Auteur : Liam63
E-mail : liam63@tiscali.fr
Base : Gundam Wing
Disclaimer : L'univers de Gundam Wing n'est malheureusement pas à moi.

 

ENNEMI INTIME

Chapitre XXIV

 

Wufei entrelaça ses doigts à ceux de Duo et ils quittèrent l'immeuble. Plongées dans leurs pensées ils profitaient en silence des derniers rayons de septembre. Le chinois semblait serein alors que son amant ne cessait de l'observer du coin de l'oeil comme s'il attendait quelque chose. Wufei tout à fait conscient de cet état de fait le laissait mariner. Au bout d'un moment, tout de même assez long lorsque l'on connaissait sa curiosité légendaire, l'américain ne pu plus se contenir.
- Qu'est-ce qu'elle te voulait ?
- Rien d'important.
- Mais encore ?
- Nous avons parlé de ton traitement.
- Elle veut que tu augmentes la dose ?
- Non pas vraiment. En fait elle souhaite surtout que tu reprennes ta thérapie.
- Avec elle ?
- Elle ne l'a pas précisé.
- Et tu en penses quoi ?
- Que je n'ai pas à intervenir dans cette décision.
- Mais tu as tout de même un avis.
- En effet. Entreprendre une thérapie si tu ne le désires pas vraiment ne mènerait à rien, ce serait une perte de temps.
- Mais tu penses que ce serait bien ?
- Je viens de te répondre Duo.
- Je... Est-ce qu'elle t'as laissé entendre ce qu'elle dirait au juge.
- Non.
- Ce que tu peux être menteur tout de même !
- Pardon ?
- J'ai entendu ce qu'elle t'a dit. J'ai écouté à la porte.
- Et tu oses me le dire en me regardant en face.
- Oui parce que je ne mens pas moi. Elle a promis que si j'acceptais cette thérapie elle ferait un bon rapport au juge.
- Et après ? Ce n'est pas une bonne raison d'entreprendre une thérapie.
- On s'en fou. Ce qui compte c'est de gagner ce maudit procès. Si elle veut que je lui raconte le tome trois de ma vie alors je le ferais. Je ne la laisserais pas te reprendre !
- Qu'est-ce que tu racontes ? De quoi tu parles ?
- Promets moi que si elle te propose de reprendre la vie commune tu n'accepteras pas... Promets moi de ne pas me quitter...
- Ça ne va pas recommencer ! Wufei était partagé entre le désespoir et l'impatience.Qu'est-ce que je n'ai pas fait pour te prouver mon amour ? Que veux tu de plus ? Qu'attends tu de moi ? J'ai abandonné tout une partie de ma vie pour toi, j'étais près à renoncer à ma carrière et à mon fils... Que puis-je encore te donner tu peux me le dire ?
Malgré le monde qui allait et venait dans les rues Duo se jeta dans les bras de Wufei. Celui-ci lui caressa les cheveux un moment puis l'embrassa.
- Tout ira bien...
- Hé les deux tafiotes vous pourriez pas aller vous tripoter ailleurs !
Wufei lâcha son amant et se retourna le regard mauvais vers les deux hommes. Incapable de savoir lequel l'avait gratifié de cette charmante interjection il s'adressa à tout hasard à celui de droite. Il avait une tête de crétin congénital, tout à fait le genre à faire des remarques aussi peu élaborés au point de vue vocabulaire. L'Asiatique se dit qu'il valait mieux se mettre au même niveau.
- Ta gueule du con. Je suis pas de très bonne humeur alors barres toi avant que je ne décide de passer mes nerfs sur toi !
Les deux compères restèrent sans voix. Les pédés c'est sensé trembler et appeler à l'aide, pas vous dévisager avec ce regard de tueur. Mais le comble de l'humiliation c'était que celui qui ressemblait à une fille était mort de rire, le salaud en avait les larmes aux yeux. Nos bandits de grands chemins, complètement déstabilisés, ne savaient plus trop quoi faire. Ils pensaient les impressionner et les couvrir d'injures juste pour s'amuser un peu mais les joueurs d'en face ne respectaient pas les règles. Duo s'arrêta de rire et s'approcha un peu.
- Croyez moi les gars c'est pas la bonne semaine pour chatouiller le ventre du dragon. Si vous ne voulez pas qu'il vous crame les poils du cul allez plutôt prendre un verre pour passer le temps.
Ils hésitèrent un moment puis décidèrent que ce n'était pas une mauvaise idée, ces deux là étaient vraiment zarbis. Ils s'éloignèrent non sans baragouiner deux ou trois insultes. Wufei fit un pas dans leur direction pour leur inculquer quelques notions d'honneur mais Duo attrapa son avant bras pour le stopper.
- Non. Ce ne sont que des guignols. S'il y a une rixe la police finira par intervenir et ce n'est pas dans notre intérêt.
- Ca m'ennui de le reconnaître mais tu as raison. Il faut croire que je ne suis pas encore assez zen.
- Ça tu peux le dire. "Ta gueule du con !" Avec ton petit air de nobliaux c'était vraiment poilant ! C'est vrai dans ta bouche on s'attends plutôt à un "hola maroufles passez votre chemin ou je vous passe au fil de mon épée, enfin de mon sabre..."
- Tu ne serais pas en train de te payer ma tête là par hasard ?
- Moi ? Fi donc l'ami, point du tout.
Wufei poussa Duo dans un coin sombre un peu à l'abris des regards. Il l'accola contre un mur et pressa son corps contre le sien.
- Tu n'es qu'une délicieuse petite saleté...
- J'ai envie de toi rentrons.
- Tu ne veux pas le faire ici ? Je croyais que le risque t'excitait.
- Tu crois que c'est le moment de se retrouver au poste de police pour attentat à la pudeur ? Je vous trouve bien inconscient aujourd'hui monsieur Chang...
Wufei embrassa Duo avec passion, presque avec violence... il le libéra lorsqu'ils furent à bout de souffle.
- Et moi je te trouve bien sage... C'est presque effrayant ! Plaisanta-t-il.
- Je me demande comment je dois prendre cette remarque.
Pour seul réponse Wufei l'embrassa à nouveau.
- Malheureusement je n'ai pas le temps de rentrer avec toi, je prends mon service à 14 heures.
- Je croyais que tu avais ta journée ?
- Je n'ai pas pu, un de mes collègue est malade. D'ailleurs je suis de garde cette nuit.
- Encore un truc que tu as oublié de me dire ? Nous allons devoir bosser sur notre communication tout les deux. Tu vas me manquer. Toutes es longues heures sans toi... Ça nous laisse tout de même une heure...
Duo tira Wufei par la main.
- Si on se dépêche on sera à la maison dans moins d'une demi heure...
Wufei le retint.
- Le petit coup vite fait je trouve ça un peu trivial.
- C'est le type qui voulait faire l'amour dans la rue et en plein jour qui dit ça ?
- Ça c'est un fantasme c'est pas pareil.
L'américain secoua la tête en souriant.
- T'es vraiment un drôle de type. Je crois que tu ne cesseras jamais de m'étonner.
- Tant mieux. Et si on déjeunait ensemble. Il y a un petit resto près de l'hôpital. Un Italien.
- Chouette je vais pouvoir compenser ma frustration sexuelle avec des spaghetti. Finalement je demande même si je gagne pas au change.
- Salaud !

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Chez Heero après le départ de Lambda.

- Je mets un pantalon et on y va.
- Où ? Demanda Trowa dubitatif devant l'air plus que décidé de son ami.
- Dans les catacombes.
Ça ne ressemblait pas à Heero de partir comme cela, bille en tête. En règle générale il préparait, élaborait...
- Je ne crois pas que ce soit une bonne idée.
- Hn ?
- Il vaudrait mieux y aller un jour de fermeture pour être tranquille, enfin autant qu'il est possible, c'est à dire le lundi. Ensuite il nous faut des lampes de poches, étanches de préférence on ne sait jamais, un plan des carrières et des pelles car je suppose qu'il va falloir creuser pour trouver ces ossements. Et pour finir nous n'avons plus d'ylang-ylang, en tout cas pas assez. C'est la vendeuse qui va faire une drôle de tête quand on va lui acheter tout son stock.
- Son stock ?
- Je te rappelle que les fioles d'huiles essentielles font à peu près trente ml ça me parait un peu juste pour tout un squelette.
- Hn.
Il était grincheux ce hn là. Il voulait dire : "Tu as raison mais ça m'enmerde".
- Fais voire cette bague.
Heero la lui donna et le français l'examina.
- Je ne vois pas ce qu'elle pourrait avoir d'exceptionnelle.
Heero haussa les épaules. "On verra bien". Trowa posa la chevalière sur la table.
- Tu lui en veux énormément on dirait ? Tu étais pourtant consentant non ?
- Tu le sais très bien.
- Alors pourquoi ?
- ...
- Si nous ne communiquons pas nous n'arriverons à rien.
- La dernière fois que j'ai essayé de communiquer tu n'as pas été très réceptif.
- Je sais et je m'en excuse. Ça m'a fait un choc, mais je gère maintenant.
- En réalité nous ne nous connaissons pas... Je savais que ton impassibilité était un masque, une armure tout comme ma froideur ou le côté blagueur de Duo mais je n'imaginais pas que cela dissimulait un tempérament aussi volcanique. J'ai toujours cru que c'était Wufei qui remportait la palme dans ce domaine là.
- Et tu es déçu ? Interrogea Trowa avec un peu de tristesse dans la voix.
- Non. Pas du tout. Ça te dirais de déménager ?
Trowa le dévisagea surpris par le changement brutal de conversation.
- Si tu veux... Mais ce ne sera pas facile de trouver un appart ici. Qu'est-ce que tu reproches à celui-là ?
- Pour commencer il n'a pas de baignoire et tu adores les bains, c'est un peu petit aussi. Et puis... Je l'ai choisit uniquement pour moi... Ce serait peut-être bien que l'on cherche quelque chose qui nous convienne à tout les deux... Que l'on aura choisit ensemble... mais tu préfères peut-être que l'on ait chacun notre appartement ?
Trowa resta sans voix. Il était bien trop heureux pour émettre un son. Il savait qu'Heero ne faisait pas les choses à moitié mais le voire s'engager dans leur relation de cette façon... C'était tout simplement merveilleux.
- Tu es sûr de ne pas le regretter ?
- Affirmatif.
- En ce cas je dois admettre que c'est une idée qui me plaît beaucoup.
Ils échangèrent un baiser tendre et plein de promesses.
- Si on sortait déjeuner dehors ? Proposa le français.
- J'aimerais bien. Et puis nous pourrions aller au cinéma. Ensuite faire des courses et nous inscrire dans une agence immobilière et faire les petites annonces.
- Vendu. Alors qu'est-ce que tu attends ? Enlève donc cette tenue indécente pour quelque chose de plus convenable. Plaisanta Trowa.
- Hé ! J'ai porté ça pendant des années !
- Et regarde où tu en es ? Tu t'apprêtes à aller dîner avec un type qui ne rêve que de t'arracher tout ce lycra. C'est une vraie tenue d'allumeur ça !
- C'est une tenue pratique mauvaise langue !
- De nous cinq tu es pourtant le moins habillé.
- C'est sûr comparativement à toi ! Je me demande même si ça ne cache pas quelque chose...
Heero souleva le pull fin de Trowa avec un petit sourire en coin. Il caressa son ventre, passa sur le côté puis remonta vers les omoplates.
- A première vu il n'y a aucun vice rédhibitoire... On pourra peut-être te faire confirmer !
Le français saisit l'un des bras d'Heero, se pencha en avant et tira pour le déséquilibrer. Celui-ci s'étala de tout son long sur le tapis. Un tapis de bonne facture et suffisamment épais pour qu'il ne se fasse pas mal. Trowa passa ses jambes de part et d'autre de son corps pour bloquer toute tentative de révolte. Rapidité, efficacité. Ne surtout jamais sous estimé l'ex soldat parfait. Il se pencha vers son oreille qu'il mordilla délicatement.
- Ça ne me dérange pas que tu me compares à un animal... Mais pas à un animal de salon... Souffla-t-il avant de retourner torturer le lobe d'un individu déjà moins récalcitrant. Il laissa sa langue jouer sur le pavillon, puis sur la gorge... Le pourtour du visage... Les lèvres... A chaque fois que le japonais essayait d'approfondir le baiser Trowa rejetait la tête en arrière puis revenait taquiner la peau douce de l'asiatique.
- Tu vois que je ne suis pas une si mauvaise langue...
- Lâche moi... S'il te plaît.
- Tu vas tenté de d'échapper si je fais ça...
- Non.
- Tu jures ?
Heero fit signe que oui.
Trowa relâcha un peu sa prise et Heero en profita pour bloquer ses jambes et d'une torsion du buste inversa leur position.
- Ne jamais faire confiance à un adversaire. Pour un ex mercenaire...
Mais le Français souriait absolument pas surpris de la réaction de l'Asiatique.
- C'est que j'aime lorsque tu te vautres sur moi...
- Je ne me vautre pas ! Il se mis à onduler doucement son corps. Là je me vautre...
Trowa posa ses main sur ses hanches pour lui faire arrêter, bien à regret il est vrai, ses mouvements taquins et séducteurs.
- N'alluma pas un incendie que tu ne pourras pas éteindre espèce de petit aguicheur ! Sinon tu pourrais bien voir ce qu'est réellement mon tempérament volcanique...

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Sur L4

C'est avec étonnement que Zech vit débouler Quatre en fin de matinée bien avant l'heure du déjeuner. Il l'entendit vaguement donner des ordres à un domestique.
- Qu'est-ce que tu fais là si tôt ?
L'Arabe enlaça son amant pour l'embrasser.
- J'ai envie de passer la journée avec toi.
- Toute la journée ?
- Oui.
- Et tes affaires ?
- Je m'en fou. Aujourd'hui il n'y a que nous.
Le jeune homme ne pu s'empêcher de sourire. Il était enchanté. Depuis leur réconciliation Quatre faisait tout ce qu'il pouvait pour lui faire plaisir. Il lui réservait sans cesses des surprises toutes plus romantiques les unes que les autres. Un seul point venait obscurcir la félicité dans laquelle il baignait : Son amant lui accordait certes plus de temps, prenant un peu sur son travail, mais malheureusement beaucoup trop sur son sommeil. Le jeune pdg essayait de le cacher mais la fatigue se faisait un peu plus sentir chaque jour. Il se relevait la nuit pour finir le travail qu'il ne faisait pas dans la journée et de ce fait ne dormait plus que trois à quatre heures par nuit. Même pour quelqu'un d'aussi résistant ce rythme de vie était une mauvaise chose. Zech craignait qu'il ne finisse à la longue par tomber d'épuisement et il se sentait un peu coupable. C'est lui qui avait exigé que Quatre passe plus de temps en sa compagnie, il ne pensait pas que le jeune homme rognerait sur son sommeil au lieu de s'arranger pour pouvoir travailler moins. Il le pourrait s'il acceptait de faire confiance à ses subalternes au lieu de vouloir tout vérifier dans les moindre détails. La domestique revint et remis à quatre un grand panier ainsi qu'une couverture.
- Pique-nique ?
- Hum hum.
- Où ça ?
- Tu verras bien.
Il attrapa la main de Zech et l'entraîna jusqu'à la voiture. Le chauffeur de toute évidence déjà informé de la destination les déposa quelques minutes plus tard devant l'un des plus beau parc de L4. Il s'avancèrent collé l'un à l'autre, le bras de Zech sur les épaules de Auatre et le bras de celui-ci autour de la taille du premier. D'un pas lent ils se dirigeaient vers le magnifique étang à l'est du parc, accompagné par le chant des oiseaux. Zech regardait un peu partout admiratif devant la grande variété de fleurs mais de plus en plus étonné.
- C'est bizarre.
- Quoi amour ?
- Il n'y a pas un chat, par une aussi belle journée il devrait y avoir plein de monde...
Quatre se contenta d'un petit sourire espiègle.
- J'avais envie d'un peu d'intimité.
Zech s'immobilisa les yeux écarquillés.
- Tu n'as pas fait ça ? Comment...
- J'ai loué le parc pour la journée.
- Mais ça doit coûter une fortune !
- Et après ? On a jamais vu un coffre fort suivre un corbillard. Et puis rien n'est aussi précieux que les instants que je passe avec toi.

A suivre...



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