Auteur : Liam63
E-mail : liam63@tiscali.fr
Base : Gundam Wing
Disclaimer : L'univers de Gundam Wing n'est malheureusement pas à moi.

 

 

ENNEMI INTIME

Chapitre XIII

 

Le lundi matin l'ambiance du petit déjeuner était presque aussi "festive" que celle du souper. Le seul point positif en ce début de journée avait été la facilité avec laquelle Duo avait accepté les pilules que lui avait tendu Wufei.
- Heu Duo... Tu pourrais m'héberger encore quelques jours s'il te plaît ?
- Yes frenchie, il n'y a pas de problème. En fin de matinée on ira faire des doubles des clés ce sera plus facile comme ça. On en aura tous un jeu.
- Ce ne sera pas pour longtemps une semaine...
- Tu es ici chez toi tu peux rester autant que tu veux.
- C'est gentil mais je pars avec le professeur Sergue en Tasmanie. Je ne voulais pas y aller mais...
- Tasmanie ? Murmura une voix.
Wufei, Duo, Trowa et Amaya sursautèrent. Aucun d'entre eux n'avait entendu entrer Heero. Celui-ci vêtu d'un pantalon noir à pinces et d'une chemise beige se rendait de toute évidence au travail. L'américain le foudroya du regard.
- Ne me refaits plus jamais ça ! J'ai faillit avoir une attaque.
- Pour d'anciens soldats... En temps de guerre vous seriez morts.
- Oui mais nous ne sommes plus en guerre ajouta Wufei d'une voix ferme mais douce.
Heero sourit.
- Tu as raison. Je suis désolé d'être entré sans prévenir.
Duo remua sa main droite comme pour chasser une mouche et lui offrit un grand sourire.
- C'est sans importance... Tu veux un café ?
- Non merci. Le japonais se tourna vers Trowa. En fait je souhaitais te parler avant d'aller bosser, en privé... Si tu es d'accord...
- La dernière conversation que nous avons eu m'a laissé comme un goût amère...
- Ho... Heu... Oui bien sûr...
Duo fut discret mais Heero le vit tout de même donner un léger coup de pied à Trowa même si ce dernier ne cilla pas. Ils s'affrontèrent un instant du regard puis le français se leva en soupirant. Le japonais remercia une fois encore toutes les divinités qu'il connaissait, et ça en faisait beaucoup, d'avoir placé sur sa route un ami si fidèle. Trowa lui fit un bref signe de tête et tout deux se dirigèrent vers le salon. Wufei se leva à son tour pour fermer la porte de la cuisine derrière eux.
- Hé ! Râla Duo. Je ne vais plus rien entendre si tu fais ça !
- Ce qu'ils vont se dire ne nous concerne en rien.
- Ben si un peu quand même...
- Je crois qu'il serait plus judicieux que nous nous occupions de notre vie que de la leur tu ne penses pas ?
Amaya observa les deux hommes un moment puis quitta la pièce par discrétion et monta à l'étage avec les mains sur les oreilles, toujours par discrétion. Là elle entreprit de profiter pleinement de la salle de bain. Tout ce petit monde semblait avoir besoin d'intimité et elle d'une bonne douche c'était parfait. Finalement, malgré l'étroitesse de la maison, il y avait une place pour chacun. Quoique étroitesse n'était pas le mot, en fait c'était même plutôt grand bien que la surface habitable ait été réduite, il y avait encore deux pièces à cet étage, une au rez-de-chaussée et un troisième niveau mais, sans doute faute de moyens, Duo s'était contenté de les fermer. Il lui avait expliquer qu'un grand nombre de travaux étaient nécessaires. C'était une très ancienne bâtisse et c'est ce qui avait séduit l'américain, elle avait un passé et un côté familiale. On ne trouvait pas l'équivalent sur les colonies. Malheureusement, à la rénovation et à l'entretient elles coûtaient chère. En réalité Amaya se demandait même comment Duo avait pu se la payer. Il avait probablement touché un peu d'argent après la guerre et il avait un bon salaire sur L2 mais c'était loin d'être suffisant pour ce style de maison, d'autant qu'il devait aussi payer un loyer sur la colonie, ce n'était qu'un petit studio certes, mais tout de même... Bah après tout ce n'était pas ses oignons.

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- Alors ! Je t'écoute.
- Je souhaitais te présenter mes excuses. Gomen. Gomen nasai.
- Parfait. Elles sont acceptées. Au revoir.
- Trowa s'il te plaît... Je suis vraiment désolé. Si je t'es fait du mal je le regrette.
- Si ? Bien sûr que tu m'a fait du mal pauvre con ! Hurla Trowa. Ce n'était pas dans ses habitudes de craquer ainsi mais il faut dire qu'il avait ressassé sa rancune toute la nuit, incapable de fermer l'oeil. Je t'annonce que je t'aime et toi tu te barres sans un regard, sans un geste ou un mot ! Rien ! Tu es tellement insensible que tu n'es même pas capable d'imaginer ce que j'ai pu ressentir, alors franchement tes excuses tu sais ou tu peux te les mettre ! Avec tout les hommes qu'il y a dans ce putain d'univers il a fallut que je tombe amoureux de toi ! Je suis certain que même une amibe est capable de plus d'affection ! J'aurais mieux fait de me casser une jambe le jour où je t'ai rencontré !
- Je ne pensais pas que cela puisse m'arriver un jour mais j'ai... paniqué. J'ai même salement paniqué. Essaye de comprendre... Onegai.
- Il me semble que tu as eu le temps d'y penser avant de venir me trouver. Elle n'était pas hésitante ta question alors ne viens pas me raconter que tu ne t'attendais pas à une réponse de ce style. Ne pousse pas le vice jusqu'à me prendre pour un imbécile.
- Je ne sais pas, je ne sais plus... Je n'avais peut-être pas envisager tous les paramètres... Enfin si mais... J'ai fais une erreur et je te demande de me pardonner... Que veux tu que je fasse de plus ? Dis le moi et je le ferai...
- Tu veux vraiment savoir ce que tu peux faire pour moi ? Fou le camps et oubli que j'existe.
- J'esperais que ça se passerait differement mais...
Trowa s'apprêtais à envoyer Heero aux gémonies une fois de plus quand il prit conscience que les yeux de son ami étaient anormalement brillants. Il en fut tellement boulversé qu'il eu un instant l'impression de perdre l'équilibre. Il avait mal vu. Cela ne pouvait pas être. Ce n'était pas des larmes, impossible. Heero semblait si perdu. Néanmoins avant qu'il ait pu réagir le japonais était parti, encore une fois. Trowa se laissa tomber dans le fauteuil avec la désagréable sensation d'avoir commis une erreur.

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- Notre vie ?
- Oui notre vie Duo. Parce que vois tu il se trouve que bêtement j'envisageais une vie commune.
- Mais tout aussi bêtement tu as omis de m'en parler.
- Pardon ?
- Je sais qu'il m'arrive de perdre un peu les pédales par moment mais je ne me souviens pas que tu m'ai demandé mon avis. Non, avec ton orgueil insensé tu as pensé que je ne pouvais qu'être d'accord. Tu as tout décidé sans me consulté. Tu t'es contenté d'allusions comme si les choses allaient de soi. Nous n'en avons pas vraiment discuté.
- J'avais l'impression que tu m'aimais encore... Moi je t'aime.
- C'est le problème avec toi, c'est moi, moi, moi ! Tu n'es pas le centre de l'univers !
- Tu es injuste... Tu ne fais que chercher des excuses parce que tu as la trouille. Tu ne retourne pas sur L2, tu fuis sur L2 et ne viens pas me parler d'incube car je sais qu'il ne te fais pas si peur !
- Donne moi une seule raison de te faire confiance...
- Je t'aime.
- L'amour n'a jamais empêcher la souffrance, on peut même tuer par amour.
- En effet. Tu as raison je ne peux pas te promettre de ne plus jamais te faire du mal comme toi tu ne serais pas capable de me le promettre, personne ne le peux. Dans toute relation humaine il y a une part de risque... Regarde Heero et Trowa, même Quatre et Zech... Merquise est sans doute la seule personne que Quatre ait jamais réellement fait souffrir et pourtant elle est la plus chère à son coeur. La seule chose que je peux te promettre c'est de ne jamais te quitter quelques soient les circonstances. Je ne peux évidemment pas te promettre de ne pas mourir mais je ne t'abandonnerais pas de manière consciente.
Wufei savait que c'était là la seule véritable frayeur de l'américain. Ses parents l'avaient abandonné pour une raison inconnu, ensuite le père Maxwell, soeur Hélène et les orphelins avaient péri dans un incendie puis l'épidémie avait emporté Solo et tous les autres... (En tant que psychiatre il savait que la mort était ressentie comme un abandon, ceux qui restaient éprouvaient bien souvent une terrible colère à l'encontre des disparus) et pour finir il y avait eu lui, Wufei. Toute sa vie Duo avait été abandonné d'une manière ou d'une autre alors il ne concevait plus que quelqu'un puisse rester. Toute sa vie il avait pensé qu'il n'était pas assez bien pour que l'on puisse l'aimer et pourtant il en avait tellement besoin de cet amour et il en avait tant à donner...
- Et j'ai pas l'intention de crever avant au moins mes quatre vingt ans, poursuivit Wufei, et tu me connais quand je décide quelque chose ! Si on fait le reste du chemin ensemble Duo, ce sera pour un très long moment. Et si tu as besoin de retourner sur L2 parce que c'est nécessaire à ton équilibre alors nous irons. Je te suivrais. Ce matin je t'ai emprunté ton pc et j'ai même trouvé un emplois sur la colonie. Tu dois juste me laisser le temps de me trouver un remplaçant ici et de régler quelques problèmes administratifs.
- Tu as trouvé une place de psychiatre sur L2 !
Duo n'en revenait, il était si difficile de travailler là bas... Surtout dans le secteur médical, le moins que l'on puisse dire c'est qu'il n'était pas très développé, manque de budget, sous effectifs... Et puis Wufei n'aurait jamais un salaire équivalent à celui qu'il percevait ici...
- Non. Pas dans la medecine. Magasinier dans un petit super marché.
Duo écarquilla les yeux partagé entre le choc et l'incrédulité.
- Tu ne peux pas faire ça ! Tu ne peux pas foutre en l'air onze années d'études pour finir dans une supérette !
- Il n'y a aucun déshonneur à ranger des boites de conserves.
- Je sais bien ça n'a rien à voir... Mais... Tu... Ce... Ce n'est pas pour toi Wufei. Tu es un intellectuel. Tu es une grosse tête ! Tu es médecin bordel de Dieu, tu ne peux pas jeter ta vie aux orties pour venir t'installer sur une colonie où dans la plupart des quartiers les cafards et les rats sont plus nombreux que nous... Cela n'a jamais été ta vie...
- Tu m'excuseras mais nous avons logé dans de sacrés bouibouis durant la guerre.
- Oui mais... Comme tu le souligne c'était la guerre, en réalité tu appartiens à une certaine caste soyons honnête, t'es plutôt de la haute toi... Et puis tu oublie Shaozu.
- J'y ai bien réfléchit. Sa mère s'en occupera très bien et je le verrais pendant les vacances. Tu avais raison hier soir. Ma vie n'est pas plus importante que la tienne. Si tout abandonner est le prix a payer pour être à tes côtés alors ainsi soit-il. De toute manière j'en ai marre de mon boulot. Il me prends trop de temps, c'est des horaires de fou. Je veux profiter de ma vie et de toi. Je veux rattraper toutes les années que je nous ai volé. La seule chose que je te demande en échange c'est de me dire à voix haute et en me regardant en face que tu m'aimes toujours. Maintenant.
Duo restait sans voix. Il n'avait plus d'arguments à lui opposer. Le chinois était prêt à renoncer à tout pour lui et même à son fils qu'il aimait plus que n'importe qui. Les seuls mots qui voltigeaient tels des oiseaux fous dans son esprit ébranlé étaient "Il m'aime, Il m'aime vraiment". Et Duo en ressentie une joie immense, l'un de ces instant qui justifie votre existence même si elle a parfois été très moche. Mais Shinigami tapis là, au fond, ricana
"Peut-être qu'il essai de te manipuler. Il sait que tu n'accepteras jamais son si beau et si grand sacrifice. Je te rappelle que le fonctionnement de l'esprit humain est son fond de commerce."
Duo secoua la tête. Non. Non, Wufei était incapable de cela. Il était trop droit pour s'abaisser à quelque chose d'aussi veule
"Tu es sûr ?" Ta gueule ! Oui je suis sûr.
"A la bonheur, tu vas peut-être enfin arrêté de nous emmerder avec tes questions pseudométaphysiques et profiter de ta chance, on ne verra pas tous les jours un mec aussi bien que lui s'interesser à un cas desepéré comme le notre ! Et si tu pouvais aussi accélérer un peu les choses côté sexuel ça m'arrangerait parce que moi je me le taperais bien le chinois !"
- Heu Duo...
- Hein ?
- Tu as eu l'air un peu absent durant quelques secondes.
- J'étais en conversation avec moi même.
- Oui bien sûr... C'est normal.
- Pas d'ironie docteur Chang.
- Je ne me permettrais pas. De toute manière tant que vous êtes d'accord et que vous ne projetez pas d'assassiner quelqu'un ce n'est pas très grave.
- L'humour c'est une option ou je suis obligé d'acheter le tout ?
- Je te fais un prix. Beau, intelligent et en pleine force de l'âge tu ne trouveras pas mieux.
Duo s'approcha et caressa sensuellement les bras, le torse, le ventre puis il passa ses mains autour du cou de Wufei et se colla contre lui.
- Je dois dire que c'est de la belle carrosserie. Mais est-ce que le moteur fonctionne ? Non parce que y a quand même un certain nombre de kilomètres au compteur ! Et je ne suis pas certain que la conductrice précédente ait su entretenir tout ça...
- Adorable petit enfoiré !
Duo déposa un petit baiser léger sur les lèvres du chinois.
- Je t'aime Wufei. Mais si nous partions sur L2 un jour ou l'autre tu finirais par m'en vouloir.
Le chinois ouvrit la bouche pour protester mais Duo posa ses doigts dessus.
- Nous resterons ici. Tu avais raison, il n'y a rien sur la colonie que je ne retrouverais pas sur terre et puis j'aime cette maison, ce sera notre maison, c'est ce que j'ai toujours voulu. Si je laisse la peur décider pour moi aujourd'hui je sais que je ne me le pardonnerais pas, ça n'aurais pas beaucoup d'importance du reste car je ne pourrais pas survivre à une seconde séparation, pas maintenant que je sais à quel point tu m'aimes. Je vais résilier mon bail et demander une mutation qu'on ne m'accordera probablement pas.
- J'ai toujours rêvé d'entretenir un beau gars sexy. C'est un vieux fantasme...
- Pervers.
- Ça non plus c'est pas une option.
- Un défaut de construction ? Tant pis on fera avec.

A suivre...



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