NOTE A LIRE : Non, il ne s'agit absolument pas du genre de "première fois" auquel vous avez pensez. Vous ne trouverez pas ici de premier baiser et encore moins de première nuit. Ça, ça n'a rien d'intéressant. Vous êtes donc prévenu(e)s ! Alors le premier ou la première qui me sort "je suis deçu(e), c'est pas ce à quoi je m'attendais" pourra aller voir chez Zechs si j'y suis !
Et vu ce que je pense du numéro 6, croyez-moi : j'y suis pas.
Personne vous oblige à lire après tout…


Auteur : Meanne77
Disclaimer : Rien de l'univers de Gundam Wing ne m'appartient.
Rating : G
NdA : Les one shots de cet arc sont totalement indépendants et n'ont aucun lien les uns avec les autres. Leur seul point commun est la thématique de la première fois.




Arc "Premières fois" – one shot 2



Il se réveilla tôt, comme tous les matins – vieille habitude des rues – et fut saisi par le froid. Avec un semblant de réticence – il n'avait rien de particulier à faire aujourd'hui après tout – il s'extirpa du lit. Enfilant un pull afin de ne pas totalement perdre la chaleur des couvertures, il se dirigea vers la fenêtre et ouvrit grand les volets. Il avait neigé pendant la nuit et le paysage s'était entièrement vêtu de blanc.
Il neigeait toujours…
Tirant sur son pull pour se protéger la gorge, il s'accouda au rebord de la fenêtre et s'autorisa à rêver un court instant.
Quelque part dans le chalet, de l'eau coula. Les autres devaient commencer à s'agiter aussi…
Il se doucha rapidement et s'habilla encore plus vite. Il examinerait probablement la chaudière, la cheminée ne parvenait guère qu'à chauffer le salon. Et puis ça l'occuperait…
Il descendit ensuite à la cuisine, jetant en passant un coup d'œil au salon, et poussa un soupir exaspéré. Il jeta le reste de café de la veille et en refit pour la matinée. Il petit déjeuna de céréales en attendant puis remplit deux mugs de la mixture noire, ajoutant deux sucres dans l'un d'eux.
Il passa alors au salon.
– Tiens, fit-il en posant l'un des mugs à côté de l'ordinateur. Je t'ai pas mis de sucre.
Il s'assit sur le rebord de la table.
– Hn.
– T'as bientôt fini ?
Heero s'appuya lourdement sur le dossier de sa chaise et leva vers lui des yeux bleus rougis par le manque de sommeil.
– Non.
Le brun prit alors avec lenteur son mug et avala une gorgée.
– Merci.
Il lui tint compagnie le temps qu'il finisse son café, lui servant de prétexte pour faire une pause, puis Heero se frotta les yeux et il le laissa se remettre au travail. Malheureusement, aucun d'eux n'avait le niveau de compétence en piratage requis pour pouvoir relayer le Japonais.
Il s'attela donc au nettoyage rigoureux de ses armes, démontant et remontant son Beretta 92, soignant et aiguisant ses lames. Puis, désoeuvré, il se rendit vers l'entrée où il s'habilla chaudement, prenant bien soin d'enfiler des gants et de nouer une écharpe autour de son cou. Il ne tombait certes jamais malade mais il avait facilement froid.
Il sortit.

La neige tombait toujours mais moins fort qu'à son réveil, rendant le spectacle plus agréable, plus féerique peut-être. Un léger sourire aux lèvres, il ôta ses gants et tendit une main pour recueillir quelques flocons. Ceux-ci fondaient immédiatement dans sa paume.
Ça l'amusa.
Une petite flaque se forma dans sa main, ses doigts commencèrent à s'engourdir, et ne voulant pas gâcher l'eau, même si peu, il la lécha. Sa langue lui parut bouillante en comparaison et cela le fit frissonner.
Avec un enthousiasme soudain, il descendit les quelques marches conduisant sur le seuil du chalet et sauta à pieds joints dans la neige. Il s'y enfonça jusqu'à mi-mollets et poussa une exclamation de surprise suivie d'un chapelet de jurons bordés d'un éclat de rire. Son pantalon allait être complètement trempé…
Il rejeta la tête en arrière et leva les yeux. Le ciel était blanc. Même le ciel était blanc ! Il tourna sur lui-même, les bras tendus hauts vers le ciel. Soudain, le monde lui sembla plus léger, plus léger sur ses épaules. C'était différent de la pluie. Il détestait la pluie, elle vous accablait. Le ciel était noir, alors, lourd et menaçant ; la pluie s'abattait sur vous. Mais la neige… Quelqu'un là-haut saupoudrait doucement le paysage de neige, et lui avec.
Il se mit à sautiller sur place, essayant d'attraper les flocons qui s'échappaient du ciel. Les flocons voulaient descendre sur Terre, cela se voyait à leur façon de danser. Et il se mit à danser avec eux, virevoltant lui aussi jusqu'à ce que la tête lui tourne, jusqu'à ce qu'il en perde l'équilibre. La neige amortit sa chute et, un sourire heureux sur le visage, il chercha un second souffle. Puis il porta une poignée de neige à ses lèvres. Ils échangèrent un baiser glacé.
Son premier.
Il sourit de nouveau, de façon plus mesurée mais pas moins sincère.
Il avait froid aux mains, ses doigts étaient comme congelés, anesthésiés ; ils avaient perdu toute sensation. Le souffle encore un peu court, il regarda ses mains. Elles étaient aussi rouges que la neige était blanche. Elles étaient rouges… de froid. Rouges, uniquement de froid… D'un bond, il se releva, courut et sauta dans la neige, en prit une brassée et la jeta en l'air. Puis il recommença, encore, encore et encore. Lui aussi voulait saupoudrer le ciel !

Petit à petit, la neige se calma, les flocons se dissipèrent et, de nouveau à bout de souffle, il alla sur le perron pour se reposer. Sitôt assis, il fut saisi de tremblements. Il enfila ses gants avec difficulté et souffla dans ses mains pour se réchauffer. La neige semblait ne jamais vouloir cesser de tomber.
La porte s'ouvrit derrière lui et des pas firent craquer le bois. Les pieds s'arrêtèrent aux bords des marches, juste à côté de lui.
– Tu n'as pas froid ? demanda Wu Fei.
Il releva le visage vers lui.
– Si.
Wu Fei secoua la tête avec un soupir d'exaspération.
– Trowa a fait du chocolat chaud, fit-il.
Une tasse fumante apparut alors sous son nez. Il la prit, appréciant la chaleur qui parvenait à diffuser au travers de ses gants.
– Merci.
Il se décala pour lui faire de la place. Wu Fei s'assit à son tour. Son regard se porta sur le champ de neige face à eux.
– Eh bien… c'est un vrai carnage que tu as fait là ! commenta-t-il. Un vrai champ de bataille !
– Naaaan… Je laisse simplement mon empreinte sur le monde ! répliqua-t-il avec son sourire de pilote.
Wu Fei hocha doucement la tête.
– Et je suis sûr qu'on la voit de tout là-haut…
Il sourit de nouveau avant de tendre sa tasse. Des flocons vinrent fondre dans le chocolat.
– C'est la première fois que tu vois de la neige ? demanda encore Wu Fei face au silence de son compagnon.
– Hm… Tomber en vrai, oui.
– Ah. Fais un vœu.
– Uh ?
– Première neige. Fais un vœu.
Il le regarda avec perplexité puis leva les yeux vers le ciel.
– T'en as fait un, toi ?
– Oui, bien sûr.
Il garda le silence un moment.
– T'as demandé quoi ?
– Ah, je ne peux pas te le dire, mon vœu ne se réaliserait pas.
Il haussa les sourcils.
– Un vœu doit rester secret, énonça alors Wu Fei. Et tu dois choisir quelque chose qui ne dépende pas de toi-même.
Ses sourcils se haussèrent plus haut.
– Par exemple… tu ne peux pas demander de réussir un examen parce que ça dépend de combien tu as travaillé pour ça.
L'explication de son ami le surprit tout d'abord, puis il lui fut reconnaissant de ne pas en avoir choisi une autre, plus proche d'eux.
– C'est bourré de règles, ton truc ! … Un vœu, hein ? fit-il alors avec un sourire en coin.
Souhaiter quelque chose… et prier pour que ça se réalise…
Prier…
– J'vais y réfléchir, dit-il doucement avant de prendre une gorgée de chocolat.
Et si ça marchait… alors il se mettrait à croire en l'existence du dieu de la neige…
fin