sur le web ^^ Donc si vous la voulez, mailez-moi et sinon je vous file l’adresse de son site (http://www.katakuri.sakura.ne.jp/~mitsue/ronkaru.html) dont je me suis beaucoup inspirée et le lien direct d’une image qui est dérivée de celle que j’ai utilisée pour cette scène (http://www.katakuri.sakura.ne.jp/~mitsue/RONKALU/Portfolio/2001-11.html)

 

Note du petit oiseau : oué oué je sais c’est cour, mais c’est pour vous faire patienter… parce que vu à l’allure ou j’écris à présent ^^’’’ Désolée, mais certaines choses ont changé dans ma vie, des choses qui ont tendance à vous prendre beaucoup de temps et à couper court à l’écriture ^^’’

C’est rigolo la taille de mes chapitres fait une courbe… qui régresse à la fin, comme un cycle de vie… bref, je disgresse ^^

J’espère que cette mise en bouche vous aura plus ^^

 

A bientôt, je vous oublis pas ^^

 

Chapitre commencé le 03/08/04, terminé le 05/11/04

 



Précédent - Suivant