Suuuurpriiise ^___^
Heu ouais je
devrais p’têt pas trop chanter à tue-tête, p’têt même que je devrais me cacher ^^’’’’’
Je vous avais
promis un chapitre et je vous en donne finalement que la moitié, mais j’avance
trop doucement là ^^
Donc voilà ce que
je peux vous offrire…
Disclaimer : Ils sont
pas à moi, ni eux, ni leurs univers !
CHAPITRE 19 : REMINESCENCES DU PASSE
Heero ouvrit soudain les yeux.
Quelque chose
avait mis ses sens en alerte.
Le pilote cilla
alors que cette nuit lui revenait en mémoire, le corps tiède de la princesse
contre le sien le rappelant à son souvenir. Et dans un geste de profonde
affection il resserra son étreinte autour de la taille de la jeune fille encore
endormie.
Mais sa
dissipation ne dura qu’un instant. Il ne s’était pas réveillé pour rien. Il
écouta attentivement, cherchant l’origine de son inquiétude.
Et le bruit d’une
culasse tirée puis relâchée [1]
fit soudain réagir le soldat qui sommeillait en lui.
D’un coup de
rein, Heero les fit basculer à terre et dégaina son arme qui ne l’avait pas
quitté depuis qu’ils étaient arrivés sur L2.
Et alors que
Relena se réveillait en sursaut au contact froid du sol, la porte s’ouvrit
brusquement. Tout se passa alors très vite, Heero posa une main autoritaire sur
elle, lui intimant l’ordre de ne pas bouger alors qu’il se redressait, mettant
en joue son adversaire. Sa phalange se figea en avant de la gâchette lorsqu’il
vit Duo apparaître derrière l’intrus, le rendant inoffensif en un instant avant
de le poser doucement au sol.
Le pilote à la
natte se retourna ensuite et hocha la tête, Hilde apparut alors, une inquiétude
vivace sur son visage. Duo lui fit signe de rejoindre Relena, lui tendant son
arme au passage. La jeune fille voulut protester, mais il lui ordonna de se
taire, avant de conclure par un sourire qui ne permettait pas de définir son
état d’esprit. Hilde obtempéra à contrecœur, laissant sa main s’attarder un
instant sur la sienne lorsqu’elle accepta son semi-automatique.
Duo lui adressa
un dernier regard dans lequel elle crut percevoir son angoisse, mais leur
échange fut trop fugace, le jeune homme ramassant l’arme de l’intrus
inconscient, tournant rapidement son attention sur Heero.
Les deux pilotes se fixèrent à peine une seconde, Duo confirma ce qu’ils
semblaient avoir convenu par quelques gestes codifiés auxquels Heero répondit à
l’affirmative. Le petit brun se tendit alors, s’apprêtant à se relever, mais il
se figea un instant dans son mouvement, se tournant vers la princesse au sol,
le drap blanc serré contre sa poitrine dénudé. Relena le fixa avec angoisse et
incompréhension, elle lui sembla tellement vulnérable, ce qui ne fit que
renforcer sa volonté de la protéger. Il lui renvoya un regard qu’elle sut
reconnaître derrière sa façade professionnelle puis il s’élança, rejoignant
avec agilité et finesse le pilote à la natte.
Heero lui
ordonna de rester en arrière. Duo obtempéra, sachant écouter les
recommandations de celui qu’il avait toujours considéré comme le plus avisé des
pilotes de Gundams. Par chance il n’y avait qu’un seul accès qui donnait à
l’étage, et Duo avait déjà vérifié les pièces du haut, ce qui signifiait que
les camarades du soldat assommé devaient inspecter le rez-de-chaussée… leur
attitude était étrange… s’ils savaient vraiment qu’ils se trouvaient ici,
pourquoi ne pas avoir employé de méthode plus radicale ? Et alors que
Heero réfléchissait à toute vitesse, ils arrivaient à hauteur de la dernière
marche. Les deux hommes décidèrent de se séparer. Le petit brun repéra un étranger
en uniforme militaire dans le salon, il fouillait distraitement dans la
bibliothèque. Heero fronça les sourcils à son attitude et décida d’être fixé,
il ouvrit la porte en grand et le mis en joue.
-Qu’est ce que
vous faites ici ? fit-il froid et autoritaire.
Un éclair de
surprise traversa son regard lorsqu’il vit que la personne qui se retournait
était une femme. Qui avait de bons réflexes. Mais il fut prompt à réagir et la
tint en respect, ne lui laissant pas la possibilité de faire usage de son arme.
La femme aux courts cheveux blonds fixa l’homme en sous-vêtement qui tenait sa
vie du bout des doigts. Son regard était impressionnant. Mais ce n’était pas un
assassin, il n’y avait aucune folie meurtrière dans ses yeux à l’éclat
métallique. Mais qu’importe, elle avait fait sa part du boulot. L’essentiel
c’était de mener la mission à bien et d’enfin en finir avec ces rebelles. Et
ils allaient regretter d’être revenu dans l’espace.
Heero la vit
sourire et son regard se figea lorsqu’il comprit ses intentions à travers ses
yeux noirs. La panique envahit tout son être et il fit volte face, ignorant la
femme qui venait de dégainer et qui tenta de l’arrêter en ouvrant le feu sur
lui.
Le pilote, dans
un état second, ignora complètement les règles de base qui assurait sa sécurité
et se précipita vers les escaliers, ne prêtant aucune attention au soldat qui
s’était élancé à sa poursuite. C’est probablement à Duo qu’il dut son salut, le
jeune homme à la natte sortant de la cuisine, alerté par le coup de feu. En un
instant il analysa la situation et définit son objectif. Il devait faire
confiance à Heero quant aux raisons qui le faisait agir de façon aussi
inconsidérée, pour sa part, il fallait qu’il arrête cette nana et qu’il
s’assure que le rez-de-chaussée était nettoyé, il ne manquerait plus qu’ils se
fassent coincer.
-Allez ma
belle, montre-nous à quoi ça ressemble une poitrine royale !
Heero se figea
lorsqu’il ouvrit la porte. Avant de se sentir exploser. Et avant que ses
adversaires n’aient eu le temps de réagir, il tira sur l’homme qui se trouvait
au-dessus d’Hilde, étendue inconsciente au sol. Le soldat cria de peur autant
que de surprise et s’effondra à terre sous la puissance de l’impact, Heero
s’élança alors finissant de l’assommer d’un coup de pied redoutable, il était
tellement ivre de colère que peu lui importait de savoir qu’il lui avait peut
être brisée la nuque. Le pilote arriva alors face à l’homme qui tenait la
princesse contre lui, un bras enserrant fermement sa gorge, la laissant tout
juste respirer alors que sa main libre semblait avoir allègrement parcouru le
corps de la jeune fille suffocante qui maintenait désespérément le drap contre
elle.
L’homme qui
tentait de s’emparer de son arme déposée sur la commode, paniqua lorsqu’il vit
la lueur meurtrière dans les yeux de son adversaire.
Le coup partit,
d’une violence incroyable pour celui qui avait eu l’impudence de toucher à son
ange. Mais le soldat ne relâcha pas la princesse, l’entraînant dans sa chute,
ce qui le condamna.
Heero retira
avec autorité le bras qui enserrait le cou Relena et plaqua l’homme à terre. Un
éclair de panique traversa les yeux du soldat qui eut le souffle coupé
lorsqu’il toucha brutalement le sol alors que le pilote de Gundam
l’immobilisait, un genou autoritaire contre un de ses reins. Il allait payer
pour ce qu’il avait fait. Et Heero qui n’avait pas relâché son bras, le déboîta
d’un geste sec alors qu’il le ramenait dans son dos. L’articulation craqua dans
un bruit sourd et le soldat aurait hurlé de douleur si la crosse d’une arme ne
s’était pas abattu sur lui.
Et sans une
parole Heero se releva alors, lâchant le membre désarticulé. Il abaissa son
regard sur la princesse qui avait le regard figé sur l’homme qui la menaçait il
y avait encore quelques seconde.
Sa vie n’était
plus en danger.
Sans plus
attendre, il se précipita alors vers la jeune fille étendue au sol, Relena le
suivant des yeux, revenant soudain à la réalité.
Heero
s’accroupit et palpa aussitôt sa jugulaire. Il se détendit sensiblement
lorsqu’il sentit son pouls calme et régulier. Le jeune homme survola son corps,
elle ne semblait pas blessée. Il remonta sur son visage, posant une paume
contre sa joue alors que de l’autre il emprisonnait une de ses mains fines. Il
se mit alors à la tapoter doucement tout en l’appelant.
-Hilde,
réveille-toi.
Il l’appela
quelques secondes avant qu’il ne la sente resserrer son emprise sur sa main.
C’est à ce moment là qu’il entendit quelqu’un monter précipitamment les
escaliers, Duo apparut à l’embrasure et se figea lorsqu’il vit la brunette au
sol.
-Elle est juste
sonnée, elle se réveille, le rassura-t-il alors qu’il se relevait, laissant la
place au jeune homme angoissé.
-Hilde !
Hilde ça va ? la questionna-t-il avec
appréhension alors que la jeune fille commençait à s’agiter, cillant bientôt.
Heero, rassuré,
tourna alors son intention sur la princesse qui fixait elle aussi le couple a
terre.
Relena releva
les yeux sur le pilote, le regard teinté de crainte et il se sentit soudain
terriblement coupable de lui avoir montré ça.
La princesse
regretta immédiatement son attitude en voyant le sentiment de culpabilité
qu’elle venait de provoquer chez lui. Il se méprenait. Son regard trembla et
elle l’appela d’une voix vacillante. Elle avait tellement besoin de le sentir
contre elle.
Heero, touché
par sa détresse s’accroupit aussitôt à sa hauteur.
Ses bras tenant
toujours fermement le drap contre elle, la respiration encore haletante, Relena
restait choquée par ce qu’il venait de se passer. Heero posa doucement une main
sur sa joue et il la sentit trembler toute entière. Il se figea, hésitant un
instant lorsqu’elle releva les yeux sur lui, appelant sa protection. Son regard
se teinta aussitôt d’un amour tendre et il l’enserra doucement.
Et la princesse
accepta de délier ses mains pour s’abandonner dans les bras de celui qui
comptait tant pour elle. Heero la maintint plus ferment alors qu’il saisissait
le drap, le remontant et le liant dans son dos.
Et tout en
l’apaisant par des caresses rassurantes, il posa son attention sur Duo qui
aidait Hilde à s’asseoir. Le pilote à la natte sentit immédiatement son regard
sur lui et se tourna dans sa direction. Les deux hommes se fixèrent,
silencieux.
Jusqu’à ce
qu’ils tombent d’accord.
-On ne peut pas
rester ici plus longtemps, fit alors Heero, se détachant doucement de la
princesse.
Il fixa un
instant la jeune fille au teint pâle.
-Je m’occupe de
Relena, préparez-vous.
Duo acquiesça
alors qu’il abaissait son regard inquiet sur sa protégée.
-Hilde ça va
aller ?
-Ouais, un bon
mal de crâne mais ça va, aide-moi juste à me relever.
-De toute manière je t’aurais pas lâché, fit-il alors comme si c’était une évidence.
Hilde sourit
faiblement à sa réplique et se plongea dans ses yeux encore violacés de sa
colère passée. Duo ne résista pas et lui rendit son geste, étirant ses lèvres
dans un doux recourbement.
-Allons-y,
trancha-t-il alors qu’il la soutenait.
Heero abaissa
alors son regard sur la princesse. Relena n’était pas vraiment en état. Mais ils ne pouvait pas attendre davantage. Encore quelques
minutes et si ce n’est les soldats assommés qui allaient reprendre
connaissance, c’est la police qui allait débarquer. Les coups de feux avaient
dû mettre en alerte tout le quartier …
-Relena, va
t’habiller, lui commanda-t-il alors qu’il l’aidait à se relever.
Le jeune homme
s’en voulut de la laisser se débrouiller, mais il n’avait pas vraiment le
choix. Il rassembla rapidement leurs effets personnels et enfila pantalon de
toile et chemise à la hâte.
Et lorsqu’il
rouvrit la porte de la salle de bain, il constata que la jeune fille n’avait
enfilé que son jean, son corps encore enveloppé dans le drap blanc, elle se
regardait fixement dans le miroir.
-Relena…
La princesse
cilla en entendant son nom, son regard angoissé se teinta soudain de
culpabilité et elle quitta la fixation de son image pour abaisser la tête,
resserrant son emprise sur le tissu qui la recouvrait.
-Pardon…
souffla-t-elle du bout des lèvres.
Heero la fixa
avec inquiétude avant qu’il ne se ressaisisse, et dans un élan de volonté, il
se rapprocha d’elle, son regard à présent teinté de douceur. Il la saisit
prudemment par la taille et la fit tourner face à lui.
-Je vais
t’aider, murmura-t-il alors qu’il déposait un baiser sur son front abaissé.
La jeune fille
frémit alors et releva ses yeux d’océan à la teinte si troublée.
Heero l’invita
à ne pas quitter son regard et releva ses mains jusqu’à atteindre le nœud de
tissu qu’il délia sans difficulté, laissant le drap tomber au sol.
Mais Relena se
sentit soudain terriblement mal et abaissa de nouveau son visage qui renvoyait
trop bien sa souffrance. Elle ne voulait pas qu’il voit
ça. Le jeune homme suivit son mouvement pour tomber sur son corps, réalisant
soudain. Son ventre était barré de meurtrissures rougeoyantes… qui lui rappela
étrangement les coups qui lui avaient été affligés sur le satellite des Epyons
Terros… les cobalts du pilote se voilèrent de colère, mais il se contint,
Relena ne devait en aucun cas percevoir son état d’esprit, il la connaissait
suffisamment à présent pour savoir que cela ne ferait qu’empirer son état… si
seulement il n’était pas si pressé par le temps… il n’avait plus qu’à faire son
possible pour ne pas la brusquer, et avec courage il prit le soutient gorge qui
reposait sur le rebord de l’évier. Il hésita un instant puis le posa finalement
contre sa poitrine avant de se rapprocher un peu plus, se penchant au-dessus
d’elle afin de lier les agrafes. Et lorsqu’il se redressa, il constata avec
soulagement que la princesse remontait doucement ses bretelles. Heero lui
sourit tendrement et l’aida à remonter celle que son côté blessé handicapait.
Le jeune homme
poursuivit dans sa lancé et déplia le débardeur.
-Lève les bras.
-Ca va aller,
voulut se défendre la jeune fille, honteuse d’être aussi vulnérable.
Mais son
intervention ne fut accueillie que par un faible sourire qui lui assurait qu’il
n’avait aucunement l’intention de la laisser se débrouiller.
Relena
obtempéra alors et le laissa faire glisser le tissu fin le long de son corps,
mais surprise par la douleur, elle eut un sursaut de recul lorsqu’il atteignit
son ventre.
-Excuse-moi,
souffla-t-il, sans relever les yeux, se saisissant immédiatement du gilet bleu.
La princesse
sentit sa gorge se serrer, mais contrôla ses émotions et enfila son gilet.
-Allons-y,
fit-il alors sans plus attendre, l’entraînant à sa suite, une main dans la
sienne alors que de l’autre il saisissait les paquetages.
Ils
rejoignirent Duo et Hilde qui se trouvaient déjà au rez-de-chaussée, s’assurant
que les soldats restent aussi inoffensifs qu’ils les avaient rendus. Duo allait
prendre la parole lorsqu’il fut coupé par des hurlements stridents ;
-Faut pas
traîner ici ! s’exclama Heero alors qu’il s’élançait vers la sortie, la
princesse toujours à sa suite.
Le pilote à la
natte aperçut les traits tirés de son coéquipier et jugea qu’il n’était pas le
plus à même de prendre des décisions.
-Heero derrière
avec Rel’, Hilde à l’avant avec moi, ordonna-t-il
alors qu’Heero se décalait, le laissant accéder au poste de conduite.
A peine
avait-il mit le contact qu’il démarrait à toute allure.
-Accrochez-vous !
leur conseilla-t-il alors qu’il prenait un virage à
90°, au moment même où les véhicules de la sécurité civile arrivaient en vue de
la demeure.
Relena, encore
en état second n’eut pas la vivacité nécessaire pour réussir à s’attacher et
elle aurait assurément heurté la portière si Heero ne l’avait pas rattrapée. Et
en silence il noua avec assurance ses bras autour de sa taille, la ramenant
contre lui.
Les premières
minutes qui suivirent s’écoulèrent sans un mot, l’inquiétude d’être suivi
prenant le pas sur le reste. Mais Duo finit par se détendre après quelques
kilomètres et posa la question qu’il n’avait de cesse de se répéter.
-Hilde, il
s’est passé quoi ?
La jeune fille
prit une grande inspiration et se tourna vers le conducteur, révélant son œil
gonflé qui s’auréolait de violet.
-Ca
faisait pas deux minutes que vous étiez partis que deux types nous sont tombés
dessus. Ils sont arrivés par le toit je crois… on a rien vu venir… et lorsque
j’ai réagi, j’en avais déjà un sur moi qui me désarmait… et l’autre qui s’en
prenait à Relena… j’ai réussi à me débarrasser du gros lourdaud… mais son
copain a pas vraiment apprécié que je vienne l’ennuyer… et après, le trou noir…
Le silence
retomba et Relena tenta avec effort de poursuivre… mais rien ne voulut passer
la barrière de son corps et elle se tassa un peu plus à mesure qu’elle sentait qu’on attendait son récit…
Heero la
regarda avec préoccupation et la resserra davantage contre lui. C’était encore
trop tôt pour elle, il le savait.
-On en
reparlera plus tard, trancha alors la voix calme du jeune brun. On devrait
changer de véhicule par sûreté.
-Tu as raison.
Le mieux serait de prendre un transport en commun, mais on
peut pas sortir comme ça avec Lena…
-Je peux
m’occuper de ça, intervint alors Hilde. Laissez-moi l’arranger et vous ne la
reconnaîtrez plus ! Relena, ça te dérange
pas ? se tourna alors la brunette.
La princesse
releva faiblement la tête et acquiesça silencieusement.
-Très bien, je
connais un endroit tranquille ou l’on pourra s’arrêter.
Le véhicule
fila jusqu’aux quartiers Est de la Colonie. La jeune fille regarda avec
inquiétude le paysage désolé qui défilait sous ses yeux, Duo les avait conduits
dans la partie la plus pauvre de L-2… et la plus dangereuse aussi…
La voiture s’immobilisa
alors dans une rue de traverse.
-C’est ici
qu’on s’arrête, fit-il alors en coupant le contact, se tournant vers les
passagers arrière. Ne t’en fais pas Lena, je connais cet endroit comme ma
poche, j’y ai vécu pendant des années, la rassura-t-il en rencontrant son
regard craintif..
Les yeux de la
princesse s’écarquillèrent de surprise à cette déclaration mais elle n’eut pas
le temps de réagir qu’Hilde ouvrait sa portière.
-Viend avec moi, faut pas traîner !
La jeune fille
sortit son sac du coffre alors que les deux pilotes s’assuraient de la
surveillance. Hilde fouilla quelques secondes avant d’en ressortir une brosse à
cheveux, un béret et une veste kaki.
-On va
commencer par la coiffure si ça ne te dérange pas.
-Qu’est ce que
je dois faire ? demanda alors timidement la princesse
-Assied-toi
juste là.
La jeune fille
obéit, Hilde rassembla alors ses cheveux châtains, elle sembla hésiter un
instant, jusqu’à ce qu’un sourire confiant illumine son visage. Et sans plus
attendre, elle se mit au travail. Elle fit une queue de cheval attachée haute
puis contourna la princesse pour la regarder de face, elle se pencha alors, et
avec méthodologie, libéra certaines mèches, les faisant tomber de part et
d’autre de son visage. Et lorsqu’elle se redressa, elle la fixa, satisfaite,
elle se retourna alors et prit son béret...
Les pilotes qui
scrutaient les alentours se retournèrent lorsque Hilde les appela. La jeune
fille s’écarta alors pour laisser place à la princesse et c’est avec surprise qu’ils constatèrent les talents cachés de la petite
brunette. Relena était méconnaissable, le béret et ses cheveux dissimulant
habilement son visage alors que la veste militaire et son vieux jean lui
donnaient l’apparence d’une jeune fille des quartiers défavorisés.
-Waaah… souffla Duo, ça rend plutôt bien !
-Il ne devrait
pas y avoir de problèmes si elle ne lève pas la tête, okay
Rel’ ?
-Compris,
assura-t-elle alors qu’elle relevait son regard, ses yeux bleus captant
immédiatement l’attention de son auditoire.
-Ouais euh
Lena, cache bien ton visage en effet, ça se verra tout de suite que tu es une
princesse sinon ! lui sourit doucement Duo.
La jeune fille
détourna aussitôt son regard.
-Tu ne devrais
pas dire ça… fit-elle faiblement.
Mais le pilote
ne renonça pas et se rapprocha d’elle, jusqu’à la saisir par les épaules. Il
n’aimait pas la voir ainsi. Il ignorait peut être ce qui s’était produit dans
cette chambre, mais une chose était sûre, c’est qu’il ne la laisserait pas
douter ainsi d’elle.
-Lena,
l’appela-t-il, je le dis parce que c’est vrai, poursuivit-il une fois qu’il eut
son regard. Tu es une personne pleine de courage et de douceur, et ta simple
présence trahit déjà une grande prestance, tu es la princesse Relena Peacecraft
et ça se voit.
Le regard
éteint de la jeune fille s’illumina alors faiblement et un sourire sincère
éclaira son visage qui peinait à reprendre des couleurs.
-Merci Duo.
-T’en fais pas,
ça va aller, la rassura-t-il dans un sourire confiant. Ne traînons pas
davantage ici, il y en a qui attendent la place, fit-il alors remarquer,
indiquant d’un signe de menton des mouvements au bout de la ruelle que seul
Heero fut capable de discerner.
Les yeux du
petit brun se plissèrent insensiblement, et alors que son coéquipier gardait un
œil sur les étrangers, il débarrassa le véhicule de toute trace de leur
passage.
-Allons-y,
confirma le pilote, confiant les sacs à Hilde et Relena, leur garantissant une
liberté de mouvement en cas d’attaque.
Et ils se
mirent en marche.
Il ne fallut
que quelques minutes pour que le véhicule devienne la propriété d’un groupe de
jeunes gamins des rues qui virent ici une aubaine peu commune.
Les pilotes
arrivèrent rapidement en vue d’une bouche de métro. Une fois sous terre, Heero
s’approcha et débarrassa la jeune fille de ses paquetages et entoura sa taille,
s’autorisant à baisser sa garde le temps de lui adresser un regard rassurant
auquel elle répondit du mieux qu’elle put.
-C’est bon, les
interrompit Hilde qui revenait avec les titres de transport.
-Surtout ne
montre pas ton visage.
La princesse
hocha une dernière fois la tête à la recommandation du pilote et ils se mirent
en marche. Ils passèrent les barrières de sécurité et les systèmes de
surveillance et s’orientèrent vers la ligne désirée.
Lorsqu’ils
sortirent à l’extérieur, ils marchèrent un moment et prirent un autre moyen de
transport avant d’arriver en vue du siège de la Résistance.
Heero et les
deux jeunes filles restèrent en retrait alors que Duo allait s’annoncer. Le
pilote revint au bout de quelques minutes et d’un signe de tête, invita les
autres à le suivre.
Ils
contournèrent le bâtiment jusqu’à arriver face à une petite porte aux contours
rongés par le temps. Le pilote à la natte sortit une clef, ils passèrent un
premier sas, puis un second, jusqu’à arriver à une cage d’escalier.
G les
accueillit lui-même au sixième étage et lorsqu’il vit la tenue de la princesse
et l’expression de leurs visages, il s’écarta sans mot dire.
C’est seulement
lorsqu’ils furent dans son bureau, assis et plus disponibles qu’il se risqua à
prendre la parole, d’autant plus inquiété par la mine blafarde de la jeune
ministre.
-Alors, que
s’est-il passé ? demanda-t-il d’une voix calme et égale, bien loin de sa
consonance habituelle.
Et à la
surprise générale, ce fut Relena qui répondit.
-Un groupement
d’hommes armés nous a attaqué. Il n’y a rien eut de grave, grâce à
l’intervention de Duo et Heero, fit-elle d’une voix
claire, mais que ses proches surent reconnaître comme teinté de distance.
Relena se
cachait derrière ses facilités d’élocutions.
Elle préférait
intervenir que de voir la situation dégénérer. Elle pouvait sentir la colère
des pilotes, il fallait qu’elle tente d’apaiser leurs êtres éprouvés, cela ne
mènerait à rien de bon si ils s’en prenaient à G.
Elle ne
prétendait pas connaître toute l’origine de l’aversion que les pilotes vouaient
à leurs mentors, mais ils étaient de leur côté. Ils s’étaient toujours battus
pour les Colonies et ils respectaient son idéal de paix. Mais il est vrai
qu’ils s’étaient longtemps joués de la dévotion des pilotes qu’ils avaient
formés, et cela ne les incitait pas à leur accorder leur confiance.
Tous purent
voir G froncer les sourcils à travers ses cheveux grisonnants qui recouvraient
en grande partie son visage.
Une
demie-heure plus tard, la réunion était levée. Et c’était bien déroulée.
Selon les
recommandations du professeur, Heero mena la
princesse dans ses appartements.
Le pilote eut
l’ombre d’un sourire lorsqu’il fit pénétrer la grosse clef dans la serrure
dorée d’une magnifique porte en bois. L’un des hommes parmi les plus ingénus
des Colonies se contentait d’une porte moyenâgeuse pour assurer la sécurité de
ses appartements…
La jeune fille
pénétra dans la pièce sous l’invitation d’Heero. Elle
avança de quelques mètres avant de s’immobiliser. Le pilote repoussa la porte
derrière lui et déposa ses affaires près d’une commode.
-Ca va aller,
merci Heero souffla la princesse, le regard fixe
devant elle.
Le jeune brun
posa un instant son regard sur elle avant de s’avancer jusqu’à s’arrêter à
hauteur de son épaule.
-Je reste avec
toi.
-Mais le
professeur t’a demandé de…
-G attendra.
J’ai plus important à faire pour le moment…
Et Relena sursauta de surprise lorsqu’elle sentit deux bras
glisser le long de sa taille. Le pilote se rapprocha d’elle et la serra avec
assurance, posant doucement sa joue contre sa chevelure auréolée par la lumière
artificielle d’un soleil levant.
La jeune fille
soupira inconsciemment et se laissa aller contre lui alors que ses mains se
refermaient sur les bras qui l’enserraient.
Ils restèrent
ainsi de longues minutes et Heero ne desserra sa
prise que lorsqu’il la sentit apaisée.
Il la tourna
alors face à lui et attendit patiemment que ses yeux d’azur viennent à sa
rencontre. Et il accueillit son geste courageux par un sourire qui lui était
réservée à elle seule. Il laissa d’abord errer son regard sur son visage, ses
doigts caressants ce que ses yeux ne faisaient qu’effleurer. Puis il plongea
ses prunelles dans les siennes.
Relena
sentit son ventre se serrer à son geste, mais elle s’apaisa aussitôt à son
regard franc. Et de nouveau l’émotion l’envahi lorsqu’elle comprit que ces
cobalts ne cherchaient pas à la sonder, que leurs éclats d’une limpidité
saisissante trahissaient seulement la promesse d’un soutien sans faille.
Ses yeux
océaniques s’embrumèrent d’un voile d’humidité et elle se jeta dans ses bras,
le serrant contre elle avec toute la force qu’il lui restait.
Le pilote
répondit à son appel et l’étreignit un peu plus fort, ses gestes sachant le
faire parler bien mieux que n’importe quel mot.
A nouveau le
temps fila, encore trop vite… ce temps leur était compté, elle ne le savait que
trop… elle le sentait au fond d’elle…
La princesse se
redressa, leurs yeux se rencontrèrent et une lueur de tendre complicité vacilla
dans leur regard… jusqu’à ce que le regard du pilote se fasse plus intense.
-Relena, tu peux encore renoncer. Personne ne t’oblige à
quoi que ce soit. Nous sommes bien placés pour comprendre ce sentiment
d’obligation… de redevance… mais qui n’est rien. Tu ne dois pas t’engager si tu
ne le veux pas au plus profond de toi, ça ne mènera à rien de bon.
-Heero… répond-moi sincèrement… tu … tu penses que je
n’aurais pas les capacités ?
-Pas dutout. Je crois en toi, plus qu’en personne d’autre.
Seulement je refuse de te voir souffrir toute ta vie… je … je refuse de te
revoir encore une fois comme ce matin.
Une lueur de
panique traversa son regard à cette évocation et elle baissa spontanément les
yeux.
-Relena… que s’est-il passé ? fit-il en resserrant son
étreinte dans un geste angoissé. Cet homme…
-Il ne m’a rien
fait de plus que ce que tu n’as déjà vu, le rassura-t-elle… ce… ce n’est pas
tant ce qu’il a fait… que les souvenirs que cela a fait ressurgir…
Elle vit
aussitôt à son expression qu’il avait compris ce à quoi elle faisait allusion,
mais elle se força cependant à continuer, il fallait qu’elle ait le courage
d’en parler.
-… à travers
ses yeux… c’est Onze que j’ai vu… et tout ce qu’il m’avait fait… je me voyais
le revivre dans les prochaines heures…
-Mon dieu… je
suis désolé…
La princesse
posa doucement son front contre son torse.
-Non… tu n’as
pas à t’excuser, personne n’aurait pu prévoir ça… et ça m’a permis de me rendre
compte de ma vulnérabilité… je ne pensais pas que le simple souvenir de Onze me
soit si difficile à supporter… je croyais que le mal était passé… qu’à défaut
d’avoir une cicatrice, la blessure était refermée…
-Tu es trop
dure avec toi-même Relena… mais la faute est
partagée… j’ai cru moi-aussi que Onze était « oublié »… et il m’a
fallut cette nuit pour réaliser à quel point tu étais encore fragile… que
c’était encore tôt pour toi…
La jeune fille
releva la tête et lui adressa un sourire empli de tristesse.
-C’est
maintenant… ou jamais…
-Je sais,
souffla-t-il alors qu’il la resserrait dans ses bras… je sais…
-Tu voudrais que
j’arrête…
-Ce que je veux
n’a pas d’importance… c’est ta décision avant tout.
-Heero… je ne suis plus toute seule à choisir à présent. Tu
m’as faite une promesse, mais je ne te laisserais pas sacrifier ta vie pour ça.
Le pilote se
retrouva soudain sans savoir quoi dire. Et alors qu’il lui embrassait le haut
du front, il laissa ses lèvres s’attarder contre elle, trahissant sa difficulté
à répondre.
La jeune fille
répondit à son appel en le resserrant contre elle.
-… la seule
chose que je vois… c’est qu’aussi loin que je te connaisse, je t’ai toujours vu
souffrir à cause de ton titre de princesse. Je ne veux pas que ta générosité te
perde et que tu y retourne alors que l’opportunité de
tout recommencer s’offre à toi. Je veux me battre pour ce en quoi je crois. Je
veux vivre à tes côtés. En ce qui me concerne, le sacrifice serait de devoir me
séparer de celle qui m’a tant apporté.
La princesse
s’écarta légèrement afin de voir son visage. Elle lui sourit faiblement et prit
le temps de le rassurer dans une caresse apaisante.
-Oui c’est
vrai. J’ai souffert. Ça a été dur et j’ai dû faire des sacrifices…
Heero la
fixa silencieusement alors que son regard s’était fait vague. Elle cherchait,
au plus profond d’elle-même la meilleure réponse, l’attitude la plus juste.
Elle avait
entendu ce qu’il essayait de lui dire. Qu’elle devait se respecter dans sa
décision. Et qu’en agissant ainsi, elle respecterait également les gens qui
l’aimaient.
Elle avait eu
tord d’avoir peur pour Heero. Il lui suffisait de se
rappeler de la façon dont elle l’avait vu deux ans auparavant. Elle l’avait
déjà considéré comme l’homme le plus apte à prêcher la paix. Et pourtant… il
était bien différent d’aujourd’hui. Tellement plus torturé, rempli au fond de
lui de colère et d’amertume. Heero se serait donné la
mort sur une simple demande à l’époque. Parce qu’il était en guerre contre la
vie. Alors aujourd’hui… aujourd’hui qu’il était face à elle… Face à ses yeux
qui trahissaient tant de douceur, comment pouvait-elle encore douter de
lui ?
Il avait bien
plus progressé qu’elle. En si peu de temps elle l’avait vu se métamorphoser,
gagner en sagesse et en sérénité… et révéler toute cette tendresse qui
sommeillait en son être… tous les efforts qu’il avait dû fournir pour ça…
Et elle ?
Qu’avait-elle fait pendant ce temps là ? Elle avait déclaré la guerre à la
vie. Quelle ironie…
Son regard
s’illumina soudain, comme si un braisier venait d’être ravivé. Le pilote la
fixa, totalement subjugué.
Mais tout ça
s’était terminé.
*****************************
-Vous suivrez la voie K2 pour l’atterrissage.
-Bien reçu.
-Soyez prudent
mes amis, et bonne chance.
Saïd apparu
alors derrière Azim, coupant son chef d’unité dans sa
discussion.
-C’est bien à
toi de nous dire ça maître Quatre.
-Ouais c’est
qui qui nous a donné de belles sueurs froides ! en rajouta un autre.
Le jeune prince
du désert sourit faiblement.
-Oui… et bien
éviter de faire comme moi s’il vous plait…
-Comptez sur
nous !
-Alors on se
retrouve dans six heures au point JAP.
-Ok
-Bonne route.
Quatre coupa la
communication et soupira. C’était la dernière des six navettes à contacter. Le
jeune pilote releva son regard sur l’espace et son expression se fit soudain
lointaine.
-Est-ce que ça
va ?
Le petit blond
cilla en entendant la voix préoccupée de son ami.
-Ne t’inquiète
pas, répondit-il en retour alors qu’il tournait son visage dans sa direction.
Trowa
fixa aussitôt ses yeux bleus, s’assurant des paroles du pilote encore
convalescent. Il se détendit imperceptiblement lorsqu’il eut la confirmation
que son état n’était pas la conséquence de ses blessures. Non, c’était autre
chose, une autre chose qui le préoccupait tout autant.
-C’est Wufei n’est-ce pas ?
Quatre adressa
un sourire complice à sa perspicacité, Trowa le
connaissait mieux que lui-même.
-Tu t’inquiètes
pour lui, poursuivit le grand brun.
-Je suis sûr
qu’il est en pleine forme. Et qu’il veille sur nous. J’espère seulement qu’il
va réussir à faire la paix avec lui-même… pour de bon.
-S’il veille
sur nous comme tu le dis, pourquoi n’est-il pas intervenu lorsque tu as mis ta
vie en danger ?
Le pilote
sourit et ses yeux furent gagnés par cette expression qui avait grandit en lui
au fil des années, cette prestance que Trowa lui
avait toujours vu, mais qui était aujourd’hui révélée
aux yeux de tous. Quatre était un homme sage, un homme qui savait voir les
choses avec recul, bien plus qu’il ne pourrait jamais le faire. Peut être
était-ce parce qu’il croyait plus en l’être humain que lui… peut être
bien … et pourtant… pourtant il avait plus encore que lui de raisons de
détester l’Homme. Quatre avait connu ce qu’était le mot famille… et tout ça on
le lui avait arraché… lui au moins on n’avait rien eu à lui arracher puisqu’il
n’avait aucune attache… enfin jusqu’à peu encore… Non, Quatre serait
définitivement toujours un exemple pour lui. Et cette expression dans ses yeux
ne faisait que confirmer ce sentiment.
-Il n’est pas
intervenu parce qu’il avait besoin d’être sûr. Ce n’était pas à lui de me
sauver. C’était à moi. A moi de lui prouver que les sentiments tels que l’amour
ne rendaient pas faible, bien au contraire. J’ai tout tenté dans l’espoir de
sauver Iria… c’est grâce à elle que j’ai eu
suffisamment de volonté, grâce à elle que j’ai pu agir. Ce qu’il s’est passé
entre Iria et moi est
comparable à Heero et Relena…
c’est par ce même sentiment que nous en sommes venus à pousser nos limites. Et
si Heero est allé trop loin c’est parce qu’il a cru
que cet amour qu’il venait de découvrir lui avait échappé… Wufei
a assimilé cette perte de contrôle à ses sentiments trop profond… alors qu’au
contraire c’était la perte de ses sentiments qui avait conduit Heero au désespoir. Il a éprouvé un profond sentiment de
culpabilité suite à cet incident, il a réalisé qu’il n’avait peut être pas agit
de la meilleure manière qui soit en voulant les séparer. Ceci l’a profondément
troublé. Trowa, il ne faut pas lui en vouloir, cette
guerre l’éprouve tout autant que nous… et peut être plus encore. Tous ces
évènements le remettent en question en faisant ressurgir ses plus grandes peurs.
Wufei a peur d’aimer. Même s’il a déjà commencé à
s’attacher. Il en est à un point de sa vie ou il est temps pour lui de faire
face à ce passé qui n’a eu de cesse de le torturer.
-Il doit
terminer le deuil de sa femme pour ça.
Un doux sourire
accueilli sa réplique, Trowa était vraiment un homme
plein de ressources.
-C’est exact.
Je crois… je crois que nous ne devons pas douter de lui. Je suis sûre qu’il
sera là quant il le faudra.
Un
imperceptible recourbement de lèvres fit écho à ses paroles pleines d’espoir.
-Je le crois
aussi.
-Quatre, il me
semble vous avoir demandé de vous ménagez, les interrompit alors une voix
féminine. Sally venait de rentrer dans le poste de commande, les mains sur les
hanches et le regard qui se voulait réprobateur.
-Elle a raison,
tu n’es pas encore rétablit, tu devrais aller te reposer.
Le jeune prince
sourit à leur attitude maternelle.
-Je pensais y
aller de toute manière, fit-il en se relevant. Prévenez-moi en cas de problème.
-C’est entendu,
lui assura son ami.
La doctoresse
observa avec attention son patient quitter la salle de commande avant de
prendre sa place au poste de pilotage.
-Même s’il
semble aller mieux, je maintiens que nous n’aurions pas dû le laisser venir
avec nous.
-Je sais. Mais
nous sommes trop faible pour nous permettre de nous passer de son aide. Et puis j’ai confiance en ses capacités. Sous
son apparence fragile c’est un homme aux ressources insoupçonnées.
-Après ce qu’il
a fait pour Sank, je suis prête à te croire…Trowa merci. Merci d’être là et de continuer à te battre à
nos côtés. Je ne sais pas ce que nous aurions fait sans vous autres, pilotes de
Gundams…
-Vous vous
seriez battus de la même manière. Nous n’avons pas tout le mérite que vous nous
attribuez… lorsque nous nous sommes
engagés comme pilotes de Gundams nous ne faisions
qu’obéir aux ordres… on se battait parce qu’on nous le demandait… la paix
n’était pour nous qu’une idéologie comme une autre, absurde. Quatre y a peut
être cru dès le début… mais ce fut le seul. S’il n’y avait pas eu des gens
comme vous, si nous n’avions pas appris l’importance de l’existence, nous ne
serions restés que des guerriers, des soldats sans but. Si nous nous battons
aujourd’hui, c’est parce que nous avons des vies d’êtres qui nous sont chers à
protéger.
-C’est vrai. Vous
avez changés… Vous n’avez plus cette attitude emportée que je vous ai connu.
Trowa acquiesça imperceptiblement, ce qui fit
sourire la femme médecin. C’était sa manière de lui faire comprendre que la
discussion était close.
*****************************
La jeune fille
regagna les appartements du professeur. Elle venait de sortir d’un entretien
avec des membres de la résistance rattachés au pouvoir décisionnel, dont
certains membres de la liste Teddy Bear. Accompagnée
d’Hilde, elle avait pris connaissance de la situation
en détail pendant que G et les pilotes géraient la logistique militaire.
La compagne de
Duo avait observé avec étonnement l’attitude de Relena.
Son expression ne trahissait aucune appréhension à l’exposé de nouvelles aussi
préoccupantes. Elle n’avait plus rien de comparable avec la jeune fille apeurée
de ce matin.
Mais malgré ce
changement d’attitude Relena demeura silencieuse
alors qu’elle la raccompagnait aux appartements du professeur. La princesse
remercia la jeune brunette et sortit la clef. Elle ouvrit la grande porte, posa
ses dossiers sur la commode tout en poussant un profond soupir. Elle avait
besoin de quelque chose de chaud.
Relena se dirigea vers le bar tout en adressant
un regard circulaire à la pièce principale. Elle se figea soudain et cessa de
respirer lorsqu’elle vit qu’un homme se trouvait dans le salon. Mais la panique
se dissipa en un instant lorsqu’elle reconnut le corps assoupi d’Heero qui se soulevait et s’abaissait régulièrement. Et un
tendre sourire naquit sur ses lèvres en réalisant qu’il ne s’était pas réveillé
à son entrée. Il s’était habitué à sa présence. Elle résista à la tentation de
le rejoindre et se dirigea silencieusement jusqu’au bar.
Elle revint
quelques minutes plus tard avec deux tasses fumantes. Elle les posa
discrètement sur un coin de la table et prit le temps de contempler le jeune
homme qui s’était endormi sur ce qui semblait être un rapport d’armement.
Recouvert de son blouson de Préventers qui avait dû
lui procurer la chaleur nécessaire pour inviter son esprit fatigué à
s’endormir, Heero sommeillait sur la table de chêne
du salon.
Relena sourit. Lui aussi avait eu une journée
chargée d’émotions. Sans oublier qu’il y a tout juste six jours il s’était
offert un ballet avec la mort… Pour qu’Heero baisse
ainsi sa garde, il fallait qu’il soit encore affaiblit.
Elle l’aurait bien laissé dormir si le temps ne leur faisait pas défaut.
La princesse se pencha alors doucement jusqu’à
sa joue offerte. Les mèches qui effleurèrent sa nuque firent ciller le pilote
avant que son réveil ne soit accueilli par un doux baiser dont il reconnut
aussitôt le toucher.
Un sourire naquit
sur ses lèvres entrouvertes alors que ses prunelles bleu ciel s’offraient à la
lumière. Relena lui rendit son sourire et se
redressa, le laissant faire de même.
-Je t’attendais,
je me suis assoupi, fit-il encore endormi.
-Ce n’est rien,
souffla-t-elle en effleurant son visage.
Le pilote se
perdit un instant dans la contemplation de la jeune fille avant de se
reprendre.
-Ta réunion s’est
bien passée ?
Elle acquiesça.
-Les Epyon Terros sont
loin de faire l’unanimité. Mon intervention devrait finir d’ébranler leur
crédibilité.
-Ton intervention signera leur arrêt de mort,
tu n’as pas de doutes à avoir là-dessus.
La princesse
sourit faiblement. Heero était devenu capable de lire
en elle comme à livre ouvert, alors à quoi bon lui dissimuler ses angoisses.
-Peut être… mais
je les ai abandonnés pendant plusieurs mois… je comprendrais qu’ils aient perdu
confiance en moi après ça…
Le pilote la fixa
avec tendresse. Il n’était pas surpris qu’elle pense ainsi.
-Relena, les citoyens te connaissent. Ils sont conscients de
tout ce que tu leur as déjà apporté, ils savent ta
grandeur d’âme, et ce soir encore ils te suivront, j’en suis sûr.
-Oui… fit-elle
d’un air peu convaincu, décidant de clore ici cette conversation. Elle n’aimait
pas particulièrement les compliments de la sorte.
Même si elle
savait pertinemment que ce n’était pas l’intention d’Heero,
qu’il lui dise de telles choses lui donnait l’impression de devoir fixer la
barre toujours plus haute.
Le pilote vit
bien son inquiétude et il hésita un instant quant à lui annoncer la nouvelle
dont on lui avait fait part. Une unité résistante de L5 aurait trouvé le camp
« fantôme » de détention des Epyon Terros. Celui dont on
murmurait le nom mais dont on avait encore jamais
réussi à prouver l’existence. Une intervention était prévue en simultanée avec
celle qu’ils allaient mener au congrès. S’il devait encore il y avoir une
chance de retrouver Pagan et sa mère, c’était ici qu’elle se trouvait. Mais
mieux valait-il se montrer prudent, il y avait trop d’incertitude. Une mission
pouvait si rapidement mal tourner… et ce n’était pas le moment de déstabiliser Relena.
Heero décida de garder ça pour lui et tenta de la
rassurer d’un regard encourageant.
-Ca va aller. Tu
n’es pas seule, fit-il doucement alors qu’il appuyait ses paroles d’une main
qui vint enserrer celle de la jeune fille.
La princesse
sourit tout en lui adressant un regard bienveillant. Et lorsqu’il perçut cette
grandeur qui émanait de nouveau d’elle, il se sentit fier d’avoir la chance
d’être aux côtés d’une personne aussi extraordinaire… il l’aimait tellement.
-Je sais. Et
c’est en grande partie ce qui me donne le courage de
recommencer.
Le pilote sourit,
faisant écho à la jeune fille, de cette aptitude qu’ils avaient l’un pour
l’autre de se comprendre sans un mot. Ils se fixèrent ainsi, s’imprégnant de
cette communion immatérielle qu’il y avait toujours eu entre eux, de ce lien si
particulier qui les avait unis dés le premier regard.
Au bout de
plusieurs secondes, Relena détacha doucement son
regard et approcha les deux tasses alors qu’elle prenait place face au pilote. [2]
-Et vous ?
Où est-ce que ça en est ?
-Tout est prêt,
déclara-t-il d’un ton qui se voulait neutre alors qu’il noyait son regard dans
son café noir.
Le pilote soupira
et prit une gorgée du liquide fumant avant d’aller plus loin dans ses pensées.
Il avait été
intraitable avec G, s’arrêtant sur les moindres détails jusqu’à ce que tout
soit parfait. Il était hors de question que le hasard ait sa place ce soir.
Aucune mission n’avait revêtit autant d’importance pour lui auparavant. Elle
était profondément personnelle. Parce qu’elle impliquait Relena.
Et que c’était en parti « à cause » de lui qu’elle était ici
aujourd’hui. Et même si son attitude allait à l’encontre de tout ce qui lui
avait été enseigné en tant que soldat, il n’en avait cure. Il s’agissait de Relena, il n’était donc pas question de quelques demi-mesures
que ce soit.
-Le plan consiste
à prendre le contrôle du congrès par l’intérieur. Il est primordial d’assurer
avant tout la sécurité des membres qui participent au sommet, reprit-il,
professionnel.
-Tu crains que
les Epyons Terros prennent
le congrès en otage.
-En effet. C’est
ici que va se jouer l’issue de ce conflit. Les Epyons
Terros sont ici acculés, il est donc fort à craindre
qu’ils soient tentés d’employer des mesures radicales pour renverser la
situation… d’autant plus qu’ils s’attendent à te voir réapparaître.
-C’est vrai… ça
ne joue pas en notre faveur.
-Et à côté de ça,
poursuivit-il, le reste de la puissance de la Résistance s’est déployée tout
autour de L2 afin de faire face à l’attaque probable de la Colonie par
l’ennemi. Pour en revenir au congrès, Duo et moi nous allons t’accompagner s
avec les unités d’élite dont certaines sont déjà sur place.
-Et pour ce qui
est de la Terre ? Vous ne redoutez pas d’attaque ?
-Logiquement non.
La Terre est perdue pour eux. Tout ce qu’ils pourraient tenter c’est de
l’attaquer par vengeance, ce dont je doute. Mais néanmoins dans cette
éventualité nous avons laissé à la planète des moyens d’assurer sa défense. Dorothy et Sylvia sont aux côtés d’Iria
pour la guider en cas d’incident. Mais il n’y a pas de raisons que cela arrive,
ils n’auront pas vraiment le temps de se préoccuper de ça, ils vont plutôt
devoir se focaliser sur nous.
La princesse
sourit.
-Je ferais tout
mon possible pour que ce soit le cas
-Ce n’est pas ce
que je voulais dire.
-Je sais, lui sourit-elle
plus tendrement alors qu’elle se rapprochait de lui. Ca va aller ne t’en fait
pas, il ne m’arrivera rien.
Le pilote se
retint de protester et l’appela d’une main qui attira la sienne. La jeune fille
se laissa guider et fut presque surprise lorsqu’elle le sentit la serrer contre
lui avec désespoir.
Relena, sur ses genoux, demeura un instant
immobile, ce n’était pas dans son habitude de montrer ainsi ses craintes. Elle
laissa à ses peurs le temps de se dissiper avant de délier doucement une de ses
mains et de la faire glisser dans la sienne. Elle remonta alors jusqu’à son
cœur et colla leur paumes apposées contre sa poitrine
vibrante.
Heero trembla presque de la profondeur de son
geste et posa tendrement sa tête contre sa nuque, resserrant l’étreinte de sa
main qui demeurait autour de sa taille.
Et c’est par un
crépuscule naissant que leur dernier instant d’abandon fut accueillit.
*****************************
[1] : Vocabulaire d’arme à feu, gomen
si c’est incompréhensible pour le commun des mortels ^^’’’
Note du petit
oiseau : oué oué je
sais c’est cour, mais c’est pour vous faire patienter… parce que vu à l’allure
ou j’écris à présent ^^’’’ Désolée, mais certaines choses ont changé dans ma
vie, des choses qui ont tendance à vous prendre beaucoup de temps et à couper
court à l’écriture ^^’’
C’est rigolo la
taille de mes chapitres fait une courbe… qui régresse à la fin, comme un cycle
de vie… bref, je disgresse ^^
J’espère que
cette mise en bouche vous aura plus ^^
A bientôt, je
vous oublis pas ^^
Chapitre commencé
le 03/08/04, terminé le 05/11/04