Titre : Ennemi intime
Auteur : Liam63
Disclaimer : L'univers de Gundam Wing n'est malheureusement pas à moi.
Genre : Yaoi, Romance, Fantastique... OOC ? Tout dépend de ce que l'on considère comme OOC.

 

Chapitre 11

- Un animal ? Ho non les animaux ne sont pas aussi obsédés ! Rajouta Duo qui de tout évidence avait envie de taquiner Wufei.
Celui-ci lui glissa un coup de coude dans les côtes plutôt sournois mais pas vraiment violent.
- Je ne m'aventurerais pas sur ce terrain si j'étais toi... le menaça le chinois.
- Fais attention à ce que tu vas dire Chang Wufei.
L'asiatique ouvrit la bouche pour répondre mais fut interrompu par la sonnerie de la porte d'entrée. Wufei fit la mou, il n'avait aucune envie de bouger mais le bruit s'il se répétait pourrait réveiller le bébé. Duo qui avait eu la même pensée se précipita vers l'entrée en silence. Il ouvrit et connu l'immense joie de se trouver face à Quatre. Les deux hommes se jetèrent dans les bras l'un de l'autre au comble du bonheur. Wufei juste derrière Duo affichait nettement moins d'enthousiasme. Quatre l'observa un brin goguenard mais surtout rieur.
- Cache ta joie Wufei !
- Mais je suis très heureux de te revoir Winner.
Ils échangèrent une accolade chaleureuse mais respectueuse, voir un peu distante. C'était tout un art autant de sentiments dans un simple geste. Quatre savait que Wufei ne mentait pas, ils s'appréciaient autant et sinon plus que s'ils avaient été frères. Les épreuves les avaient rapprochées bien plus que le sang ne l'aurait fais, mais Wufei s'était toujours sentit menacé par sa présence vis à vis de Duo. Même s'il essayait de le contrôler il était jaloux de leur complicité et les avait par le passé souvent soupçonné d'avoir partager bien plus que de l'affection. Il y avait eu des scènes terribles entre l'américain et le chinois à ce sujet. Une mémorable même où Wufei avait accusé Duo de le tromper avec Quatre suite à un malentendu. L'ambiance était resté malsaine pendant des semaines jusqu'à ce que Heero leur ordonne d'y mettre un terme d'une façon ou d'une autre sinon il demandait la dissolution du groupe. Il était hors de question que "leurs histoires de cul mettent en péril les missions". La peur de se séparer des autres avait, chez les trois adolescents, été plus forte que leur rancoeur. Quatre et Wufei avait eu une conversation sérieuse destinée à mettre les choses au point une fois pour toute. Il s'en était suivit une sorte de statut quo entre les deux pilotes, mais toujours empreint d'une petite tension même si elle était impalpable la plupart du temps. Il faut dire que si l'arabe avait l'air d'un ange il n'en était pas un et il prenait plaisir à narguer Wufei, surtout lorsque celui-ci faisait du mal à Duo, ce qui arrivait assez fréquemment. Il y avait eu de nombreux accrochages. A chaque fois Duo calmait le jeu, rappelant à Quatre à quel point il aimait Wufei malgré ses défauts et rassurant Wufei par des petites calinneries dont il avait le secret et qui rendait le chinois totalement fou de désir.
- Que nous vaut le plaisir de ta visite Winner ?
- Bah j'ai eu envie d'avoir des nouvelles de Duo, mais à son bureau un collègue de travail m'a dit qu'il se trouvait sur Terre, comme je devais y passer deux jours... Me voilà.
- Et je suis super content de te voir. Sourit Duo. Entre. Mais fais pas de bruit, le bébé dort.
- Le Bébé ?
- Shaozu. L'informa le chinois.
- Il est là ?
Quatre se précipita dans le salon comme la misère sur le monde. Il s'accroupit prêt de l'enfant avec un air un peu niais. Une fois n'est pas coutume.
- Qu'est-ce qu'il a changé... murmura-t-il. Il te ressemble de plus en plus. J'espère que sa ressemblance s'arrêtera aux traits physiques.
Duo pouffa et Wufei souffla.
- Remballe ta blague, cet idiot d'américain me l'a déjà servit celle-là !
Quatre prit un air faussement songeur.
- Alors c'est que quelque part ça doit être vrai.
- Et voilà ce qui arrive quand un imbécile rencontre un autre imbécile...
Duo prit la main des deux hommes et les entraîna à sa suite.
- Nous devrions aller dans la cuisine, on va finir par le réveiller et il doit dormir.
Ils virent à peine passer Heero qui récupéra sa veste avant de se précipiter dehors d'un air un peu hagard. Il avait besoin de marcher pour s'éclaircir les idées et puis surtout il ne voulait pas croiser Trowa tout de suite. Quatre pencha la tête de côté.
- Waou, il avait l'air vraiment tourneboulé.
- Ton empathie ? demanda Duo.
- Non il suffit de le regarder.
Wufei haussa les épaules.
- Je suppose que Trowa a fini par lui dire.
- Tu crois ? interrogea Duo dubitatif. J'ai du mal à y croire.
Quatre s'assit à la table de la cuisine et posa son menton dans le creux de sa main.
- Bah il fallait bien que ça arrive un jour ou l'autre, on ne peut pas toujours fuir. Il y a des choses qu'il est nécessaire d'affronter pour avancer même si elles font mal.
Wufei l'immita.
- J'ai bien peur que tu ais raison. On ne fait que gagner du temps.
Duo les écoutait et préparait du thé en silence. Il avait de la peine pour Trowa car à voir le visage d'Heero les choses ne s'étaient sans doute pas très bien passées. Et puis Heero était Heero, rien que ça c'était tout un programme ! Tout en glissant de petits biscuits aux noisettes dans une assiette il se demandait s'il devait monter voir le français ou s'il préférait rester seul. Au bout du compte il opta pour la première solution, après tout Trowa pourrait toujours l'envoyer balader s'il avait besoin de solitude.
- Je vais voir Trowa. Tu t'occupes du thé s'il te plaît Wufei ?
- Bien sûr. Duo ?
Celui-ci se retourna sur le pas de la porte.
- Oui ?
- Je t'aime.
Duo revint sur ses pas pour déposer un baiser sur ses lèvres puis disparu. Quatre sourit doucement au chinois.
- Tu as beaucoup changé. Je le vois et surtout je le ressens très nettement.
- Je vais divorcer et faire ce que je peux pour que Duo oublie à quel point je peux être odieux.
- Ça ne va pas être facile.
Wufei leva juste un sourcil face à l'ironie.
- Je te remercie pour le soutient.
- Je t'apprécie tu le sais mais j'adore Duo et je ne te pardonnerai pas si aisément tout ce que tu lui as fait subir.
- Je te savais rancunier avec tes airs de ne pas y toucher. Tu l'aimes ?
- Pas comme tu l'as toujours soupçonné. Nous avons déjà eu une conversation à ce sujet.
- Les choses auraient pu changer avec les années.
- Ce n'est pas le cas. Je suis toujours amoureux de Zech.
L'ombre de tristesse sur le visage de Quatre n'échappa pas au chinois. (1)
- Il t'a quitter ? demanda-t-il avec précaution pour ne pas froisser son ami.
- C'est si évident ?
- Non c'est juste que...
- Il t'en a parlé lorsque vous vous êtes vu le mois dernier ?
- Oui. Il avait besoin de partager ses sentiments.
- Il m'a dit que je le traitais comme une possession du "grand empire Winner". Que je considérais son amour comme une chose acquise et que j'agissais avec lui d'avantge comme s'il était une pute de luxe que mon compagnon. Que je lui consacrais du temps que lorsque j'avais envie de baiser.
- Et c'est vrai ?
- Bien sûr que non ! C'est vrai que je travaille énormément mais je n'ai pas le choix. Ils sont tous là à attendre comme des rapaces que je fasse un faux pas... Aujourd'hui je suis fatigué de me battre Wufei. Mais est-ce que je peux condamner des centaines de gens au chômage ? Je pourrais très bien tout arrêter j'en ai les moyens...
- Tu pourrais aussi vendre avec une garantie pour le personnel ?
- Nous savons tout les deux ce que vaut ce genre de garantie pour les multinationales.
- Ce qui fait la qualité de tes entreprises c'est la qualité des gens qui y travaillent, d'éventuels acheteurs ne peuvent qu'en être conscients...
- C'est plus compliqué que cela.
- Je dois admettre que je n'ai jamais été très doué en affaires et même si tu entrais dans les détails je ne comprendrais probablement pas grand chose. Même le budget de la maison c'est Liu qui s'en occupait. Tu as annulé vos vacances n'est-ce pas ?
- Comment...
- Zech m'a dis que si tu faisais cela il considérerait que tu n'as plus envie de passer du temps avec lui. Et puisque les choses semblent aller si mal je me suis dis que c'est ce que tu avais fait.
- Je n'avais aucune envie d'annuler ce voyage et j'ai essayé de le lui expliquer mais il n'a rien voulu savoir et nous avons finis par nous dire des choses très désagréables. Je n'arrive même pas à croire qu'il puisse se conduire de manière aussi immature... Cela lui ressemble si peu. Le lendemain j'ai trouvé une lettre où il expliquait qu'il avait besoin de prendre du recul. Mais nous savons tout les deux ce que ça veut dire. Il ne reviendra pas.
- Je ne suis pas d'accord. Il n'est pas le genre à employer des euphémismes. S'il avait décidé de partir définitivement il te l'aurait dit sans détour. Il doute de ton amour peut-être parce qu'il doute de lui... Tu es bien placé pour savoir que c'est un être complexe qui traîne avec lui beaucoup de choses tristes et beaucoup d'incertitudes. C'est un appel Quatre... Même s'il n'en est pas conscient, ce qu'il attend c'est que tu lâches tout pour lui courir après. Il a besoin de savoir que malgré les années tu l'aime encore plus que tout.
- Il n'a aucune raison de douter...
- Il sait que tu l'as trompé Quatre. Tu m'as toujours servis de beaux discours sur le mal que je faisais à Duo mais je crois que tu n'as pas mieux réussis que moi au bout du compte.
- Je...
Wufei leva la main pour l'interrompre.
- Tes raisons et tes motivations ne me regardent pas et m'intéressent encore moins. Je ne fais que t'informer pour t'offrir une chance de réparer ce que tu es en train de foutre en l'air.
- Tu as peur que je me rabatte sur Duo ? Se moqua l'arabe.
Wufei le regarda bien droit dans les yeux et eu un sourire calme et assuré.
- Si tu fais ça cette fois je te tue. Et ensuite je tue Duo s'il t'a cédé.
Quatre l'observa un moment et dut bien admettre qu'il ne plaisantait pas. Il était même très sérieux. Il n'était pas un être craintif loin de là mais sous ce regard tranchant il senti un frisson glacé lui parcourir l'échine. Dans le fond ne ferait-il pas pareil si quelqu'un essayait de lui prendre miliardo ? Ils n'était pas comme les autres hommes, la guerre les avait changé irrémédiablement. Même s'ils donnaient l'impression d'êtrent revenus à une vie ordinaire avec succés, quelque part ils restaient des combattants impitoyables. On ne peut pas tuer, même pour de bonnes raisons, sans que cela laisse des traces.
- Le thé est prêt tu en veux ?
Le chinois avait retrouvé son air habituel.
- Oui. S'il te plaît.
Quatre souris. Wufei protégerait Duo contre le monde entier s'il le fallait et c'était exactement ce dont Duo avait besoin.
- Je voudrais te demander un service Winner.
- Si c'est dans mes cordes il n'y a aucun problème.
- Je voudrais que tu essayes de parler de sa maladie avec Duo et que tu lui expliques qu'il doit reprendre son traitement et un suivi médical.
- Il a arrêté ?
L'arabe ne s'y connaissait peut-être pas en psychiatrie mais il savait tout de même que c'était une mauvaise chose que l'américain ait renoncé à prendre les médicaments qui lui étaient prescrits.
- J'ai essayé de lui parler mais venant de moi...
- C'est l'amant qu'il veut pas le psychiatre.
- Oui je crois que c'est bien résumé. Mais en tant qu'amant je m'inquiète tout autant sinon plus. Mais pour le moment ce n'est pas ce qui importe je réglerai ce différent avec lui plus tard.
- Je ferais ce que je pourrais.
- Merci.
- Tu n'as pas à me remercier, c'est mon meilleur ami et son bien-être me tient à coeur.
- Hier je me suis procuré les pilules dont il a besoin. Si tu arrive à le convaincre elles sont dans dans la table de nuit.

A suivre...

(1) Je ne vois pas pourquoi tout le monde serait malheureux et pas lui, un peu de justice que diable !! Et puis c'est bien connu les gens heureux n'ont pas d'histoire...



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