Auteur : Nataku

Titre : A l’aube de ma vie

Source : GW

Couple : Y’en a pas vraiment quand on y pense … Peut-être un peu de 2+1 … Mais, ça reste à voir …

Etat : Achevé

Genre : Un brin OOC sûrement … et puis, POV de Heero et de Duo, et Deathsfic (pour changer ^^) One shot

Disclamer : Ils sont toujours pas à moi T_T ! ! ! ! ! Mais, pourquoi mon Dieu, pourquoi vous m’avez pas donné l’idée de les créer avant eux ! ! ! ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? Comment peut-on croire en Dieu après ça ? ? ?

Blabla : Et bin voilà, suis toujours po foutu de faire une fic qui soit pas triste ! ! ! ! ! ! ! C’est po normal ça ! ! ! ! Les pauvres, je les martyrise … en fait, je crois que je commence à comprendre pourquoi ils veulent po m’appartenir ^^

Dédicace : Je tiens à faire une petite dédicace spéciale à Akasha, sans qui j’aurais jamais réussi à faire publier mes fics … Alors voilà … un très grand merchiiiii … cette fic est pour toi … j’espère que ça te plaira … A moi oui en tout cas ^^

Et puis aussi un grand merchi à Amrisse, ma bétalectrice préférée à mouaaaaaaa … gros poutous tout plein ^^

Et enfin, de gros bisous aussi à ma meilleure amie Noa’chan, qui est partie en vacances depuis deux jours et qui me manque déjààààààà … Reviens vite ! ! !

Et merchi aussi à ceux qui me lisent et puis … euh … BONNE LECTURE !

 

A l’Aube de ma Vie

 

 

                Je ne ressens pas. C’est à se demander si je suis encore humain. C’est depuis ce jour, le jour où je l’ai tuée. Je me suis interdit de ressentir des sentiments, des émotions. Je me suis interdit de vivre pleinement. Si je pouvais, je crois que j’en souffrirais, mais non, rien … Le vide possède mon corps et je m’y laisse aller. Mes yeux cobalts ont perdu leur éclat et leur fixité intimide, parce qu’ils ne reflètent rien. Ils reflètent mes pensées inexistantes et mon cœur de glace … La glace ? Non, ce n’est pas le bon mot, car la glace peut fondre … Pas mon cœur. Elle fond au printemps, lorsque les oiseaux chantent et que les bourgeons fleurissent …

 

« Hee’chan ? Ca va ?

-         Hn …

-         D’accord, tout va bien, c’est ça ?

-         Hn …

-         Et bin voilà Quat’chan, je t’avais bien dit que tout allait bien ! Ca servait à rien de s’inquiéter ! »

-          

            Un instant, je plongeais les yeux dans les améthystes qui me fixaient. On pouvait tout y lire : sa joie de vivre, sa peine quand il en avait. Le visage de Duo était le miroir de son cœur. Il reproduisait à la perfection les sentiments et les interrogations qui évoluaient en lui. Mon opposé parfait. En ce moment, je pouvais y lire ses sentiments pour moi. Comment ne pas s’en apercevoir ? La lueur d’admiration qui scintillait dans ses yeux quand il m’observait, le rouge qui lui montait aux joues lorsque je me déshabillais, sa façon de m’embêter … tout … Je le remarque, mais je n’arrive pas à ressentir pour lui autre chose que … rien … comme pour tous les autres. Je devrais peut-être lui dire, ou lui faire comprendre … Que doit-il ressentir à attendre ainsi un geste de ma part ?

 

***________***

 

            Je ressens trop, et je n’arrive pas à le cacher. Je ne peux pas dissimuler mes émotions, mes sentiments et tout se reflète sur mon visage. Lui, non. Lui ne montre rien. Il est impassible, intouchable. Il a cette chance, la chance de ne pas souffrir. J’aimerais l’aimer moins. Mon amour pour lui me détruit peu à peu, il me consume comme la flamme d’une bougie, et lui ne semble rien voir. De toute façon, on ne peut être sûr de rien avec lui, vu qu’il ne laisse rien paraître. Est-ce qu’il remarque mes rougeurs quand je suis près de lui, mes pensées profondes ? Je fais tout pour qu’il le sache. Mais rien, pas un geste qui pourrait confirmer mes espoirs. Le néant, le vide. Mon cœur flambe, mais il ne veut rien savoir. Ressent-il quelque chose pour moi ? Je n’en peux plus de cette incertitude, de ce vide, de cet espoir … L’espoir … l’espoir peut tuer … Le sale espoir …

 

***________***

 

            Pourquoi je me sens si seul ? Je ne suis pas pourtant seul. Il y a Trowa, Wufei, Quatre … et Duo. Mais non, je ne suis pas comme eux. Je suis d’ailleurs, d’un monde vide, d’un monde où rien n’existe, ni souffrance, ni joie. Mais pourquoi suis-je seul dans ce monde ? Ici, je n’ai pas ma place … Duo rit … encore …

 

Mais à ces doux tableaux mon âme indifférente

N’éprouve devant eux ni charmes ni transports,

Je contemple la terre, ainsi qu’une ombre errante :

Le soleil des vivants n’échauffe plus les morts.

                                                                                  Lamartine

 

Oui, je suis mort de l’intérieur. Je me suis tué en assassinant tous ces gens. Je ne suis plus qu’une ombre, ou l’ombre de mon ombre et je ne comprends plus ces regards innocents. Un jour je me tuerais à force de tuer, je m’achèverai à force d’achever. Ce jour-là, je n’aurais plus la force de lutter, lutter contre ce dégoût de moi-même qui m’oppresse encore. Duo ne peut pas comprendre, il ne peut pas m’aider … Mais je n’ai pas besoin d’aide de toute façon, je suis le Soldat Parfait ! Je suis si seul …

 

***________***

 

            Pourquoi a-t-il ce regard vide ? A quoi pense-t-il ? Moi, je ne pense qu’à lui. Mes yeux sont trop souvent tournés vers ses yeux bleu cobalt, et je plonge dans cet océan. Cet océan vide, sans poissons ni dauphins, cet océan sans vie. Un mer de tristesse à la surface stagnante. Pas de reflux, pas de vagues, pas de mouvement. Il m’attire à lui, mais me repousse sitôt que je mets un pied dans l’eau. Comment dois-je m’y prendre pour me faire aimer ? Quelle attitude adopter pour pouvoir m’y baigner ? Je voudrais tant l’aider ! Mettre un peu de gaieté dans ce cœur si froid, lui insuffler de la vie … Répandre des poissons dans l’océan …

 

***________***

 

            J’avançais dans le couloir, ce couloir vide, gris … Quelques portes en fer disséminées des deux côtés. Et une porte au fond, semblable aux autres, mais elle, portait une inscription : AHGCX18. Sa signification, je ne la connaissais pas. Y avait-il une réelle signification d’ailleurs ? Comme d’habitude, je me retrouvais devant elle sans avoir rien fait. Une envie irrépressible de l’ouvrir, toujours. Ma main sur la poignée … et puis le noir. Une lueur au bout. Je m’approche, je touche : gluant, et froid, plus froid que tout ce que j’ai pu toucher jusqu’alors. D’habitude, mon rêve s’arrête là, mais cette fois, non, je continue à tâter. Tout à coup, une lumière éblouissante touche ma main et fait fondre cette boule flasque. Et là, j’entends la voix de Duo, heureux : « J’ai mis de la gaieté dans ton cœur ! J’ai fait fondre la glace ! » Une douleur fulgurante me traverse le corps et reste à la place de mon cœur. Je me réveille doucement. J’ai du mal à respirer. La douleur est toujours présente mais je ne m’autorise pas à adopter un masque de souffrance : je suis le Soldat Parfait, je n’ai pas le droit ! Je me suis habitué à avoir mal, et maintenant, je ne ressens plus cette douleur. Et pourtant elle est là, elle se bat contre ma volonté cette douleur, et elle a  l’avantage. Enfin, je cède et elle savoure sa victoire … elle me tient entre ses bras.

            Je comprends : ce couloir, c’est moi … et cette chose si froide c’est mon cœur. Un cœur de glace … que Duo veut faire fondre. Duo, la lumière dans l’obscurité … Duo ? Mais non ! Qu’est-ce que c’est que cette nouvelle idée ? Je dois m’en protéger ! Duo n’est rien qu’un camarade ! … Pourquoi ? Mon cœur fond … mais je ne ressens toujours rien … rien, sauf cette douleur au tréfonds de moi-même. Mon cœur se réveille violemment et toute la souffrance que j’ai refoulée revient. Je revois son visage suppliant alors qu’elle retenait son chien, et tous ceux que j’ai tué … pour la mission, et j’ai mal … J’AI MAL ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! !

 

***________***

 

            Quand je me suis réveillé, Heero était déjà levé, comme d’habitude. Il était dans la douche, et je ne pus empêcher quelques pensées perverses de traverser mon esprit. Il sortit à ce moment-là, en se séchant les cheveux, le torse nu et encore dégoulinant d’eau chaude. Vision de rêve. Je détournai vite les yeux et m’élançait, après avoir maugréé un vague bonjour, hors de la chambre. Pourquoi ? J’avais entr’aperçu son regard impassible qui me fixait attentivement de haut en bas. C’est vrai que j’intriguais dans mon pyjama, mais de là à me fixer comme ça ! Mais non, ce n’est pas ça qui m’a troublé dans ce regard. C’était … c’était cet air endormi accentué par les cernes sous ses beaux yeux bleus … Des cernes ? Chez Heero ? Non, c’est pas possible, j’ai du rêver !

            Je me dirige vers la cuisine comme d’habitude, mon estomac me tiraille. Wufei, Trowa et Quatre sont déjà installés et mon bol est à ma place. Un vague bonjour sort de la bouche de Trowa et Wufei tandis que Quatre m’accueille avec entrain, un grand sourire aux lèvres :

« Tu as bien dormi ?

Je réponds d’un air détaché et commence à dévorer mes tartines en lançant une discussion : Quel programme aujourd’hui ?

C’est Trowa qui répond : Mission …

Devant mon regard insistant, il poursuit : La routine … Quelques MS et une base d’OZ.

-         Oh ! »

C’est là qu’Heero entre et s’installe. Je jette un regard circulaire autour de la table. Je suis le seul à avoir remarqué ces cernes. Parce que, oui, elles sont bien là, sous ses yeux … Heero, qu’as-tu ?

« Bien dormi Heero ?

-         Hn … »

C’était Quatre. Lui non plus n’a rien remarqué. Je ne relançais pas la discussion. Que s’est-il passé Heero ? Réponds-moi enfin !

 

***________***

 

            Je n’ai pas réussi à me rendormir. Ce matin, quand je me suis regardé dans la glace de la salle de bain, j’y ai vu des cernes. Des marques de fatigue chez le Soldat Parfait … Je suis désespérant. La douleur me travaillait encore et j’ai pris une longue douche –ce qui ne m’arrive que très rarement- pour me remettre les idées en place. J’espérais que les autres ne remarqueraient rien, mais dès que je suis sorti, j’ai vu de l’étonnement et de l’inquiétude dans les améthystes, avant que leur propriétaire ne sorte prestement, affolé par la rougeur qui lui montait aux joues. Mais qu’est-ce qu’il a ? Depuis le temps, il pourrait arrêter de me regarder avec ses yeux-là. Non, ce n’est pas que ça me gêne, non, ce n’est pas possible … je ne ressens pas.

Je pénètre dans la cuisine. Duo mange, comme tous autour de la table. Je m’installe, mais je supporte mal le regard interrogateur de Duo posé sur moi. Alors, je sors de table et retourne dans la chambre avec mon portable. Mais ce serait trop simple de me laisser tranquille : le baka me suit et on se retrouve bientôt tous les deux, dans notre chambre, l’un en face de l’autre, lui me fixant, inquiet, et moi … moi je ne sais pas … probablement comme d’habitude … rien.

« Heero ?

-         Hn

-         Heero, j’ai remarqué …

-        

-         Tu sais, tes … enfin, tes cernes …

-         Hn

-         Eh ! Regarde-moi ! Que s’est-il passé ?

-        

-         Heero !

-         Rien.

-         T’as mal dormi ? Qu’est-ce qui se passe ? Tu vas mal ? Heero ! Tu peux tout me dire tu sais ! »

Je veux qu’il me laisse tranquille,  qu’il me laisse seul, avec ma douleur au cœur, mes angoisses accumulées et moi … comment lui dire ? Pourquoi ça m’est si difficile de lui dire de me foutre la paix ? C’est probablement l’attitude pitoyable qu’il adopte. Serait-ce de la pitié ? Mais c’est pas vrai ça, qu’est-ce qui m’arrive ? Oh ! La douleur se fait plus intense et je me force à rester debout. Je l’ai déjà fait avec tant de gens, je les ai tué, et lui je n’arrive pas à le virer d’ici ?

 

***________***

 

Heero est sorti de table. Je ne peux pas rester là sans rien savoir. Je n’ai pas le droit de le laisser comme ça. Alors je me lève et quitte la table à mon tour, sous les regards intrigués de mes amis. Je pénètre à la suite d’Heero dans la chambre et me place devant lui, le toisant de mes yeux violets. Son regard est encore vide de toute expression. Et je lui demande ce qu’il a. Il ne me répond pas … Soudain, je crois voir chez lui un tressaillement et son visage se crispe un court instant. Un tressaillement de douleur … Que se passe-t-il Heero ? Je m’inquiète. Il doit bien le voir dans le miroir de mes yeux violets où tout se reflète. Heero ressentirait-il de la douleur ? Oh ! Heero, je veux partager cette douleur, je veux t’aider … Je t’en supplie, réponds-moi !

« Je veux … être seul … »

La phrase est tombé comme un couperet sur moi. Je me détournais de ce visage dur, les larmes aux yeux. Avant de sortir, je me retournais assez rapidement pour voir ses yeux fermés, la bouche pincée. L’image me choqua : ces paupières frétillantes, à tel point que l’on aurait dit qu’il allait éclater en sanglots.

« Tu n’es pas seul Heero … »

Je claquais la porte et courais jusqu’au jardin, en larmes.

 

***________***

 

Pourquoi je lui ai dit ça, je ne sais pas. En fait, si je sais. C’est parce que c’est la vérité : je veux être seul. Mais lorsque je l’ai vu se retourner et ouvrir la porte, la douleur est devenue plus forte, plus intense, et dans ma tête a résonné ce mot : SEUL … Je fermais les yeux aussitôt et laissais la douleur me dominer quelques temps. J’aurais du me retourner et m’éloigner. Il m’a vu … Il a vu ma faiblesse …

SEUL … SEUL … SEUL …

 

***________***

 

            Je suis installé sur le banc dans le jardin, et je pleure … Je pleure cette phrase, je pleure ces mots, et je pleure ce regard. Je pleure aussi l’inquiétude, l’angoisse, et l’attitude d’Heero à mon départ. Je pleure cette incertitude constante, cet espoir qui me tue. Je pleure …

J’entends approcher … Des pas crissent sur le sol caillouteux. J’attends … attente interminable … Enfin, une main se pose sur mon épaule, et j’accepte cette aide. J’accepte de ne pas être seul, enfermé dans mon monde à moi, j’accepte de vivre, même si cette vie m’éloigne de mon amour. Il faut l’oublier … Mais pas l’abandonner … Je n’ai pas le droit de le laisser mourir lentement. Mais comment savoir ce qui s’est passé ? C’est impossible, il ne parlera pas. Il ne me dira rien. Il ne veut pas de mon aide, il ne veut pas de moi. Il me repousse, et la vérité me blesse, elle me fait mal. Et la souffrance … elle est là … la souffrance …

« Duo ? »

Je plonge mon regard embué dans les yeux azur de Quatre. Et je souris, parce que le sourire est ma drogue. Il faut sourire, dès lors qu’on sourit, on se sent mieux, même dans les plus durs moments. Et puis, le sourire rassure, il apaise les autres … Il empêche de s’inquiéter. Heero ne sourit pas. Jamais. On ne peut donc pas s’empêcher d’être inquiet. Souriras-tu un jour, Hee’chan ? Souriras-tu pour moi ?

 

***________***

 

            Je suis sûr de ce que je ressens maintenant. Cette douleur à mon cœur, c’est la souffrance. Une souffrance mêlée à une haine farouche de moi-même … Et cette plaie qui me saigne m’achèvera, ou en achèvera d’autres. Mais suis-je capable de ressentir autre chose ? Des choses comme la joie ? Arriverais-je à sourire vraiment ? D’ailleurs en ai-je vraiment envie ? Je ne suis plus ce soldat parfait qui tue sans réfléchir. Cette après-midi, nous devons détruire une base d’Oz avec ses occupants … Comment ?

 

            Nous partons … Je suis dans le Wing et je fais les dernières vérifications. Nous avançons vers Oz.

 

            La mission a commencé depuis longtemps. Les MS sont détruits et devant nous, il y a un attroupement de personnes qui attendent … Je veux m’en charger, pour retrouver mon sang-froid, mon âme gelée … Mais je ferme les yeux, la douleur est trop forte, toute la souffrance du monde. Je ne veux pas voir ces visages … ces yeux … suppliants … J’appuie. Le tir sort … C’est fini, mais la douleur me courbe en deux. Je tombe de mon siège, la douleur … elle est trop forte … le noir …

Et de nouveau ce rêve … Ombre … Pénombre … Vide … Rien … SEUL … SEUL … SEUL …

 

***________***

 

            J’ai beaucoup parlé avec Quatre. Ca m’a toujours fait du bien de me confier . Je ne comprends pas comment Heero peut tout garder pour lui, il ne dit jamais rien. Pourtant, j’en suis toujours au même point. Quatre ne peut rien faire pour changer ce qu’Heero ressent pour moi. Il ne peut pas changer la souffrance qu’il a vécu et vit encore et il ne peut pas l’obliger à se confier à moi. Mais il est là, il me soutient, il est mon meilleur ami et m’aide malgré tout. J’ai la chance d’avoir des amis … mais lui n’en veut pas. Pourquoi ? Quel intérêt peut-il avoir à être seul ? Qu’apprécie-t-il tant dans la solitude et la tristesse ? Questions sans réponses …

            Nous sommes partis en mission depuis 3 semaines maintenant. Heero ne m’a pas adressé la parole … il semble ailleurs. Il n’est pas captivé par la mission contrairement à d’habitude. Mais il a toujours ce regard vide. Maintenant, il faut détruire. Les MS sont déjà anéantis et je vois dehors le Wing s’approche de l’attroupement de personnes. Il s’arrête, il n’est plus qu’à quelques mètres. Il pointe son canon. Le temps passe avant que le tir ne sorte. Il a hésité … Heero Yuy, le Soldat Parfait … a hésité à tuer des gens … pour la mission … Il y a vraiment quelque chose qui ne va pas. Mais quoi ?

 

***________***

 

            Je suis indigne. Je ne suis plus que l’ombre de ce que j’étais … et cette ombre ressent. Il n’y a plus de « je », plus de « moi ». Je ne suis plus. Je vais bientôt m’éteindre, l’ombre va s’estomper … le vide restera … et je serai de nouveau seul dans le rien. Tout meurt, rien n’est indestructible, même pas le Soldat Parfait. Tout est éphémère. Ni l’absolu, ni le parfait n’existe. Chacun a une faiblesse. Je ne supporte pas d’être indigne. Je ne mérite plus de mener le Wing

Quelqu’un me secoue et la lumière réapparaît devant moi. Cette lumière … une lumière si intense … elle va me sauver, me tirer de ça … de cette froideur, je veux juste … la toucher …

 

***________***

 

            Je l’ai trouvé, plié en deux près du siège de son gundam. Il avait l’air si mal ! Mais en même temps, c’était la première fois que je le voyais si fragile … On aurait dit un enfant. Je me suis agenouillé pour l’observer et j’ai repoussé quelques mèches rebelles de ses yeux. A travers ses paupières closes, on devinait qu’il rêvait. Il se mit à bouger tout d’un coup et j’ai décidé de le réveiller. Je le secouais doucement. Je le vis entrouvrir les yeux et l’appelai encore. Soudain, il leva la main, et touchant ma tresse, pendant à mes côtés, il la caressa doucement et des frissons me parcoururent le corps. Un sourire naquit sur son visage … Un sourire de soulagement … Il ouvrit les yeux définitivement et me fixa avec horreur. Il regarda sa main, toujours sur ma tresse. Je pouvais lire l’affolement dans ses yeux. Mais … Depuis quand peut-on lire dans les yeux froids et inexpressifs d’Heero ? Il se leva, me poussa et sortit en courant sur le champ de bataille. Le temps que je me relève et que je sorte, il s’était évanoui dans le paysage chaotique.

 

***________***

 

            J’ai ouvert les yeux et je suis sorti de mon rêve. Je suis brutalement revenu à la réalité lorsque j’ai vu cette « lumière », la lumière de mon rêve : Duo. Et comme dans mon rêve, je lui touchais … non, plutôt, je lui caressais les cheveux. Il y avait dans ses yeux la lueur douce de l’espoir qui renaît. Moi, j’étais affolé, gêné … j’étais tout au lieu d’être rien. Je l’ai poussé, je suis parti en courant. Je l’ai entendu crier mon nom, puis, plus rien. J’ai pénétré dans la forêt, tout près du lieu du carnage. Je me suis assis contre un arbre, agenouillé, la tête dans mes mains pleines de sang. J’ai senti une fatigue immense, un besoin de dormir, toujours, pour oublier, peser sur mes paupières, et une fois celles-ci closes, je me suis laissé bercer par le chant des oiseaux, le bruit de l’eau qui coule, du vent dans les feuilles. Tout cela est nouveau pour moi. Je suis attentif au moindre crissement et je ressens la vie de la forêt. La vie qui m’envahit … Je n’ai plus envie de rentrer, je suis si bien ici ! Je voudrais y rester … pour toujours … Il n’y a plus de douleur, seulement une douceur infinie qui apaise mon âme. Je ferme de nouveau les yeux et mon esprit s’évade. Je vole dans le ciel, au-dessus de la forêt, cette forêt qui a si bien su m’accueillir en ses racines. Je vois tous ceux que j’ai tué : ils me sourient et je vois dans leurs yeux qu’ils me pardonnent. Non, je ne suis plus le même … Ils m’accueillent les bras ouverts et je cours vers eux … je me laisse aller à ce sommeil apaisant … Pourvu qu’il dure toujours ! Oui, quelque chose en moi me l’a fait comprendre … Il durera toujours.

            J’ai enfin trouvé la paix intérieure. Un sourire naît sur mes lèvres … une dernière fois … Me voici … à l’aube de ma vie.

 

OWARI

 

Ouin ! J’en ai marre de faire que des Deathsfic ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! Cela dit, c’est pas grave … c’est ma préféré celle-là ^^

Par contre euh, y’a une suite de prévu … Je suis en train de la taper … Et ça s’appelle : Ta main sur la mienne, Hymne à mon amour