Titre : One last love song for you, chapitre 3 (le chapitre de la vengeance, lol), partie 1.
Bases : Gundam Wing contes et légendes mythologiques.
Auteur : Meanne77
Couples : Vous devez à présent savoir que c'est du Rx1xR, du 3xR et 4plusR (avec du 2xHx2 en background).
Genre : A l'origine, la fic devait participer à un concours... de l’été 2003. Ha ha ha... Hm ! Cross-over avec un conte/mythe. Bastardisation de 03 et 04, mais c'est pas moi, c'est le mythe ! Et pis ça leur va bien, lol. OOC, donc. Souffrance intense de Hee-chan. "Evil Quatre Powa" à fond ! Quatre me fait un peu (beaucoup, voire carrément) peur, parfois... vv
Note : Heuuu... alors, c’est qu’une moitié de chapitre parce que je bloque sur une scène que j’arrive pas à gérer et écrire comme il faut. Et comme je continue de recevoir de temps en temps des reviews pour cette fic (wow... Y’en a qui la lisent encore ??) et que j’ai quand même quelques pages déjà écrites depuis un certain temps, me suis dit que je pourrais peut-être mettre le début en ligne. En espérant que ça me débloque pour la suite... vv
Disclaimer : Rien n'est à moi, pas plus les perso que les grandes lignes de l'histoire ; je ne fais que l'adapter.
Background Music : vous connaissez la chanson de Kyo, "Je saigne encore" ? Nan, parce que je trouve que les paroles conviennent très bien à Quatre dans ce chapitre, lol ! J'aime Quatre... ;p (je mets les paroles à la fin de la fic, juste pour le fun, lol)


One last love song for you

Chapitre trois, première partie



A.C. 202, hiver

Quatre se noyait au beau milieu de sa paperasse lorsque son idée le frappa. Elle lui apparut de façon si claire, si évidente, qu'il ne comprenait pas comment il avait pu ne pas y penser plus tôt. L'Arabe se leva d'un bond et entreprit de ressortir de vieux rapports et d'autres plus récents, d'étudier fébrilement des graphiques et des statistiques, faisant voler des feuilles partout dans son bureau. Une heure plus tard, ses secrétaires purent entendre son rire s'élever au travers des murs. Et le blond rit si fort, et avec une telle satisfaction, qu'il en attrapa le hoquet pendant un moment. Lorsqu'il réussit à se calmer, il regagna son bureau mais ses yeux pétillaient toujours et son sourire illuminait la pièce comme un soleil. Puis il secoua la tête avec incrédulité. Non, vraiment, il ne comprenait pas comment il avait pu ne pas y penser plus tôt. Alors que Lena et lui planchaient sur le problème depuis des mois, presque des années. Et la solution s'était toujours trouvée là, juste sous leur nez...

Quatre se força à contrôler son euphorie. Ce n'était pas parce qu'il voyait à présent ce qu'il fallait faire que ce serait facile pour autant. Il ne suffit pas d'avoir raison, il faut encore savoir en convaincre les autres. Ça allait demander du travail, beaucoup de travail... Cette pensée le fit grimacer. Il avait prévu de rendre une petite visite à Relena, mais s'il se mettait à constituer son dossier... il ne pourrait pas faire les deux, pas avant le congrès qui se tiendrait dans quelques semaines et devant lequel il faudrait présenter le projet. Même en s'y mettant à fond et en déléguant au maximum ses autres tâches, et notamment celles de la Winner Corp., ce serait peut-être trop juste... Sa joie retomba d'un coup. Avec une brusque lassitude, il tira d'un tiroir fermant à clé un cadre contenant une photo de Relena. La jeune femme arborait un sourire éblouissant sous un soleil d'été. Bien sûr, en réalité c'était à Heero qu'avait été adressé ce sourire mais Quatre parvenait assez bien à oublier ce petit détail. Sur cette photo, Relena le regardait lui, lui souriait à lui.

Quatre soupira. Tant pis... il allait devoir annuler sa visite ; le sujet était trop important pour qu'il ne s'en occupe pas. Il fallait parfois savoir faire des choix, même au détriment de ses propres envies. Il verrait celle qu'il aimait une autre fois...

Après un autre soupir, Quatre fit venir ses secrétaires, leur transmis ses nouvelles instructions puis s'attela pour de bon à son idée. Il ferait présenter le dossier par Relena, ainsi il était quasiment sûr de faire passer la motion. Quatre savait qu'il était fin diplomate, peut-être même plus que Relena elle-même, mais il existait une différence fondamentale entre eux, même si elle était difficile à expliquer avec des mots. Lorsque lui parlait, il ralliait les autres à son idée, savait comment convaincre pour faire approuver les dossiers qu'il présentait. Quatre devait manipuler la foule pour parvenir à ses fins. Lena, elle... lorsqu'elle parlait, on l'écoutait. Elle n'avait pas à chercher à convaincre, ni même ne serait-ce qu'à gagner l'attention d'une assemblée, elle l'avait d'emblée. Elle possédait un pouvoir de persuasion tel qu'elle ralliait à elle et à l'unanimité tous ceux qui l'entouraient. Et l'idée de Quatre avait besoin de cette capacité qui lui faisait défaut, car si c'était la meilleure des solutions, elle impliquait une entraide, une solidarité telle qu'il pouvait déjà sentir les obstacles se dresser devant lui. Mais pas devant Relena.

Oui... il rédigerait le projet comme si c'était elle qui l'avait fait. Il avait hâte de pouvoir le lui présenter. Il imaginait déjà le sourire qui viendrait éclairer son beau visage. Quatre sourit lui-même à cette pensée. Si en plus il pouvait joindre l'agréable à l'utile...

XXXXXXX


Relena ouvrit avec sa clé la chambre qui lui avait été attribuée. Comme elle se sentait lasse ! Elle n'eut pas le temps d'extrapoler d'avantage cette pensée que deux bras l'attaquèrent par derrière pour enserrer sa taille. Relena tourna la tête pour identifier son assaillant, même si son corps avait déjà reconnu la vigueur des deux bras.

- Trowa !
Le jeune homme la fit pivoter d'un demi-tour puis se pencha pour l'embrasser. Relena se perdit un instant dans le baiser.
- Mais qu'est-ce que tu fais là ? demanda-t-elle finalement, à bout de souffle.
- Surprise. J'ai pensé que tu serais heureuse de voir un visage aimant...
Relena se sentit fondre.
- Et tu as eu raison. C'est très attentionné de ta part et je suis contente de te voir, mais tu n'aurais pas dû ! Et si quelqu'un nous...
- Relena, tu oublies qui je suis et quelle était ma spécialité pendant la guerre...
- ... Infiltration et espionnage, fit-elle en souriant avec amusement.
- Personne ne sait que je suis ici, crois-moi, dit-il en ponctuant son affirmation d'un autre baiser auquel Relena s'empressa de répondre.

Ils s'embrassèrent longtemps, leurs langues s'entremêlant à n'en plus finir, et les bras de Trowa serrant fort Relena contre son torse. Il mettait une telle passion à l'embrasser, à la toucher, qu’elle finissait par ne plus savoir où elle se trouvait.
- Trowa... haleta-t-elle.
Trowa s'écarta légèrement, ses longues mains remontant le long du dos de la jeune femme pour s'attarder sur ses épaules. Relena poussa un petit soupir de contentement.
- Retire ça... dit l’homme aux yeux verts.
Relena rit.
- Tu es bien pressé ! Je ne suis pas du genre à m'effeuiller de la sorte au premier commandement !
Trowa esquissa un infime sourire.
- Je ne pensais pas à ça... répliqua-t-il à voix basse tout en la faisant de nouveau pivoter. Tu es tendue ; retire tes vêtements, je vais te masser... ajouta-t-il en exerçant une pression sur les épaules de la jeune femme.
- Aaaah ! Hmmoui... un massage serait merveilleux...
- Tu as une lotion, quelque chose ?
- Je dois avoir du lait hydratant dans ma valise... Ça ira ?
Trowa acquiesça.
- Va t'installer sur le lit, je m'en occupe.
- Comment tu me veux ? demanda-t-elle avec malice tout en s'exécutant.
- Assise sur le bord. Pour l'instant.

Lena rit de nouveau et déboutonna son chemisier. Trowa la rejoignit peu après, une bouteille de lotion hydratante dans les mains. Il prit place derrière elle et se versa une dose de lait dans la paume, avant de se frotter les mains l'une contre l'autre pour le réchauffer. Relena ramena ses cheveux sur le devant. Dès que le massage débuta, elle ne put s'empêcher d'exprimer ses sensations par de nombreux gémissements.

- Oooooh, Trowa, tu as des mains en or... murmura-t-elle en se laissant aller tout en fermant les yeux.
"Le platine est un métal précieux, bien plus que l'or..."
- Je t'ai fait mal ? demanda soudain Trowa. Je t'ai sentie te tendre...
- N... non, je... repensais simplement à quelque chose...
- Détends-toi... souffla-t-il contre sa nuque, envoyant des frissons se propager tout le long de l'échine de la princesse. Tu as eu une dure journée...
- Hmm... Je n'en peux plus, j'aurais besoin de prendre ma retraite... Et Quatre qui m'a lâchement laissée tomber !
Dans son dos, Trowa acquiesça. C'était aussi pour cela qu'il était là : Quatre n'y était pas.
- Il m'a téléphoné juste avant que je parte pour m'annoncer qu'il avait un empêchement. Mais il m'a dit qu'il m'expliquerait bientôt de quoi il retournait. Il m'a paru bien excité au téléphone, je me demande de quoi il peut bien s'agir... fit-elle, songeuse.
- Hm, émit Trowa, qui n'aimait pas entendre les mots "Quatre" et "excit" dans la même phrase, surtout si ça touchait de près ou de loin Relena... Ne pense plus à rien et laisse-toi aller... murmura-t-il.
- Hmmm...

Les mains de Trowa s'activèrent sur les épaules nouées, la nuque, puis descendirent peu à peu vers les omoplates, faisait rouler les muscles sous ses doigts pour les détendre.
- Tu es contractée de partout, Relena... fit-il, la déshabillant progressivement à mesure qu'il descendait vers le creux des reins.
- Hmmm... répliqua Relena, incapable d'articuler un seul mot.
- Allonge-toi sur le ventre... souffla-t-il en achevant de la dévêtir.

La princesse s'exécuta, laissant les mains de son amant s'occuper de son corps, la magie de Trowa transformant la lassitude en bien-être. L'ancien pilote agrémenta ses manipulations par des baisers piqués ici ou là, jusqu'à ce que le massage se fasse caresses, puis attouchements. Relena se laissa mettre sur le dos, et Trowa caressa et embrassa ses seins, son ventre. La princesse se cambra et gémit...

XXXXXXX


Heero posa son marteau sur son enclume et décida de s'accorder une halte. Après s'être rapidement débarrassé de la sueur, il sortit de son atelier et fit quelques pas dans le jardin. Il ne tarda pas à se retrouver sur le banc où Relena et lui s'asseyaient souvent.

Avant.

Relena lui manquait un peu. Certes, ils ne se voyaient pas beaucoup, le travail de Relena occupant la majorité de son temps, mais au moins ils se voyaient tous les jours. Heero comprenait et respectait ce que faisait Relena ; ça faisait partie d'elle et c'était aussi pour cela qu'il l'aimait, mais parfois il avait envie de se montrer égoïste. Parfois, il avait envie de ne pas avoir à se réfugier dans son atelier en attendant que Relena ait du temps à lui accorder. Parfois, il avait envie qu'elle ne parte pas.

Heero sourit faiblement. C'était l'hiver à présent, et plus les années passaient et plus cette saison devenait sa préférée. Il aimait l'air froid et vigoureux de l'hiver. Il trouvait beaux les arbres dénudés car il savait qu'ils n'étaient pas morts, qu'ils renaîtraient. Il aimait voir tomber la neige et le manteau de pureté blanche que cela laissait sur le monde. Il aimait le fait qu'il y avait moins de congrès en hiver et que donc Relena restait d’avantage à la maison.

Distraitement, Heero joua avec le gravier du bout du pied. Relena et lui avaient eu un petit passage à vide ces derniers mois, mais maintenant que l'hiver était là, Heero était sûr que ça s'arrangerait. Relena s'accordait souvent quelques vacances à l'approche de Noël. Heero se souvenait que les deux années précédentes, ils avaient passé des soirées au coin du feu, dans les bras l'un de l'autre, à discuter de tout et de rien, du monde et de leur amis. De leur avenir...

Heero avait hâte que Relena revienne.

XXXXXXX


Wu Fei l'avait appelé quelques jours après le retour de L5 de Relena. Le jeune Preventer avait besoin d'un excellent hacker pour l'affaire sur laquelle il travaillait et il avait sollicité l'aide de son ami. Un peu à contre coeur, Heero avait accepté. Le bois était toujours intact dans la cheminée.

Le lendemain soir, Trowa arriva à Sank. Heero ne devait pas rentrer avant plusieurs jours.

Loin de là, sur L4, Quatre achevait de rédiger son projet et s'endormit comme une masse sur son bureau. Il ne se réveilla que le jour suivant, en début de matinée. Après avoir revu une dernière fois son dossier, il fit avancer la navette privée de la Winner Corp. Trop impatient de revoir enfin Relena et de pouvoir lui présenter le résultat de son travail, il ne prit même pas la peine de l'avertir de son arrivée. Il se doucha à bord de la navette et de longues heures plus tard, il posa enfin le pied sur Terre.

Il arriva à Sank au matin, peu après 9 heures. Il se rendit directement dans le bureau de la jeune femme, persuadé de l'y trouver à cette heure et surtout si peu de temps avant le congrès. Mais Relena n'y était pas.
De plus en plus impatient, Quatre se renseigna auprès d'une employée qui lui indiqua que la princesse n'était pas encore apparue ce matin. Légèrement surpris mais sans y penser à deux fois, l'ancien pilote de Sandrock décida d'aller la tirer du lit.
Il frappa doucement à la porte et pénétra dans la pièce avec précaution, au cas où il risquerait de la surprendre – il ne voulait pas risquer de la gêner ou de la voir se mettre en colère contre lui pour son intrusion.
Ce qu'il vit le figea sur place.

Sa première réaction fut de nier ce que ses yeux lui montraient alors que son sang s'était glacé dans ses veines, puis brusquement, la colère et la haine l'embrasèrent. Comment avaient-ils osé ? Comment Trowa avait-il osé poser les mains sur elle ? Et la toucher... de cette façon-là ? Le dégoût se mêla à la rage sur le visage ordinairement beau du jeune homme. Et elle ? Comment osait-elle tromper Heero avec... quelqu'un d'autre que lui ? La haine revint en force, par vagues destructrices, alors que la pièce semblait tourner autour de lui. Jamais il ne s'était senti aussi trahi par un être cher. Jamais il n'avait eu aussi mal ! Et de ressentir le bien-être des amants comme s'il était le sien sans que ce soit le cas, alors que justement ça aurait dû l'être ! C'était insupportable. Intolérable. Et s'il pouvait ressentir leurs sentiments, alors il leur ferait aussi ressentir les siens. Il les ferait saigner aussi. Il les mettrait à terre, à ses genoux. Ils souffriraient autant, non, plus que lui. Il ne les laisserait pas être heureux.

S'il ne pouvait pas avoir Relena, alors personne ne l'aurait.

XXXXXXX


Quelqu'un frappa à la porte et Heero détourna les yeux de son écran. Wu Fei ne devait pas revenir avant encore au moins six heures et Heero n'attendait personne de particulier.
Les coups à la porte se répétèrent, selon un rythme qui ramena certains souvenirs à la surface. Il se leva alors de sa chaise et se dirigea vers l'entrée en boitant, les reins légèrement courbés vers l'avant alors que sa main vint soutenir d'elle-même son genou, sans qu'il y prêtât vraiment attention.
Il sut qui se trouvait derrière la porte avant de l'atteindre mais il ne parvenait à deviner ce que Quatre venait faire là.
Lorsqu'ils se firent enfin face, le blond releva les yeux et lui adressa un sourire que Heero jugea nerveux.
- Bonjour, Heero...
- Quatre.
Après une seconde de flottement, Heero s'effaça pour laisser entrer son ami. A peine eut-il fermé la porte derrière lui qu'il posa la première question qui lui vint à l'esprit et qui pouvait expliquer la présence et l'attitude de l'Arabe.
- Il est arrivé quelque chose à Relena ? demanda-t-il d'une voix blanche.
- Non. Non, non, Relena... va bien, répondit Quatre, sans véritablement croiser son regard.
- Duo ? demanda encore Heero avec une pointe d'anxiété. Trowa ?
Quatre secoua la tête.
- Tout le monde va bien, fit-il avec un léger soupir.
Heero fronça les sourcils alors que l'Arabe reprit :
- J'ai hésité avant de venir te voir, mais... Je ne suis pas sûr de prendre la bonne décision, mais je suis ton ami et c'est en tant que tel que je suis venu te trouver. J'ai... Tu devrais peut-être t'asseoir.

Heero cilla. Depuis le temps qu'il connaissait Quatre, il ne l'avait jamais vu bafouiller de la sorte. Il mûrissait toujours à la perfection les discours qu'il servait à ses troupes, savait toujours quoi dire et comment selon la personne ou la situation... Apparemment, Quatre avait quelque chose de délicat ou de déplaisant à lui annoncer mais si cela ne concernait ni Relena ni les anciens pilotes de Gundam, Heero ne voyait pas ce qui pouvait le faire hésiter ainsi. ... A moins que cela ne concernât Quatre lui-même ?
Heero s'assit sur le rebord du lit, aux côtés de son ami, et il l'observa avec plus d'attention. La santé de Quatre ne semblait pas être déficiente mais Heero savait que cela ne voulait rien dire.
- Est-ce que tout va bien ? lui demanda-t-il alors, laisser filtrer ses émotions afin que Quatre les perçoive.
Son ami releva ses yeux clairs vers lui et ils se regardèrent un moment en silence. Pendant un court instant, Quatre mesura combien Heero avait changé par rapport à ce soldat qui lui avait dit un jour qu'il n'y avait pas de mal à être gentil.
A cette époque, Heero se présentait comme leur leader et Quatre n'avait pas encore réalisé que le brun ne faisait que le guider afin que ce soit lui qui assume cette fonction. A présent, ce qui restait de soldat en Heero attendait que son chef parle...
Quatre réprima un sourire désabusé. Il aimait bien Heero. Malheureusement pour lui, il aimait Relena tout court. Ça n'avait rien de personnel, en somme, Quatre ne faisait qu'exploiter les ressources qu'il avait à sa disposition. Son petit soldat...
Et puis... Heero avait déjà perdu Relena de toute façon.
Quatre soupira.
- J'arrive de Sank, commença-t-il, et il sentit l'inquiétude latente de Heero se diriger de nouveau vers sa compagne. Je voulais présenter à Relena un projet sur lequel je... nous travaillons depuis plusieurs mois. J'étais impatient d'en parler avec elle et suis arrivé le matin sans vraiment me faire annoncer. Et je les ai surpris... ...Heero, Trowa est avec elle, lâcha-t-il avec insistance.
Heero acquiesça doucement, ne voyant toujours pas ce qui perturbait Quatre à ce point. Lui-même raterait sûrement le châtain mais celui-ci venait les voir assez souvent car il voyageait beaucoup avec le cirque. Ce ne serait que partie remise.
Quatre fronça les sourcils devant le peu de réaction de son interlocuteur. Il allait devoir être un peu plus brutal que prévu...
- Heero, reprit-il doucement, je suis ici parce que je suis ton ami et parce que... ce qu'ils font est... mal. J'estime que tu as le droit de savoir...
Quatre prit une inspiration. Heero le regardait toujours calmement, attendant la suite. Le moins que l'on pouvait dire, c'était que le brun ne l'aidait pas beaucoup !
- Trowa et Relena ont une relation, Heero !
Il y eut un moment de silence.
- Je ne comprends pas ce que tu veux dire, Quatre, dit finalement le brun.
Quatre réprima un grognement, ne sachant pas si Heero était particulièrement naïf, innocent, ou juste... trop confiant.
- Je veux dire qu'ils sont amants, Heero ! Ils couchent ensemble ! Je les ai surpris hier matin dans les bras l'un de l'autre, au lit. Nus, ajouta-t-il afin de ne laisser absolument pas le moindre doute quant à ce qu'il avait vu.
Heero cilla avant de secouer doucement la tête.
- Non, murmura-t-il avant de sourire légèrement. Trowa ne ferait pas ça.
- Il l'a fait, Heero. Allah m'est témoin, et j'en suis désolé, mais c'est la vérité !
Heero commença de nouveau à nier de la tête mais Quatre ne le laissa pas aller plus loin.
- Je sais que c'est difficile à croire, je n'ai pas voulu moi-même, sur le coup, mais... j'en ai la preuve, Heero.
Le blond sortit alors de sa poche le téléphone portable avec lequel ses doigts jouaient machinalement depuis plusieurs minutes déjà.
- Je les ai filmés en train de dormir. Il n'y a pas le moindre doute.
Et de doute, en effet, il n'y avait pas. La petite vidéo qui s'afficha sur l'écran couleur montrait Relena dormant confortablement contre le torse dénudé de Trowa. Les draps avaient en partie glissé durant la nuit et dévoilaient un bout de sein nu de la jeune femme appuyé contre l'abdomen du châtain. Un léger sourire dansait sur leurs lèvres. Le couple respirait le bien-être.
Cela fit mal.
Heero cligna des yeux et fixa l'image à présent immobile de la vidéo, reconnaissant sans peine le décor. Leur chambre. Leur lit.
Heero cilla de nouveau et Quatre dut dresser toutes ses barrières mentales.
Les lèvres du brun s'entrouvrirent, comme s'il voulait dire quelque chose mais qu'il ne parvenait pas à penser de manière cohérente.
- Je suis désolé, lui murmura Quatre après un temps, en lui frôlant doucement l'épaule.
Heero cilla encore.
Il n'arrivait pas à croire ce qu'il venait de voir. Il avait envie que Quatre parte, il avait envie d’appuyer une seconde fois sur "lecture" pour être sûr. Il avait envie de parler à Relena. Il avait envie d'être seul. Il avait envie que Duo soit là.
Il cilla une dernière fois. Sa respiration était légèrement plus rapide mais son visage restait parfaitement immobile.
- Qu'est-ce que tu vas faire ? chuchota Quatre d'une voix qui lui sembla lointaine.
- ... Je ne sais pas...
- Si je peux faire quelque chose... Je suis là, Heero.
Le Japonais acquiesça d'un air absent, le téléphone portable du blond toujours dans la main.
Quatre leva prudemment ses barrière mentales puis les érigea de nouveau en un hoquet silencieux. Inutile d'ajouter la douleur et le sentiment de trahison de Heero à ceux qu'il ressentait lui-même. Mais il saurait faire en sorte que Heero transforme ses émotions en vengeance, au besoin.
- Tu veux que je te laisse ? Je peux rester si tu veux...
- ... Non... Merci... d'être venu...

Quatre acquiesça en silence. Heero le raccompagna jusqu'à la porte et resta un long moment devant le panneau de bois après le départ du blond. Enfin, il pivota et fit face à la chambre vide. Ses pas le portèrent jusqu'au centre de la pièce et il hésita, ne sachant pas quelle direction donner à son corps, à son esprit. Il fit quelques pas encore et une faiblesse à son genou blessé le fit chanceler. Il chuta, s'affalant à moitié à terre, se rattrapant de justesse au rebord du lit. Il se mordit la lèvre pour se contraindre au silence.
Il avait mal.
Il enfouit son visage dans les couvertures et resta immobile.
S'il devait être honnête avec lui-même, il n'était pas surpris, pour Relena. Au fond de lui, il avait toujours su qu'un jour ou l’autre la jeune femme trouverait mieux que lui, qu'elle finirait par le voir pour ce qu'il était et qu'elle trouverait quelqu'un plus digne d'elle. Pour Relena, ça faisait juste aussi mal que le jour de son autodestruction. Mais Trowa ? Il ne voulait pas y croire, il ne pouvait pas y croire. Pas Trowa. Trowa était son ami. Trowa ne lui ferait pas ça. Pas Trowa, non, pas Trowa. Trowa...
Trowa ?

XXXXXXX


Relena prit une lente inspiration afin de contenir son énervement. Apprendre par son personnel que son époux était rentré la veille... La veille ! Et il n’était même pas venu la voir pour le lui faire savoir ! Il ne l’avait même pas appelée pour lui annoncer son prochain retour !
Elle avait envie de briser quelque chose, un vase peut-être, ou un miroir, quelque chose... Une chance que Trowa soit parti à temps, elle ne pensait pas être capable d’affronter les deux hommes et de faire comme si tout était normal alors que rien ne l’était. Et Trowa serait sans doute venu lui parler et la dernière chose dont elle avait envie à ce moment précis était de s’entendre dire des mots réconfortants.
Ses doigts se crispèrent sur le dossier de sa chaise au point de se faire mal. L’attitude de Heero... la blessait. Elle savait qu’elle était bien plus en tort que lui ; après tout, elle couchait avec l’un de ses amis ! Mais l’indifférence de Heero faisait malgré tout mal. Etaient-ils à ce point devenus des étrangers l’un pour l’autre ? N’y avait-il plus la moindre trace d’amour entre eux ? Plus le moindre espoir pour eux ? ... Devaient-ils divorcer ?
Heero souhaitait-il divorcer ? S’il en était arrivé au point d’aller et venir sans même l’en informer, vivre sous le même toit n’avait plus le moindre sens. Mais... elle ne voulait pas... ne plus voir Heero... malgré tout... Heero était... Heero. Heero était... encore... et toujours... dans son maudit atelier ! Elle avait soudain envie d’y mettre le feu, de le voir brûler et de dire : « Tu vois ? Détruit, ton refuge, alors maintenant regarde-moi ! Regarde-moi ! » Elle ne parvenait pas à canaliser la violence qu’elle sentait monter en elle. Seigneur, dans quel état de rage Heero la mettait, elle ! Elle qui prêchait la non-violence, le pacifisme total. A toute épreuve.
Sauf à celle des peines de cœur.
Si elle s’était sentie perdue il y avait quelques mois de cela, ce n’était rien à côté de ce qu’elle ressentait aujourd’hui. Epuisée par ses émotions, elle s’écroula sur un fauteuil et se prit le visage entre les mains. Après le nouvel an. Il fallait qu’elle tienne, qu’ils tiennent jusqu’au nouvel an. Après... après, si Heero voulait partir, alors... alors elle le laisserait faire... Elle mettrait un terme à cette mascarade...
... de mariage.

A suivre


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"Je saigne encore" (Kyo)
Il a le droit de poser ses mains sur ton corps
Il a le droit de respirer ton odeur
Il a même droit aux regards qui le rendent plus fort
Mais moi la chaleur de ta voix dans le coeur
Et ça fait mal, crois moi, une lame enfoncée loin dans mon âme
Regarde en toi, même pas l'ombre d'une larme

Et je saigne encore, je souris à la mort
Tout ce rouge sur mon corps
Je te blesse dans un dernier effort

Il aime caresser ton visage quand tu t'endors
Et toi tu te permets de dire encore encore
Je sais que ce qui ne tue pas nous rend plus fort
Mais moi, mais moi je suis déjà mort
Et ça fait mal, crois moi, une lame enfoncée loin dans mon âme
Regarde en toi, même pas l'ombre d'une larme

Et je saigne encore, je souris à la mort
Tout ce rouge sur mon corps
Je te blesse dans un dernier effort
Mais je saigne encore, je souris à la mort

Mais je saigne encore,
Tout ce rouge sur mon corps
Tout ce rouge sur mon corps
Tout ce rouge sur mon corps


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