Titre : Clair-obscur, chapitre 2.
Base : Gundam Wing.
Couples : 4+2 ; 2-4 et 2-5 (j'invente une nouvelle catégorie, le shonen "hate" ! lol !)
Genre : Sérieux, POV, qui va très vite devenir alterné, avec une dominance pour Duo. Shonen aï soft, voir sous entendu (disons que c'est shonen aï dans ma tête mais que je sais pas à quel point ça va transparaître dans le récit, voilà pour l'explication qui intéresse personne...).
Auteurs : Meanne77
E-mails : meanne77@noos.fr
Notes : Exploration d'une personnalité alternative... ^^; Je suis ouverte à toute suggestion de nouveaux surnoms que vos pourriez me fournir ! ^^;
Disclamer : Comme je suis à court d'idée, on va faire simple : pas à moi. Croyez bien que je le regrette...


Clair-obscur :
Chapitre 2.


J'ai les mains tellement crispées sur mon oreiller que je crois que je pourrais l'éventrer. J'ai le coeur au bord des lèvres, et ça fait bizarre parce qu'il bat vraiment très vite. Oh, j'ai envie de dégueuler... J'essaye de me calmer, mais plus j'essaye, et plus je panique. Je sais pas qui je suis. Bordel, je sais pas qui je suis ! Je sais pas à quoi je ressemble, et cette pensée est insupportable. J'arrive pas à me visualiser, et du coup, j'ai l'impression de pas tenir droit. D'ailleurs, je tiens pas droit, mes jambes me lâchent et je m'effondre par terre. Je me palpe de partout mais je peux pas voir mon visage. Je veux un miroir !
J'essaye de me raccrocher à quelque chose, n'importe quoi, mais d'aussi loin que remontent mes souvenirs... ils remontent nulle part. Comme si j'étais né en me réveillant ici. J'ai quel âge ? Je viens d'où ? Qu'est-ce qui m'est arrivé ?
L'explosion... Elle a dit que j'avais percuté un mur... Ça me fait une belle jambe ça, sérieux.
Bon, si je tourne ce qui m'arrive en dérision, c'est que je me calme. Je souffle. Bon. Okay. Je suis totalement et superbement amnésique. Okay... Alors je fais quoi, maintenant ?
Je voulais partir d'ici, mais jusqu'à présent, je m'étais pas trop posé la question de savoir je voulais aller. Et comment savoir, alors que j'ai absolument aucune idée de ce qui se passe ? Je suis entouré de militaires, si ça se trouve, c'est la guerre ? Faudrait vraiment être con pour aller fourrer son nez dehors si y'a des MS qui tombent de partout... Ça a l'air pourtant assez calme...
Eux, ils doivent savoir. Après réflexion, mon infirmière et le blondinet étaient franchement et drôlement familiers avec moi. Donc, il me connaissent ; ils savent qui je suis, eux. Y'a plus qu'à aller leur demander.
Avoir un objectif m'aide à ne pas perdre les pédales, et c'est relativement sûr de moi que je me redresse. Je retire précautionneusement les bandages qui me gênent ; la tête, les mains... Je plie et déplie les doigts, fais quelques mouvements rotatifs et serre les poings. C'est pas le super pied mais la douleur est supportable. Okay. C'est parti. Inspiration... Tremblez mortels, here I am !

*******

Le garde ne s'attendait pas à me voir ouvrir la porte. Il s'attendait encore moins à recevoir un oreiller en pleine poire. Je profite de l'effet de surprise pour enchaîner avec un bon coup de coude au visage. J'entends un craquement, et mis à part la douleur qui m'irradie le bras, je crois que c'est son nez que je viens d'éclater.
Il s'effondre lourdement contre le mur et s'écroule au sol. Rapide coup d'oeil, droite, gauche, nous sommes seuls. Ouf. Je ressens une drôle d'impression à le voir étalé comme ça, à mes pieds... Sérieux, je pensais pas que ce serait aussi facile. J'ai pas vraiment réfléchi, à vrai dire, le coup est venu tout seul. Comme si mon corps avait su mieux que moi ce qu'il convenait de faire... Wow, je sais me battre ?
Je sens qu'un sourire étire mes lèvres, du style en coin, vous voyez le genre ? Lui aussi me vient facilement. Je dirais presque, naturellement.
Tout en écoutant attentivement pour ne pas me laisser surprendre, je m'occupe de ma garde-robe. Son fute est beaucoup trop grand pour moi, mais sa veste _ de ce vert si joliment caractéristique _ fera bien l'affaire. Je préfère encore rester pieds nus plutôt que de prendre le risque de me vautrer au mauvais moment parce qu'il avait la mauvaise idée de chausser de véritables porte-avions. A la dernière seconde, mon attention est attirée par un reflet métallique. J'hésite un bref instant avant de le prendre. Je l'ai bien en main... Je veux dire... là encore, ça semble assez naturel. Je caresse le canon du bout du doigt puis laisse mes mains me guider. Et vous savez quoi ? C'est assez flippant. Je sais m'en servir. Je sais avec une étrange certitude que je m'en suis déjà servi. Je commence à pas trop aimer ce que je découvre sur moi.
Blondinet doit savoir. Je suis sûr qu'il a les réponses... Je me sens calme et déterminé. Reste plus qu'à lui mettre la main dessus.

*******

J'essaye d'avoir l'air le plus à ma place possible. Le peu de monde que je croise passe sans me voir, ou me jette guère plus qu'un simple coup d'oeil. J'ai bien fait de mettre la veste, mais j'ai comme l'impression qu'il y a autre chose.
Il ne doit pas être très tard, les couloirs ne sont quand même pas si déserts que ça...
Je juge plus sage de ne pas demander mon chemin ; inutile d'attirer l'attention, puisque je semble me fondre dans le décors. Et puis... après tout, je ne sais pas qui je cherche !
J'ai planqué mon gardien dans ma chambre, j'espère avoir ainsi un répit suffisant pour faire ce qu'il faut...

Ça ressemble à une base, mais plutôt bordélique. J'arrive pas trop à comprendre où je suis exactement. Je ne croise que des soldats, mais ils sont franchement négligés. Les lieux, d'une manière générale, ne valent guère mieux. Si je suis dans une sorte de trou perdu, ça risque de rapidement poser problème pour la suite...
Finalement, j'atteins une partie un peu plus "civile". Juste une impression.
Cinq minutes à errer encore, puis j'entends une voix provenant d'une pièce sur ma droite. Je marque un temps d'arrêt pour écouter, la main légèrement crispée sur mon nouvel accessoire. J'ai beau me concentrer, je comprends pas ce qui se dit, mais je suis quasi persuadé de reconnaître la voix de mon petit blond. J'attends encore un peu, histoire d'être sûr qu'ils ne sont que deux. Jolie Fille n'a pas l'air d'être là. Je serais prêt à parier que Blondin ne s'adresse qu'à une seule personne _ un garçon, plutôt du genre laconique. Je prends une grande inspiration pour me détendre, et entre sans crier gare.

- Duo ! s'exclame Boucles d'Or en se levant à mon entrée, et j'ignore s'il s'adresse à moi ou à son ami. Lequel n'a pas bronché, du reste, pas sursauté d'un poil ni rien. A peine s'il a cligné des yeux, et encore, je suis pas sûr d'en être responsable. Le flingue que je pointe sur eux n'a pas l'air de l'impressionner pour deux sous. Il est de type asiatique, mais probablement métis, vu la couleur de ses yeux. Gracious Lord, c'est des lasers, qu'il a !
- Qu'est-ce que tu fais là ? interrompt mes pensées Blondinet en faisant mine de s'approcher. J'ôte du pouce la sécurité de mon arme sans même y penser.
- Bouge pas. Il stoppe net et la surprise sur son visage vient se nuancer par une pointe de perplexité. Asian Boy se contente d'un mouvement de sourcil que je qualifierais d'interrogateur. Mais c'est moi qui pose les questions ici.
- Tout le monde reste calme et tout se passera bien, je fais, et j'ai l'impression d'être le plus stressé, dans l'histoire.
- Retourne t'asseoir, toi, et gardez les mains bien en vues. Pas de gestes brusques.
- Duo ? dit-il, et c'est bien à moi qu'il s'adresse, qu'est-ce que tu as ?
- J'ai dit : assis.
Il s'exécute enfin et ne me lâche pas des yeux. Mais c'est le regard de l'autre qui me met mal à l'aise.
- On va jouer à un jeu, tous les trois.
Asian Boy prend un air exaspéré qui ne me plaît pas du tout. Il a tort de pas me prendre au sérieux.
- Je pose les questions, vous répondez. Tout le monde a bien saisi les règles ?
Blondinet ouvre la bouche, mais je le laisse pas m'interrompre. Je sais pas de combien de temps je dispose avant qu'on découvre mon garde assommé.
- Bon, première question...
Brusque douleur à l'arrière du crâne. Ma dernière vision avant le noir complet est Blondinet se précipitant vers moi en s'exclamant "Trowa !".
Et merde.
Toujours fermer les portes derrière soi...

*******

J'émerge doucement et me garde bien d'ouvrir les yeux. Peine perdue puisque j'entends un "il se réveille"... Voix inconnue mais masculine. Bon, inutile de faire semblant de dormir.
La lumière me fait un peu mal aux yeux. Oïe ! Je suis sûr que je vais avoir une bosse. La liste de mes dégâts corporels s'allonge...

Je me fais l'effet d'être un perso de jeu vidéo. Vous savez, quand on meurt et qu'on reprend la partie toujours au même endroit ? Bin pareil, je passe ma vie à me réveiller dans cette chambre.
Je cligne des yeux, donc, et me mets en position assise, histoire d'être moins en état d'infériorité.
Blondie se tient au pied de mon lit, légèrement sur ma droite. Chemise, gilet et pantalon. Propre sur lui. Trop.
Laser Boy est à gauche, bras croisés sur la poitrine et appuyé contre le mur, juste à coté de la porte. Débardeur vert et short noir, moulant. Très moulant. J'avais pas remarqué tout à l'heure parce qu'il était resté assis... Lui, je l'ai tout de suite classé dans la catégorie "dangereux". Inutile de penser à filer pour le moment...
A droite, deux inconnus. Un châtain à l'oeil vert, une mèche cache la moitié de son visage. Lui aussi est adossé au mur, mais ses mains sont enfoncées dans les poches de son jean. Col roulé sombre, tout simple. Puis un autre asiatique, plus standard, assis sur le rebord du deuxième lit, à une distance respectable. Il porte un pantalon blanc lâche et un débardeur bleu marine. Une veste blanche est pliée à coté de lui.
L'un des deux doit être "Trowa"...
Ce sont tous des adolescents. Difficile de vraiment leur fixer un âge, mais ils sont jeunes, c'est sûr. Pas très loin de la majorité... Je pense être de la même génération, ça me semble... plausible... Je dois faire la même taille qu'eux, dans les 1m60 environ. Là aussi, ça semble correct...
Inutile de préciser que je suis le point de mire de ce joli petit monde... Mais c'est Blondinet qui prend la parole :
- Duo ? appelle-t-il incertain.
S'il vous plaît, dites-moi que ce n'est qu'un surnom ! Quels parents sains d'esprit appelleraient leur fils "Duo" ?
Il s'approche d'un ou deux pas, tendant légèrement la main vers moi, comme s'il attendait une autorisation explicite de ma part pour me toucher. Mon regard doit lui faire comprendre qu'il n'en est pas question. Il s'arrête et abaisse le bras. Il me scrute, comme s'il cherchait quelque chose en moi.
- Comment tu te sens ?
Je crois que c'est le moment de faire mon désormais traditionnel point post-réveil. Récapitulons : je suis donc amnésique. Je suis, pour autant que je puisse m'y fier, entouré de gens qui me connaissent. Il me vient à l'esprit que j'aurais pu essayer de jouer le jeu, mais c'est un peu trop tard maintenant. De toute façon, je pense sincèrement pas que j'aurais pu donner le change plus de trente secondes. Un je ne sais quoi dans la façon qu'a Angel Face de me fixer me le confirme.
Ensuite... A l'heure actuelle, je suis coincé dans une chambre presque close, entouré par quatre chiens de gardes, dont un qui trône devant la seule issue. Je suis quelque part dans ce qui semble être une base, regorgeant de militaires. Point positif, je sais me battre et manier les armes à feu. Je crois. Mais vu l'endroit où je me trouve, j'ai pas l'impression que ça va beaucoup d'aider. Disons que je dois pas être le seul à être dans ce cas...
D'autre part, et je vous assure que c'est un autre problème préoccupant : j'ai faim. Et soif.
Bref.
Je soupire. Je crois qu'il ne me reste plus qu'à jouer franc-jeu...
- Okay, je fais en balayant une fois de plus du regard l'assistance réunie, avant de revenir à leur "porte parole".
- Vous êtes qui ?
Celle là, y devaient pas s'y attendre. Boucles d'Or écarquille les yeux avant de se retourner vers Laser Boy. Le Chinois ouvre une bouche ronde avant de la refermer et froncer les sourcils. L'a pas l'air jouasse. Même l'homme-à-la-mèche a légèrement bougé de son mur. En fait, le seul qui n'a littéralement pas bronché d'un cil, c'est l'Asiat aux yeux bleus...
- C'est encore une de tes blagues, Maxwell ? demande le Chinois d'un ton qui me fait bouillir le sang. Va falloir qu'ils fassent gaffe à comment ils me parlent, tous.
- Non, je réponds en imprimant et recollant les morceaux.
Duo. Maxwell. Duo Maxwell.
...
Nope, niet, nada, ça m'évoque que dalle.
- Pourquoi, tu trouves ça drôle ? j'enchaîne en le défiant du regard. Du coup, il se détourne vers Blondie, qui me fixe de nouveau. Marrant, j'aurais plutôt pensé que c'était Laser Boy _ ou peut être l'autre silencieux _ leur chef... Peu importe en ce qui me concerne, je reporte mon attention vers qui de droit.
- Alors ? je m'impatiente, parce que mine de rien, j'ai toujours pas eu de réponse.
- C'était ça ? demande Laser Boy à son chef de meute.
- Je... Oui, peut-être... Il porte la main à son coeur et pendant un moment, je me demande s'il ne nous fait pas une crise cardiaque, mais non.
- Je sentais bien qu'il n'était pas comme d'habitude, mais... On dirait que sa flamme vacille...
- Alors c'est ça ? redemande l'autre pour confirmation.
Expliquez moi à quel moment au juste j'ai perdu le fil de la conversation ?
- Hey ! je crie, ramenant l'attention de tous sur moi. Pas que j'aime particulièrement ça mais bon... Vous-êtes-qui ? j'articule lentement, espérant faire passer le message cette fois.
- Je..., commence Blondinet _ ça lui va définitivement mieux que "chef de meute".
- Je suis Quatre Raberba Winner, poursuit-il en guettant chez moi une réaction quelconque. Il a bien une tête de nom à rallonge, tiens. Je devrais peut-être prendre des notes ?
- Lui, c'est Heero Yuy, continue-t-il, apparemment déçu que je lui ai pas sauté au cou, en désignant Laser Boy. Voici Trowa Barton (l'homme à la mèche ; toi mon gars, je vais pas te louper ! Surveille tes arrières !) et Chang Wu Fei (le numéro quatre de la bande).
Je connecte, en mémorisant bien noms et visages.
- Et toi...
Là encore, il hésite.
- Tu t'appelles Duo Maxwell...
- J'envisage de changer ça, je réplique. Il me regarde sans comprendre. Aucune importance.
- Le médecin qui s'est occupée de toi s'appelle Sally. Sally Po.
Nooooon !! Elle est vraiment médecin ? Pour de bon ? Mais à quel âge elle a eu son diplôme ?? Sérieux, je lui donne pas plus de... pff, allez, 23 ans et je suis bon prince ! Minute... Elle a son diplôme au moins, pas vrai ?
- Et le garde que tu as assommé se nomme Dimitri, achève Chang.
Un copain à lui ? je pense avec un sourire mental carnassier. Mieux vaut garder toute trace de sentiment pour soi pour l'instant. Je me méfie de ces gars. Je les connais pas. Ils peuvent très bien me raconter n'importe quoi, comment je saurais ? Ne rien prendre de ce qu'ils me disent pour argent comptant...

C'est le moment que choisi le dénommé Heero Yuy pour quitter la pièce. Un instant, je me dis que la voie vers la porte est libre, mais je suis réaliste : à trois contre un, le temps que je me dépêtre de mes draps, j'ai aucune chance... Et puis je commence à peine à obtenir des réponses... Même si ce sont des mensonges, c'est mieux que rien. C'est à moi de faire le tri et de décider ce qui est vrai ou pas. Et de rester prudent. Barton a pas l'air d'être du genre plaisantin. J'ai une bosse pour me le rappeler...
- Duo...?
Ah, mais il veut pas me laisser penser tranquille, le Sugar Boy !
- Tu te souviens de quelque chose ?
Est-ce que je dois jouer les types vulnérables ? L'idée est tentante mais... naaan, pas mon style !
- Nope. Jolie Fille, le docteur je veux dire, m'a parlé d'une explosion et d'un mur...
Il hoche la tête.
- Mais pour le reste... Tu ne te souviens vraiment de rien ? Avant l'explosion...? Ou... ton... enfance ?
Pourquoi il hésite ?
Je laisse le silence lui répondre ; parfois, c'est plus explicite que des mots.
Il a l'air peiné. Il en fait trop. Barton reste du genre impassible. Lui aussi, il est dangereux. Pas bon pour moi. Chang... Difficile à dire. La nouvelle le perturbe on dirait. Il m'énerve à me fixer comme ça. Faut qu'il arrête ou je lui saute à la jugulaire. Quoique... Je viens de remarquer un sabre posé à son coté, contre le lit. Hors de ma portée, mais pas de la sienne. On va rester sage alors.
Mais faut qu'il arrête quand même.
- Et sinon, tu te sens comment ? Tu as mal quelque part ?
Une vraie mère poule, celui là ! C'est pas naturel. Personne n'est gentil gratuitement. Jamais. Il essaye d'obtenir ma confiance, c'est celui dont je me méfie le plus.
- Tu veux voir Sally ?
- Je veux un miroir.
- Un...?
- Pourquoi faire ? intervient Chang. Ça, c'est vraiment une question con ! Y'en a un qu'a du mal à suivre, hein ?
- Pour me voir, et je retiens de justesse le "crétin" qui me monte aux lèvres.
Laser Boy revient. Hey, c'est pas ma faute si je trouve que leurs surnoms leur convient mieux ! Au moins, ça correspond à quelque chose ! Ils pourraient s'appeler Tartampion que ça s'rait pareil pour moi... Bref, Laser Boy le retour, donc.
- Les profs sont prévenus. Ils nous retrouveront au point AJ96. On part tout de suite.
J'étais sûr que c'était lui leur chef...
- Hep là ! Comment ça, "on" ?
Il tourne ses lasers vers moi. Putain, il a vraiment de ces yeux ! Mais il me répond pas pour autant, l'enfoiré ! Au lieu de ça, il jette un regard à Chang _ qui hoche légèrement la tête _ puis à Barton et Blondinet. Ils sortent tous les trois. Ils maîtrisent à la perfection la communication muette. Impressionnant.
Me voilà en tête à tête avec Chang. Quand je disais que c'était mon jour de chance...
- Et mon miroir ? je lui rappelle. L'a vraiment pas l'air fute, ce gars.
- J'en ai pas.
Ça, j'aurais dû m'en douter. L'a pas l'air non plus du genre à se trimbaler avec un poudrier dans la poche.
Je me lève, mais lentement, sans mouvements brusques. Je sais pas trop quelles instructions il a reçu, je suis pas un pro de la communication silencieuse, moi. Je mets quand même le lit entre lui et moi. Et ça me rapproche de la porte, je préfère.
Tiens, c'est seulement maintenant que je remarque que mes mains ont été rebandées. Mais c'est moins épais qu'avant, je peux m'en servir. Délicate attention. Je vérifie ma tête, rien de ce coté là. Ils m'ont laissé "ma" veste mais m'ont repris mon jouet. Sont pas débiles non plus... Quoiqu'à voir la façon dont l'autre me regarde, je me pose quand même quelques questions...
- Je pourrais avoir des chaussures ?
- On te fournira tout ça.
- Z'êtes trop bons...
Il fronce les sourcils. L'est pas net, j'vous dis !
Bon, okay, je croyais pas une seconde qu'il me laisserait seul mais ça coûtait pas grand chose d'essayer, non ?

Je le lâche pas des yeux, mais même si je tourne le dos à la porte, je reste prêt à réagir au moindre truc qui pourrait arriver. Il me regarde aussi, pas toujours dans les yeux. Le silence a l'air de le mettre mal à l'aise. Parfois, ses lèvres bougent un peu, mais s'il marmonne quelque chose, je saurais vraiment pas dire quoi.
Quelques minutes passent encore, et retour en fanfare du groupe des trois.
Laser Boy m'envoie une paire de chaussure que je rattrape honorablement. Je pensais pas qu'ils y penseraient d'eux-meme. Et je me serais plutôt attendu à ce que ce soit Sugar Boy qui le fasse, dans ce cas, fidèle au rôle qu'il joue. Elles sont à ma taille en plus. Et une info vitale de plus sur moi !
Je prends quand même la peine de le remercier, je commençais à avoir un peu froid aux pieds...
- On y va, dit-il.
Oh, je me doute bien que c'est pas exactement comme s'il me demandait mon avis, mais je vois vraiment pas ce qui m'empêcherait de le donner quand même.
- J'ai jamais dit que je venais avec vous ! Je vous retiens pas, par contre...
- ..., il répond.
- Pour aller où, d'ailleurs ?
- AJ96.
- Ça répond pas à ma question !
"Clic", c'est le bruit que fait son pistolet quand il le pointe vers moi. P'tain, je l'ai même pas vu faire un geste !
- Heero ! veut intervenir Boucles d'Or, mais un bref coup de laser en coin le fait taire.
Ils se sont admirablement réparti les rôles... Y'a celui qui se sent un peu dépassé par les événements, genre allié potentiel mais traître probable ; celui sur lequel tout glisse, dont on finit par oublier la présence et à qui rien n'échappe. Mieux vaut rester sur ses gardes avec lui. Y'a celui "je suis ton ami !" et Dieu sait que j'en crois pas un mot ; et enfin, celui "tu fais ce que je dis ou je te tue". Le pire, c'est qu'il est crédible. Ils le sont tous. Beau tandem, les deux derniers, un numéro parfaitement rodé... Et efficace, merde. Il me fout les chtouilles. Oh, juste un peu. Venez vous foutre à ma place, qu'on rigole un peu !
Bref. Difficile de savoir de qui se méfier le plus. J'opte malgré tout pour Sugar Boy, c'est celui que je sens le moins depuis le début, mais il l'emporte de peu. Juste que j'aime pas son air de chien battu...
- Tu viens, fait l'autre psychopathe, et c'est que la deuxième fois qu'il me parle directement. Son flingue parle encore mieux que lui. Nan, c'est ses yeux...
Et bin, s'il le prend comme ça...
Barton sort le premier, suivi de Chang et son épée. Je comprends que mon tour vient ensuite _ logique, ils me mettent bien au centre _ puis Laser Boy, et Angel Face pour finir. Ma situation s'améliore pas, dans l'ensemble...
- Vous êtes quoi, au juste ?
En voilà une question qu'elle est bonne !
C'est drôle, mais je sens dans mon dos que Sugar Boy ouvre la bouche pour me répondre, mais c'est la voix de Yuy qui tranche.
- Les profs décideront de ce qu'on peut lui dire.
Encore une fois, il donne ses instructions aux autres et m'envoie clairement me faire foutre... Je manquerais vraiment, si j'étais pas là ?
- C'est quoi cette histoire de profs, bon sang ?
- Avance, Duo.
Le ton de sa voix, moins... enfin... disons moins froide, me fait me retourner vers lui. Il n'a plus son arme, et franchement, je vois pas où il a pu la ranger, fringué comme il est. Son visage est toujours fermé. Du menton, il me fait signe de reprendre la marche. Blondinet a le regard larmoyant. De l'autre coté, Chang et Barton nous ont attendu à quelques pas de là...
Je fais ce qu'on attend de moi. Pour l'instant.
- Dites..., je tente malgré tout. Après tout, j'ai plus grand chose à perdre... Vous pousseriez l'hospitalité jusqu'à me nourrir ?

(à suivre)


*******
m77, se baladant : la la la...
Wu Fei, achevant de lire le chapitre : onna !
m77, qui aime pas trop qu'on l'appelle comme ça mais bon... : vi ?
Wu Fei : je trouve que Maxwell est plutôt insultant envers Winner et moi-même !
m77 : ^^; C'est vrai qu'il vous aime pas beaucoup... Mais t'es pas censé savoir à quoi il pense !
Wu Fei : regarde dans quel état tu mets Winner !
m77, jetant un coup d'oeil à Quatre, qui pleure contre le torse de Trowa : *kawaiiii !! ^_______^*
Wu Fei : c'était pour ça, le sourire à la fin du chapitre un ?
m77, qui sourit encore plus, et en coin... : aha ! T'aimerais savoir hein !
Wu Fei : onna !!
Heero : hey !
m77 : vi mamour n°2 que j'aime ?
Heero, faisant mine de rien avoir entendu : ça veut dire quoi, ça ?
m77, relisant par dessus son épaule le "genre" annoncé en début de chapitre : ça veut dire que plus tard, pour certaines scènes où Duo sera pas là, je prendrai un autre narrateur en POV. Autant te le dire tout de suite, c'est toi !
Heero : ça veut dire qu'on va lire mes pensées ?
m77, admirant ses ongles : c'est le principe très cher !
Heero : omae o kororu !!
m77 : erps !
*Elle se carapate du coté de Duo, qui écrit sur une feuille...*
m77 : Duo ? Kestufé ?
Duo : je fais une liste de nom. Pas facile d'en choisir un...
m77, lui arrachant la feuille des mains : fais voir ?
*Elle pâlit*
m77 : t'es pas sérieux là ?
Duo : si, pourquoi ? Lequel tu préfères ?
m77 : Seigneur, qu'ai-je fait ?



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