Auteur : Liam63
E-mail : liam63@tiscali.fr
Base : Gundam Wing
Disclaimer : L'univers de Gundam Wing n'est malheureusement pas à moi.
Genre : Yaoi, Romance, Fantastique... OOC ? Tout dépend de ce que l'on considère comme OOC.


ENNEMI INTIME

Chapitre XV

 

Allongés sur le canapé et étroitement enlacés, Duo et Wufei faisaient semblant de regarder un film. En réalité ils profitaient de cet instant de sérénité pour goûter à leur nouveau bonheur conjugal. L'américain, la joue contre la poitrine de son amant(1), profitait de la présence qu'il avait espéré toute la journée, tandis que Wufei caressait les cheveux défaits de Duo tout en suivant de temps à autre les aventures d'un acteur pâlichon et sans envergure qui se proposait de sauver le monde.
- Tu sais Duo il y a une question qui me travaille depuis un moment.
- Ha ? Et qu'est-ce qui te préoccupe. Demanda l'américain d'une voix paresseuse.
- D'où vient le chèque que tu as mis à l'encaissement mardi ? Qui est Josuha Millot ?
Duo sorti de sa torpeur se redressa avec brusquerie
- Tu me surveilles ? Tu fouilles dans mes affaires ?
- Ça va pas non ! Tu mériterais que je te mette une baffe pour avoir seulement évoqué cette possibilité ! Il se trouve que tu as laissé le récépissé du chèque dans la poche de ton pantalon et que je vide les poches avant de mettre les vêtements dans la machine à laver. Contrairement à toi.
- Ho ça va hein... J'ai oublié ça peut arriver à tout le monde. Ce que tu peux être chameau par moment !
- Il y avait tous mes papiers dans la poche de mon blazer. Sans compter qu'il se lavait à sec...
Duo fit une moue dépité. Attendri Wufei le serra contre lui en riant puis reprit son sérieux pour poursuivre son "interrogatoire". La voix était grave et douce mais les questions très claires.
- Avec quoi as tu payé la maison et comment as tu payé les charges toutes ces années, je doute que ton salaire de fonctionnaire ait suffit. Elle était tout même considérée comme résidence secondaire.
"Et voilà il fallait bien que ça arrive un jour mais j'ai pas envie de lui en parlé moi ! Il attend, je connais ce regard il ne laissera pas tomber, Il sait bien que l'argent ne pousse pas sur les arbres... Comment est-ce que je me sors de là ? Ho après tout il n'y a aucune honte, je peux lui dire... Et puis nous vivons ensemble c'est normal qu'il sache... Il s'en apercevra tôt ou tard."
- Je... Tu promets de ne pas te foutre de moi si je te le dis ?
- Tu as ma parole.
- Josuha Millot est... Un éditeur.
- Éditeur ? Tu travaille pour une maison d'édition ?
- On peut dire ça comme ça.
- Et autrement on le dit comment ?
- J'écris. C'est une avance sur mon prochain livre. Souffla Duo d'un traite comme s'il avouait un pécher fort honteux.
- Et tu écris quoi ?
- C'est pas vraiment important... T'as pas faim ?
- Non.
- Soif alors ?
- Non plus.
- Froid ? Je monte chercher une couverture.
Wufei noua son bras gauche autour de la taille du jeune homme pour l'empêcher de s'enfuir.
- Ce n'est pas grave. Si tu ne veux pas m'en parler on en reste là.
- T'es fâché.
- Pas du tout.
- Si t'es fâché.
- Je te dis que non.
- Le coin de ton sourcil droit tressaute. Et quand il tressaute c'est que tu es fâché.
- C'est nerveux.
- C'est bien ce que je dis.
- Shazi !
Wufei dut bien admettre que durant un court instant il avait été contrarié par le manque de confiance de Duo, mais il était surtout peiné que celui-ci ressente encore le besoin de lui cacher certaines choses. L'américain soupira puis se leva. Il prit un ouvrage, dissimulé derrière d'autres livres, dans sa bibliothèque et le tendis à Wufei. Il appréhendais un peu la réaction du chinois, mais avec un peu de chance il ne le lirait pas, après tout ce n'était pas son genre. Pas assez intellectuel.
- Alexis Moreau ? Il me semble avoir déjà entendu ce nom... C'est toi ?
- Ben oui.
- Un polard ?
- Oui... Enfin... En quelque sorte...
Wufei vit la mention "pour adulte" au bas de la couverture .
- Je crois que je commence à cerner la situation.
- Bon maintenant que tu sais...
Duo voulut récupérer son bien mais lorsqu'il tendis la main Wufei mis l'ouvrage hors de sa portée.
- Alors là tu rêve ! Je veux connaître tes fantasmes !
- Ce ne sont pas mes fantasmes c'est juste de la fiction ! C'est pour vendre !
- Mais bien sûr.
- Donne moi ça.
- Des nèfles !
- Wu...
L'américain fut interrompu dans la récupération ardue de son bien par le bip bip strident du téléphone. Il alla décrocher alors que Wufei commençait à lire avec avidité.
- Allo. Trowa... Qu'est-ce qui t'arrive... Quoi ! C'est pas vrai ! On arrive.
- Qu'est-ce qui se passe ? Interrogea Wufei inquieté par le ton affolé de son petit ami.
- Heero est à l'hôpital, il a eu un malaise à l'aéroport. Où j'ai mis mes chaussures ?
- Elles sont dans la chambre près de la commode. Tu peux prendre ma veste par la même occasion, j'appelle un taxi.
Quelques minutes après les deux hommes s'engouffraient dans un véhicule gris garé devant chez eux. La jeune femme qui le conduisait se tourna vers eux avec entrain.
- Alors je vous dépose où ?
- Duo ?
- Quoi ?
- He bien dans quel hôpital a été emmené Heero.
- Heu...
- Ne me dis pas que t'as oublié de lui demander ?
L'américain, penaud, rentra la tête dans les épaules.
- J' y ai pas pensé, ça m'a fait un tel choc ! Je croyais qu'il était indestructible... J'arrive pas à croire qu'Heero ait pu avoir un malaise comme monsieur tout le monde...
- Nous avons peut-être tendance à l'oublier mais ce n'est qu'un homme. Conduisez nous à l'hôpital "Henri Delcourt".
Le taxi démarra. Duo dévisagea Wufei.
- Pourquoi la-bas ?
- C'est le plus proche de l'aéroport les secours ont du l'y amener. On va tenter le coup.

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Wufei et Duo trouvèrent Trowa assis au chevet du japonais. Il tenait dans sa main celle plus fine et plus petite du malade. Heero était très pâle. La perfusion et les fils divers qui le reliaient aux moniteurs lui donnaient un air fragile qu'ils ne lui avaient encore jamais vu... La seule fois où Heero avait été gravement blessé dans l'autodestruction de son Gundam c'était Trowa qui avait veillé sur lui.
- Comment va-t-il ? Demanda Wufei à voix basse pour ne pas déranger le sommeil de son ami.
- Le médecin dit qu'il est hors de danger. Il a fait une attaque.
- C'est plutôt inattendu pour quelqu'un ayant sa constitution.
Duo, silencieux, gardait les yeux fixés sur Heero. Il entendait les mots échangés mais ne parvenait toujours pas à croire qu'une telle chose ait pu arriver au soldat parfait.
- Le médecin souhaite le garder quelques jours pour des examens approfondis. Il a fait vérifier les toxiques, drogues et compagnie mais bien sûr ça n'a donné aucun résultat. Il a émis l'idée du surmenage ou d'un effort trop important...
- Me fait pas rigoler ! Ironisa Wufei.
Trowa eu un sourire triste.
- On est du même avis je vois. Mais ça ne nous dit pas ce qui s'est passé...
- L'incube... souffla Duo si bas qu'ils purent à peine l'entendre. C'est ce que tu as lu l'autre jour... Qu'il provoquait une attaque...
- Oui mais Heero était avec moi à l'aéroport.
- Peut-être que cela s'est passé avant. Quelqu'un de commun aurait fait un infarctus sur le moment et en serait probablement mort mais Heero est particulièrement résistant. Néanmoins cela a fatiguer son coeur et il a suffit de peu pour qu'il fasse tout de même une attaque au bout du compte.
Trowa secoua la tête de droite à gauche en signe de négation.
- Non il ne se serait pas fait avoir comme ça.
- Tu veux dire qu'il n'est pas aussi stupide que moi !
- Non ce n'est absolument pas ce que j'ai voulu dire ! Contrairement à toi Heero était prévenu. Et puis on ne peut pas se baser uniquement sur le fait qu'il ait fait une attaque pour penser qu'il a été attaqué par un incube, c'est de la fiction à ce niveau... Tu n'es pas objectif, tu te laisse influencer a cause du traumatisme que tu as subi.
- Le mieux c'est d'attendre qu'il se réveille et de lui demander. Trancha Wufei avant que la discussion ne dégénère. Je suppose que tu reste ici cette nuit ?
- En effet. Je suis désolé de vous avoir fait venir et de vous avoir effrayé, j'étais tellement inquiet.
Duo posa une main rassurante sur son épaule.
- De toute manière je n'aurais pas apprécié que tu ne nous prévienne pas tout de suite. Tu es sur que tu ne veux pas rentrer te reposer à la maison ? Il va dormir. Tu reviendra tôt demain matin.
- Non je te remercie mais je préfère rester. Tu quitterais cet hôpital toi si Wufei était à la place de Heero ?
Duo leva la tête en signe de fausse concentration puis la secoua en souriant.
- Il faudrait au moins la moitié d'une armée pour me sortir d'ici.
Wufei encercla la taille de Duo et l'entraîne vers la sortie.
- A demain Barton. Si tu as besoin de quelque chose ou s'il se passe quoique ce soit tu appelles.
- Bonne nuit vous deux et ne vous en faites pas, tout va bien maintenant, le médecin me l'a affirmé.

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Chez Réléna. 23 heures.

 

Le domestique introduisit Quatre dans le salon puis quitta la pièce. Réléna abandonna le fauteuil dans lequel elle écoutait "Aïda".
- Bonsoir Quatre. C'est un plaisir de te voir, cela faisait longtemps. Comment vas tu ?
Malgré la politesse sans faille de sa "belle-soeur" l'accueil était plutôt frais.
- Bien je te remercie. Je m'excuse de venir si tard, j'ai demandé à parler à Zech mais le domestique m'a conduit ici.
- En effet, mon frère ne souhaite pas recevoir de visite.
- Il me semble que je suis un peu plus qu'un visiteur. Rétorqua l'arabe d'une voix seche.
- Très bien, inutile de jouer sur les mots. En réalité Miliardo ne veux pas te voir et il a donné des instructions dans ce sens. Il a besoin de calme pour réfléchir.
- Il faut que je lui parle Réléna.
La jeune femme se détourna visiblement embarrassé.
- J'ai beaucoup d'affection pour vous deux et vous me mettez dans une position inconfortable... Mais qu'est-ce qui t'a pris ? Comment espérais-tu que dans notre milieu une liaison avec le fils du gouverneur Brighton puisse rester secrète ? Il est à peine majeur qui plus est !
- Nous avons couché ensemble une ou deux fois ça n'a rien d'une liaison et d'ailleurs je ne te dois aucune explications !
- Je te conseille cependant d'en trouver une valable lorsque Miliardo te posera la même question.
- Il est au courant de cette aventure depuis plusieurs mois d'après ce que l'on m'a dit alors pourquoi maintenant ?
- Il n'avait entendu que des rumeurs et même s'il se sentait délaissé depuis des mois il s'accrochait à la confiance qu'il avait en toi. Juste après que tu ais annulé vos vacances il s'est rendu seul au cocktail pour l'anniversaire du gouverneur Brighton, auquel tu ne pouvais pas assister non plus naturellement.
- Il y avait eu un grave accident dans l'une de nos usine de L3 , j'étais obligé de me rendre sur place pour voir ce qu'il en était.
- Quoiqu'il en soit Miliardo a surpris une conversation qui ne laissait place à aucune ambiguïté sur tes relations avec ce jeune homme. Elle avait lieu entre le dit jeune homme et son meilleur ami. Avec force détails si tu veux savoir. Mon frère en a été profondément blessé ! De toutes les personnes que je fréquente je pensais que tu étais la plus digne de confiance... Comment as tu pu lui faire ça ? C'est indigne !
- Tu fréquente trop Wufei toi ! Railla Quatre contrarié par le tour que prenait cette conversation. Il se sentait déjà coupable et il n'avait pas besoin que Sainte Réléna l'enfonce d'avantage.
- Ho ironise tant que tu veux mais ce n'est pas ça qui sauvera ton couple ! Je lui dirais que tu es passé. Bonne nuit.
Elle lui donnait congé de manière brusque et sans détours. Il lui était impossible de s'attarder d'avantage, elle était tout de même la reine de Sank et c'est à ce titre qu'elle le congédiait, cela se voyait à sa tenue altière et à son ton. Insister aurait été très maladroit et irrespectueux envers sa position et elle le savait.
- Bonne nuit votre Altesse.
Quatre furieux insista sur le titre comme s'il était une insulte. On le raccompagna poliment jusqu'à la sortie et il se retrouva à errer dans les jardins jusque sous la fenêtre de Zech(2). Les mains dans les poches il s'appuya contre un arbre. Sur la face sombre du palais il repéra sans mal la lumière qu'il cherchait. Au second, si proche et pourtant inaccessible. Il n'aurait su dire combien de temps il était resté à la fixer, une heure peut-être deux. Il réfléchissait à sa vie et surtout à ses erreurs. Des flashes d'un bonheur passé l'aveuglaient par leur intensité. Il essayait de comprendre, de se comprendre. Pourquoi avait-il prit le risque de tout foutre en l'air ? Le petit Brighton était mignon certes mais insignifiant comparé à l'aura et à la beauté de Zech. Puis se fut comme une révélation... Le désir de conquête, l'attrait de la nouveauté, voilà ce qu'il avait recherché chez le jeune homme. Zech lui était acquis ou du moins le considérait-il comme tel. C'était si banal que ça en était pathétique. Et puis il y avait "l'ascendant". Zech n'était pas un homme que l'on dominait ou controlait, il était plus agé que Quatre et possèdait une personnalité très affirmé. Quatre ferma un instant les yeux et se concentra mais sans résultat. Il y avait un moment déjà que son empathie le trahissait. Pour une raison qu'il n'avait pu déterminer son don s'était estompé au fil des ans. Il est vrai qu'il n'avait pas trop insister pour en connaître la cause car il percevait cette absence plus comme un bienfait qu'une malédiction. Pourtant ce soir, pour la première fois, il le regretta. Il aurait pu empêcher cette situation s'il avait senti à quel point son amant était malheureux ces derniers mois... et en cet instant même il pourrait savoir s'il y avait encore de l'amour dans son coeur malgré la trahison. Il avait besoin de lui comme jamais. Il ressentait avec ardeur la nécessité de le prendre dans ces bras, de l'embrasser, de lui murmurer son amour au creux de l'oreille... Quatre sourit un instant à l'idée qu'il pourrait comme un amoureux romantique grimper à l'arbre puis de là sauter sur le balcon. Il étudia la distance, c'était faisable, pas facile mais réalisable. "Ce palais est une vrai passoire ! N'importe qui pourrait s'y introduire, il faudra que j'en touche deux mots à Réléna". Le jeune homme retira sa veste, l'abandonna sur le gazon puis commença son ascension. Très rapidement cette courte escalade devint moins aisée. Il fallait prendre garde au branches trop fragiles pour supporter son poids. C'est qu'il n'était plus un adolescent et s'il avait gardé la ligne son corps était plus musculeux et il mesurait à présent 1,80 mètres. Et puis surtout monter aux arbres n'était pas une activité qu'il avait l'habitude de pratiquer, enfin plus depuis la fin de la guerre.

A suivre...

Quatre finira-t-il par tomber de l'arbre et se tuer ? Pourquoi Duo ne veut-il pas que Wufei lise sa prose pornographique ? Heero a-t-il été victime de l'incube ? Wufei rasera-t-il Paris pour retrouver les ossements de la bestiole ? Tout cela au prochain épisode... Je sais je sais c'est un suspence insoutenable lol

(1) Employé dans le sens sentimental "qui aime et qui est aimé" ils n'ont pas couché ensemble, enfin pas depuis qu'ils se sont revu.
(2) Pour les pinailleurs qui se poseraient la question ^___^ il la connaît pour y avoir dormi lorsqu'ils rendent visite à réléna.

 

 



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