Titre : Ennemi intime
Auteur : Liam63
Disclaimer : L'univers de Gundam Wing n'est malheureusement pas à moi.
Genre : Yaoi, Romance, Fantastique... OOC ? Tout dépend de ce que l'on considère comme OOC.

 

Chapitre 10

Duo et Wufei finissaient de ranger la cuisine tandis que Trowa et Heero essayaient de calmer Shaozu qui hurlait son mécontentement. Le japonais, qui endurait l'échec pour la première fois, le rendit à son père qui ne connu pas d'avantage de succès.
- Mais comment est-ce que j'ai pu être assez crétin pour oublier sa sucette ?
Duo s'approcha pour effleurer de l'index la joue satinée du bébé.
- Il est fatigué c'est pour ça qu'il est grincheux, il s'en est très bien passé jusqu'ici. Tu lui mets son mobile en générale non ? Il a peut-être besoin de musique pour se détendre et s'endormir... T'as qu'à lui chanter quelque chose.
- Qu'est-ce que tu veux que je lui chante !
- Ben une berceuse. Tu lui chantes quoi d'habitude ? Des marches militaires ?
- C'est sa mère qui chante, moi je lui met sa veilleuse ou une boîte à musique.
- Alors c'est le moment de t'y mettre parce qu'on a pas ça sous la main.
- C'est les onnas qui chantent des berceuses !
Duo poussa un profond soupir et secoua la tête d'un air désespéré.
- Tu sais que tu es pitoyable là ? Surtout pour un psy... Je n'arrive pas à croire que tu tiennes toujours ce genre de propos.
- La vérité c'est que je chante comme une savate, là t'es content ! Crois moi s'il m'entend croasser ça ne l'endormira pas.
- Si vous continuer à vous disputer non plus. Rajouta Trowa un brin vicieux.
- Ho toi ça va hein ! Répondirent les deux intéressés parfaitement synchrones.
Duo tendit les bras vers l'enfant.
- Donne.
- Pourquoi faire ?
- Pour le jeter par la fenêtre bien sûr ! ironisa l'américain. Pour le bercer idiot. Tu n'as aucune fibre maternelle !
- C'est normal je suis son père.
- Joues pas au plus fin tu as compris ce que je voulais dire...
Wufei glissa Shaozu dans les bras de Duo qui passa aussitôt en mode cajoleur. Il commença à fredonner un air doux. Trowa en profita pour s'eclipser et monta prendre un bain. C'était une sorte de lubie, certaines personnes faisaient la sieste après le déjeuner, le français lui préférait un bon bain chaud, sans mousse, il avait horreur de la mousse. Heero l'observa du coin de l'oeil et nota que le moment était idyllique pour la mise en oeuvre de son plan. Il lui laissa donc quelques minutes d'avance. Pour l'instant, comme Wufei et le bébé, il écoutait chanter Duo. Il l'écoutait d'autant plus attentivement que celui-ci chantait en japonais. Heero ne se souvenait pas avoir entendu un tel air.

"...Même si aujourd'hui nous souffrons,
Même si nous avons encore nos blessures d'hier,
Ma volonté de croire peut me libérer,
Je ne peux pas me réincarner,
Mais je peux continuer et changer..."

Il devait bien admettre que c'était une jolie chanson peut-être pas adapté pour une berceuse mais jolie. De toute manière Shaozu n'était sensible qu'à la mélodie et à la voix douce de Duo. Il avait cessé de pleurer et somnolait paisiblement. Wufei lui arborait une air subjugué et très amoureux qui aurait pu être comique s'il n'était pas si attendrissant. Heero abandonna ces trois là à leur intimité et débuta sa mission. Positionner l'adversaire : c'était fait. Attendre le moment propice : c'était fait. Déstabiliser l'adversaire : C'était en cours. Heero avait élaboré un plan simple mais efficace. Il pénétra tranquillement dans la salle de bain, il savait que Trowa ne fermait jamais la porte lorsqu'il se sentait en lieu sûr, et s'assis tout aussi tranquillement sur le rebord de la baignoire. Trowa, nu comme un ver dans une eau claire qui ne protégeait pas sa pudeur, râla comme un vieux putois. Heero savait qu'il venait de prendre l'avantage. Le français était coincé dans la baignoire car trop pudique pour se montrer complètement, donc pas de fuite possible. De plus, ses cheveux mouillés plaqués en arrière permettaient au japonais de voir son visage et ses yeux dans leur globalité. Il pouvait ainsi constater le plus infime changement d'expression. Et avec un personnage aussi maître de lui que Trowa ce n'était pas négligeable. Ce dernier se repliait sur lui même pour dissimuler un peu de sa nudité. Pour la première fois Heero le trouva... Fragile... Il avait l'impression de découvrir une part de Trowa que personne ne connaissait.
- Nous devons avoir une conversation.
- Et tu crois vraiment que c'est le lieu ? Tu aurais du apporter des petits gâteaux on aurait fait salon de thé ! Sort immédiatement.
- Iie. Je vais te poser une question Trowa, une seule et je veux qui tu y répondes en toute franchise.
Le Français qui sentait bien le genre de discussion qu'ils allaient avoir se sentait très mal à l'aise. Il pouvait mentir bien sûr mais... La situation l'empêchait de réfléchir sereinement et il savait que c'était ce qu'avait voulu le japonais. Il lui lança un regard de reproche qui sembla ricocher sur le jeune homme sans même l'effleurer.
- Est-ce que tu me désir ?
La question était si abrupte qu'il lui fallut un moment pour retrouver son souffle. Il reconnaissait bien Heero dans cette formulation brutale et sans détour. Il savait qu'il n'avait pas été très discret ces derniers jours, quelqu'un de normal n'aurait peut-être rien vu mais pas l'ex pilote 01. Que faire ? Est-ce qu'il perdrait Heero s'il se montrait honnête ? Peut-être... S'il lui mentait et qu'il s'en rendait compte il le perdait sûrement car Heero détestait le mensonge et les faux semblants. D'ailleurs ce serait faire injure à son intelligence car la question n'en était pas vraiment une... Plutôt une sorte de confirmation destinée à lever le voile de l'ambiguïté que Trowa avait fait tomber sur leur relation.
- Oui... Mais ce n'est pas uniquement du désir Heero. Je t'aime.
Trowa angoissé attendait une réaction de la part de son ami, n'importe quoi mais quelque chose... Il ne pouvait pas rester silencieux ainsi... Le visage fermé, presque dur... Il n'avait pas le droit... Pourtant Heero se leva et sorti sans un mot ni un regard. Le français toujours replié sur lui même s'affaissa contre la paroi de la baignoire incapable de faire face à sa souffrance. Le rejet total du japonais lacerait son coeur pour n'en laisser que des lambeaux. Ce n'était pas un crime pourtant, il ne faisait que l'aimer... Et ce n'était pas comme s'il avait le choix. Il avait essayait de chasser ce sentiment, il avait essayait de toutes ses forces... Il n'aurait jamais du revenir, il le savait pourtant mais il ressentait un tel besoin de le voir, juste quelques jours, entendre sa voix, deviner ses sourires, admirer la grâce puissante de ses mouvements... en quelques secondes il avait détruit une amitié de plusieurs années. Mais peut-être était-ce mieux ainsi ? Il était temps de mettre un terme à cette relation faussée, d'admettre une fois pour toute que l'amitié d'Heero ne lui suffisait plus et qu'il avait de plus en plus de difficulté à contrôler son désir. Il le voulait. Il le voulait avec force et désespoir. Il devait partir... Fuir... Fuir le plus vite et le plus loin possible.
Si Heero avait été capable de penser avec cohérence et s'il n'était pas si maladroit vis à vis des émotions, les siennes et celles des autres, alors sans doute aurait-il prit conscience de ce qu'il venait de faire. Il n'avait pas voulu blesser Trowa, il était juste dérouté et ne savait pas comment réagir. Un homme égaré ne pouvait pas guider un homme perdu. Les données changeaient complètement. Son meilleur ami avait envie de lui faire l'amour. Il l'aimait. Heero avait beau essayait il ne pouvait pas appréhender ce concept dans sa globalité. Il avait besoin de temps. Accepter les sentiments d'accord, après tout l'amour et l'amitié n'était pas si éloigner mais avoir des relations sexuelles avec lui... Là ça bloquait. Il s'attendait pourtant à une réponse de ce style mais il était comme un de ces cartoons qui court sans regarder devant, sur de lui ou inconscient et qui soudain se retrouve dans le vide. Et là c'est la chute.

Loin de la tempête d'émotions qui soufflait au dessus de sa tête, Wufei lisait, allongé sur le tapis près des coussins où reposait à présent Shaozu. Il sentait Duo lui tourner autour ce qui le déconcentrait un peu. L'américain avait envie que Wufei "s'occupe" de lui mais ne voulait pas le déranger pour un caprice.
- Tu n'as pas quelque chose à faire ? S'impatienta Wufei.
Duo avait décidé de retourner sur L2 mais il ne souhaitait pas encore en parler au chinois, en fait il refusait d'y penser, il avait juste envie d'un câlin... Il souhaitait se blottir contre Wufei tant qu'il le pouvait encore, il anticipait sur le manque qu'il ressentirait ultérieurement. Wufei posa son livre et lui tendit sa main.
- Viens là... Qu'est-ce qui ne va pas ?
- Rien...
- Ne me prend pas pour un idiot tu veux ? C'est... à cause du démon ?
- Je ne sais pas.
Duo se blotti contre Wufei qui dans le fond était bien content de pouvoir l'enlacer. Il caressa ses cheveux avec douceur et déposa un petit baiser contre sa tempe. Duo semblait avoir oublié l'histoire du dossier médical et sa colère ce qui arrangeait bien Wufei. Il resserra un peu plus son étreinte sur Duo et laissa sa main descendre le long de son dos pour s'arrêter au niveau de sa taille. A ce geste qui lui semblait pourtant anodin il senti l'américain se crisper. Il le relâcha un peu pour le regarder dans les yeux et poser son front contre le sien.
- Tu n'as pas à me craindre... Je ne t'obligerai jamais à quoique ce soit...
- Je sais.
Et Duo disait la vérité, il ne doutait pas de Wufei. Ce dernier, même s'il lui arrivait de se montrer particulièrement fougueux lors de leurs ébats, n'avait jamais obliger Duo à une quelconque pratique sexuelle qui lui aurait déplu. Ce comportement aurait été en total désaccord avec son sens de l'honneur et son respect pour autrui. Le mouvement de l'americain était instinctif et sans rapport aucun avec Wufei en qui il avait une confiance absolue.
- Je mentirais en disant que je n'éprouve pas de désir pour toi... Reprit le chinois. Mais tu es le seul qui prendra la décision. Je ne tenterais aucune approche de ce genre, à aucun moment. Si tu souhaites que nos relations évoluent sur ce plan tu devras faire le premier pas. J'attendrais aussi longtemps qu'il le faudra. Même si cela prend des années. Je t'aime Duo et ta présence suffit à mon bonheur. Oublie l'aspect sexuel de notre relation, ne t'occupe que de nos sentiments.
- Tu es sincère, je le sais, mais tu n'es pas réaliste. Il n'y a pas d'amour platonique et surement pas pour toi.
Wufei prit un air offusqué même s'il ne pouvait élever la voix.
- Dis tout de suite que je suis un animal !
Le chinois se calma aussitôt tant il fut heureux de voir Duo rigoler même si la tristesse était encore palpable.

A suivre...



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