Titre : Ennemi intime
Auteur : Liam63
Disclaimer : L'univers de Gundam Wing n'est malheureusement pas à moi.
Genre : Yaoi, Romance, Fantastique... OOC ? Tout dépend de ce que l'on considère comme OOC.

Chapitre 9

- Et il lui est arrivé quoi exactement ? Insista Duo.
- Je n'en suis pas très sûr... Je ne fais que déduire les événements d'après ce que j'ai lu... L'auteur explique que cette variété de démon vit en principe dans une réalité alternative où ils ne sont qu'énergie pur. C'est une sorte de punition mais il n'en dit pas plus sur le sujet... Pour se matérialiser ils ont besoin d'être près de leurs ossements.
- Près comment ? interrompit Heero revenu de la cuisine.
- Quelques kilomètres.
- Ils sont donc à Paris.
- Dans le sous sol, et sans doute inaccessibles pour le commun des mortel parce que c'est le seul moyen de le détruire.
- Continu.
- Je pense que Luis a ouvert une brèche entre notre dimension et celle de l'incube. Je ne sais pas s'il l'a invoqué ou si c'est un accident quoiqu'il en soit une fois ici le démon avait besoin d'un corps pour survivre et il a prit le premier qu'il a trouvé. Jusqu'à ce qu'il puisse se rapprocher de ses ossements il vit comme un parasite, au dépend et surtout au détriment de quelqu'un d'autre.
- Les ossements... C'est la raison de sa venue sur terre... Compléta Wufei. Mais pourquoi Duo ?
- D'après moi en partageant le corps de Luis il a aussi partagé son âme et ses pensées et je crois qu'il a choisit Duo de cette manière.
- Parce que nous étions amants ?
Wufei le savait mais l'entendre dire ainsi lui fit tout de même mal, c'était irrationnel, en plus de dix ans Duo avait forcement eu des amants il en était bien conscient, néanmoins il détestait s'en souvenir. Trowa ne lui laissa pas le temps d'y penser d'avantage.
- Je suppose... Il a du voir en toi un certain potentiel sexuel... Et je crois qu'il a vu qu'il s'exprimerait pleinement avec Wufei. Tu as parlé de vous à Luis ?
Duo eu le bon goût de rougir sous le regard de ses amis.
- Je ne sais plus trop... C'est possible... Un peu...
- Entre deux parties de jambes en l'air ? Charmant. Ironisa Wufei.
Tous décidèrent de ne pas tenir compte d'une remarque inspirée par la jalousie. Tous... Sauf Duo.
- Tu croyais peut-être que j'avais fait voeux d'abstinence ? Et puis tu es mal placé pour ce genre de réflexion parce que je ne pense pas que ton fils soit l'immaculée conception !
- J'étais marié ça n'a rien avoir...
- Je te défends de juger ma vie !
- T'as toujours eu le feu au cul !
- Ho parce que tu crachais dessus toi peut-être ? C'est bizarre mais c'est pas le souvenir que j'en garde ! Tu semblais bien l'aimer mon cul à une époque !
- On pourrait peut-être revenir au sujet. Déclara Heero d'un voix suffisamment glaciale pour les calmer.
- En fait, reprit Trowa, je pense que le démon a eu de la chance que ses ossements et Wufei soient au même endroit. Une fois à Paris il s'est probablement fait arrêté volontairement et puis le corps de Luis s'épuisait... Il savait qu'on le conduirait dans cet hôpital puisque c'est le seul hôpital public. Le fait que Wufei soit son médecin ça je pense que c'est un bonus, il devait juste vouloir l'approcher suffisamment longtemps pour pouvoir le "copier". Ensuite il lui suffisait d'attirer Duo sur Terre d'où les écrits sur le mur. Il savait que Wufei saisirait le prétexte... Il a du voir quelque chose en lui.
- Tu veux dire que je me suis fais avoir comme un bleu !
- Est-ce que c'est vraiment pour Luis que tu as demandé à Duo de revenir ?
Cette fois c'était Wufei qui rougissait et Duo attendait avec impatience une réponse. Le chinois plongea ses prunelles sombres et veloutés dans celles de l'américain.
- Non. Souffla-t-il. Je voulais te revoir... Qu'est-ce que j'ai pu être con, si j'avais su !
- Je dois bien admettre que cela t'arrive de temps en temps, se moqua Heero, mais là tu ne pouvais pas prévoir un truc pareil, on ne croise pas un incube à tous les coins de rue.
Duo se rapprocha puis glissa sa main dans celle de Wufei, l'un comme l'autre avait déjà oublié leur brève querelle. Ils faut dire qu'elle n'avait rien d"exceptionnelle au contraire, ce genre de scène ne faisait que les ramener quelques années en arrière, des années qui par moment semblaient ne pas avoir existé.
- Heero a raison. Et je suis bien content que tu aies eu envie de me voir.
- Je n'ai jamais réellement voulut couper les ponts, je l'ai fait pour me protéger, je savais que c'était le seul moyen de donner une chance à mon mariage. Je sentais que si nous restions proches tôt ou tard je reviendrais vers toi...
- Tu semblais tellement convaincu à l'époque... Tu disais que notre relation était faussée parce qu'elle était contre nature... Tu m'as fais comprendre que malgré mon amour je ne pourrais jamais te donner d'enfants et que je ne cadrais pas du tout avec l'avenir que tu t'étais programmé... Si tu savais à quel point j'ai voulu être une femme...
- Je le sais.
- Hein ?
Wufei se détourna et sorti un dossier de sa sacoche restée sur la table. Duo le feuilleta et devint d'une pâleur mortelle. La lueur douce et triste de son regard changea pour devenir aussi froide que celle qu'arborait Heero lorsqu'il était contrarié ou qu'il s'apprêtait à tuer. Avant même que qui que ce soit ait pu prévoir ou anticiper son geste, Duo avait violemment giflé Wufei qui sous l'impact recula d'un pas. Mais ce qui créa la véritable surprise, aussi bien chez Trowa que chez Heero, c'est que le chinois ne rétorqua pas. Tout deux savaient qu'en temps normal Wufei aurait essayais de lui dévisser la tête, hors il acceptait l'accès de violence du Duo comme légitime.
- Je pourrais te faire radier de l'ordre des médecins pour ça. Siffla Duo d'une voix venimeuse. Tu t'ai servie de ta position pour violer ma vie privée ! C'est indigne ! Tu n'avais pas le droit !
- Je suis médecin...
- Mais tu n'es pas mon médecin.
- Je sais. J'avais besoin de connaître ton état de santé...
- Histoire de vérifier à quel point je suis dingue !
- Non pour vérifier ce que je suspectais et j'ai eu raison. Tu ne prends plus ton traitement depuis des mois et ce contre l'avis de ton thérapeute que tu ne consultes même plus ! Ce ne sont pas des carambares que tu prends Duo putain de merde, tu ne dois pas arrêter quand ça te chante. Tu dois être suivit régulièrement ! Tu dois prendre tes médicaments.
- Ce ne sont pas tes affaires ! Et ça ne justifie pas ce que tu as fait. Je veux que tu foutes le camps de chez moi.
- Duo...
- Dehors. Hurla Duo. Et vous aussi. Ajouta-t-il à l'adresse de Trowa et de Heero. Dehors ! Dehors ! Dehors !
Mais en contradiction totale avec ce qu'il disait c'est lui qui sortit. La porte claqua puis se referma sur un silence lourd.
- Il n'a pas tord. Rajouta Trowa au bout de quelques secondes. Rien ne t'autorisait à consulter son dossier psychiatrique.
Wufei posa un regard un peu triste sur ses compagnons.
- Je veux vivre avec lui et j'ai besoin de connaître l'étendue exact de ses problèmes. Je dois savoir s'il se soigne comme il faut. Duo peut tout à fait vivre avec sa maladie mais elle ne doit pas être sous estimée.
- Vivre avec lui ? C'est une décision importante. Constata Heero.
- Oui et croyez moi j'ai eu tout le temps nécessaire pour y réfléchir. Aujourd'hui je sais ce qu'est la vie sans Duo et je n'en veux plus.
- Mais tu ne sais pas comment elle est avec moi murmura Duo revenu sur ses pas parce qu'il avait oublié de mettre ses chaussures. Les propos de Wufei avaient calmé l'orage qui grondait sous son crâne avec une facilité déconcertante. Le chinois avait l'air si sûr de lui, si confiant... Wufei lui offrit un sourire tendre, celui d'un homme amoureux, celui d'un être qui vous dit par ce simple mouvement des lèvres qu'il prendra soin de vous et que vous êtes dans l'univers la chose la plus importante à ses yeux. Duo était déchiré. Une partie de lui voulait se mettre à l'abris dans ces bras près à l'accueillir, mais l'autre lui hurlait que cela ne fonctionnerait pas, qu'il y avait trop d'embûches sur le chemin qui les menait l'un à l'autre. Si Duo avait honte de la personnalité de Lucas ce n'était rien comparé à la honte qu'il ressentait à présent que Wufei connaissait aussi celle de Meiran. Lucas comme Meiran était apparut après leur séparation et il n'y a avait pas besoin d'être un génie pour comprendre pourquoi elles avaient vu le jour. Duo avait à sa façon créé la femme qu'il ne serait jamais et l'enfant qu'il ne pouvait pas donner.
L'américain avait l'impression que les événements allaient de mal en pis depuis qu'il avait posé les pieds sur Terre. Il n'avait plus envie de penser à tout cela, il ne voulait pas en parler maintenant. Il avait besoin de réfléchir. Il décida de zapper le sujet. Il leva le nez pour humer la bonne odeur de cuisine qui emplissait la maison.
- Dis donc ça sent bon... Qu'est-ce que c'est ?
- Du ragoût d'agneau.
Duo, taquin, se tourna vers le japonais.
- Si on m'avait dit à l'époque que le soldat parfait deviendrait la ménagère parfaite j'en aurais mangé ma tresse ! Si le goût vaut l'odeur on te déclarera bon à marier. Hein Trowa ? Il fait le ménage, la cuisine, le repassage , c'est un bon parti et je suis sûr qu'au lit il vaut le détour ! T'en penses quoi toi ?
Ce dernier se dissimula d'avantage sous sa mèche et baragouina des trucs incompréhensibles d'où l'on pouvait saisir tout de même des mots comme con d'américain, tuer, tortures, petit feu et autres amabilités. Heero n'était pas certain de tout comprendre au film mais il passa près de Duo pour lui asséner une claque derrière la tête.
- Baka.
Il commençait à avoir un doute quant aux intentions véritables du français à son égard. Il le surprenait de plus en plus souvent à l'observer et même sans être un pro des relations sociales il sentait dans les émotions de son ami une nette connotation sexuelle qu'il n'avait pas remarqué auparavant. Il n'arrivait pas à savoir avec certitude s'il se faisait des idées ou non. Trowa ne s'était jamais permis un geste ou un mot déplacé et Heero n'avait jamais envisager autre chose entre eux qu'une amitié. Et puis il faut le dire, ses hormones jusqu'à présent l'avaient toujours portées vers les femmes. Il acceptait l'homosexualité mais il avait du mal à la concevoir pour lui même. Une telle chose demandait une analyse minutieuse. A la première occasion il coincerait Trowa dans un coin pour le pousser dans ses derniers retranchements car il voulait être sûr. Il n'était pas certain de savoir gérer les choses s'il se révêlait que Trowa le désirait mais il ne supportait pas les situations floues. D'un autre côté il ne souhaitait pas mettre leur amitié en danger. Il poussa un profond soupir qui étonna ses amis. Au bout du compte il ne savait pas quoi faire et cela l'insupportait au plus au point car d'aussi loin qu'il se souvienne et quelque soit la situation il avait toujours su quoi faire. Finallement les g-boys déjeunèrent dans une ambiance de bonne humeur factice. Ils discutaient avec légèreté mais aucun d'eux n'était vraiment à ce qui se disait bien trop préoccupé par leurs problèmes. Lorsque l'on y regardait de plus près la cuisine ressemblait à la scène d'un théâtre où chacun se donnait la réplique mais sans qu'aucun sujet important ne soit abordé. Ils remettaient cette épreuve à plus tard ayant juste envie pour un moment de profiter de la présence des autres en toute simplicité.

A suivre...



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