Auteur : Liam63

E-mail : liam63@tiscali.fr

Base : Gundam wing

Disclaimer : L'univers de Gundam Wing n'est malheureusement pas à moi.

 

 

ENNEMI INTIME

Chapitre XXVIII

 

Wufei, félin, s'approcha de Duo toujours assis sur le lit. L'américain saisit la robe que son amant lui tendait mais sa main se crispa sur le tissu. Il détourna la tête pour ne pas regarder le chinois.
- Je ne veux pas faire ça... Souffla t-il.
Wufei pouvait tout à fait comprendre que Duo refuse de se prêter à ce jeu, ce qu'il acceptait moins c'était l'air coupable qu'arborait l'américain comme s'il jugeait indélicat de sa part de dire non à l'une des lubies de son amant... En étaient-ils arrivé à un point où Duo avait peur de ses réactions ? Pas physiquement bien sûr, mais il commençait à penser que leurs altercations de ces derniers jours avaient fait bien plus de mal qu'il ne le croyait. Il savait que Duo craignait par dessus tout d'être abandonné et il avait de toute évidence sous estimé le problème. C'était une fissure dans l'âme de son compagnon, et son comportement colérique n'avait fait que lézarder d'avantage sa confiance en lui. Il s'accroupie devant le jeune homme.
- Je n'aurais pas dû te demander cela... C'était une idée stupide. J'ai cru que... Ça n'a pas d'importance. Viens allons déjeuner. Il lui parlait avec douceur tout en caressant sa joue. Machinalement il replaça une petite mèche de cheveux derrière son oreille.
- Qu'est-ce que tu as cru ? Que j'aimais m'habiller en fille ?
- Non. J'ai cru que cela me permettrait d'une certaine façon d'approcher cette partie de toi qui m'est totalement inconnue.
- Meiran ?
- Oui.
- Alors tu as raison c'était une idée stupide. Le fait que je passe cette robe ne te donnerait pas Meiran, tout ce que tu aurais c'est Duo travesti. En tant que psy tu es bien placé pour le savoir. Meiran n'existe plus. Enfin si mais pas comme avant.
- Oui mais j'aurais su à quoi elle ressemblait...
- Et tu crois qu'il est plus important de savoir à quoi elle ressemblait que qui elle était ?
- Non...
- Très bien parce qu'entre nous soit dit si tu as envie de baiser avec quelqu'un en robe tu n'as qu'a retourner avec ta femme !
Wufei sursauta légèrement devant le changement de ton et de comportement.
- Tiens tiens... Shinigami... Il y avait longtemps que je ne t'avais pas vu !
- Ces derniers temps t'étais trop con pour que je me gaspille avec toi.
- Et je suis moins con maintenant ?
- Non mais je me suis fait une raison.
- Salaud ! Commenta Wufei avec un léger rire. Je suppose que toi non plus tu ne veux pas mettre la robe... Demanda -t-il taquin.
L'américain s'allongea sur le lit prenant appui sur ses coudes, son regard sournois planté dans les eaux sombres et tumultueuses des prunelles de son vis a vis.
- Et pourquoi tu ne la passerais pas toi ? susurra t-il d'une voix versatile. Ça t'aiderait sûrement à découvrir la femme qui est en toi...
- Il n'y a pas de onna en moi shazi.
- Je suis sur que tu es conscient que tu viens de dire une énorme connerie là ?
Wufei qui le savait se contenta de lui jeter un regard torve.
- De toute manière ta robe n'est pas à ma taille. Tout le monde n'a pas la chance d'avoir une silhouette de sylphide et une taille de guêpe. Se moqua le chinois.
Shinigami se redressa comme un cobra prêt à mordre et se hérissa comme un chat à qui l'on aurait écrasé l'appendice caudale.
- Je n'ai pas une silhouette de sylphide espèce de détraqué !
Wufei heureux d'avoir repris l'avantage souris comme un bien heureux. Il savait que Duo et a plus forte raison Shinigami ne supportait pas d'être plutôt menu pour un homme.
- Mon petit kangourou à l'air contrarié.
- Continue dans cette voie et c'est toi qu'on appelera mademoiselle.
- Toujours la violence... Faut te détendre amour...
- Ce que tu peux être horripilant !
- Parce que tu crois que ce n'est pas agaçant de te voir débarquer au milieu d'une conversation !
- Je n'ai pas le droit aux excuses et aux mots tendres moi ? Demanda Shinigami d'une voix sarcastique.
- Serais tu jaloux ?
- Rien à voir. C'est une question d'équité.
- Dans ce cas... Je suis profondément désolé.
- Ça manque de conviction.
- Parce que je ne t'ai rien fait à toi !
- Qu'est-ce que tu en sais ?
Wufei se radoucit et s'assit auprès de son amant.
- Rien tu as raison.
Il déposa un baiser dans le creux de son cou et réitéra ses excuses. Shinigami opina du chef et sembla être satisfait de cette marque d'affection. Il enlaça Wufei et se coula contre lui de manière très câline. Chose assez inhabituelle.
- Tu es vraiment obligé de retourner travailler... Tu pourrais dire que tu es malade...
- Je me suis trop absenté ces derniers temps.
- T'es presque jamais là...
- Je sais... En fait je pense depuis un moment à quitter l'hôpital pour ouvrir un cabinet privé comme psychanalyste. Cela me permettrait d'avoir un horaire moins chargé et de mettre en pratique quelques unes de mes théories.
- C'est une bonne idée.
- Oui seulement ça demande un certain investissement et les loyers dans la capitale sont exorbitants.
- Pourquoi tu ne l'installes pas ici, dans l'immeuble d'à côté, il est à nous et une partie du rez-de-chaussez ferait très bien l'affaire. Tu as largement la place pour un bureau et une salle d'attente. Il y a des travaux c'est sûr mais c'est faisable. Il faudra juste retrousser nos manches...
- Ça demandera quand même beaucoup d'argent...
- On s'arrangera.
- Rien n'est jamais un problème pour toi hein ?
- Les problèmes sont fait pour êtres surmontés ou contournés.
- Je t'aime.
- Me too. On pourrait vendre l'immeuble de gauche. On n'en tirera peut-être pas une fortune mais suffisamment pour rénover l'autre. Pour la maison ça attendra.
- Duo n'a peut-être pas envie de vendre. Jusqu'ici il ne l'a pas fait malgré les charges qu'il a du supporter.
- Oui mais aujourd'hui on construit notre vie. Cette idée est autant celle de Duo que la mienne.
- Il a raison...
- Duo ? Wufei secoua la tête. Par moment ça reste tout de même déstabilisant ce changement de personnalité.
- Ça te dérange ?
- Tu rigoles ! Je suis le type le plus chanceux de la terre, je peux avoir deux amants sans jamais vous tromper ni l'un ni l'autre !
- Je n'avais pas vu les choses de ce point de vue là.
Wufei prit le visage de Duo entre ses mains.
- Notre vie ne sera sans doute pas toujours facile, comme dans tous les couples il nous arrivera de nous disputer, peut-être très violemment, mais il y a une chose dont je suis certain : Je ne te quitterais jamais. Je sais que pour le moment rien de ce que je dirais ne changera ton sentiment d'insécurité, il est profondément ancré en toi, pour cette raison je pense qu'il est préférable que tu abordes le sujet avec ton thérapeute. Tu ne dois pas laisser ce sentiment te gâcher la vie...
- Je le ferais.
Wufei regarda sa montre et soupira.
- Je crois que j'ai tout juste le temps de nous faire des sandwichs. Tu veux que je t'aide à descendre ?
Duo soupira, un peu agacé.
- C'est qu'une jambe plâtrée... Je ne suis pas moribond.
Et pour prouver ses dires il parti en sautillant.
- Une jambe que tu devrais faire opérer commenta Wufei en suivant du regard la natte qui dansait joyeusement dans le dos de son amant.
- On ne va pas revenir la dessus !
Wufei le rattrapa par la taille.
- J'accepte le fait que tu te conduises comme un enfant et refuses obstinément les soins nécessaires, ce qui fait que ta cheville restera particulièrement fragile...
- Et blablabla et blablabla !
- Mais le moins que tu puisses faire, continua Wufei sans tenir compte de l'interruption un peu puéril de Duo, c'est de faire attention et de reposer ta jambe. Quand je rentrerais ce soir je veux trouver tes charmantes petites fesses dans le canapé. Tu peux lire, regarder la télé, écouter de la musique, écrire, ce que tu veux tant que tu ne marches pas et que tu gardes ta jambe surélevée !
- Et si je ne suis pas gentil je serais puni ? Demanda Duo les yeux plein d'espoir.
- Rêves pas !
- On doit retourner chercher l'incube...
- Je parles à un mur ou quoi ?
- C'est quand même moi que ce salaud a vi... manipuler alors il est hors de question que je reste ici tout seul pendant que vous le traquerez !
- Il n'y a rien à traquer il faut juste retrouver trois os, événement qui me parait de plus en plus improbable d'ailleurs, et je resterais avec toi.
- Mais tu ne rêves que de lui arracher la tête depuis des semaines...
- Il n'y aura même pas de combat. Aucun intérêt. Et puis il n'est pas ma priorité, ce serait lui accorder une importance qu'il n'a pas. Barton et Yui lui feront son affaire. En rentrant je passerais chez le traiteur... Et nous ferons un petit dîner romantique... Rien que toi moi et les chandelles... Ça ne te semble pas plus attrayant que la chasse au démon ?
- Si !
Les deux hommes descendirent au salon et les yeux de Duo se posèrent aussitôt sur un petit paquet enveloppé d'un papier argenté.
- Qu'est-ce que c'est ?
Wufei fit mine de réfléchir.
- Je crois bien que c'est un cadeau...
- Un cadeau ? Pour qui ?
- Pour toi andouille !
L'américain curieux et ivre de joie saisit le paquet mais Wufei le lui retira des mains.
- Non. Ce soir.
- Hein ? Ha non c'est pas du jeu ! Qu'est-ce que c'est ?
Duo prit son air le plus malheureux et le plus kawai.
- Ne me regardes pas comme ça ! N'essaie pas de me manipuler, je te connais !
L'américain passa au niveau supérieure. Le regard du cocker qui a beaucoup souffert.
- Pfeu ! Tiens... Mais c'est pas le moment ! Je voyais une autre ambiance...
Duo saisit la petite boite avec la rapidité d'un velociraptor et des yeux plein d'étoiles. N'ayant jamais eu beaucoup de présents dans sa vie, la moindre babiole sans valeur le remplissait de joie. Et rien que pour cela c'était un plaisir de lui offrir quelque chose. Mais lorsqu'il ouvrit la boite en velours bleu nuit il resta sans voix et sans réaction. Il fixait juste le petit anneau en or blanc. Il le prit délicatement entre ses doigts pour constater qu'il y avait son nom, celui de Wufei et celui de Shinigami gravé à l'intèrieure. Le chinois vit une petite larme glisser le long de la joue satinée de son amant. Il embrassa se paupières avec tendresse.
- Ne pleure pas mon amour...
- Je ne pleure jamais... C'est Shinigami.
Wufei l'observa un peu dubitatif.
- Je crois qu'il avait peur que tu n'aimes que moi... La plupart du temps tu le considère plutôt comme un adversaire et un partenaire au lit...
- Je vous aime et vous désir tout les deux. Et je veux vous épouser tout les deux.
Duo sourit à travers ses larmes.
- C'est le maire qui va faire une drôle de tronche ! Monsieur Chang Wufei acceptez vous de prendre pour époux Monsieur Duo Maxwell ici présent ainsi que Monsieur Shinigami à moitié présent... ou vice versa !
- Comme ça à la fin de sa vie il pourra dire qu'il a tout vu.
L'américain sautilla jusqu'au téléphone mais resta avec le combiné dans les main, indécis.
- Qu'est-ce que tu fais ?
- Il faut que je le dise à quelqu'un sinon je vais imploser ! L'ennui c'est que je ne sais pas qui appeler en premier. Quatre et Zech ? Heero et Trowa ? Réléna ? Hilde ? Et si on faisait une fête ? Juste un repas avec tout nos amis ?
Wufei s'assit. Il admirait son amant qui ne cessait de parler et de s'agiter. Pour la première fois de sa vie il se sentait l'âme et le coeur en paix.

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Quatre heure du matin dans les catacombes.

 

Heero et Trowa se laissèrent tomber sur une pierre suffisamment large pour leur permettre de s'asseoir. Le français s'étira pour combattre la fatigue.
- J'en ai marre de traîner dans ce trou sombre et humide ! Ça fait des heures qu'on tourne en rond.
- Hn.
- Ce débile aurait pu nous laisser le mode d'emploi de sa bague à la con !
- Hn.
Trowa était d'autant plus excédé qu'il aurait préféré se trouver dans un bon lit en train de folâtrer. Heero s'était révélé incandescent et le seul souvenir de leurs ébats suffisait à lui faire ressentir une cruelle frustration qui n'améliorait pas son humeur. Heero par contre était tout sourire, à l'idée du désir que son amant ressentait pour lui. Il trouvait cela très excitant. Au départ il avait craint de ne pas être à la hauteur de ce qu'espérait le Français ou de le voir se détourner de lui une fois ses sens satisfait, mais de toute évidence il faudrait encore beaucoup d'étreintes avant de lasser Trowa. Celui-ci se montrait tour à tour tendre et passionné, jamais Heero ne s'était senti aimé de cette manière. Il devait bien admettre qu'à présent lui aussi avait bien envie de retourner à la surface et de s'enfouir sous la couette.
- Si ça se trouve cette histoire de bague est une fumisterie.
- Hn.
- Tu ne voudrais pas dire autre chose de temps à autre ? Ça égaierait la conversation.
Heero sourit de manière très provocante et approcha ses lèvres de l'oreille de Trowa.
- Ne t'en fais pas, dès que nous serons rentrés j'égaierais (égayrais) la conversation au delà de tout tes espoirs... Murmura t-il. Trowa ferma les yeux et essaya de réprimer les frissons récurrents qui glissaient le long de sa colonne vertébrale comme de caressant serpents.
- Comme ils sont mignons ! Résonna une voix moqueuse dans leur dos.
Les deux hommes sursautèrent et se retournèrent pour faire face à un éventuel adversaire. A quelques pas de là, Lambda les contemplait de manière parfaitement narquoise.
- Vous êtes plus doués pour les parties de jambes en l'air que pour la chasse au démon.
Trowa l'aurait bien étranglé mais il n'était pas sûr que cet être fût mortel.
- Je suis déjà mort en effet et on ne peut guère mourir deux fois.
- Laissez moi deviner, vous avez énervé quelqu'un qui a finit par vous assassiner !
- On peut dire ça comme ça... Disons que j'avais parfois tendance à mettre mon nez un peu partout...
- Comment elle marche cette foutue bague ? Les interrompit Heero.
Lambda gloussa et se tourna vers le Français.
- Si tu savais toutes les idées libidineuses qu'il dissimule sous ses cheveux en pétard le nippon !
- Vraiment ? Demanda Trowa soudain intéressé.
- Hé ! Je ne vous dérange pas ? Si ça n'embête personne j'aimerais qu'on en finisse avec ce démon.
- Calme toi mon coeur, on discute juste...
Heero lui jeta un regard glacial et Trowa se dit que s'il ne voulait pas dormir sur le canapé durant les trois prochaines nuits il ne devait pas insister.
- Il a raison. Comment on trouve l'incube. Ça marche comment ?
Lambda se tourna vers Heero.
- Elle a été conçu pour vous. Elle vous indiquera la présence du mal pour peu que vous croyez en ses pouvoirs. Depuis le début vous êtes persuadé qu'elle ne vous sera d'aucune utilité et c'est la raison pour laquelle il n'y a pas d'osmose entre vous. Vous êtes habitué à ne compter que sur vous, sans aide extérieure, pas même celle de vos amis... En temps normal je dirais que c'est un comportement positif qui vous rend plus fort mais parfois on a besoin des autres. Dans le cas présent vous avez besoin de la bague. Elle est comme une entité vivante, vous devez entrer en contact avec elle, vous lui donnez votre force et elle vous donne la sienne.
- Et je fais comment pour entrer en contact avec elle ? Je l'invite à dîner ?
- Utilisez votre énergie spirituelle.
- Voilà autre chose. Vous n'auriez pas plutôt un flingue, une bombe, une arbalète, je me contenterais même d'un petit couteau de cuisine !
- Si vous n'y mettez pas un peu du votre on y arrivera jamais ! Faite le vide dans votre esprit...
Au bout d'un instant de silence Lambda soupira.
- Les fesses fermes et les épaules musclées de Trowa je n'appel pas ça faire le vide.
- Ho la ferme !
- On recommence. Très bien concentrez vous sur l'incube et sur la bague. Et uniquement sur eux.
Après plusieurs essais infructueux et une bonne panoplie d'insultes d'un côté comme de l'autre, le bijou finit par émettre une faible lueur.
- Oui c'est ça... Lambda se tourna vers Trowa. Étalez la carte devant lui.
Heero s'accroupie les yeux toujours fermés puis posa son doigt sur le papier.
- Je crois qu'il est là.
Trowa regarda par dessus son épaule.
- C'est sous le cimetière de Montparnasse. Il y a six fosses. Si je me souviens bien à une époque on y déposait les dépouilles des victimes du choléra.
- En effet. Aquiesça Lambda. Cet endroit appartient au réseau non-officiel. Cet ossuaire est le deuxième par la taille. Il s'échelonne sur deux anciens niveaux d'exploitations. Vous avez fait le plus gros du boulot, le reste sera un jeu d'enfant.
Les deux hommes constatèrent par la suite que Lambda n'avait pas menti. Une fois sur place il fut facile de trouver les ossements de l'incube, Heero comme dans un état second savait exactement où aller. A son doigt la bague émettait un rayonnement plus ou moins fort selon leur progression. Lorsqu'ils déterrèrent les ossements sa luminosité devint presque éblouissante. Même Trowa qui ne la portait pas avait l'impression de sentir l'énergie vibrer autour de lui. Heero s'assit, comme épuisé, et laissa le français verser toute l'huile essentielle qu'ils possédaient. Trowa constata avec étonnement qu'elle semblait avoir un effet semblable à l'acide, tout comme Heero l'avait dit. Un hurlement inhumain résonna dans les galeries et leur glaça le sang. Une brusque tourbillon de vent à l'odeur abominable les enveloppa puis plus rien.Uniquement le silence.Trowa secoua la tête.
- Tout ça pour ça !
Il se tourna vers Heero toujours sur le sol et vint s'agenouiller près de lui.
- Tu ne te sens pas bien ?
- J'ai l'impression d'être complètement vidé. C'est comme si cette bague m'avait vidé de toute énergie.
- Lambda ! Hurla Trowa. Tu n'aurais pas encore oublié de nous dire quelque chose espèce d'enfoiré !
Il ne semblait plus être présent mais un rire moqueur se répercuta néanmoins sur les parois puis s'éloigna. Les deux hommes surent avec certitude qu'il était parti. Où et pour combien de temps ? Ça c'était la question subsidiaire. Le Français aida son amant à se relever.
- Appui toi sur moi. Ça va aller ?
- Oui ne t'en fait pas. Je pense qu'avec quelques heures de sommeil il n'y paraîtra plus. Et puis soyons positif nous sommes débarrassés de l'incube et de Lambda.
- L'incube oui. Mais l'autre j'en suis moins sûr...

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Quelques jours plus tard chez Duo

Malgré sa promesse l'Américain ne restait pas un moment en place. Il était survolté. Il allait d'un invité à l'autre tant il était heureux de les voir tous présent. Cette maison avec tous les gens qu'il aimait c'était ce dont il avait toujours rêvé. Il déposa le plat de charcuterie sur la table du buffet et reparti en sautillant vers Quatre et Richard qui discutaient écologie. Sur son chemin il senti deux bras le happer et l'entraîner vers le canapé déjà occupé par Heero et Trowa. Wufei, en embuscade, avait attendu patiemment son passage éclair pour le kidnapper.
- C'est une fête pour nos fiançailles et je suis le seul dont tu ne t'occupes pas ! Fit-il remarquer avec un faux air ronchon.
Pour se faire pardonner l'Américain l'enlaça et se lova contre le corps de son amant. Wufei referma ses bras sur lui.
- Heero et Trowa voudraient emménager dans l'immeuble d'à côté, au dernier. Ils souhaitent louer la totalité de l'étage.
Duo redressa la tête les yeux écarquillés.
- Mais il y a pleins de travaux à faire !
- Ce n'est pas grave. Reprit Trowa. On pourrait même dire que cela nous arrange. De cette manière nous aurons une certaine liberté en ce qui concerne l'aménagement et la déco.
Duo regarda Heero pour voir s'il pensait bien la même chose. Celui-ci hocha la tête avant de continuer.
- Nous avons visité des apparts mais ils ne nous plaisent pas et en plus ils sont chères.
Duo réfléchit un moment puis acquiesça.
- Si vous êtes sûr de vous... Mais puisque vous prenez en charge les travaux il me semble équitable que vous ne payiez pas de loyer durant les deux premières années.
Trowa tendit sa main.
- Affaire conclut ?
Duo la prit dans la sienne.
- Ok boys.
Heero se coula d'avantage dans le canapé un sourire aux lèvres.
L'Américain embrassa Wufei puis reparti vers Richard qui discutait à présent avec son épouse. Macha était une femme d'une quarantaine d'années absolument magnifique. Ancienne danseuse professionnelle elle avait gardé une ligne sculpturale. Son port de tête et sa grâce naturelle donnait l'impression qu'elle flottait au dessus du sol au lieu de marcher comme le commun des mortelle. Son chignon strict aurais pu lui donner un air rébarbatif mais la douceur de son sourire et la gaieté de son regard doré démentaient toute rigidité caractérielle, même si on devinait une grande force de caractère. En dehors de la danse Macha avait deux hobbies, les médiums qu'elle fréquentait depuis la mort de leur fille unique et les livres de Duo.
- Dites moi Duo de quoi parle votre prochain roman ?
- Je défends à Duo d'en parler répondit un homme d'une soixantaine d'années en riant. Chauve et un peu bedonnant.
- Mascha laissez moi vous présenter mon éditeur Alexis Moreau.
- Enchantez. Je vous ai vu dansez il y a quelques années... Mes pauvres rétines ne se sont jamais remisent de cette merveilleuse vision...
Duo les abandonna pour discuter avec Zech, Réléna, Noin et Sally dont la conversation roulait sur le passionnant sujet des courses hippiques. Il passa d'invité en invité toute la nuit, trop heureux pour sentir la fatigue. Puis vers trois heures du matin Wufei réalisa que son fiancé était absent de la pièce depuis près d'une demi heure. Après avoir jeté un coup d'oeil à la cuisine il monta à l'étage mais celui-ci était également vide. Il allait redecendre lorsqu'il réalisa que la porte donnant sur le troisième était ouverte. Il grimpa les anciens escaliers avec précaution puis trouva enfin Duo dans la pièce du fond. C'était un ancien atelier de peinture dont une partie du toit et du mur était en verre. Où plus exactement l'avait été car à présent, les carreaux, brisés pour la plupart, avaient été remplacé par de solides planches en bois. Il n'en restait plus que trois et c'est à travers l'opacité de la poussière qui les maculé que Duo admirait les étoiles à peine visibles. Wufei l'enlaça tendrement par derrière et respira la délicieuse odeur de ses cheveux. Duo se laissa allez contre sa poitrine et posa ses mains sur les siennes.
- Qu'est-ce que tu fais là tout seul ? Cet escalier est tellement vieux que tu aurais pu passer à travers des dizaine de fois...
- J'aime cette pièce...
Wufei déposa un baiser sur la joue de son fiancé.
- Nous la retaperons. Je te le promets.
- On est vraiment chez nous, tout nos amis sont vraiment en bas, nous avons vraiment la garde partagée de Shaozu et tu veux vraiment m'épouser n'est-ce pas ? Ce n'est pas une illusion ?
- Non. C'est notre douce réalité.

 

FIN

 



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