Auteur : Liam63
E-mail : liam63@tiscali.fr
Base : Gundam Wing
Disclaimer : L'univers de Gundam Wing n'est malheureusement pas à moi.

 

ENNEMI INTIME

Chapitre XXII

 

Heero fit un effort considérable pour se lever malgré la migraine acharnée qui lui martelait le crâne. Ses seules pensées cohérentes pour l'instant étaient "plus jamais alcool" et "moi vouloir douche". N'importe qui aurait trouvé cela pathétique de la part d'un garçon aussi brillant, ce qui était bien la preuve que boire nuisait vraiment à la santé. Il ne se donna même pas la peine de chercher de l'aspirine ou autre puisqu'il savait qu'il n'y en avait pas. Heero n'avait jamais mal à la tête. La dernière fois qu'elle l'avait fait souffrir remontait à l'autodestruction de son Gundam, et kami sama arrigato, il ne s'autodétruisait pas tout les jours. Il se brossa les dents avec précaution pour ne pas entendre la brosse crisser sur ses molaires d'ivrogne puis resta sous le jet bienfaisant de la douche presque une demi heure. Alors seulement il sentit ses neurones se reconnecter peu à peu, comme un logiciel s'installe sur un ordinateur. Après un bon café il serait tout à fait opérationnel. Guider par cette délicieuse perspective il se dirigea vers la cuisine. Son hélant fut hélas stoppé par la zone sinistrée qu'était devenu son salon. Détaille qu'il avait occulté durant son sommeil. Trowa, impassible, ramassait les débris épars.
- Attention où tu mets les pieds, y a du verre partout. Comment tu te sens ?
- ...
- Si mal ?
- Hn.
Heero regarda ses pieds nus et réalisa qu'il lui fallait retourner dans la chambre pour se chausser s'il voulait son café.
- Assis toi dans le canapé j'ai nettoyé ce côté là. Je t'apporte ton petit déjeuner... Et une aspirine.
Trowa, amusé, constata que le japonais semblait reconnaissant. En fait il le regardait avec l'admiration inconditionnelle qu'un chien a pour un boucher. Il devait vraiment se sentir très très mal. Il essaya d'imprimer cette image sur sa rétine pour la classer dans le fichier "souvenirs mémorables" de son cerveau, il se doutait bien qu'il n'aurait plus l'occasion d'admirer une telle expression sur le visage de son ami dussent-ils vivre cent ans. Ce qui, lorsque l'on y réfléchissait, n'était peut-être pas plus mal. Le français déposa le plateau sur la table basse. Il en profita pour se resservir lui même un cappuccino et un croissant. Heero ne semblait séduit que par le café et l'aspirine.
- Tu devrais manger quelques céréales et boire un peu de jus d'orange. Tu te sentiras mieux après.
- Hn. Tu es sorti ?
- J'ai été récupérer mes affaires à l'aéroport et j'en ai profité pour faire deux trois courses. J'ai croisé ton voisin du dessus, il nous fait la gueule.
- C'est un sale con de toute façon. Je suis étonné qu'il n'est pas prévenu les flics.
- Ça doit être à cause du cannabis qui pousse sur son balcon.
- Comment tu sais ça toi ?
- Une feuille est tombé sur le tien.
- Ho... Quelle heure il est ?
- Onze heures.
- Ça doit être la première grasse matinée de ma vie !
- Ce n'est pas une grasse matinée. Tu cuvais, ce n'est pas pareil.
- Et à qui la faute !
- La tienne.
- La mienne ! Si tu n'avais pas été aussi désagréable je n'aurais pas eu aussi mal, et si je n'avais pas souffert je n'aurais pas tenté de noyer mon chagrin dans l'alcool. D'ailleurs tu le sais parce que tu es drôlement gentil ce matin, tu essaies de te racheter.
Trowa ne pu s'empêcher de sourire, d'une part parce que Heero avait raison, il se sentait un peu coupable et il essayait de se faire pardonner, de l'autre parce qu'il était heureux. Ils avaient leur première scène de ménage et Heero ne s'en rendait pas vraiment compte. Obéissant à une impulsion il profita de ce qu'Heero avait la bouche ouverte pour l'embrasser passionnément. Un peu surpris le japonais eut un mouvement de recul presque imperceptible mais qui n'échappa pas à Trowa.
- Je n'aurais pas du. Désolé. S'excusa le français.
- Si... Au contraire... C'est juste que c'est nouveau... Tu as été mon meilleurs ami pendant si longtemps que j'ai un peu de mal à te considérer différemment lorsqu'il s'agit de proximité physique. Mais j'aime ça... Je veux dire être près de toi et... Tu vois...
La tentation était trop forte pour Trowa et il ne pu s'empêcher de taquiner son ami.
- A vrai dire non... Tu pourrais m'expliquer... La communication est la base de toute relation n'est-ce pas ?
Il se pencha pour embrasser le délicat épiderme à la base du cou, remonta en le parsemant de petits baisers puis mordilla doucement le lobe de l'oreille.
- Ça tu aimes ? Souffla t-il d'une voix plus rauque qu'à l'accoutumé.
- Hn.
Pour appuyer son affirmation Heero laissa un accès plus libre à cette bouche qu'il pressentait diabolique. Le français devant cette manifestation de contentement caressa du bout de la langue la peau si sensible, d'abord avec légèreté puis avec plus d'ardeur. Heero l'enlaça pour se rapprocher d'avantage et se laissa tomber dans les coussins entraînant son amant avec lui. Trowa revint vers sa bouche qu'il savoura comme le plus exquis des chocolat fin. Il remonta l'une des jambe du japonais contre sa hanche, sa main douce dessinait les contours d'une cuisse musclée que ne recouvrait pas complètement le cycliste noir. Il sentit Heero glisser ses mains sous son pull. Ses doigts parcouraient son dos. Par moment ils les sentaient se crisper quand le plaisir faisait vibrer le corps de son partenaire. Bien qu'Heero soit réceptif, Trowa sentait qu'il cherchait à garder le contrôle de lui même comme on lui avait appris à le faire en toute circonstances, et ce qu'il voulait plus que tout, c'était détruire les murs qu'Heero érigeait entre lui et les autres, même dans des moments aussi intimes. Le français remonta sa
main vers le ventre et l'introduisit sous le tee-shirt blanc. Caressa son torse, ses abdominos... En bon soldat il faisait connaissance avec le terrain, à l'affût du moindre transport. Il tourmenta l'un des téton jusqu'à ce qu'il devienne dur. La respiration du japonais se faisait plus erratique tandis qu'il dévorait sa bouche. Son corps ondulait contre le sien, il pouvait sentir le sexe de l'asiatique aussi dur que la pierre. Son désir si longtemps refoulé cherchait à s'exprimer, et Trowa su que s'il ne mettait pas un terme à ce flirt il ne trouverait plus le courage de s'arrêter. Il sentit avec une inquiétude croissante et un délicieux frémissement que la main d'Heero se frayait un passage entre eux pour dégrafer son jean, ce qui permis à son autre main de s'infiltrer presque subrepticement dans son pantalon pour caresser ses fesses. Trowa était un peu étonné de voir son ami si entreprenant, mais aussi émerveillé. Pourtant quelque chose le gênait sans qu'il parvienne à déterminer ce que c'était. Il plongea son regard brûlant dans la mer déchaînée qui était désormais son seul horizon pour tenter d'en percer les mystères. Avant même qu'il ait pu analyser quoique ce soit il vit le regard du japonais se durcir puis son corps se tendre mais plus de plaisir, non, plutôt comme lorsqu'il se préparait au combat. Décontenancé Trowa se demanda ce qu'il avait bien pu faire qui lui déplaise autant.
- Trowa... C'est moi qui vais pas bien où il y a un type bizarre au milieu du salon en train de nous mater ?
Le français à présent sur la défensive lui aussi se retourna violemment. Un homme de taille moyenne, avec de longs cheveux argentés se tenait près de ce qui avait été le PC de Heero. Toute notion de plaisir oubliée les deux ex pilotes se relevèrent pour faire face à l'inconnu. Celui-ci ne manifestait ni agressivité ni gêne. Il se contentait d'afficher un sourire narquois. Heero et Trowa étaient furieux. Comment avaient-ils pu ne pas l'entendre entrer, ne pas sentir sa présence ? Ils étaient un peu occupés certes mais pas à ce point là...
- Vous avez moins d'une minute pour me dire ce que vous faites là.
Le regard et le ton impérieux de Heero ne semblèrent pas du tout ébranler la bonne humeur de l'homme. Trowa profita de ce qu'il fixait le japonais pour se déplacer légèrement sur le côté mais il su tout de suite que son mouvement avait été perçu comme ce qu'il était, une position d'attaque.
- Allons du calme. Je ne vous veux aucun mal.
Trowa lui offrit l'un de ces regard aimable dont il avait le secret et qui mettait généralement ses adversaires en position de faiblesse.
- Si l'un de nous dans cette pièce est en danger monsieur j'ai bien peur que ce soit vous.
- Je dois dire que vous ressemblez à deux loup sur le point de me déchiqueter. C'est très impressionnant.
Néanmoins son ton ironique démentait toute crainte.
- Si vous êtes venu dans l'espoir de voler quelque chose vous tombez mal. Précisa Heero.
Le curieux personnage jeta un coup d'oeil circulaire pour évaluer les dégâts.
- C'est que je constate. Mais... Ce n'est pas ce qui m'amène jusqu'à vous. Non. Ce serait plutôt la curiosité. Peu de gens ont survécut à l'étreinte d'un incube. Pour votre ami Duo je me suis dit qu'il avait eut de la chance. Son amant est arrivé avant qu'ils aient... Comment dire... Conclus. Il n' y a pas eut de puissantes décharges d'énergie sexuelle si vous voyez ce que je veux dire... Mais vous on peut dire que vous êtes exceptionnel, vous vous portez comme un charme. En général seuls quelques sorciers noirs s'amusent à forniquer avec des démons et ils évitent ce genre d'incube-vampire. Trop dangereux. Ils n'attaquent pas au sens propre du terme comme vous avez pu le constater mais ils sont très difficile à tuer et ils sont particulièrement retors. Vous avez réussit à le blesser ce qui est en soi un exploit. Ho bien sûr il s'est déjà remis mais tout de même !
- C'est un hasard, j'ai eu de la chance.
- Je ne crois pas au hasard monsieur Yui.
- Grand bien vous fasse !
- Vous ne savez pas d'où vous venez n'est-ce pas ? En réalité en dehors de Mr Chang et de Mr Winner aucun de vous ne le sait.
- Je suis le fils d'Odin...
L'homme leva la main pour l'interrompre.
- Ne faites pas offense à mon intelligence voulez-vous. Nous savons tous les deux que même si par commodité vous prétendiez être père et fils il n'en était rien quant à Trowa...
- Où voulez vous en venir ? Mais qui êtes vous à la fin ?
Le français s'impatientait. Malgré les années il n'aimait pas qu'on lui rappelle que son passé était quasiment inexistant.
- Ok. Il faut tuer cet incube pour l'empêcher de nuire, et pour certaines raisons vous êtes les hommes qu'il me faut.
- Pourquoi vous ne le faites pas vous même.
- Mon rôle sera seulement de vous guider. Et mon nom est Lambda.
- Le type du bouquin ? Interrogea Trowa.
- J'ai pensé que quelques informations seraient les bien venues. Mais c'est un ouvrage qui n'a pas d'existence réel.
- Comment ça ? Demanda Heero qui commençait à se sentir franchement curieux.
- Disons qu'il fonctionne un peu comme l'incube. Manipulation des particules.
- C'est comme ça que vous êtes entré ici ? Vous n'êtes pas humain ?
- Jeune homme vous devenez blessant.
Trowa faisait des efforts mais ce type lui tapait sur le système. Il ne savait plus très bien si c'était à cause de ce qu'il racontait ou parce qu'il le rendait responsable de sa frustration sexuelle. Comme s'il avait pu lire dans ses pensées l'homme l'observa avec une mine facétieuse.
- Il n'était pas près de toute façon. Vous l'avez bien senti.
Là c'était officiel il le détestait. Lui qui gardait un air impassible pour qu'il ne soit pas possible de deviner ses émotions trouvait très désagréable qu'un tel zèbre puisse lire dans ses pensées.
- J'essaierais de ne plus le faire c'est promis.
Heero se tourna vers son ami.
- De quoi il parle.
- Il lit dans ton esprit. Fais attention.
- Et en quoi pourriez vous nous aider Mr Lambda ? Demanda Trowa d'un ton sec.
- Lambda tout court je préfère.
- Je me moque de ce que vous préférez. Je vous ai posé une question.
- Et bien pour commencer je sais comment le trouver.
- Vraiment ?
- Vraiment. Il est quelque part dans les catacombes.
- Ho on est drôlement avancés ironisa le français. Vous savez combien de kilomètres ont ces fichues galeries ! Et puis elles datent seulement du XVIII ème siècle. Je pensais que votre démon était un peu plus ancien que cela.
- En fait il était enterré dans le cimetière des innocents mais il était là bien avant celui-ci. Quand pour des raisons d'insalubrité il a été décidé de fermer le cimetière, ses ossements comme ceux des autres disparus ont été transporté dans les carrières de la Tombe-Issoire.
- C'est bien joli, intervint à nouveau Trowa, mais on a exhumés et transférés plus de six millions de corps et il est bien évident que tous ne sont pas identifiés alors comment le trouver même en sachant qu'il est là ?
Lambda sortit de sa poche une chevalière en or sur laquelle était sertie une obsidienne.
- Avec ça.
Heero et Trowa ne dirent rien mais leur regards dubitatifs parlaient pour eux.
- Hommes de peu de foi !
Il la tendit au japonais qui s'en saisit aussitôt pour l'examiner. Pendant un bref instant il eu l'étrange impression qu'une lueur était apparue à l'intèrieure de la pierre noire malgrè son opacité. Il l'observa plus attentivement mais ne vit rien d'autre qu'un minéral ordinaire...
- Duo m'a dit un jour, précisa l'asiatique, que l'obsidienne était importante pour les indiens d'Amérique(1). Ces derniers l'utilisaient lors de rituels dans le but d'améliorer l'acuité visuelle et d'aiguiser la vision intérieure. Sa propriété ésotérique était d'agir comme un aimant pour transformer les pouvoirs de l'esprit en volonté agissante.
- C'est exact. Puisque vous êtes toujours en vie vous êtes en relation avec l'incube, vous avez partagé quelque chose. Avec cet objet et si vous y mettez un peu du votre vous le trouverez.
- Co... Hé ! Cria Trowa.
Mais les deux jeunes hommes restèrent avec leurs questions. Lambda avait disparu.

 

La nuit suivante chez Duo

Wufei à demi éveillé tendit la main pour se rapprocher de Duo mais ne trouva qu'une place vide et froide. Il jeta un oeil sur le cadran lumineux à ses côtés. Deux heures du matin. Un peu inquiet il se leva et descendit au salon d'où parvenait une faible luminosité. L'américain, enroulé dans un plaid, s'était lové dans le canapé pour lire. Seule une lampe d'appoint éclairait la pièce. De plus près Wufei constata que son amant n'était absolument pas concentré sur son ouvrage. Celui-ci reposait sur ses genoux alors que son regard se perdait dans la pénombre en direction de la fenêtre. Le chinois vint s'asseoir près de lui.
- Ça ne va pas ?
- Je n'arrivais pas à dormir alors j'ai préféré venir ici pour ne pas te réveiller.
Duo se laissa aller contre son amant et posa la tête sur son épaule.
- Tout ira bien.
- Et s'il me trouve complètement bargeot ?
- Ben ça c'est obligé parce que tu es vraiment pas net comme type... Plaisanta Wufei. Mais le but de cet entretient, reprit-il plus sèrieusement, n'est pas de déterminer si tu es malade ou pas. C'est de savoir si tu es dangereux pour Shaozu, et nous savons tout les deux que ce n'est pas le cas alors tu n'as pas à être nerveux.
- Facile à dire. Je n'arrive pas à penser à autre chose.
Wufei saisit la main de son compagnon et le força à se lever.
- Vient allons nous coucher.
- Mais j'ai vraiment pas sommeil !
- J'ai dit se coucher j'ai pas dit dormir. Tu verras le bon docteur Chang a un remède infaillible pour calmer les gens trop nerveux.
- On va encore jouer au docteur ? Demanda l'américain avec un air canaille.
- Il faudra bien respecter la prescription....

A suivre...



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(1) aussi pour les aztèques, les mayas.