Titre : Clair-obscur, chapitre 6.
Auteur : Meanne77 (she's aliiiive !).
E-mail :
meanne77@noos.fr
Base : Gundam Wing.
Couples (depuis le temps, vous aurez compris que c'est pas des "couples" mais des "affinités"...) : globalement tout le monde + 2 (comme ça c'est plus simple ! ;p) et du 2+ et -1 (mouais... c'est pas gagné cet'histoire), du 2+R (non, ne craignez rien, lol), du 2-5 (Duo : pô ma faute !) et du 2-4 (Quatre : toujours les mêmes qui trinquent quoi !). Et du 4+5 (Wu Fei : ?). Et oui ! lol ! Sans oublier le 1-2, mdr !
Genre : Je viendrai à bout de cette fic ! Alors, euh, sérieux, angst, nouveaux perso, nouvelles rencontres, nouvelles révélations, du kawai, j'aime bien Relena et j'en démords pas, je sais pas vous mais je trouve qu'il y a des baffes qui se perdent (regard appuyé vers Duo et Heero. Mais surtout Duo, lol).

Disclaimer : Mon clavier m'appartient à moi et à personne d'autre, n'est-ce pas Heero ! Le reste, euh... C'était quoi la question ?

Notes :
1) Bientôt la fin... Mais les deux-trois derniers chapitres d'ici là promettent d'être longs !
Duo : Tu veux dire plus que d'habitude ?
m77 : Ecoute, franchement j'en sais rien, j'ai pas encore commencé mais pour celui-là, je le sens bien, oui.
Duo : T'es monstrueuse !
m77 : v_v Je sais...
2) J'ai cru que j'y arriverais jamais. J'ai alterné entre gros blocages et petits blocages ; une horreur. Ce chapitre est une horreur, lol. C'est pas vraiment ce que j'avais en tête, ce qui aurait dû être, bien que le scénario n'ait pas varié d'un poil. En gros, je déteste les perso. Et ils me le rendent bien.

Un grand merci à Erszebeth pour m'aider dans mes recherches (faut que j'arrête de chercher à vouloir être authentique moi... -_-) et pour le soutien moral.
Merci aussi à Asuka pour son avis réconfortant et ses réclamations enthousiastes, lol. Je m'en remets à ton jugement.

Enfin, je remercie tous ceux qui m'ont écrit au sujet de cette fic (ou des autres d'une manière générale, j'suis désolée si je réponds pas toujours !! ^^; ) ; savoir que vous attendiez la suite m'a permis d'avancer, même si les mois passaient. J'espère que ça valait l'attente ! (euh... ? ^^; )


NOTE : Il ne serait peut-être pas inutile de relire les chapitres précédents (surtout les 4 et 5) avant d'entamer celui-là ! ^^; Moi je l'ai fait en tout cas, lol.
J'dis ça parce qu'il y a des petites références à des choses dites avant que vous pourriez avoir oubliées... *se fait toute petite* en six mois...


Clair-obscur :
Chapitre 6

 


J'ai beau dire, le sourire que je devais à Relena, je l'ai pas gardé longtemps. Je l'ai perdu à peu près au moment où Yuy m'a tendu ma veste _ et je passe sur le fait qu'il a donc été fouiller dans mes affaires...
Mais non je ne suis pas stressé, pensez-vous ! J'appréhende juste un peu, tout au plus. Juste l'impression d'être une sorte de cobaye de laboratoire. C'est bien petite bestiole, si t'arrives à faire tourner la roue, t'auras l'droit à un bout de fromage. Sans rire... Et si j'avais pas envie d'être récupéré, uh ? C'est vrai, je commence même à me demander si j'ai envie de recouvrer la mémoire alors...
... Bon, okay, j'exagère, bien sûr que je voudrais la récupérer mais ça veut pas dire que je suis prêt à être un gentil chien-chien qui fait le beau sur commande pour autant ! J'suis encore capable de choisir ce que je veux faire ou pas, non ?
Mouais... Allez dire ça à Yeux de Glace et une fois qu'il vous aura cloué au mur (ou au sol, selon son humeur), on en reparlera.
... Vous savez... franchement, j'me demande... J'suis, j'étais vraiment un pilote de Gundam ? Nan parce que quand même, pour quelqu'un qui est censé traumatiser toute une armée... Et ce gars là me fout les chtouilles... C'est vrai. J'ai pas envie de lui obéir mais j'ai encore moins envie de défier son autorité. Space non ?
Est-ce qu'il a ce pouvoir sur tout le monde ou bien c'est juste moi qui débloque ?
Tout ça pour dire, donc, que Yuy me tend ma veste et que je l'enfile docilement, qu'il me fait un geste du menton et sort de la maison et que je le suis bien sagement. J'suis pathétique. Vraiment. Je déteste quand je suis comme ça. Enfin, bien sûr c'est la première fois que je ressens ça mais vu que je déteste vraiment vraiment vraiment, je suppose que si c'était comme ça aussi avant, je devais détester tout autant. Le pire dans tout ça, c'est que je le déteste pas lui, mais moi. C'est moi qui suis faible. C'est moi qui m'écrase.
Proches, Yuy et moi ? Ah ! Maintenant que Relena est plus dans le coin, je peux rigoler bien fort ? Est-ce qu'il se comporte comme un ami, j'vous l'demande ? Un ami aurait au moins un geste, une parole réconfortants.
Hum... j'suis p'être un peu injuste là parce qu'il me semble bien que c'est ce qu'essaye de faire Winner depuis le début. Rel' aussi, sauf que elle, ça passe mieux et même bien. J'sais pas... Y'a quelque chose chez Blondinet qui est différent et qui me met vraiment mal à l'aise, un peu comme si j'étais à poil devant lui, en permanence, et ça me fait froid dans le dos. Mais bon, pour l'instant il est pas là et j'ai d'autres soucis en tête.

Je crois que d'une manière générale, j'aime bien les surprises. Quand ça sous-entend qu'elles vont être bonnes. Là, j'ai plus l'impression de jouer mon sort à pile ou face, et c'est une impression qui me plaît pas du tout. J'ai de la chance aux jeux de hasard d'habitude ?
En attendant d'être fixé, je suis Yuy dans notre ballade champêtre, la la la. Depuis l'temps qu'j'en rêvais !
- On y va à pied... quelque soit l'endroit où on va ? je demande au bout d'un moment.
Silence.
Je compte.
Arrivé à quarante sept secondes, je décide officiellement qu'il a pas l'intention de me répondre.
Bien. Peut-être est-il temps de mettre un pied sur la banquise et de tester l'épaisseur de la glace.
- Youhou, j'te cause là ! Leçon du jour : comment communiquer avec autrui. Règle de base : répondre quand on te pose une question. Sauf si t'es dur d'oreille, auquel cas je veux bien faire l'effort de répéter...
Un, deux, trois, quatre, cin...
- On y va à pied ?? je répète donc, en criant.
- Hn.
Ô joie, il émet des sons !
- Et on va où au juste ? je continue en beuglant un peu plus fort.
- Moins fort baka, je ne suis pas sourd.
- Oooh ! Miracle miraculeux ! Je remercie sa glorieuse magnificence de daigner interagir avec l'humble rat de laboratoire que je suis !
Est-ce que quelqu'un pourrait me dire à quoi je joue au juste là ? Et aussi accessoirement me faire taire ?
- Voir les professeurs, il répond d'un ton plat, en me tournant toujours le dos. Et pourtant quelque part, j'ai comme le sentiment qu'il est agacé. Hum, l'intuition ?
- Tu as naturellement conscience que ça, je le savais déjà ?
- Hn, fait-il, ce que je traduis par "oui". Y se fout d'ma gueule. Sans même se donner la peine de se retourner pour jauger ma réaction en plus.
- Et en quoi ça consiste, au juste, le fait de me "récupérer" ?
Un ange passe. Suivi de toute une tripotée de démons. Dingue ce qu'on entend bien les mouches voler dans cette forêt.
L'idée me vient que la "surprise" fait peut-être partie intégrante du "test". Parce que je suis ou vais être testé, j'ai aucun doute là-dessus.
Je décide donc de tenter une autre approche.
- Donc... tu viens de L1...
- Hn.
- Et moi de L2, c'est ça ?
- Hn.
... Il m'énerve. Sérieusement. Je sais pas ce qui me retient de lui foutre mon poing dans la gueule... Je sais vraiment pas parce que là, j'suis trop en colère pour encore avoir peur de lui.
- Alors dis moi, je fais encore, et je me connaissais pas ces tendances suicidaires, tu es capable de tuer n'importe qui de sang froid ou il faut que tu sois protégé par une armure ?
Et là il s'arrête. Et se retourne vers moi. Quelque chose passe dans ses yeux mais je saurais pas dire quoi. Le fait que quelque chose tout court se soit exprimé, même un bref instant, est déjà de l'ordre de l'exceptionnel. Aurais-je touché un point sensible ?
- Je fais ce que j'ai à faire, ça ne veut pas dire que j'y prends du plaisir.
Et il reprend sa marche. Mais je vais pas laisser filer mon poisson maintenant que je l'ai ferré !
- Pourquoi ? Comment t'en es arrivé là ? Qu'est-ce qui fait que tu estimes devoir faire... ce que tu fais ?
- ...
- Comment tu justifies le fait de tuer des gens ? j'insiste, et j'espère vraiment qu'il va répondre à cette question.
- ..., me répond il après un moment de silence.
... Je dois être terriblement utopiste dans mon genre. Bordel ! Je le rattrape, le chope par le coude et le fait pivoter de force vers moi.
- Réponds-moi putain ! Dis-moi quelque chose, merde !
- ... Il reste du chemin à faire, on a pas de temps à perdre.
C'est... pas exactement ce que je demandais, mais c'est déjà une information. Il se dégage et reprend sa marche. Je le suis sauf que cette fois je reste à sa hauteur.
- Relena a dit que...
... que nous étions ami. Pff, tu parles !
- Elle a dit qu'on pilotait des armures mobiles tous les deux. Des Gundams, c'est ça ? C'est là qu'on va ?
Il pousse un infime soupir.
- ... Combien de gens tu as tué ?
Il cille. Ça semble vraiment être un point sensible.
- Et moi ? Combien j'en ai tué moi ?
Merde, ma voix commence à virer à l'aigu.
- Je... je suis prêtre ? Un truc comme ça ? Pourquoi j'ai ces fringues ? Relena a dit que tu savais !
- ... Tu n'es pas prêtre.
- Alors pourquoi j'ai ces vêtements ? je m'exclame en me désignant d'un large geste de la main. Pourquoi j'ai une Bible ? Pourquoi...? Je... Heero ?
Putain putain, j'ai la voix qui tremble, mer-de !
- Heero... J'ai... Est-ce qu'il y a quelqu'un qui m'attend quelque part ? J'ai... de la famille ? Sur L2... ou ailleurs ?
Bordel, non, je ne vais pas me remettre à pleurer !
Il s'arrête et me regarde un instant avant de détourner les yeux.
- Non.
Je ferme les miens.
Okay... C'est... c'est pas comme si je m'y attendais pas mais... ça fait mal. Ça fait quand même putainment mal.
- ... Dé... solé..., tente-t-il.
J'ai un faible sourire mais au moins mon coeur commence à battre un peu moins vite. Okay...
- C'est pas plus mal je suppose. Des personnes en moins que je ferai pas souffrir en les ayant oubliées...
Dieu que ça sonne faux ! J'aimerais bien me le répéter jusqu'à m'en convaincre mais... et les morts, ils méritent pas qu'on se souviennent d'eux, eux aussi ?
Yuy me pose la main sur l'épaule et sur le coup j'ai cru que c'était pour me réconforter, un truc comme ça... mais non, il me pousse en avant...
- Allons-y... dit-il à voix assez basse.
Le reste du trajet se fait en silence.

Je décide que j'ai besoin d'un break et j'arrête de penser. Voilà, stop, ça suffit, je fais le vide, je rêve de blanc, tout va bien dans le meilleur des mondes, je fais une chouette balade en forêt avec... allez, soyons fou ! avec mon meilleur ami, on va retrouver d'autres potes et...
On recommence. Je fais une ennuyeuse balade en forêt avec mon meill... Damn !
Je marche et j'ai comme une chanson qui me vient sur le bout de la langue sauf que j'arrive pas à la laisser sortir. Intéressant ça ! On va se concentrer là-dessus...
Et bien sûr, plus je me concentre et plus elle se défile. Lâcheuse. C'est con, j'aurais bien aimé savoir quelle chanson c'est, histoire de savoir si c'est une chanson que j'aime bien ou si c'est plutôt le genre de truc qui vous entre dans le crâne et ressort aux moments les plus inattendus pour plus vous lâcher alors que Dieu sait combien vous supportez pas cette chanson. Voyez ce que je veux dire ?
Peut-être que si je fais semblant de pas y prêter attention elle va se laisser berner et s'échapper de mes lèvres ? Timide comme elle est... A quoi je vais penser alors, sachant qu'il faut pas que je pense ? Pff, shootez-moi avec une bonne balle qu'on en finisse !
Je tourne morbide là, pas bon ça... Sur quoi je pourrais me focaliser qui soit pas trop chiant ni prise de tête ? ... Yuy ? Hum, terrain glissant. Oh ! Mieux ! La relation Yuy-Relena, ça c'est bon ! Ça me fait presque sourire tiens ! Faudrait être aveugle pour pas se rendre compte que Heero est très spécial pour Relena mais comme il est bien connu que les principaux intéressés sont toujours les derniers au courant... Je me demande s'il l'a remarqué aussi. S'il l'a remarquée "é-e" aussi... Va falloir surveiller ça, ça pourrait être... amusant ? Pas à ce point quand même mais je suis curieux de nature... Apparemment.
Une princesse et un soldat... Ça peut marcher ça ?
Erks ! Pire que ça ! Une pacifiste et un tueur ! Ouh là, vu comme ça c'est déjà nettement moins rose ! Pauvre Rel', je suppose qu'on choisit pas qui on aime, c'est pas de chance... Vous croyez que ça pourrait marcher entre eux ? A long terme, j'veux dire... Pour l'instant, on est en guerre, c'est différent, mais quand la paix aura été signée... Vraiment très utopiste moi aujourd'hui, ou Lena a une influence dingue sur moi ! Bref, quand ce sera la paix, ça sera carrément pas évident de continuer à prôner le pacifisme avec un ex-soldat à ses côtés. Je me demande si elle y a déjà pensé ? Peut-être... Je lui en parlerais bien, tiens, mais... bin... c'est peut-être pas vraiment à moi de le faire et pis si ça se trouve, y'aura pas de problème et tout se goupillera bien. Ou Yuy pourrait aussi ne pas du tout être intéressé. Y s'rait con parce que Rel' est une fille extra mais bon, ça se pourrait. Ou même je pourrais être complètement à l'ouest et voir de l'amour là où il n'y a que de l'admiration et une profonde affection...
En tout cas, ce qui est sûr c'est que ma tentative de diversion pour pousser la chansonnette a lamentablement échoué. Shit. Mais bon, l'important dans tout ça c'est que de hit parade en agence matrimoniale, on finit par arriver à un... truc. Je sais vraiment pas comment désigner ça autrement. C'est... un rocher et on passe dedans. Enfin derrière sauf que c'est dedans. Pas clair, je sais, mais ça l'est pas pour moi non plus et pourtant je l'ai sous les yeux. J'ai dit que j'arrêtais de penser alors on rentre dans un rocher, point final et pas de problème. Faites moi juste signe quand on sortira de la quatrième dimension...

On suit une sorte de couloir creusé dans... on suit un couloir, c'est tout, faiblement éclairé, juste assez pour qu'on se rétame pas la gueule, en légère pente et trop étroit pour qu'on puisse encore marcher côte à côte. Je laisse donc Yuy montrer le chemin.
Je commence à stresser de nouveau. Claustrophobie ?
... Nan, trouille, c'est tout. Veux pas y aller ! Sans vraiment le vouloir, je me rends compte que je colle à ses semelles. J'aime pas la semi-obscurité. La lumière ou les ténèbres ne me gênent pas mais cet entre-deux... Tiens, je réalise que... métaphoriquement parlant, c'est tout à fait moi, ce que je suis, entre lumière et ténèbres, complètement paumé, et j'aime pas ça. Donc je m'aime pas.
Ouais, j'suis pas très fan de moi en ce moment, surtout depuis cet aprèm...

On débouche dans un grand espace et j'ai juste le temps d'apercevoir sur ma gauche Chang et Barton avant de me faire aplatir par une masse brune de 45 kilos sonnants et criants, quelque chose du genre : "DUOOOOOO !!!!!". Ouch les oreilles.
J'écarte la chose pendue à mon cou et mes yeux vérifient ce que sa poitrine contre mon torse m'avait appris : c'est une fille. Jolie fille, encore une, brune aux cheveux courts, avec de grands yeux brillants, et toute frétillante entre mes bras. Elle a la taille fine et environ notre âge.
- Tu t'souviens d'moi hein dis, tu sais qui j'suis ?
Et merde.
- Euh...
J'aimerais bien lui dire que oui, mais honnêtement...
- Je... suis désolé...
Immense déception sur son visage. Je hais ma vie.
- Hilde. Lâche-le.
Elle s'exécute, en laissant glisser ses bras autour de mon cou. Ça fait quand même plaisir de voir que je suis pas totalement le seul à obtempérer dès qu'il ordonne quelque chose.
- Désolé... Hilde... je...
- T'en fais pas, je suis sûre que la mémoire va te revenir très vite ! s'exclame-t-elle avec un grand sourire confiant, et son optimisme fait chaud au coeur.
- Espérons, je dis bien que personnellement je commence à en douter, et... tu... enfin, tu es...
- Ta petite amie bien sûr !
Oh-pu-tain ! Ma tronche doit être comique à voir là ! Merdemerdemerde mais pourquoi personne m'a prévenu ??
- Hilde..., grogne une voix sur ma droite.
- C'est, c'est une blague Duo, je plaisante ! On est amis, rien de plus, fais pas cette tête !
... C'est... pas vrai ?
- ... C'est... pas... drôle...
Ça y est, j'ai encore les nerfs à fleur de peau. Saloperie. Putain mais je suis pas un sujet de plaisanterie merde ! J'en ai marre, c'est quoi leur problème à tous là ?
- Duo... ? Oh Duo excuse-moi, je suis désolée, je... pardon, j'aurais pas dû, c'était un réflexe, pardon, je... Duo...
Elle replace ses bras autour de mon cou et instinctivement j'entoure sa taille avec les miens.
- Excuse-moi, elle souffle à mon oreille, je suis vraiment conne parfois...
Je réponds rien. Parce que c'est la deuxième fois que j'ai une fille entre les bras aujourd'hui et je découvre que j'aime bien ça.
Okay, laissez-moi reformuler ça okay ? J'aime bien le contact humain et la chaleur qui se dégage de cet acte, je trouve ça... très réconfortant...
Soyons aussi totalement honnête, elles ont toutes les deux de bonnes formes et qui suis-je pour ne pas trouver ça agréable ? Désolé, mais je reste aussi un ado !
Hilde se retire brutalement.
Rectification, elle est brutalement tirée en arrière par Yuy qui l'a saisi par le col de sa veste.
- Suffit. Vous remettrez ça à plus tard, il décrète.
Vous avais déjà dit à quel point je haïssais ce mec ?
- Allons-y Duo, continue-t-il un peu moins sèchement.
Je sens Hilde me tapoter le bras. Là, je commence vraiment à être inquiet. Entre Yuy qui est un poil moins froid avec moi et les filles qui se veulent encourageantes et rassurantes, je flaire le mauvais plan.
Yuy me pousse encore vers l'avant, ce qui devient une habitude chez lui, et nous pénétrons plus à proprement parler dans le... complexe on va dire, ça sonne bien.
Sur ma gauche, Chang et Barton sont toujours là, au pied d'énormes trucs métalliques. Oh que je le sens mal... Je lève les yeux avec réluctance et le premier que je vois est blanc avec de grandes zones bleues sur le "torse" et les épaulettes et un peu de rouge ici et là pour réhausser le tout. Dans son dos s'étendent d'immenses ailes avec des plumes de métal. Il est fascinant et terrifiant à la fois. Mon regard glisse sur la droite et... Oh mon Dieu.
La faux de la mort.
La faux de la mort la faux de la mort la faux de la mort lafauxdelamortlafauxdelamortlafauxdlamortlafaux...
- Duo ?
Fauxdlamortlafauxdlamortfauxdla...
- Duo ?
Mon Dieu prend pitié de moi et de mon âme,
car j'ai terriblement péché.
Accueille mon repentir et accepte de purifier mon corps,
mon âme et mon esprit de la souillure de mes actes.
Tu es infiniment bon, infiniment aimable
et donne-moi la force de vivre selon ton amour et ton pard...

- Duo ?
Pression sur mon bras. Voix lointaines. Retour à la réalité.
Difficilement.
- Bonjour mon petit.
Machin blanc et gris, rabougri avec un nez en Pinocchio et une coupe au bol.
- Comment vas-tu ?
- Je suis un assassin.
Petites tapes sur mon biceps.
- Je sais... je sais...
- Je..., je commence puis me tais parce qu'en fait j'ai rien à dire.
- Je suis le professeur G, dit le Schtroumpf gris.
- Je... suis la faux de la mort.
- Presque. Pas tout à fait. C'est lui ; laisse-moi te présenter Deathscythe.
Death...scythe... C'est...
- Oui, me confirme Yuy quand je me retourne vers lui, c'est ton Gundam.
Oh non.
- Suis-moi, ajoute-t-il avant de me prendre par le poignet devant mon manque de réaction.
Non non non.
- Qu'est-ce que... qu'est-ce que tu fais ? Tu... tu vas pas me faire montrer là d'dans !
- Duo...
- Non !
Y'a pas moyen !
- Non ! S'il... s'il te plaît, non, je veux pas !
- ...
- S'il te plaît Yuy, Heero, j'ten prie, je veux pas, fais... fais pas ça s'il te plaît je veux pas entrer dans cette chose, je...
- Qu'est-ce qu'il t'arrive ?
- S'il te plaît ! J't'en prie, je le supplie en m'agrippant à sa veste en jean, je... je ferai ce que tu voudras mais pas ça...
- Duo, se contente-t-il de dire d'un ton ferme et doux à la fois.
- Je... veux pas...
- On ne te demande pas d'aller te battre Duo, seulement de le faire bouger.
- S'il te plaît, je supplie encore, et ma voix tremble, et mon crâne est appuyé contre son torse parce que je peux pas le regarder dans ses yeux bleus et parce que je donnerais tout pour ne pas avoir à faire ça ; je suis tellement sale, je veux pas, je veux plus, je veux...
- Juste quelques tests Duo, il murmure avant de m'écarter et de reprendre mon poignet pour me tirer vers ma damnation.
Et je le laisse faire. Le jour où j'irai en Enfer, je sais que j'y retrouverai deux yeux bleus.

Il place ma main sur un filin et la serre autour avant de le prendre à son tour. De son autre bras, il m'entoure la taille et me maintient bien en place contre lui.
Nous montons.
Je veux pas.
Il veille à ce que mes pieds reposent bien sur le métal avant de lâcher le filin. Il se penche en avant et prononce de son ton neutre :
- Yuy Heero, pilote zéro un.
Une petite lumière verte s'allume et glisse le long de sa rétine puis un panneau coulisse et s'ouvre sur le cockpit. Heureusement qu'il maintenait toujours une prise sur moi sinon je serais probablement tombé en reculant.
Je ne veux pas.
Il place sa main sur ma tête et me fait me baisser suffisamment pour que je ne me cogne pas et une fois installé sur le siège, il met en place le harnais de sécurité.
Pris au piège.
Il entre à son tour, referme le sas et se tasse dans mon dos, vaguement appuyé contre l'accoudoir à ma droite.
- Je... fais quoi ?
- Ce que tu veux. Tu as conservé tes réflexes ; ton corps doit se souvenir de comment piloter un Gundam.
Je ne veux pas piloter un Gundam, je veux sortir de cette boîte !
- Prends ton temps.
Je prends surtout une grande inspiration pour me détendre.
Devant moi, une multitude de boutons, leviers et manettes. Tout autour, de grands écrans qui me permettent de voir à l'extérieur. Hilde, Chang et Barton sont face à nous, plusieurs mètres plus bas. Ils regardent droit dans notre direction. Dans ma direction.
A côté d'eux, le prof G et deux autres hommes ; l'un est grand avec une tache sombre au milieu du visage, je vois pas bien à cette distance, et l'autre doit faire la même taille que G et a aussi les cheveux gris sauf qu'il sont plus longs.
Le hangar est suffisamment large pour contenir cinq Gundam et...
... les ruines et la désolation, les cendres et la fumée, les bâtiments détruits et l'odeur de la mort, de la chair brûlée et du sang. Les râles d'agonies des mourants et les plaintes sifflantes de ceux qui ne sont déjà plus. Le cri bien vivant d'un enfant qui déchire le ciel sans parvenir à faire tomber la pluie. La pluie qui laverait tout, la pluie qui ne peut pas purifier la monstruosité des hommes et de la guerre. L'odeur suffocante et le brouillard qui se lève et prend à la gorge et qui étouffe. L'odeur écoeurante des cadavres et du fruit de ses propres actes. Le feu qui achève l'oeuvre de destruction si bien commencée. L'espoir qui meure en même temps que l'innocence alors que grandissent de plus en plus la réalisation et la conscience de ce qui vient d'avoir lieu, de ce que l'on vient de faire. Le rouge, le gris et le noir qui se mêlent et il y aura plus jamais de blanc, plus jamais de chaleur, de lumière, de pardon, juste la souillure, le meurtre et la certitude que ça ne s'arrêtera pas là, jusqu'à ce que tout cesse, tout, toi, moi, nous tous, tous morts, tous des cadavres et même plus de larmes pour pleurer, juste la mort, toujours la mort, rien que la mort. Rien d'autre. Toujours. Secousse et l'envie de vomir, étouffement et une main fraîche sur mon front, sur ma joue et deux yeux plus bleus que ciel, toujours si bleus...
- Duo.
Et un nom prononcé...
Cligner des yeux, se focaliser sur le bleu, d'abord, puis sur ce qu'il y a autour.
- ...Yu...y.
Il se redresse légèrement en ôtant ses mains de mon visage et appuie sur un bouton et parle.
- Nous descendons.
Puis il pousse un autre bouton et le cockpit s'ouvre. Il pivote vers moi et défait le harnais puis décrispe mes mains qui serrent à en trembler les accoudoirs.
- Respire.
J'essaye.
J'essaye vraiment.
Il pose sa main sur mon front et force mon crâne à reposer sur l'appui-tête. Je ferme les yeux.
- Respire, répète-t-il un ton plus bas.
J'y arrive presque. Sa main sur mon front est fraîche, ferme, c'est... une ancre sur la réalité... Juste un hangar avec cinq armures mobiles et six personnes qui attendent à leurs pieds. Rien d'autre qu'un hangar...
Yuy se glisse à l'extérieur et m'accorde encore un peu de temps avant de tendre la main vers moi pour m'aider à sortir. J'hésite à peine avant de lui tendre la mienne, et il me tire à lui.
Je me sens nauséeux. Bon Dieu, plus jamais ça ! Je sais pas si c'était des souvenirs, mon imagination ou un mélange des deux, mais plus jamais ça !
- Je... Hee...
- Accroche-toi.
Il passe son bras autour de ma taille et je mets les miens autour de son cou, évitant soigneusement de croiser son regard.
Nous descendons, comme annoncé.

Au sol, il nous lâche, le filin et moi, puis commence à s'éloigner sans dire un mot.
Je crois que je viens d'échouer à mon test, uh ?
Je le suis, les yeux toujours rivés au sol. A leurs chaussures, je reconnais Hilde et les deux autres qui s'approchent de moi. Hilde me touche le bras, pour m'apporter son soutien j'imagine, les deux autres restent silencieux, Yuy poursuit son chemin vers la droite, et j'ai honte ; tellement honte, de moi, d'être aussi faible, de tout. Je suppose que malgré tout, ils avaient un peu espéré quelque chose et devaient certainement pas s'attendre à une telle déception...
Qu'est-ce qui va m'arriver maintenant ?
- Duo ? demande doucement Hilde, sûrement pour pas me brusquer. Ça va aller ?
J'sais pas, je crois pas que ce soit vraiment à moi qu'il faille poser la question...
- C'est... pas grave Duo, tout va bien...
Genre, à qui tu veux faire croire ça petite ?
- ... On va rentrer, dit d'une voix calme Barton. Tu viens avec nous ?
Moi ?
- Oui.
Ah. Elle.
Baskets jaunes dans mon champ de vision.
- On retourne au refuge. Duo ?
- Hmm, je réplique en parvenant à vaguement relever la tête vers lui. Faudrait lui dire d'arrêter d'avoir un visage qui n'exprime rien, ça m'aide pas à me situer dans mon environnement. Faudrait aussi qu'il arrête d'avoir des yeux pareils, je commence à plus supporter tout ce bleu. Ça vire à l'obsession, dès que nos regards se croisent je bloque pendant une seconde avec 'bleu' pour seule pensée. J'ai besoin d'un psy.
- Allons-y, il décrète donc, et cette fois il laisse à Hilde le soin de me pousser pour me faire avancer. En passant, je ne peux m'empêcher de jeter un coup d'oeil aux professeurs, mais ils discutent entre eux et ne nous prêtent aucune attention. Au dernier moment, le petit vieux aux cheveux longs et aux, erks ! y z'ont quoi ses yeux ? Ouais enfin bref, au dernier moment, il les relève vers moi. Brrr.
Je crois que c'est la pire journée de toute mon existence.
Encore que je tiendrais pas le pari non plus.

On prend donc le chemin du retour, couloir en légère montée, logique, rocher passe-muraille, je me demande par où ils ont fait entrer les Gundams, lumière du jour et odeurs champêtres. Le moral remonte. Il est seulement au trente-cinquième dessous maintenant.
Yuy et Barton ouvrent la marche et je suis encadré par Hilde, juste à ma gauche, et Chang, un peu à l'écart sur ma droite.
... J'aime pas le silence... Ça m'empêche de ne pas penser...
J'aime pas penser. Surtout en ce moment.
... Faudrait que je trouve quelque chose à dire mais franchement, j'ai pas non plus envie de parler. J'en viendrais presque à souhaiter que Blondinet soit là pour blablater à tour de bras, j'aurais sans doute fait l'effort de l'écouter...
On marche depuis quelques minutes lorsque Hilde me saisit par le bras sans prévenir. Je lui jette un regard interrogateur et elle me répond par un simple mais lumineux sourire. Je fais de mon mieux pour lui en en renvoyer un qui fasse pas trop 'je m'apitoie sur mon sort'. Puis je me racle la gorge.
- Alors, tu... on se connaît depuis combien de temps tous les deux ?
- Ça doit faire un peu plus d'un an maintenant.
- Ah. Et... comment on s'est connu au juste ?
Elle sourit.
- Et bien, c'était sur L2. Tu...
- L2 ? Tu viens de L2 ?
- Euh, oui.
- Il va falloir qu'on parle tous les deux, je fais avec sérieux.
- Oui, si tu veux... Qu'est-ce que tu veux savoir ?
- Finis déjà ce que tu avais commencé si tu veux bien. C'était sur L2 et je...?
- OZ effectuait un recrutement de masse dans les colonies et je t'avais proposé de signer...
Je pile sur place. Hein ? J'ai bien entendu là ?
- Tu... Stop, attends, tu bosses pour OZ ??
- Bossais s'il te plaît, me reprend-elle en me tirant légèrement par le bras pour m'inciter à reprendre notre marche, tout le monde s'étant arrêté juste après moi.
- J'comprends là...
- C'est bon Maxwell, elle a trahi et est dans notre camp maintenant, m'informe d'un ton bourru mon ami le Chintock.
- J'ai pas trahi ! Je suis toujours restée fidèle à mes convictions ! J'ai seulement réalisé que OZ mentait et n'oeuvrait absolument pas pour le bien des colonies, mais j'ai toujours été sincère dans ce que je faisais !
Chang hausse les épaules d'un air indifférent. J'aime pas l'attitude qu'il a vis-à-vis d'elle.
- Et comment tu as réalisé que OZ... t'abusait, je demande prudemment en choisissant d'ignorer l'autre abruti à ma droite. Prudemment parce que j'ai pas encore une opinion très arrêtée sur OZ ; j'ai qu'une version de l'histoire après tout.
- J'ai discuté avec toi, me répond-elle simplement. Tu m'as ouvert les yeux, voilà tout.
...
Gé...nial. Duo Maxwell, agent recruteur pour la cause et chef de la propagande. Engagez-vous !
- A...ha... Hum, je... j'étais si convaincant que ça ?
Elle rit.
- Oui, si on veut. On peut dire que tu m'as eue par la force de tes convictions !
- ... Je suis sûr qu'en d'autres circonstances j'aurais apprécié la private joke mais si tu veux que je puisse capter ce que tu me racontes, il va falloir que tu restes extrêmement basique dans tes propos...
- Désolée, c'est juste que... j'ai eu mal à réaliser que... enfin... tu vois quoi.
Je vois, oui, et je grogne aussi.
- Tu étais recherché et au moment où tu as essayé de sortir de la colonie, tu t'es fait repérer et capturer ; enfin si on veut vu la facilité avec laquelle tu t'es défait de tes menottes et évadé à bord d'une armure mobile...
Ah. Et rajoutez prestidigitateur et voleur sur la liste de mes vertus s'il vous plaît.
- On t'a poursuivi, bien sûr, mais déjà à ce moment-là j'avais commencé à réfléchir à ce que tu m'avais dit quand j'étais venue te parler dans ta cellule. Sur le coup, je pensais vraiment que c'était les pilotes de Gundam les ennemis des colonies et de la paix entre elles et la Terre. Je pensais me battre pour défendre les colonies mais lorsque tu m'as dit que tu te battais pour la même cause... Ça m'a fait cogiter j'imagine. Quand finalement on s'est retrouvé face à face dans l'espace et que malgré ton Aries endommagé tu n'abandonnais pas et continuais à te battre... J'ai réalisé que c'était toi qui avais raison, que je faisais fausse route. J'ai fait diversion le temps que tu puisse mener à bien ta mission et... voilà. Par là suite, j'ai quitté OZ et suis retournée sur L2. A vrai dire, je pensais pas vraiment te revoir jusqu'à ce que tu viennes frapper à ma porte pour obtenir des pièces pour réparer ton Gundam. J'ai plus ou moins trouver un job là-bas, je ramassais des bouts d'armures détruites lors des combats pour récupérer des pièces de rechange.
- Je... vois. Et... pourquoi tu es sur Terre alors ? Pourquoi t'es pas restée sur L2 ?
- J'ai pensé pouvoir être plus utile ici.
- Aha. Alors c'est quoi ta... fonction dans le, euh, groupe ?
- Disons que basiquement je sers essentiellement de relais entre vous et les Sweepers, me répond-elle avec un petit sourire en coin.
- C'est quoi les Sweepers ?
- Un groupe de gars qui bossent avec Howard. En gros, c'est grâce à eux que vos Gundams tiennent encore debout. Ils se chargent des réparations, de l'entretient, du transport aussi parfois... Je leur donne un coup de main.
- C'est qui Howard ?
- Un vieux avec des chemises à faire des cauchemars ! Il a aussi aidé à la conception de Deathscythe et du Tallgeese. La majorité des Sweepers viennent de L2 mais Howard est originaire de la Terre je crois.
- C'est quoi le Talgeese ?
Elle retient de justesse un soupir mais c'est trop tard, j'ai bien vu qu'elle aurait voulu en pousser un. Moi aussi d'ailleurs ; chaque réponse apporte une nouvelle question et c'est pénible de devoir arracher les informations au compte-goutte.
- Le Tallgeese est l'armure mobile de Zechs Merquise...
- Qui est...
Sérieux, elle pourrait faire l'effort d'anticiper quoi, elle a pas encore compris que je ne savais pas de quoi ou de qui elle me parle ?
- Merquise est un soldat d'OZ haut gradé, répond à sa place Chang.
- Et pourquoi il a droit à une armure spéciale ? je continue en remarquant du coin de l'oeil une légère crispation des épaules chez Yuy. Humhum...
- Parce qu'il est le seul à pouvoir le piloter, il dit d'un ton monocorde. Wow, si même Yuy se met à participer à la conversation ! Je serais pas surpris d'apprendre qu'ils se sont déjà retrouver face à face tiens.
- Ça veut dire qu'il est meilleur que toi ? je demande vicieusement.
Je commence à trouver la situation comique et je me moque que les autres me regardent bizarrement. Yuy me jette un regard qui dit clairement "redis ça encore une fois et je te tue", ce qui étrangement tend à m'amuser encore plus.
- C'est ça hein ? je fais et j'éclate de rire. Désolé, c'est les nerfs qui lâchent.
- Ça suffit Duo.
On aurait pu croire que ça venait de Yuy, ou même de Chang, mais non : c'est la voix de Barton qui claque dans l'air.
- Quoi ? je le défie.
- Tu es loin de te souvenir de cette époque. Nous, si, alors tais-toi. Ça n'a rien de drôle.
Je suis sur le point de répliquer quelque chose de bien senti lorsque je remarque que Yuy a les poings serrés et qu'il a détourné le regard. O-kay... Il s'est peut-être effectivement passé quelque chose de grave et qui doit pas être drôle du tout... Okay, je ravale mon venin pour cette fois. Après tout, Yuy est peut-être froid mais il a quand même été assez sympa avec moi dans Death... dans le Gundam. Et quand il m'a bandé la main. Et puis c'est aussi lui qui apparemment a demandé à Relena de venir me parler.
Cela dit, j'oublie pas non plus c'est encore lui qui a aggravé mes blessures et forcé à monter dans cette machine de malheur.
Bon, disons qu'on est quitte et qu'on remet les compteurs à zéro. Donc je réponds rien et j'essayerai de pas remettre le sujet sur le tapis mais je m'excuse pas non plus ; ça me parait un juste milieu.

Je passe le reste du temps à discuter avec Hilde, ignorant copieusement la présence des autres et tout particulièrement les coups d'oeil de biais que nous (me ?) lance Chang ici ou là.
Hilde s'efforce au mieux de compléter mes informations lacunaires sur les gens qui entourent les "pilotes de Gundam" ou bien ceux qui partagent la même cause qu'eux. Elle semble avoir quelques contacts avec les "Rebelles" et toute cette histoire a un arrière goût de révolution qui ne me plaît pas trop. Je sais pas, c'est... comment dire ? un peu comme si j'étais catapulté à une autre époque et que tout le monde me prenne pour quelqu'un ayant un rôle important à jouer, tout ça parce que j'ai le malheur d'être son sosie. Y'a vraiment des jours où on ferait mieux de rester au pieu.
Elle me parle de L2 aussi, et globalement, ce que j'en retiens, c'est qu'il faut que je me trouve un autre endroit où passer mes vacances.
L'un dans l'autre, on finit malgré tout par atteindre la "planque" et c'est Blondinet qui nous accueille, bien sûr, sourire au vent, en bon groom qu'il est. Je passe sans le voir pour ne pas avoir à répondre à son "alors, comment ça c'est passé ?" quasi frénétique. Juste histoire ne pas lui fracasser le crâne contre le mur. Gosh ! Faut que je trouve quelque chose sur lequel passer mes nerfs !
Le sourire que m'adresse alors Lena me calme magiquement ; elle doit émettre des ondes, c'est pas possible autrement. Je lui souris aussi, bien qu'un peu piteusement je le crains. Derrière moi j'entends un "oh" déçu de la part de Winner.
Kss. Rapporteurs.
Heureusement pour mon humeur, Lena décide d'aborder un sujet qui me tient à coeur.
- Tu rentres juste à temps pour choisir ta garniture Duo !
En faisant plus attention, je remarque qu'elle a de la farine sur la joue. Ça lui donne un air juvénile et adorable et j'ai envie de la serrer dans mes bras. Une sorte d'onde de douceur et de normalité dans un monde qui s'écroule...
Bien sûr la bulle qu'elle crée pour moi éclate au moment où Blondin resurgit par derrière.
- Nous avons préparé des pizzas ! s'exclame-t-il d'un ton enthousiaste avant de remplacer son expression par de l'anxiété mêlée d'un espoir mal dissimulé. Tu aimes toujours les pizzas n'est-ce pas ?
Je le regarde.
- Je suppose... C'est pas la bouffe la plus équilibrée que je connaisse mais je crois pas être très difficile... Tant que ça se mange...
Des pizzas... n'importe quoi ! Moi qui ne rêve que d'une omelette. Quoi ? Vous croyiez que je l'avais oubliée, mon omelette ?
- Arrête de faire ton rabat-joie ! me sermonne Lena, ce qui me donne envie de sourire encore. Viens, enchaîne-t-elle en me tirant par le bras, la pâte a presque fini de reposer, il faut la garnir.
- Vous avez fait la pâte vous-même ? je demande, un peu surpris, bien que ça expliquerait la farine.
- Il parait que tu les trouves meilleures 'faites maison', elle me répond en jetant un coup d'oeil à Blondinet.
Celui-ci m'adresse un sourire abattu.
- Oh..., je fais.
Faut que je fasse un effort vous croyez ?
...
- Bon... on garnit alors ?
La prochaine fois peut-être. Si les pizzas sont bonnes.
Lena sourit et Hilde suit le mouvement.
- Je veux plein de fromage ! s'exclame-t-elle.
Moi aussi.

La séance culinaire est... reposante. Winner reste dans la cuisine avec nous mais se tient plutôt à l'écart. En causant avec les filles, je finis par presque pouvoir mettre de côté les frissons qui me parcourent lorsque je sens son regard sur moi. Si Yuy est un Laser Boy, Winner doit trimballer des Rayons X...
En badigeonnant de sauce la pâte fraîchement étalée, j'apprends que les filles vont rester avec nous ce soir et que la chambre que Blondinet partage avec Barton a été réquisitionnée pour elles. Résultat, ils vont être trois à squatter le salon. Je garde pour moi le commentaire sur le rapport personne/surface du divan.
- Vous pourriez tout aussi bien prendre mon lit, ça me gène pas.
Encore que... partager un canapé avec Chang et Yuy... Mais pour le principe, je vois pas pourquoi je devrais plus que les autres avoir droit à un traitement de faveur.
- Non.
Simple, concis, sans équivoque ni discussion. Du Ice-man tout craché.
- Et pourquoi pas ? Je peux laisser ma place si je veux que je sache, non ?
- La configuration a été décidée, il répond froidement en s'incrustant dans la cuisine. Non, c'est pas froid, c'est juste monocorde. Rappelez-moi ce que Lena lui trouve déjà ?
- J'ai pas le souvenir qu'on m'ait demandé mon avis.
- Tu ne te souviens pas de grand chose.
Ouch, payback time. Ça, c'est un coup bas. Il touche juste en plus.
Il fait mal aussi.
- Tu, hem, tu ne t'es pas tout à fait remis de tes blessures, Duo, il vaut mieux que tu dormes confortablement cette nuit, tu as besoin de reprendre des forces.
Belle intervention Winner, merci...
- Ce n'est que pour une nuit de tout façon, poursuit Lena après avoir fusillé Yuy du regard, et parce que je n'ai pas plus envie de me battre verbalement que physiquement contre lui, j'accepte la perche tendue du glissement de sujet.
- Vous partez demain ?
- En fait, on part tous, me répond Hilde, qui avait oublié de mentionner ce détail dans la forêt. Les pièces que vous avez commandées sont arrivées. C'est ce que j'étais venue vous dire, à l'origine...
Oh, Sweepers et tout le tralala.
- C'est jour de marché, quoi.
Elle sourit.
- En quelle sorte... Hm... On met quoi sur la dernière pizza ?
- Anchois ? je propose sceptiquement.
Je déteste les anchois... je crois. Du coin de l'oeil, je vois Yuy qui approuve.
C'est trop tard pour les remplacer par du fromage ?

*******

Vous vous êtes déjà retrouvé coincé dans un dîner familial, dans une pièce minuscule de surcroît ? Sept dans une cuisine déjà trop petite pour cinq, et je supporte pas les deux tiers des convives. Bienvenue en Enfer.
Au moins les pizzas sont bonnes. Y'a même de la salade fraîche, et le mélange, j'adore. Oui, je mets de la salade sur ma pizza, et alors ?
Je décide de faire un effort de sociabilité, c'est-à-dire que globalement je m'adresse qu'aux filles. Moins je parle aux autres et moins je risque de m'énerver ou de dire de conneries. C'est pas comme s'ils étaient bavards de toute façon. Mis à part Winner, bien sûr. Rapidement d'ailleurs, Relena et lui s'engagent dans une discussion politique, et si au début j'écoutais avec attention, j'avoue que je finis par lâcher prise et me faire royalement chier. Hilde gonfle ses joues dans ma direction avant de lever brièvement les yeux au ciel puis de me sourire. J'suis pas le seul quoi. La pizza et la politique, ça va pas ensemble.
- La guerre n'est pas la solution aux problèmes auxquels nous devons faire face ! Je reste persuadée que le dialogue reste encore la meilleure alternative !
- Un dialogue ne peut être ouvert que lorsque les deux parties en présence souhaitent discuter. Romefeller vise une domination pure et simple, dictatoriale. Les Colonies n'ont d'autre choix que de se battre pour se défendre. C'est pour l'instant le seul moyen que nous avons de faire entendre notre voix.
- La violence n'entraîne que d'avantage de violence, Quatre. Ça ne fait qu'aller en crescendo. Il faut que quelqu'un se décide à dire stop avant qu'il ne soit trop tard ! L'humanité devra mettre un terme à la guerre ou la guerre mettra un terme à l'humanité !
- Relena, cesse de répéter tes discours avec nous.
C'est vraiment plus fort que lui, il peut pas s'en empêcher, de s'incruster dans les conversations... Je sais pas s'il le fait exprès ou quoi mais franchement, quitte à être silencieux, il devrait le rester jusqu'au bout.
- Parle-lui plus gentiment tu veux ? je rétorque. Je sais pas non plus si c'est parce qu'il s'agit de Lena, de Yuy, parce qu'il s'agit d'eux deux ou si j'ai juste une inclinaison protectrice envers les filles, mais je supporte pas le ton qu'il emploie avec elle. Enfin, qu'il emploie tout court, mais surtout lorsqu'il s'adresse à elle. Pour moi ou pour les autres, c'est pas grave, mais pas pour Relena.
Je me récolte un regard qui tue pour ma peine.
- Ce n'est rien Duo, laisse, il a raison.
- Non, il a pas raison, il a pas à te parler comme ça.
- Ce n'est pas grave Duo, je t'assure. C'est vrai que j'ai tendance à me laisser emporter.
- Et alors ?
- Tu n'écoutais même pas de toute façon, il dit d'un ton détaché.
Alors de quoi j'me mêle, c'est ça ?
- Je répète : et alors ? Si t'es pas content, t'as qu'à penser à autre chose. Et si tu veux pas non plus de mon avis, t'as qu'à me laisser partir.
- Duo... je t'en prie..., intervient Rel' en me posant la main sur l'avant-bras. C'est le problème avec les femmes amoureuses ; elles sont complètement aveugles et passent tout à celui qu'elles aiment.
Je fusille Yuy du regard pour faire bonne mesure mais en reste là. L'atmosphère est déjà suffisamment lourde comme ça et les pizzas refroidissent. N'empêche, y'a des baffes qui se perdent.
Il y a un court moment de silence avant qu'Hilde n'ajoute son mot, d'un ton moqueur.
- Dix contre un que Duo met Heero au tapis...
Je baisse les yeux et rougit légèrement. A ta place je parierais pas petite, tu risquerais de perdre...
A mon grand soulagement, Heero ne dit pas "tenu". Il ne doit pas en penser moins et je sens son regard s'attarder sur moi, mais il ne dit rien. Ma main bandée me démange tout à coup. Et pis j'ai soif...
- Chang, tu peux me passer l'eau s'il te plaît ?
Voilà, poli et tout, je prends même la peine de le regarder dans les yeux, on pourra rien me reprocher cette fois.
Chang me fixe comme s'il n'avait pas compris la question. Je me racle la gorge.
- Chang ? je répète, parce que j'ai pas envie de dire 's'il te plaît' une seconde fois et que manque de bol, il est le plus près de la bouteille.
- Comment tu m'as appelé ?
Euh... Uh ?
- Chang... C'est ton nom, non ? Tu m'appelles Maxwell, je t'appelle Chang, c'est logique non ? Les Chinois mettent bien leur nom avant le prénom, j'me goure ? ... Je ne voudrais pas être irrespectueux, j'ajoute en repensant à cet après-midi.
Il me fixe encore et c'est bizarre mais j'ai l'impression qu'il a perdu quelques couleurs. Le silence pèse à table. Enfin quoi, j'ai juste demandé à boire !
- Excusez-moi, fait-il avant de quitter la cuisine. Et mon eau alors ?
- Bon, quoi ? Qu'est-ce que j'ai encore dit ?
Les autres me regardent d'un air gêné. Non, sérieusement, qu'est-ce que j'ai encore fait ?
- Je... je vais voir ce que fait Wu Fei, dit Winner avant de sortir de la pièce à son tour...

*******

Je sors à la suite de Wu Fei et ne tarde pas à le trouver sur le seuil de la maison. Il irradie d'une colère mal contenue. C'est ainsi qu'il gère ses émotions, en les transformant toutes en colère. Je ne crois pas que ce soit la solution mais je suis loin de tout savoir de lui, malheureusement.
Il se confie peu.
Je sais que comme nous tous il a souffert ; ses vêtements blancs le crient à la face du monde. C'est Duo qui m'a appris un jour qu'en Chine, le blanc est la couleur du deuil. Duo en sait beaucoup sur la mort. Savait... Non, je ne veux pas parler de lui au passé.
J'aimerais tellement pouvoir les aider, tous les deux. Je ne sais pas si je peux faire quelque chose pour Duo, pour l'instant il semble ne faire que rejeter ma présence, bien que j'essaye de lui laisser de l'espace, même si ce n'est pas facile. Peut-être puis-je aider Wu Fei mais voilà, je ne suis pas sûr de réellement vouloir le faire.
Je ne suis pas sûr que je puisse gérer ça...

- Wu Fei ? je tente, espérant quelque part qu'il m'envoie paître, donnant ainsi une excuse à ma lâcheté.
- Winner..., il murmure, m'accueillant doucement.
Bien sûr, ça aurait été trop facile. Je suppose que je devrais être heureux qu'il m'accepte à ses côtés. J'ai souvent follement espéré que ce soit le cas. Encore maintenant...
Je pensais que j'avais fini par admettre que jamais il ne ressentira pour moi ce que moi je ressens pour lui. Je le sais, je suis empathe ; les sentiments des autres sont miens. Je devrais déjà remercier Allah du fait qu'au moins Wu Fei me respecte...
Je m'assois à sa droite et il se décale pour me faire un peu de place. Pourquoi maintenant ?
- Ça va ? je demande, parfaitement conscient de la stupidité de la question.
Il ne m'en tient rigueur et se contente de regarder l'horizon.
- Duo... ne réalise pas ce qu'il dit, je fais doucement.
Je ne devrais pas être celui à faire ça. Duo devrait être à ma place.
- Je sais...
Un instant passe.
- ... c'est juste que...
Pourquoi faut-il qu'il se confie maintenant ?
Pourquoi faut-il qu'il se confie à moi ?
C'est toi, Duo, qui devrait être là ; toi, pas moi...
- ... Meiran m'appelait comme ça... Wuffy, je veux dire, ou tous les surnoms qui pouvaient sortir de son esprit tordu... Je me suis souvent demandé si elle passait des heures à en chercher de nouveaux ou bien s'ils lui venaient spontanément...
Meiran... Je crois que je viens de trouver pourquoi il porte du blanc, Duo... Ça s'entend à sa voix. Ça se ressent aussi, surtout. Il est tellement en colère...
Je ne veux pas poser la question suivante.
- Meiran ?
- Mon... Ma Nataku...
Je ferme les yeux. Allah que ça fait mal.
- J'ignorais que tu avais été marié...
Aujourd'hui plus que tout autre jour, je maudis mon don.
Je ne comprends pas comment j'ai pu être aussi aveugle, comment j'ai pu ne pas comprendre ce qu'était l'anneau autour de son cou. Je me demande si Duo avait compris. Sans doute.
- C'est... son alliance ? je demande, tendant légèrement le doigt vers la bague cachée sous ses vêtements.
Je ne me savais pas aussi masochiste.
- Non, la mienne. Je n'ai pas encore prouvé que j'étais digne d'elle... digne d'être son époux.
C'est dur, de savoir que celui que vous aimez ne vous aime pas ; c'est dur, de savoir par empathie, et malgré les encouragements qu'un ami peut vous donner, que c'est perdu d'avance. C'est dur de ne même pas pouvoir espérer.
Cela je le savais déjà.
Mais ce n'est rien à côté du fait d'apprendre que votre rivale est morte. On ne peut pas lutter contre les morts.
C'est dur, de voir et de ressentir à quel point Wu Fei est désespérément amoureux de sa femme.
- Meiran... était toujours sur mon dos. Elle ne cessait de me provoquer, par tous les moyens possibles. Soit par sa langue bien pendue, soit par ses plaisanteries douteuses, il dit, et il ne peut s'empêcher de sourire. Et maintenant... Maxwell...
Je comprends... je crois que je comprends maintenant, pourquoi il est si en colère depuis de Duo s'est réveillé. Pour moi, pour Trowa, je suppose qu'on finira par s'en remettre, accepter que Duo... Mais Wu Fei...
Je m'étais toujours interrogé sur ce drôle de jeu auquel ils jouaient, tous les deux ; pourquoi Duo passait tant de temps à faire sortir Wu Fei de ses gonds, et pourquoi Wu Fei le laissait faire. Est-ce que Duo savait ? Est-ce qu'il le faisait exprès ?
Wu Fei retrouvait un peu de sa femme en lui. Mais aujourd'hui, il a perdu Meiran une deuxième fois...
- Je... je n'ai pas su la protéger... Je n'ai pas su... Et maintenant... Duo...
- Je suis désolé, Wu Fei. Je suis vraiment désolé...
Il me laisse passer mon bras autour de ses épaules et le rapprocher un peu de moi. Physiquement, parce qu'il est plus loin que jamais...
- Vous êtes ensemble ?
Nous sursautons tous les deux et je me retourne pour fixer Duo avec horreur.
Non. Non, s'il te plaît Duo, ne fais pas ça...
- Ensemble ?
S'il te plaît, je t'en supplie Duo, tu avais promis... Je sais que tu ne t'en souviens pas mais s'il te plaît !
- Ensemble quoi ! Faut te faire un dessin ?
Pourquoi me détestes-tu autant ?

*******

Je regarde Winner quitter la cuisine et me retourne vers Relena. Après tout, elle est censée répondre à mes questions, non ?
- Mais qu'est-ce que j'ai dit enfin ? Lena ?
Elle prend un air gêné.
- Et bien... C'est... c'est de ce que je t'expliquais cet après-midi, Duo. Tu sais, au sujet de ces choses que tu fais ou dis parfois...
- Le sosie maléfique, ouais, mais je ne vois pas toujours pas où est le problème là ! Je bois jamais d'eau d'habitude ?
Honnêtement, ça m'étonnerait.
Elle a l'ombre d'un sourire.
- Non, c'est seulement... comment dire... Tu ne m'avais jamais appelé Lena avant...
Je sens que je dois faire une drôle de tête.
- Fallait me le dire si tu voulais pas que je...
- Non non, ça ne me gène pas ! J'aime bien, en fait, c'était juste pour t'expliquer. Je ne t'avais jamais entendu appeler Wu Fei par son nom non plus, c'est tout.
- Ah...
Je vais vous dire, je ne vois toujours pas est le problème ! Dieu qu'il est émotif ce petit !
- Et je l'appelle comment d'habitude ?
A la façon dont Hilde et Barton évitent mon regard, je comprends que personne ne va me répondre. Yuy prend une nouvelle bouchée de salade.
Et moi, j'ai encore envie de cogner sur quelque chose.
- Ça va, j'ai compris, je fais un peu brutalement. J'ai compris...
Je me lève et sors de la cuisine. Allez, on va aller s'excuser. Je sais toujours pas pour quelle raison au juste, mais je préfère encore un semblant d'union dans cette galère qu'un changement perpétuel d'attitude à mon égard.
Je jette un coup d'oeil au salon mais c'est le désert complet. La voix navrée de Winner dans mon dos me fait me retourner. Ah, sur le perron... Hum, ils ont l'air plus... proches qu'ils ne m'en avaient donné l'impression.
- Vous êtes ensemble ?
Ils se retournent brusquement vers moi, à croire qu'ils ne m'ont pas entendu arriver. Et ça se veut terroriste, kss...
Winner me regarde comme si je venais de sortir de ma tombe et Chang a cette expression semi-interrogative que je qualifierais de bovine si je voulais être méchant. Mais comme je suis là à la base pour présenter des excuses...
- Ensemble ?
Reconnaissez quand même qu'il ne m'aide pas beaucoup non plus là. J'essaye au mieux de ravaler la vanne qui me vient naturellement à l'esprit pour me contenter d'un classique.
- Ensemble quoi ! Faut te faire un dessin ?
Winner me fixe avec horreur avant de sauter sur ses pieds et de me bousculer pour s'enfuir ailleurs. C'est pas vrai, mais qu'est-ce-que-j'ai-encore-dit ??
Alors là non, arrêtez tout de suite, ce n'est pas de ma faute ! J'suis désolé mais vous les auriez vu roucouler dans l'entrée, Winner le bras autour des épaules de Chang et Chang appuyé contre lui en quête de réconfort ! Non, j'suis désolé mais je ne pouvais pas ne pas poser la question ! On me dit jamais rien ici et ils étaient louches, enfin quoi !! Rien qu'à voir la tête de Winner quand je les ai interrompu, c'est é-vi-dent qu'il en pince pour l'autre fleur bleue !
Ooh... Oooh !! Mais peut-être que la dite fleur n'est au courant...
Ups, j'ai gaffé vous croyez ? Merde, va encore valoir que je m'excuse. Je devrais peut-être faire voeu de silence moi...
Chang me fixe toujours, visiblement légèrement dépassé par les événements récents.
- Euh... je... ne voulais pas vous déranger, je fais en tentant de rester neutre et de ne pas faire de sous-entendus. Je voulais juste m'excuser si j'ai dit ou fait quelque chose qui...
- Non. Il est inutile de t'excuser pour quoi que ce soit. Nous devons simplement nous réadapter aux nouveaux paramètres.
C'est moi le nouveau paramètre ? Sympa, merci...
On s'observe un court instant en silence avant qu'il ne se lève et hoche la tête, puis parte à l'intérieur de la maison. Pour la première fois, je me demande ce que ça fait de se retrouver face à quelqu'un que l'on connaissait très bien et qui est devenu un total étranger. Je suppose que leur position ne doit pas être des plus enviables non plus... Oui, bon, excusez-moi si jusqu'ici je n'ai pensé qu'à moi mais hey, oh, gimme a break, okay ? Ça fait que trois jours que je suis dans cet état et moi aussi j'ai besoin de me réadapter. Et je n'ai pas spécialement l'intention de jouer les altruistes ou les bons Saint Maritain. J'ai eu une vie difficile et je suis toujours en vie ; amnésique, peut-être, mais en vie. Alors je continuer à jouer sur l'instinct. Point final.

Finalement, on a revu ni Winner ni Chang de la soirée. Je crois que le premier s'est cloîtré dans sa chambre, enfin son ex-chambre, alors que le dernier a finalement opté pour une ballade nocturne.
Les autres n'ont fait aucun commentaire.
Nous sommes passés dans la salle de bain à tour de rôle et en attendant le mien, j'ai aidé les fille avec la vaisselle. Et maintenant je me retrouve seul dans la chambre avec Yuy. Hiya !
Je voudrais déjà être demain. Peut-être. A choisir, je me demande plutôt si je ne préférerais pas être avant-avant-hier...
Bref, je me suis foutu en ce qui me tient lieu de pyjama, pendant que mon compagnon de chambré occupait la salle d'eau. Sa tenue à lui pour dormir n'est pas tellement différente de celle qu'il porte le jour. En fait, je me demande s'il s'est changé tout court. On va supposer que oui.
Il ouvre ses draps et me jette en regard qui me dit clairement que je devrais déjà être couché. Je sais pas ce que je déteste le plus chez lui, cette façon qu'il a d'ordonner en permanence ou le fait qu'il le fasse sans même prononcer un mot.
Je me glisse entre mes draps, il éteint la lumière, et stupidement, avant même d'avoir eu le temps de réfléchir, je lui dis :
- Bonne nuit.
Bien sûr, il ne me répond pas.

J'écoute le temps passer. La nuit n'a pas l'air d'être pressée de finir. A moins que ce ne soit le soleil qui soit un peu paresseux.
Ou c'est moi qui trouve le temps long.
La respiration de Yuy est lente et régulière. Ce bâtard est déjà en train de dormir. Ou alors il fait semblant, auquel cas j'aimerais bien apprendre (ou réapprendre) ce truc.
Mais peut-être qu'il dort vraiment... Dans ce cas je ne peux m'empêcher de m'interroger sur le degré de confiance qu'il me porte. Après tout, il se met lui-même en position de vulnérabilité. A moins, encore une fois, qu'il n'ait pas confiance en moi, mais en lui ; sans doute est-il sûr de se réveiller à la moindre intention suspecte de ma part.
Comme si j'avais envie de m'approcher de lui, pff !
Le temps passe, donc, de plus en plus lentement, et je commence tout juste à sentir mes paupière s'alourdir que le rythme respiratoire de Yuy se modifie. Il me faut pas trois heures pour comprendre qu'il cauchemarde. Marrant, c'est bien la dernière chose à laquelle je me serais attendu de sa part. Un cauchemar est quelque chose de très humain, vous savez ?
J'allume la lampe de chevet, me bousille les yeux au passage, et hésite un instant sur la marche à suivre. Juste un instant, parce que bien sûr, je peux pas le laisser là-dedans. Et je dis pas ça parce qu'il m'empêcherait de dormir, non, je prends juste un instant pour enregistrer le fait que des émotions le traversent. Ce ne sont peut-être pas de belles émotions, mais au moins elles ont le mérite d'exister, et quelque part, aussi dégueulasse ce soit de ma part de penser ça, je trouve que ça lui va bien, de souffrir. Parce que pour ce court instant, il cesse enfin de paraître comme un robot à mes yeux, comme une machine froide et désensibilisée. Non. C'est juste un enfant qui fait un cauchemar...
Les cauchemars, je les souhaite à personne. Surtout pas à un gars comme lui.
Je me lève, donc, m'approche de lui et au moment où je m'apprête à le prendre par l'épaule pour le secouer un peu, je me fige. J'suis con ou quoi ? Faudrait vraiment être un bel abruti pour réveiller par surprise un soldat qui cauchemarde ! Oh, shit, je fais quoi alors ? Hum. Hum... Pas de problème, je maîtrise la situation ! J'espère juste qu'il aura le temps de me reconnaître avant de me descendre par réflexe, une fois que ma chaussure lancée droit sur lui l'aura atteint pour moi. Et si je me jette à couvert derrière mon lit, c'est juste pour augmenter un peu mes chances de survivre, rien de plus.
Lorsque je jette un coup d'oeil par-dessus mon matelas, je peux voir qu'il essaye de cacher le fait qu'il est désorienté. Je le vois aussi enregistrer ma présence et ranger d'un geste fluide son flingue.
- Tu faisais un cauchemar, je fais pour résumer la situation. Je le crois suffisamment intelligent pour en déduire le pourquoi de ma chaussure et de mon replis stratégique.
Il clique des yeux puis dit :
- Hn. ... recouche-toi et dors.
Je m'abstiens de lui faire remarquer que j'étais justement sur le point de m'endormir lorsqu'il m'a réveillé, et me glisse de nouveau entre mes draps.
Il le cache bien mais je vois qu'il est encore secoué par son rêve.
Je pose ma tête sur mon oreiller et ferme les yeux, puis prends une grande inspiration pour me détendre.
- Raconte-moi.
Il y a un petit moment de silence.
- Quoi ?
- Ton rêve. Raconte-moi.
- ... Dors.
- Que dalle. Vais te dire une bonne chose, Yuy, je fais en me redressant sur un coude pour mieux agiter un doigt dans sa direction. Si on était vraiment amis avant et si on partageait vraiment la même chambre alors je sais qu'il y a pas moyen que j'ai pu te laisser te rendormir après un cauchemar. Je sais que je t'ai forcé à me le raconter alors va te faire foutre et raconte-moi.
Puis j'éteins la lumière, me disant que ce sera sûrement plus facile pour lui d'être dans le noir. Peut-être même qu'il pourra faire semblant de s'adresser à l'autre Duo.
- Dors, il finit par dire d'un ton ferme.
Ce mec est vraiment con.
- Va t'faire.
- Hn.
Sale con.
Silence de nouveau, mais voilà, j'ai plus sommeil. Et puis je me demande ce qui va m'arriver, maintenant ; je me demande en quoi exactement ils vont se "réadapter aux nouveaux paramètres"...
- Yuy ?
- ...
- Qu'est-ce qui va se passer au juste demain ?
- ... Dors.
- Vous allez faire quoi de moi ?
- Tais-toi et dors, il s'obstine, et j'entends à sa voix qu'il est fatigué.
- Réponds-moi et j'envisagerai peut-être de me taire. Et tu m'as toujours pas raconté ton rêve en plus, je te signale. C'est pas parce que je me souviens pas que je ne sais pas certaines choses, tu sais ?
Il soupire bruyamment dans le noir.
- Je t'écouterai pas si ça peut te faire plaisir, j'en ai rien à foutre après tout de ton équilibre mental, tant que ça ne compromet pas mon état de santé...
- Duo. Dors.
- ... mais j'ai quand même le droit de me sentir concerné de savoir ce que vous allez décider à mon sujet, parce que c'est bon, j'ai compris la leçon et je me fais pas d'illusion quant à une éventuelle évasion, pas tant que vous êtes aussi nombreux en tout cas, mais si tu veux que j'ai une chance de pouvoir m'endormir, tu...
- Raaah ! Duo ! Omae o korosu !!
- Ouais et bin justement je veux savoir si t'as vraiment l'intention de le faire ! je m'exclame en me redressant dans sa direction, même si je ne peux que deviner sa silhouette dans la pénombre.
Silence.
- Heero...?
- ...
- Je parle japonais ?
- ... Non.
- Alors comment ça se fait que je sache ce que "baka" et "omae o korosu" veulent dire ?
- ...
- C'est parce que... tu me le disais tout le temps ?
Je me demande si finalement c'est pas pour moi que l'obscurité facilite les choses...
- ...
- C'est ça ?
Je crois pas que la boule naissante dans ma gorge va beaucoup m'aider à m'endormir...
- T'étais comme ça, avec moi, avant, ou c'est parce que t'as pas confiance en mes réactions ?
- Dors.
- T'es vraiment un connard tu sais ?
- Oui. Maintenant, dors.
Allez savoir pourquoi, sa réponse me fait sourire...
- ... Tu fais souvent des cauchemars ? je questionne encore en fixant un plafond que je ne vois pas. Et moi, j'en faisais souvent ?
Et est-ce que j'en ferai encore ?
- ...
- Mais j'ai raison non ? Je te forçais à me raconter, pas vrai ? ... C'est juste que... j'ai l'impression que c'est ce que je ferais... si j'étais à la place de l'autre... moi... Mais Rel' dit que je fais des trucs que je faisais pas avant alors... Mais là, j'ai raison, non ?
- ...
- Est-ce que tu me répondais jamais avant aussi ou est-ce que tu te tais parce que je suis plus... parce que... tu me considères plus... comme ton ami ?
Allez savoir pourquoi, cette question me fait mal...
Mes mains aussi, parce que je les sers fort sur mes couvertures et qu'elles sont pas encore tout à fait guéries.
J'entends le bruit de draps qu'on froisse et je devine plus que je ne perçois qu'il se dirige vers moi.
Quelque part, ça me semble normal aussi.
Ce qui l'est nettement moins par contre, c'est la brusque sensation d'étouffer mêlée à l'impression d'avaler plumes et tissu. Il veut vraiment me tuer ce con !
Je me débats dans tous les sens, essayant de le frapper avec les pieds et de repousser son oreiller qui me prive d'oxygène, mais je m'empêtre dans les draps et la panique s'ajoutant à l'effet de surprise, je n'arrive pas à le faire lâcher prise. Je tente d'appeler à l'aide aussi mais l'oreiller étouffe mes cris.
Et brusquement, je me rends compte qu'il n'y a plus de pression au-dessus de moi. J'arrache le coussin et chope une grande goulée d'air puis me prépare à la prochaine attaque. Un coup œil circulaire m'apprend que mon ennemi est tranquillement allé se recoucher.
- Mais t'es malade ou quoi ?? T'as essayé d'me tuer !
- Tu avais été prévenu, il répond d'un ton ennuyé dans lequel je crois déceler une trace... d'amusement ?
Je rêve.
Je rêve !
J'envisage un instant de lui renvoyer son coussin en pleine poire mais je vais peut-être pas forcer ma chance trop longtemps non plus. Et puis mon coeur bat toujours à cent à l'heure et je sais que Yuy est plus fort que moi.
Ouais, bin y peut crever s'il croit que je vais le lui rendre, son putain oreiller ! Il dormira sans et moi j'en aurai deux, bien fait pour lui !
Sans lâcher sa silhouette du regard, je me recouche prudemment, m'efforçant de recouvrer mon calme. Si c'est ça sa méthode pour me faire dormir !
Plusieurs minutes passent mais à sa respiration je sais qu'il ne dort pas plus que moi. Sans rire, après cette tentative de meurtre, je vais pas fermer l'oeil de la nuit moi ! J'apprécie pas du tout sa manière d'éviter de répondre à mes questions ! P'té, j'ai vraiment cru qu'il allait m'étouffer. Je continue de me demander s'il en avait pas quelque part réellement l'intention.
- Vous allez me tuer, je dis, et ce n'est plus une question.
Il ne répond rien.
Y'a pas une expression qui dit quelque chose comme "qui ne dit mot consent" ?
- Vous allez me tuer parce que je représente un trop grand risque pour vous, je continue. C'est ce que tu disais hier, hein ? Juste avant que je m'enfuie...
Et le pire dans tout ça, c'est que si j'examine la situation avec recul, leur position me parait tout à fait compréhensible. Ils sont en guerre après tout. Qui se soucierait d'un cadavre de plus ?
- Tu crois que mon état est temporaire, que ça passerait, ou tu penses que je resterais tout le temps comme ça ? Ou bien est-ce que tu t'en fous ? je demande finalement, dans l'hypothèse improbable où je vivrais suffisamment longtemps pour que ces questions prennent un sens.
- ... Demain nous allons récupérer les pièces manquantes dont nous avons besoin pour réparer nos Gundam. Toi, tu iras avec Hilde et Relena voir Sally pour passer de nouveaux examens. Elle est prévenue. Pour l'instant, la question de te supprimer ou non reste en suspend. Il y a d'autres alternatives, moins drastiques. Ça dépend de toi, aussi. Et maintenant, dors. On doit se lever tôt demain.
- ..., je réponds en me frottant brièvement les yeux.
Je me retourne sur mon côté gauche et me mets en position foetale, parce que c'est comme ça que je me sens le plus à l'aise pour dormir. Je ferme les yeux et essuie distraitement sur les draps mes doigts légèrement humides. Je baille, enfin, et laisse le sommeil venir à moi.
- Bonne nuit, Heero, je murmure, déjà à moitié endormi.
Le silence nous enveloppe doucement et mon esprit commence à dériver sans être encore tout à fait parti.
- Oyasumi.
Je souris, puis m'endors.

(à suivre)

*******

Notes et disclaimers du chapitre :

* La prière : je voulais mettre une vraie prière protestante (l'Eglise Maxwell devait être une église protestante selon moi, et non catholique, puisque la Colonie est censée être américaine) mais pas moyen de mettre la main sur une prière potable ! Et c'est pas faute d'avoir cherché ! (encore merci Ersz, de te donner du mal pour moi et de perdre ton temps... désolée ! ^^; ). Bref, tout ça pour dire que je l'ai écrite moi-même, au final... Enfin, j'aurais quand même préféré en avoir une authentique ! ^^;
* "L'humanité devra mettre un terme à la guerre, ou la guerre mettra un terme à l'humanité." Encore une citation, de John Fitzgerald Kennedy cette fois. Elle était trop 'Relena' pour que je la case pas, lol !
* Quant à la chanson qu'on supporte pas mais qui revient souvent en tête, je sais pas quelle est la vôtre, je sais pas quelle est celle de Duo, mais je sais quelle est la mienne. Seuls les vieux comme moi la connaîtront mais sachez qu'il s'agit de 'Alyson', chanté par Jordy. Oui, plaignez-moi.

*******
Dialogue débile mais détendant... (pour moi)

Wu Fei : Winner... ? Ai-je bien lu ??
Quatre : Mais naaaaaan !!!! Fallait rien dire !!!! Vous aviez promis !!!
m77 : J'avais promis quelque chose moi ?
Duo : Alors c'était *ça* le regard suspect dans le dialogue de fin du chapitre un !
m77 : ^^ Et oui...
Heero : Du 4+5 ?
m77 : Mais arrêtez d'être sceptiques comme ça enfin !!
Trowa : ...
m77 : Oui Trowa.
Trowa : ...
m77 : Non Trowa.
Trowa : ...
m77 : N'insiste pas Trowa, j'ai dit non.
Trowa : ... !!!
m77 : Non, je ne vais pas changer cette erreur scénaristique.
Trowa : ... !
m77 : C'est ça, va bouder...
Wu Fei : Mais... euh... comment dire... Je ne sais que dire en fait.
Quatre : J'ai tellement honte !
m77 : Meuh non, fo pas !!
Duo : Courage Quatre ! Je suis de tout coeur avec toi !
Quatre : J'ai vu ça, oui...
m77 : ^^;
Duo, à l'auteur : Dis... juste comme ça hein, petite question : entre Hee-chan et moi, t'es sûre de savoir où tu vas ?
m77 : Vi vi, lol.
Duo : A bon... Parce qu'on dirait pas là. Enfin, la dernière scène était sympa mais j'aurais préféré qu'il y ait une bataille de polochons, on se serait amicalement battu, Hee-chan aurait même rit, il aurait découvert que je suis chatouilleux et finalement, à bout de souffle, on se serait regardé, épuisés mais heureux, et on aurait fini par s'endormir dans les bras l'un de l'autre...
m77 : C'est beau de rêver...
Duo : ... et le lendemain, bien sûr, on aurait suffisamment récupéré pour que...
m77 : Tu veux pas te mettre à écrire des fics par hasard ?
Duo : Si, en fait ça me tenterait bien je crois ! Z'avez l'air de bien vous amuser, toutes, sans compter que j'ai relevé deux-trois injustices qu'il faudrait corriger...
Trowa : ...
Duo : Non, pas ce genre d'injustice là Tro, je parlais de ces fics où Hee-chan et/ou moi crèvons avant d'avoir conclu...
m77 : Mal au crâne...
Heero : Duo...? Tu es chatouilleux ?
Duo : Euh...
Heero, sourire sadique : Intéressant...



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