Disclaimer : Ils sont pas à moi, ni eux, ni leurs
univers ^^
Kiwidieu rame et rame et rame… alors ne soyez pas trop
surpris si le prochain chapitre met un peu plus de temps à arriver ^^’’
Encore merci pour votre soutient et bonne lecture !
RECONNAISSANCE ET ACCEPTATION
Relena s’éveilla au matin au bruit
des sabots et des raclements. La jeune fille cilla pour accueillir un soleil
encore timide… il devait être neuf heures tout au plus. Son regard s’abaissa
alors pour rencontrer le pilote endormi, sa tête au creux de son cou.
Elle s’attarda un moment sur son
corps, se perdant dans la contemplation de ses traits fins et détendus. Il
avait l’air d’un ange ainsi éclairé par la lumière faible de novembre, elle
donnait une dimension chaleureuse à son teint naturellement hâlé. La princesse
le caressa faiblement puis se décala, déposant au passage un baiser sur son
front. Le jeune homme s’agita mais sans s’éveiller. Heero était encore faible.
Elle lui sourit tendrement puis se releva avec précaution.
-Je descends, je ne suis pas loin,
lui souffla-t-elle en le recouvrant de la lourde couette.
La jeune fille se retourna alors,
saisissant son peignoir qu’elle avait laissé sur le fauteuil, et après avoir
remis du bois au feu, descendit au rez-de-chaussée, suivit par Enora.
-Bonjour, fit-elle alors qu’elle
pénétrait dans la cuisine.
-Bonjour !
-Princesse, la salua Azim,
agrémentant son geste d’un signe de tête.
-Tu as bien dormi ?
-Oui, merci Anna, se décala la
jeune fille alors que la maîtresse de maison déposait face à elle un thé
fumant.
La femme aux longs cheveux blonds
lui sourit avec affection puis se redressa.
-Tu as déjà repris une meilleure
mine depuis ton arrivée. Ça fait plaisir à voir.
-C’est grâce à toi,
répliqua-t-elle dans un sourire sincère, tu cuisines miraculeusement bien.
-Ce n’est pas plutôt dû au beau
petit brun qui est arrivé il y a deux jours ?
Le sourire de la princesse
s’agrandit alors face à la provocation d’Anna.
-Et au fait comment se
porte-t-il ? intervint Azim.
-Bien. Mais il est encore fatigué,
j’ai préféré le laisser dormir tant qu’il le peut encore… des nouvelles de
l’extérieur ?
-Rien depuis hier, mais Quatre
doit nous contacter en fin de matinée. Ils s’inquiètent de l’état d’Heero je
crois.
-Oui… sourit faiblement la jeune
fille… surtout Duo… Heero aussi s’inquiète, cela va leur faire du bien de se
voir. Kylian est aux écuries ?
-Oui, il est allé nourrir, il ne
devrait pas en avoir pour longtemps. Ce sont les chevaux qui t’on
réveillé ?
-Oui, mais ce n’est pas grave,
j’avais à faire ce matin…
Lorsque la princesse pénétra dans
la chambre, elle fut accueillit par deux cobalts.
-Bonjour, sourit-elle en refermant
doucement la porte derrière elle, ne voulant pas risquer de rompre l’attraction
quasi magique que ces yeux exerçaient sur elle.
-Bonjour…
-Comment te sens-tu ?
questionna la jeune fille en venant s’asseoir sur le rebord du lit alors qu’il
basculait sur le dos afin de pouvoir la voir.
-Bien. Mon crâne semble s’être
résigné à cesser de résonner et pour le reste... ça va.
Il releva alors sa main pour
effleurer les strips qui empiétaient sur une partie de son front.
-Je me suis blessé à l’arcade.
-Oui, lorsque tu es tombé. Mais
Dorothy a bien travaillé, il ne devrait même pas il y avoir de cicatrice.
Heero cilla, encore une chose dont
il ne se souvenait pas…
-Tu es matinale aujourd’hui,
changea-t-il de sujet.
-Oui… un ami m’appelle…
Le pilote sourit imperceptiblement
à son regard impatient.
-Alors ne le fait pas attendre
davantage. Je vais dormir encore un peu, je crois que ça ne me fera pas de mal.
-Tu en es sûr ? se
pencha-t-elle doucement vers lui, effleurant son visage.
-Certain. Vas vite.
Relena sourit alors. Heero avait
compris.
-Merci. Repose-toi.
Ils s’échangèrent un baiser puis
le pilote chassa affectueusement la princesse de son chevet.
*****************************
La silhouette svelte de la jeune
fille traversa le couloir dans un bruit de cliquetis, elle se dirigeait vers la
porte qui donnait accès aux écuries… combien de fois étant enfant avait-elle
fait le mur pour s’y rendre ? Un sourire mélancolique naquit à cette
pensée. Mais la princesse se ressaisit et, après un instant d’immobilité,
abaissa la poignée.
L’odeur de cuir l’enivra aussitôt
et alors qu’elle refermait la porte derrière elle, elle tâtonna quelques secondes
avant de retrouver l’interrupteur. Les deux lustres en fer forgé illuminèrent
alors la pièce ovale d’une douce lueur. Relena sourit en parcourant la
sellerie, rien n’avait changé. Pas même ses affaires qui l’attendaient toujours
sur le portoir au nom de l’étalon doré.
Lorsque la princesse pénétra dans
les écuries, elles étaient vidées de tout homme. Elle sourit faiblement, à
cette heure-ci c’était plutôt inhabituel… ils avaient compris ses intentions et
lui accordaient le luxe de retrouvailles intimes… et elle les en remerciait. La
jeune fille s’était immobilisée, contemplant la beauté de l’endroit et
savourant cette sérénité particulière qui se dégageait des écuries silencieuses
de toute activité humaine. Un soufflement bas la rappela alors à l’ordre,
Relena éleva son regard vers le fond de l’édifice et aperçut Anìron, les
oreilles pointées et le regard fixé sur elle.
-Bonjour mon grand. Si tu savais
comme tu m’as manqué, sourit-elle avec affection alors qu’elle se mettait en
marche dans sa direction.
La jeune fille flatta au passage
l’encolure de chaque animal qui posa son regard sur elle. La plupart des
chevaux ici lui appartenaient et elle connaissait chacun d’eux.
Kylian avait fait un travail
exceptionnel. Tout comme ses parents adoptifs, il était un proche de la famille
Peacecraft, et avant d’obtenir la gestion de l’Hespéros, il avait été directeur
du haras royal.
Immédiatement après l’attentat,
tous les biens de la famille régnante furent saisis et les propriétés que
l’Alliance ne s’était pas gardées furent mises en vente. Le vice-ministre des
affaires étrangères racheta l’Hespéros et demanda à Kylian de reprendre le
domaine, en échange de quoi, il lui promettait de tout mettre en œuvre pour
sauver la lignée des chevaux Peacecraft. En mémoire de Théodien qui avait tant
donné pour sa passion et pour sa petite fille qu’ils avaient sauvée. Cela prit
des années car ceux qui n’avaient pas péri dans l’incendie furent expédiés dans
le monde entier, pur-sang de renommée. Kylian parvint à reconstituer une
jumenterie de qualité, mais l’étalon restait introuvable… jusqu’à ce qu’il
tombe dans une vente aux enchères sur un jeune mâle dont il n’avait jamais
entendu parler. Et quel animal. Un fauve, crasseux et au regard noir. Ils
étaient deux à le tenir et c’était tout juste s’ils parvenaient à ne pas se
faire piétiner par l’animal en furie… mais l’œil exercé du dresseur ne s’y
trompa pas, ce cheval n’était pas fou furieux, il était terrorisé… et c’était
un descendant de Féanor, il n’y avait pas d’erreur possible… ce regard et cette
allure altière… il avait le charisme du grand étalon blanc du roi. Mais Kylian
était un homme patient et prévoyant. Il attendit donc la fin des enchères et
l’animal repartit sans trouver acquéreur… une véritable bénédiction pour lui.
Car à présent tous le connaissait et savaient qu’il cherchait à reconstituer la
lignée des Peacecraft… et certains acheteurs peu scrupuleux le suivaient comme
son ombre, et dès que Kylian repérait un animal, ils le lui substituaient en
surenchérissant. Darlian n’était pas une source de richesse intarissable et il
lui avait déjà fallu renoncer à plusieurs chevaux de qualité. Mais il était
hors de question que celui là lui échappe.
L’homme de cheval n’eut qu’à
suivre les cris et les bruits de sabots désordonnés pour se retrouver dans le
dédalle des écuries du plus grand centre de vente aux enchères d’Amérique du
sud.
Lorsque l’étalon lui apparu, il
était cabré de toute sa hauteur et attaquait à travers les barreaux de son box
les hommes armés de fourches qui tentaient de le canaliser.
-Canasson de mes deux !
-C’est un bon à rien ! On
arrivera pas en tirer quoi que ce soit !
-On aurait déjà dû l’envoyer à la
boucherie !
Un raclement de gorge les fit
soudains se taire et ils se retournèrent pour faire face à un homme blond, au
teint légèrement hâlé des gens d’extérieurs et aux yeux bleus, petits et
sombres. Les mains dans les poches, serrant les points, Kylian jaugeait ses
adversaires.
-Je pourrais voir les papiers de
cet animal ? s’efforça-t-il de rester poli.
Le propriétaire sortit plusieurs
livrets des chevaux qu’il avait à la vente jusqu’à trouver celui du petit
palomino.
Kylian tendait sa main pour
recevoir les papiers lorsque le petit homme trapu se ravisa.
-Si cet animal vous intéresse,
pourquoi ne pas avoir répondu aux enchères ? fit-il, se croyant en
position avantageuse et comptant bien en profiter.
Les yeux du grand blond se
plissèrent. Il voulait jouer à ça… il avait trouvé à qui parler.
-Vous avez vu l’état de votre
cheval ? C’est une honte de présenter un tel animal… je pourrais vous
traîner devant le conseil des éleveurs pour fraude. Votre poulain présente une
grosseur sur le postérieur droit… certainement un mauvais coup, accusa-t-il
d’un regard courroucé… il a été drogué, sinon il serait raide boiteux.
Kylian eu tout le loisir de les
voir pâlir… il en aurait presque souri si sa colère ne menaçait pas d’exploser
à tout instant.
-Alors on discute ou je demande
qu’on lui fasse une prise de sang ? lança-t-il tout en tendant sa main.
Le petit homme mal à l’aise, lui
offrit le livret. Quelques minutes plus tard, l’accord était conclu, le cheval
lui appartenait.
C’était bien un descendant de
Féanor, un petit-fils pour être exact et si personne ne l’avait remarqué c’est
parce que le nom de son grand-père n’était pas celui que tout le monde
connaissait, le cheval du roi était inscrit sous son deuxième nom. Une chance
pour lui.
C’est ainsi que le jeune étalon,
acquis au prix du marché de la viande, regagna les prairies verdoyantes de ses
origines. Mais l’animal, l’esprit forgé par la peur de l’Homme s’avérait
particulièrement farouche.
Cela était d’autant plus
problématique que M. Darlian tenait à ce que l’étalon plaise à Relena. Même si
elle ignorait encore tout de son passé, il voulait que cet animal qui
symbolisait les origines de sa fille adoptive soit sien.
Kylian rendit donc sa liberté au
jeune cheval, le laissant paître avec ses congénères et retrouver un certain
équilibre. L’étalon rachitique et au poil terne se requinqua à une vitesse
impressionnante et tout juste un mois après son arrivé, il était devenu un bel
animal à la robe doré, imposant par sa prestance le respect de ses congénères.
C’est ainsi que Relena le
rencontra, refusant de se laisser approcher par les Hommes, ce sont eux qui
durent venir à lui.
-S’il te plait Kylian, arrête le
moteur, demanda la jeune adolescente qui s’était redressée de son siège
arrière, saisissant la manche du conducteur alors qu’elle fixait l’animal qui
se dressait entre le véhicule et la horde, subjuguée.
Quelques secondes se passèrent
jusqu’à ce que le cliquetis de l’ouverture d’une porte se fasse entendre.
-Relena !
-Ça va papa, lui assura-t-elle
alors qu’elle s’arrêtait à hauteur de sa vitre. Les chevaux ne sont pas d’un
naturel agressif. Il n’a aucune raison pour me faire du mal. Ne t’inquiète pas,
fit-elle une dernière fois alors qu’elle s’avançait vers l’animal, le regard
toujours fixé sur lui.
-Bon sang ! Rel…
-Non laissez, le retint alors
Kylian. Je lui ai appris tout ce qu’elle devait savoir sur les chevaux.
Faites-lui confiance. L’étalon ne lui fera aucun mal.
Et alors qu’ils parlementaient, la
jeune fille avait poursuivi son avancé pour s’approcher plus près que personne
ne l’avait fait jusque là.
Kylian et Darlian retinrent leurs
souffles lorsqu’elle tendit sa main vers l’animal.
Le jeune étalon tressaillit et
pointa les oreilles mais resta immobile, son regard toujours fixé sur celui de
la jeune fille.
-Moi c’est Relena, fit-elle
doucement. Ça n’a pas l’air d’avoir été facile tous les jours pour toi… il
semblerait que nous ayons des points en commun… j’espère que tu m’accorderas ta
confiance… la mienne t’est déjà toute
acquise.
L’animal, après plusieurs secondes
d’hésitation, tendit finalement son encolure pour effleurer la paume qui
s’offrait à lui.
Relena sourit silencieusement,
n’osant bouger et risquer de rompre la magie de l’instant.
Une bourrasque de vent traversa
soudain la prairie, le grand pin s’agita et l’un de ses fruits retomba
bruyamment sur le capot du 4x4.
L’étalon se redressa soudain dans
un cabré et fit volte face, entraînant dans un mouvement de panique toute la
horde à sa suite. En l’espace de
quelques secondes, il s’était volatilisé.
La jeune fille encore stupéfaite,
n’esquissa pas un mouvement avant que son père inquiet, ne la rejoigne.
-Ma chérie est-ce que ça va ?
Relena cilla et releva la tête.
-Oui papa. Ce cheval… ce cheval
est un magnifique présent, merci, fit-elle avec sincérité alors qu’un sourire
heureux illuminait son visage.
-Tu… tu es sûre ? Il a l’air
si sauvage…
Mais le regard de sa fille fut
plus des plus explicite, et il céda, se laissant gagner lui aussi par la joie
qu’avait provoquée cette nouvelle en elle.
-Très bien, alors il est à toi.
-Papa, le réprimanda-t-elle
doucement alors qu’elle se logeait au creux de ses bras protecteurs, un cheval
n’appartient à personne… va dire à ce petit palomino que sa vie appartient à
quelqu’un d’autre que lui même et tu vas voir ce qu’il va te répondre.
-Oui, sourit son père, vu comme ça
c’est incontestable !
Relena avait tendu sa main et
accueillait le souffle chaud d’Anìron. Elle laissa à l’étalon le temps de
s’imprégner de son odeur puis fit glisser la porte coulissante. Elle
s’immobilisa un instant, se faisant face l’un l’autre d’un regard empli de joie
et de défi. Et la princesse, n’y tenant plus, fut la première à céder et se
jeta contre le cou puissant de son cheval. Elle remonta ses bras et son
étreinte se perdit dans les crins ivoire du bel étalon.
-Je suis si heureuse que tu ailles
bien !
En réponse à sa joie,
l’animal abaissa la tête, permettant à la jeune fille se serrer un peu plus
contre lui. Car s’il était arrivé encore petit à l’âge de deux ans, le jeune
cheval avait énormément pris en carrure et à présent il aurait certainement
rivalisé avec son glorieux grand-père, du haut de ses 1m69 au garrot.
Ils restèrent ainsi immobiles de
longues minutes, jusqu’à ce que la princesse se redresse et parcourt de sa main
le dos de l’animal, faisant au passage tomber une fine pluie de terre.
-Et bien ça ne va pas te faire de
mal que je m’occupe un peu de toi ! sourit-elle alors qu’elle se
retournait, se saisissant d’une étrille.
La jeune fille balaya alors son
dos d’un geste large, soulevant un nuage de poussière.
Une demi-heure plus tard, la
grande porte des écuries s’ouvrait, laissant apparaître à la lumière du jour le
couple retrouvé.[1]
Ils se dirigèrent jusqu’à la
carrière extérieure, recouverte d’une neige fraîchement tombée de la nuit, mais
au sol souple. Relena mit un pied à l’étrier et se hissa sur le dos d’Anìron
qui n’esquissa pas le moindre mouvement, jusqu’à ce qu’un claquement de langue
de la jeune fille ne retentisse dans le silence de ce beau matin aux senteurs
d’hivers.
*****************************
Iria y regarda à deux fois
lorsqu’elle vit le pilote dans les escaliers.
-Heero ! s’exclama-t-elle,
surprise, alors qu’elle sortait de la cuisine, les bras chargés d’un plateau.
Le jeune homme, appuyé contre la
rambarde et concentré sur les marches, s’immobilisa alors et releva la tête
vers celle qui avait prononcé son nom.
-Bouge pas ! Je pose ça et
j’arrive ! lança-t-elle alors qu’elle avait déjà disparu dans la cuisine
pour réapparaître presque aussitôt.
La princesse escalada les marches
qui les séparaient avec une aisance que lui envia Heero. Elle s’arrêta alors à
sa hauteur et le fixa surprise, jusqu’à ce que son regard se teinte d’une
légère pointe de reproche.
-Heero tu aurais pu demander de
l’aide, c’est pas interdit.
-J’y suis arrivé seul.
-Oui, grimaça-t-elle devant son
attitude froide, heureusement que Relena avait pensé à te laisser de quoi
t’habiller sinon tu aurais été obligé de m’appeler !
-Non, répliqua-t-il du tac au tac,
j’aurais attendu Relena.
Iria se figea un instant, indécise
quant à la façon d’interpréter son comportement…jusqu’à ce qu’une lueur
d’amusement traverse le regard du pilote.
Un immense sourire éclaira alors
le visage de la jeune fille.
-Heero, t’es vraiment pas drôle.
Aller, laisses-moi t’aider.
Le pilote entoura de son bras
libre les épaules de la princesse alors qu’elle se saisissait de sa taille.
-J’ai un peu de mal avec les
escaliers… souffla le jeune homme alors qu’il se concentrait de nouveau sur la
descente.
-C’est normal, l’équilibre te fait
encore défaut. Tu vas manger un peu, ça devrait aller déjà mieux après.
-Une nouvelle bouche à
nourrir ! annonça-t-elle alors qu’elle invitait le pilote à rentrer,
l’ayant libéré, mais restant néanmoins proche, juste au cas où. Voici le
propriétaire du domaine, fit-elle les présentations alors qu’un homme blond,
assez grand se relevait.
Heero
qui n’avait pas encore eu l’occasion de le rencontrer, le remercia pour son
hospitalité et s’excusa pour le dérangement.
-Ne vous en faites pas pour ça
jeune homme. C’est nous qui sommes honorés d’accueillir ici un pilote de
Gundam. Si vous autres ne vous étiez pas battus, le royaume serait aux mains
des épyons terros à présent, sans vouloir t’offenser Iria.
-Non, tu as raison, étant donné
mon statut, j’aurais rien pu faire. Même ma vie n’aurait certainement pas
suffit, et en plus de ça, Relena ne me l’aurait jamais pardonnée !
s’exclama la princesse dos au deux hommes, alors qu’elle s’afférait sur le plan
de travail coupant des tranches de brioches à toaster.
-Donc nous sommes sur les terres
de Sank, reprit Heero, pas plus surpris que ça par le raisonnement pertinent de
la jeune fille.
-Oh excusez-moi ! Je ne me
suis même pas présenté ! Kylian Booker. Moi et ma femme avons la gestion
de l’Hespéros, une propriété de la famille Peacecraft. Vous êtes ici à Valdaora,
dans les Dolomites.
Heero reçu sa poignée et agrémenta
son salut d’un hochement de tête spontané. Mais il regretta bien vite son geste
qui réveilla aussitôt son mal de crâne.
-Enchanté, fit-il après un instant
de flottement.
Les yeux vifs de Kylian se plissèrent
l’espace d’un instant.
-Asseyez-vous, l’invita-t-il en
lui tirant une chaise.
Heero n’aimait pas se trouver
ouvertement en position de faiblesse et bien malgré lui, il ne pouvait
s’empêcher d’être sur la défensive. Question d’habitude.
-Merci, fit-il en s’asseyant alors
que son esprit analysait à toute vitesse les nouvelles données qui s’offraient
à lui… Booker… ce nom lui était familier… oui, il était un proche de la famille
adoptive de Relena… le pilote balaya alors la pièce du regard pour être soudain
frappé par une évidence.
-Le courant a été rétabli,
pensa-t-il tout haut, se surprenant lui-même.
-Oui, sourit Iria en se retournant
vers les deux hommes attablés, depuis hier. La centrale a été remise en
activité.
Leur conversation fut alors interrompue
par l’entrée d’Anna, les bras chargés d’une petite fillette encore assoupie au
creux de son cou.
Le
jeune homme releva les yeux pour rencontrer une femme d’une trentaine d’années
au regard doux et aux traits rassurants. Il avait la sensation étrange qu’elle
lui inspirait naturellement un sentiment de sécurité. La jeune mère sourit au
regard hagard de leur invité, à mi-chemin entre prudence, envie de faire
confiance, et quelque peu diminué par la fatigue.
-Je suis contente de voir que vous
allez mieux. J’ai eu peur lorsque j’ai vu l’état dans lequel vous êtes arrivés.
L’enfant coupa alors sa mère,
s’agitant dans ses bras. Elle s’abaissa alors et déposa sa fille à terre.
-Soit gentille ma chérie, va
t’asseoir à côté de papa.
La fillette encore endormie,
frotta ses yeux et obéit aussitôt.
Elle se releva alors, et
reprit :
-Je suis Anna Booker, enchantée de
faire votre connaissance Heero. Dites-moi, continua-t-elle avant qu’il n’ait pu
l’interrompre, je vois qu’Iria s’occupe déjà de l’essentiel. Thé ou Café ?
-Ou chocolat et céréales !
renchérit Kissa qui commençait à s’éveiller, se rendant compte de la présence
d’un nouveau venu.
-Café. Merci madame.
-Je vous en prie, apprécia-t-elle
sa politesse, mais appelez-moi Anna. Et toi chéri ?
-Je reprendrais un café aussi.
Hey fillette ! Qu’est ce que tu
veux toi ? taquina-t-il l’enfant qui était grimpée sur ses genoux.
-Des
céréales s’il te plait maman ! Iria, elle est où Lena ?
interrogea-t-elle aussitôt que la concernée se retournait, servant le café aux
hommes, tout en se gardant une tasse pour elle et une pour Anna.
-Je ne sais pas, fit la jeune
fille, espiègle, peut-être qu’elle dort encore…
Kissa fronça les sourcils, un brin
vexée qu’on la prenne pour une idiote.
-Bin non puisque Heero est pas dans son lit.
Le silence se fit l’espace d’une
fraction de seconde, jusqu’au moment où le concerné qui avait avalé de travers
ne s’étouffe, déclenchant un mouvement d’hilarité général.
-Mais quoiiii ! gémit
l’enfant en secouant la manche de son père, désespérée d’être la seule à ne pas
partager l’élan de joie qui avait gagné toute les personnes en présence, même
Heero, légèrement rosi, se laissa entraîner.
*****************************
Il fallut peu de temps à Anìron et
Relena pour se retrouver et le couple évoluait en harmonie dans la carrière
lorsque l’étalon, attentif aux sollicitations de sa cavalière, braqua soudain
ses oreilles en avant. Relena quitta alors l’appréciation de sa trajectoire
pour se tourner vers ce qui semblait tant intéresser son cheval.
Un sourire prit naissance sur ses
lèvres lorsqu’elle vit trois silhouettes s’approcher, elle obliqua aussitôt
pour les rejoindre.
Heero, malmené par les cinquante
centimètres de neige qui recouvraient le sol, avançait lentement soutenu par
Iria, alors que Kissa gambadait en tête, attaquant Enora à grands renforts de
boules de neiges.
Le cheval repassa au trot et
ralentit son allure jusqu’à s’arrêter contre la barrière. La jeune fille en
profita pour observer les deux être bras dessus, bras dessous qui arrivaient
doucement, un sourire tendre à la vision de l’entente qui semblait à présent
établi entre Heero et Iria. Son amie, de deux ans son aînée, semblait avoir
transmise à Heero sa bonne humeur naturelle. Iria était une véritable fée de
joie de vivre lorsqu’elle s’y mettait, distribuant humour et entrain avec
beaucoup de justesse, ayant toujours la sensibilité de respecter les limites
que la personne face à elle lui fixait. Et il était incontestable que la
formule magique avait fini par faire succomber le pilote car, malgré sa
difficulté à évoluer dans un élément aussi traître pour ses jambes encore
frêles, il semblait déjà aller beaucoup mieux.
Une fois arrivé à proximité de
leur objectif, Iria le libéra prudemment avant de venir s’accouder à hauteur de
la tête d’Anìron.
-Heero ne tenait plus en
place ! s’exclama-t-elle d’un air exaspéré alors qu’elle adressait un
magnifique sourire à Relena, pire que Kissa ! Alors j’ai décidé de mettre
tout le monde dehors !
-Ton dévouement est tout à ton
honneur, lui sourit alors Relena.
-M’en parles pas ! Et encore
j’ai échappé au commando Azim, Dave, Dorothy pour aller se
réapprovisionner ! Alors Petit Mec, ça a l’air d’aller mieux,
changea-t-elle de sujet, posant une main affectueuse contre le chanfrein de
l’animal qui releva aussitôt la tête et essaya d’attraper celle qui venait de
le provoquer.
Iria sourit et entra dans son jeu,
jusqu’à se laisser prendre. Anìron saisit de ses lèvres les doigts de la jeune
fille et la libéra aussitôt.
-Ça fait plaisir de voir que tu
vas mieux, répondit-elle au regard vif de l’étalon, agrémentant ses paroles
d’une caresse. Ça lui a fait du bien de te voir, se redressa-t-elle alors vers
la princesse, il était pratiquement retourné à l’état sauvage.
-Oui, sourit tendrement la jeune
fille. On avait besoin de se retrouver tous les deux.
Relena tourna alors son intention
vers Heero qui venait lui aussi d’atteindre les limites de la carrière.
Ils plongèrent leurs regards l’un
dans l’autre et restèrent ainsi quelques secondes jusqu’à ce qu’une petite
fille aux boucles blondes ne les interrompe.
-Lena ! cria-t-elle
alors qu’elle arrivait en courant, poursuivit par Enora.
-Bonjour Kissa, lui sourit-elle
doucement alors qu’elle abaissait son regard sur l’enfant qui venait de se
prendre la barrière en pleine vitesse, la stoppant dans son élan.
La fillette reprit son souffle en
un instant et releva ses deux billes noires sur l’étalon puis sa cavalière.
-Lena, s’il te plait, est-ce que
je peux monter avec toi ?
-Ce n’est pas à moi qu’il faut
demander, mais plutôt à Anìron, sourit-elle alors qu’elle faisait reculer
l’étalon pour laisser passer Kissa. Elle connaissait l’amour que la petite
fille vouait à son cheval, elle l’adorait, et cela semblait réciproque.
-Anìron, s’il te plait,
quémanda-t-elle alors qu’elle tendait une petite main vers la tête puissante de
l’animal.
Le cheval répondit à son appel et
s’abaissa vers elle, accueillant sa paume en y déposant son souffle doux avant
de pousser du bout du nez la jeune enfant qui saisit le montant de sa bride pour
ne pas tomber à la renverse.
-Arrête ! éclata-t-elle de
rire alors que l’étalon soupirait bruyamment contre son corps.
-Je prends ça pour un oui, sourit
Relena, allez vient par-là Kissa.
Elle libéra alors la tête de
l’animal, non sans lui avoir adressé une caresse et saisit la main que lui
offrait la princesse. Relena hissa l’enfant et l’installa à califourchon
au-devant de sa selle, enveloppant un bras autours de sa taille alors qu’elle
prenait les rênes de sa main droite, faisant se redresser l’avant main de
l’étalon.
-Tu es prête ?
-Prête ! s’exclama-t-elle
alors qu’elle prenait une poignée de crins à deux mains.
Relena pressa alors les flancs
d’Anìron d’un geste vif et le cheval bondit en avant, s’élançant au grand galop
alors que Kissa éclatait d’un rire ravi.
Heero les fixait, perdu dans la
contemplation de ce spectacle peu commun. L’étalon voltait à présent, toujours
au galop, soulevant des gerbes de neiges volatiles à son passage. La robe
brillante de l’animal, blanc écrémé durant l’hiver, réfléchissait les faibles
rayons du soleil dans un éclair argenté. S’en était presque éblouissant, mais
Heero n’en avait cure, c’était bien trop beau à voir. Ce couple qui évoluait en
symbiose respirait tellement la joie et la sérénité, la force et la douceur
qu’il en était subjugué. C’était l’expression de la vie dans son état le plus
pur. C’était l’équilibre et l’harmonie nécessaire à toute chose qui
transparaissait à travers leurs êtres unifiés.
Relena repassa finalement au pas
et lâcha ses rênes, les laissant pendre en guirlande sur l’encolure alors que
le rire l’avait gagné elle aussi. Les deux jeunes filles au bord des larmes se
laissèrent alors conduire par Anìron qui vint s’arrêter à hauteur de Heero et
Iria.
-Lena dis, tu vas rester avec
nous, tu t’en vas plus hein ? fit-elle alors, soudain inquiète.
Le rire de la princesse se
transforma alors en un doux recourbement de lèvres.
-Je ne sais pas ma chérie. Mais où
que je sois, il y aura toujours une place pour toi dans mon cœur, je t’adore tu
sais.
-Moi aussi Lena !
s’exclama-t-elle dans un magnifique sourire.
La jeune fille libéra alors
doucement la taille de Kissa et releva la manche de son blouson afin
d’atteindre sa montre.
-Mon dieu déjà ! Il est temps
de rentrer !
Relena fit descendre la fillette
avant de faire de même.
-Nous, on va de l’avant, fit alors
Iria en prenant Kissa par la main.
Et avant que quiconque n’ait pu
rajouter quoique ce soit, la princesse régnante était déjà loin.
Relena sourit doucement à la
manœuvre de son amie, puis se ressaisit et fit sauter la chaîne qui fermait la
carrière. Elle se tourna alors vers Heero, son sourire s’agrandit et elle lui
tendit la main. Les lèvres du jeune pilote se recourbèrent imperceptiblement et
il s’avança prudemment dans sa direction. Dès qu’il fut à une distance
raisonnable, il tendit sa main que la jeune fille accueillit. Relena fut tout
de suite rassurée de le sentir proche, il semblait encore tellement vulnérable…
Elle aurait juré qu’Heero avait perçu ses doutes puisqu’il la saisit par la
taille pour l’amener doucement vers lui. Mais la jeune fille se raidit.
-Je vais bien, lui souffla-t-il
alors. Allons, n’aie pas peur.
Relena céda finalement et se
laissa aller contre lui. Elle posa alors doucement la tête contre son cou et
ferma les yeux, s’imprégnant de son étreinte. Cela lui avait tellement manqué,
ses bras puissants qui savaient la contenir dans un étau de douceur.
La jeune fille releva son bras
libre qu’elle enroula autour de la nuque du pilote. Quelques secondes passèrent
avant que sa tête ne repose un peu plus franchement contre lui alors qu’il la
sentait appuyer son étreinte dans un geste angoissé.
Heero répondit en la resserrant,
lui assurant son réconfort.
-Relena, qui y a-t-il ?
l’appela-t-il à voix basse.
-Ça va, ne t’inquiètes pas… c’est
juste… c’est juste qu’il va falloir repartir. Je suis prête à me battre… mais
toi… vacilla légèrement sa voix.
Le jeune homme sourit faiblement à
ses aveux. D’une main qui vint se perdre sur sa joue, il l’invita à se
redresser.
-Relena, je suis un pilote de
Gundam, fit-il dès qu’il put saisir son regard. Ce n’est pas parce que je ne
suis pas entièrement rétabli que je ne suis pas à même de me battre… j’ai déjà
fait pire. [2]
-Pardon je…
-Non, laisses-moi finir,
l’interrompit-il doucement. Je me suis toujours battu, d’aussi loin que je me
souvienne. C’est dans ma nature. Mais il y a quelques jours j’ai bien faillit
me perdre… parce que j’ai cru que m’a
raison de me battre avait quitté ce monde. Relena, tant que tu seras là, ma
volonté de l’emporter sera toujours au-dessus du reste. Tu n’as pas à t’en
faire pour ça.
La jeune fille le fixa, le regard
tremblant, incapable de trouver les mots pour exprimer ce qu’elle ressentait.
Heero sourit doucement et effleura son visage dans un geste empli d’affection.
Il n’avait pas besoin de s’entendre dire quoi que ce soit. La princesse
s’apaisa alors et ses yeux se teintèrent de lumière avant qu’elle ne se
redresse pour prendre possession de ses lèvres dans un baiser où elle mit tout
l’amour qu’elle avait pour lui. Le pilote ne s’y trompa pas et accueillit son
geste le ventre noué par l’émotion. Il se laissa alors aller à son tour et lui
montra à quel point il tenait à elle.
Lorsqu’ils se séparèrent, ils se
sourirent doucement.
-Il va falloir y aller…
souffla-t-elle alors, à contrecœur.
Heero déposa un baiser sur son
front avant d’abaisser son regard sur elle.
-Relena, je suis avec toi. Et je
n’ai aucunement l’intention de m’éloigner. Ce qu’il s’est passé à Sank m’a bien
fait comprendre une chose, c’est que loin de toi, je perdais toute raison à mon
existence. Quelles que soient les décisions que tu puisses prendre, je ne
serais plus jamais loin, je te le promets.
A nouveau ses yeux s’embrumèrent
d’une émotion vive.
-Jamais je ne me permettrais de
t’en demander autant. Heero, je...
-Je sais. Nous devrions y
aller…souffla-t-il alors dans un sourire.
La princesse se retint à l’envie
de lui sauter au cou et hocha la tête dans un sourire complice. Il la libéra
alors, ne gardant que sa main dans la sienne et ils se dirigèrent, suivis de
l’étalon, jusqu’aux écuries.
-Relena…l’appela-t-il alors
qu’il l’observait avec Anìron depuis déjà plusieurs minutes, comment fais-tu –
faites-vous – pour dégager autant de connivence lorsque vous êtes l’un de
l’autre ?
La jeune fille sourit à sa
question et cessa de panser l’animal, se redressant tout en laissant glisser sa
main libre le long du dos de l’étalon, le caressant doucement.
-Pendant des siècles les Hommes
ont dit aux chevaux « Tu m’obéis ou je te frappe ». Les Hommes se
disent toujours ça aussi entre eux, continuant à menacer par la force et
l’intimidation. Mais lorsque j’écoute mon cœur, je me dis que personne n’a le
droit de dire « tu dois » à un animal ou à un autre être humain… [3]
Heero sourit respectueusement à
sa réplique et hocha silencieusement la tête.
*****************************
La porte d’une cabine s’ouvrit et
un jeune homme au torse nu, une longue natte pendante dans le dos, s’étira,
accueillant les premiers rayons du soleil. Duo avait mal partout, il n’avait
plus l’habitude de combattre ainsi aux commandes du Deathscythe et cela l’avait
complètement vidé… il avait vraiment du mal à récupérer d’autant plus qu’il ne
se sentait pas à l’aise sur la mer… les remous rendaient son sommeil encore
plus agité qu’il ne l’était déjà…
Une légère brise traversa
l’étendue plate, faisant tressaillir le pilote. Le climat se
rafraîchissait même aux portes de
l’Orient. Duo soupira et tourna les talons, il ne manquerait plus qu’il tombe
malade et leur « équipe » serait définitivement réduite à une simple
considération de vocabulaire. Le jeune homme fouilla dans son unique baluchon
d’affaires personnelles et en sortit un t-shirt jaune poussin… Hilde et sa
manie des couleurs flashs… qui lui arracha un faible sourire. Le pilote, un
instant perdu à ses souvenirs, se ressaisit et s’habilla, cela ne servait à
rien de rester à ruminer dans cette cabine exiguë. Mieux valait aller auprès
des autres, voir si des nouvelles étaient arrivées.
Atteindre les cuisines imposait de
traverser le secteur d’artillerie, ce dont Duo se serait bien passé. Pour le
moment, moins il verrait tout ce qui se rapprochait de la guerre, mieux il se
porterait. Le jeune homme, les mains dans les poches, et la tête vissée au sol
tenta de se faire transparent. Mais en vain. Quelqu’un héla son nom et il fut
contraint de relever son regard sur les échafaudages pour rencontrer Howard qui
l’accueillait d’un large signe de main, Quatre à ses côtés.
Il vit le petit blond le fixer un
instant, puis retourner son attention sur le Sweepers.[4] Ils s’échangèrent des paroles qu’il ne put
déchiffrer. Le jeune pilote tendit finalement un dossier à son aîné et lui
adressa un dernier hochement de tête avant de descendre.
Le prince du désert méritait bien
son titre de leader. Il ne s’était pas arrêté depuis qu’ils avaient rejoint le
Damoclès, à se demander s’il s’était même accordé un peu de sommeil… Duo perdu
dans ses pensées, sursauta lorsqu’il aperçut Quatre face à lui, le fixant de
ses deux turquoises, un vague résidu de sourire mourrant sur ses lèvres. Le
natté tenta de sauver la mise en lui offrant un sourire qui manqua cruellement
de conviction…à quoi bon vouloir cacher ses états d’âmes à sa petite tête
blonde de toute manière ?
Le regard du jeune leader,
respirant l’assurance et la sérénité se fit alors plus doux. Duo était envahi
par l’angoisse et la tristesse, et ça lui coûtait de voir ainsi son ami.
-J’allais aller te chercher,
viens, l’invita-t-il alors qu’il passait un bras autour de sa taille fine.
Le jeune homme apprécia son
contact et se détendit aussitôt, se laissant conduire. C’était incroyable cette
capacité que le prince du désert avait à apaiser les gens qui l’entouraient…
Cela laissait toujours Duo stupéfait.
*****************************
Iria tendit un portable au couple
qui s’approchait.
-Tiens. Montez à l’étage, vous y
serez plus tranquille. Je reprendrais la communication lorsque vous me ferez
signe.
-Merci. Je te retrouve au salon.
Le pilote assista à l’échange, pas
tout à fait sûr de comprendre.
-Quatre et les autres attendent de
tes nouvelles de vive voix, se justifia-t-elle alors qu’elle le rejoignait face
aux escaliers.
Elle vit bien l’éclair
d’appréhension qui traversa son regard et son visage se tendre
imperceptiblement. Un faible sourire aux lèvres, elle glissa un bras autour de
sa taille.
-Je vais t’installer dans ma
chambre.
Relena l’accompagna jusqu’au lit et posa le
portable sur la commode.
-Bien, je pense que tu sais mieux
t’en servir que moi, souffla-t-elle. Je te laisse, n’hésites pas s’il y a quoi
que ce soit.
La jeune fille allait partir
lorsqu’une main emprisonna son poignet. Stoppée dans son mouvement, elle se
retourna pour rencontrer deux abîmes.
-Je ne crois pas être le seul
attendu.
Une vague de tristesse submergea
ses yeux azur.
-… Je ne pense pas que quiconque
ait envie de me voir après… ce que j’ai fait… Je ne veux pas gâcher vos
retrouvailles.
-Tu te méprends Relena. Reste s’il
te plaît.
Le regard de la princesse se
teinta d’appréhension. Elle acceptait de rester pour lui. Le jeune homme
accueillit son effort dans un faible sourire. Sa main glissa de son poignet
jusqu’à sa paume et il l’amena contre lui.
Quatre et Duo pénétrèrent dans la
pièce qui leur avait été attribuée en tant que salle de repos.
-Vous arrivez juste à temps, je
reçois un code delta de l’Hespéros.
-Noin et Millardo ne viennent
pas ?
-Ils m’ont dit qu’ils
repasseraient dans une dizaine de minutes.
Le jeune arabe sourit faiblement.
-C’est gentil de leur part…
Duo
fixa les deux pilotes, un instant incrédule, jusqu’à ce qu’un hochement de tête
de Quatre affirme son regard interrogatif. Son visage s’éclaira soudain et sans
plus attendre il se dirigea prestement vers Trowa, prenant place à ses côtés.
Le petit blond fixa un instant ses deux compagnons dans un regard empli
d’affection puis les rejoignit à son tour, prenant place derrière le sofa.
Au
bout de quelques secondes, deux visages aux traits familiers apparurent. Le
silence fut de mise les premiers instants, se fixant de part et d’autre de
leurs écrans, l’angoisse céda rapidement sa place au soulagement puis à une
joie profonde que le natté fut le premier à exprimer. Son regard passa
frénétiquement de Heero à Relena alors que ses yeux améthyste s’illuminaient
des couleurs chaleureuses du bonheur.
-Bon
sang Heero… Relena… Heero ça va vieux frère ? Comment tu te sens ?
T’as rien de cassé ? Incroyable !
-Duo…
l’interrompit le concerné, sa voix inchangée, mais les yeux vaguement plus
lumineux, je vais bien.
-Par tous les dieux
s’exclama-t-il, dans un éclat de voix avant de poser toute son attention sur la
jeune fille aux côtés de son ami.
Heero, qui tenait toujours la main
de la princesse la sentit se tendre aussitôt.
Le pilote resserra un peu plus sa
poigne alors qu’il tournait son regard sur elle. Duo et Relena se faisaient
face, en silence. Le natté était profondément heureux de la voir, c’était
évident pour Heero, mais la princesse ne semblait pas interpréter le silence de
son ami de la même manière.
-Rel’, me fais plus jamais peur
comme ça ! lança-t-il souriant faiblement, un vague air de reproche dans
son ton.
-Pardon… souffla la jeune
princesse baissant aussitôt les yeux alors que son cœur venait de se serrer
douloureusement. Elle s’y attendait.
-Duo... gronda Quatre derrière
lui.
-Hein ? Heu mais non c’est
pas ce que je voulais dire ! corrigea-t-il aussitôt d’un air confus,
réalisant qu’elle était encore à fleur de peau. Excuses-moi Rel’. Allez
montre-moi ces jolis yeux qui savent si bien avoir l’air en colère contre moi,
l’appela-t-il doucement.
La jeune fille ne put s’empêcher
de sourire et redressa la tête, le pire c’est qu’il avait raison.
Ils se fixèrent un instant et
Heero la sentit s’apaiser peu à peu face au regard franc du natté.
-Comment peux-tu encore me
supporter après tout ce que je t’ai fait subir ? sourit la princesse, les
traits marqués par l’émotion.
-Parce que tu le mérites. Et qu’en
plus tu n’as rien à te reprocher. Ah ! fit-il en pointant son index devant
lui alors qu’il voyait son regard se voiler à ses propos, et je t’interdis de
mettre en doute la moindre de mes paroles !
-Je te préviens, intervint alors
Heero, imperturbable, si tu lui fais cette promesse c’est à tes risques et
périls, se tourna-t-il vers la princesse, l’air des plus sérieux.
Relena le fixa interdite, avant de
se tourner vers un Duo bouche-bée.
-Hey, se défendit-il, c’est
immoral de faire un tel chantage !
Le concerné se détourna de la
princesse pour faire face à son ami alors que ses lèvres se recourbaient
doucement jusqu’à faire apparaître un sourire sur son visage.
-Je suis content de te revoir Duo.
Pardonne-moi.
-Bah ça alors… j’avais pas rêvé,
il me semblait bien qu’il s’était pris un coup sur la tête, lâcha le natté,
incrédule.
Un magnifique sourire prit soudain
possession de Relena et elle se mordit les lèvres pour ne pas éclater de rire
face à la mimique de Duo. Espiègle, elle fixa Heero avant de poser un doigt
contre sa tempe. Elle ferma les yeux et fronça les sourcils. Le jeune homme la
regarda de travers mais avant qu’il n’ait pu dire quoique ce soit, elle se
redressa et se tourna vers les trois pilotes qui la fixaient avec curiosité et
amusement. Elle inspira profondément, et se força à prendre une voix grave.
-Messieurs… Je suis au regret de
vous annoncer que l’homme qui se trouve à mes côtés est bien le Heero Yuy que
vous connaissez. Je peux comprendre que cela vous fasse un choc et je suis
prête à assumer l’entière responsabilité de sa garde en gage de dédommagement,
répliqua-t-elle avec une répartie déstabilisante.
Mais alors que les autres étaient
complètement dépassés, Duo tint l’affront.
-Hey minette ! On est pas de
ces vieux politiciens croûteux qui prennent la poussière sur les sièges de
l’assemblée, tu crois tout de même pas que tu vas nous embobiner avec une
histoire pareille. Rends-nous Notre Heero, où tu l’as caché ? Hein ?
fit-il en se rapprochant de l’écran, fronçant les sourcils.
-Mon dieu… par pitié,
séparez-les ! s’exclama alors une petite voix à l’air catastrophé.
Ce fut l’étincelle qui fit craquer
Duo et Relena qui éclatèrent de rire en simultané alors que la princesse, après
avoir affectueusement effleuré du bout de l’index la joue de leur victime,
s’écroula sur son l’épaule, entraînant bientôt tous les autres dans son
hilarité.
-Ouf… soupira le natté alors
qu’ils reprenaient peu à peu leur souffle, pour notre santé émotionnelle à
tous, et je pense que Quatre m’appuiera dans cette décision, fit-il en jetant
un regard au petit blond qui essuyait ses larmes, je vous demanderais de bien
avoir la gentillesse de ne plus vous éloigner l’un de l’autre !
Le couple s’empourpra légèrement à
la remarque de leur ami. Le sourire de Duo pulvérisa des records mais il se
retint de faire la moindre remarque.
-Ça fait du bien de vous voir
heureux tous les deux, rajouta alors Quatre. On a eu très peur pour toi lorsque
tu as chuté du Wing Zéro.
-On ne pensait pas que tu t’en
sortirais aussi bien.
-Quelques côtes douloureuses et
une bonne migraine, mais ça va.
-Il a eu beaucoup de chance,
intervint la princesse en adressant un sourire protecteur au pilote. Un
traumatisme crânien modéré [5] et quelques contusions.
-Des nouvelles de Wufei ? Je
sais ce qu’il s’est passé, se justifia-t-il face à la surprise de ses
compagnons à cette question.
-Aucune, secoua négativement la
tête le petit blond. Malgré nos recherches il nous a été impossible de
déterminer la position de son Gundam… il semblerait qu’il n’ait pas envie qu’on
le retrouve…
-Tu m’étonnes, à sa place, je me
poserais des questions sur ce que j’ai fait.
-Duo, rétorqua doucement la
princesse, je crois que c’est la pire des situations que Wufei aurait pu
imaginer. Jamais il n’a voulu que les évènements prennent une telle tournure,
bien au contraire, il pensait bien agir, j’en suis convaincue.
-En vérité, Wufei pensait que le
lien qui vous unissait était trop fort, il pensait que cela causerait ta perte,
fit-il en s’adressant à Heero.
Le pilote, assit aux cotés de la
princesse fronça un instant les sourcils sans cesser de fixer les yeux de jade
de Trowa.
-Ce qui ne me tue pas me rend plus
fort, déclara-t-il avec conviction, ne laissant place à aucune contestation.
Le
grand brun cilla jusqu’à ce qu’un sourire vienne détendre son visage raffiné.
-Cela
ne fait aucun doute, déclara-t-il, une pointe d’amusement dans la voix.
C’est
à ce moment là que l’on frappa à la porte, la poignée s’abaissa alors, laissant
apparaître une tête blonde. Quatre hocha la tête, les invitant à rentrer. Le
jeune pilote se décala afin de laisser aux deux êtres inquiets le loisir
d’apaiser par eux-même leur crainte.
Un
faible sourire naquit chez la princesse lorsque les visages préoccupés de Noin
et Millardo apparurent à l’écran.
-Ça
va vous deux ?
-Oui
Noin, ça va maintenant.
-Content
de voir que vous allez bien, fit alors le comte.
Heero
hocha faiblement la tête en signe de remerciement.
Millardo
sourit imperceptiblement à son geste puis posa son regard teinté de douceur sur
sa sœur.
-Je
ne voulais pas que tu t’inquiètes pour moi, excuses-moi.
-C’est
oublié, souffla-t-il dans un sourire avant de retrouver une expression
sérieuse. Relena, que s’est-il passé à Al-jirma ?
La
jeune fille comprit immédiatement le sens de sa question et son ventre se noua
nerveusement.
-Je
n’ai pas réfléchi sur le coup, j’étais anéantie par la peine… et la colère. Je
n’avais plus aucun espoir, mais j’avais encore quelque chose à dire avant de
disparaître définitivement. Je ne pouvais pas rester indifférente plus
longtemps au massacre qui s’opérait sur les terres de Sank. Alors sans penser
aux conséquences, j’ai vidé mon sac…
-Non
ne t’excuses pas, à ta place je n’aurais pas été aussi poli que toi, sourit son
meilleur ami [6].
Ton intervention a complètement retourné la situation. Relena, tu as redonné
l’espoir à bien des Hommes.
-Tu
n’as rien à regretter, fit alors Trowa, ce n’est pas parce que tu es réapparue
que l’on peut laisser croire au monde que tu es bien vivante. Nous ferons
passer ton intervention pour une usurpation.
La
princesse sourit faiblement face au soutien de ces pilotes qu’elle considérait
désormais tous comme des amis proches.
Le
moment pour elle de reprendre sa vie en main était venu.
-Non,
ce ne sera pas nécessaire, déclara alors une voix calme et assurée.
Tous
la fixèrent, muet de stupéfaction. La princesse sembla marquer une hésitation
face à leur expression septique, son cœur s’emballa tout à coup et le doute
l’envahit. Et si elle n’en était pas capable ? Et si elle compromettait la
paix au lieu de la consolider par son retour ?
La
jeune fille sentit soudain une main tendre se glisser autour de sa taille. Un
instant surprise, elle sortit de ses réflexions pour réaliser que Heero avait
son regard posé sur elle, de son bleu qui savait se teindre des couleurs
chaudes des mers du pacifique.
Elle
le fixa, incertaine.
Elle
aurait aimé lui en parler avant, mais il ne l’avait pas laissé faire. Elle
savait que cette décision compromettrait irrémédiablement leur relation. Tout
était plus facile lorsque l’on n’avait pas le poids de toute une humanité sur
les épaules. Heero n’était pas de ceux qui s’emprisonnent dans les méandres de
la politique. C’était un homme libre, et jamais elle ne permettrait qu’il se
lie à elle s’il devait pour ça se couper les ailes. Elle l’aimait bien trop
pour ça, entier et insaisissable qu’il était. Mais elle ne pouvait pas ignorer
cette partie d’elle-même qui lui criait de réagir. Elle ne pouvait pas ignorer
la souffrance et les sacrifices de tous ceux qui se battaient contre les Epyons
Terros. Et puis elle avait toujours voulu croire en la paix elle aussi. Non,
elle avait les moyens de les aider, bien plus que quiconque, elle devait agir…
même si elle avait terriblement peur des conséquences que cette décision
pouvait engendrer…
Bien
malgré elle, ses yeux se teintèrent de tristesse. Un faible sourire naquit sur
les lèvres du pilote alors que son regard se faisait plus doux encore. Et alors
qu’il resserrait son étreinte, il se rapprocha jusqu’à ce que son souffle chaud
effleure sa tempe. Relena tressaillit à sa tendre pression et ferma un instant
les yeux.
-Ça
va aller. N’oublies pas, je suis avec toi, souffla-t-il.
Un
imperceptible sourire détendit le visage de la princesse et alors qu’elle
rouvrait les yeux, Heero se redressa, lui adressant un dernier regard avant de
se tourner lui aussi vers l’écran, serein.
-Il
faut que je le fasse, déclara-t-elle alors aux pilotes qui les fixaient,
interrogatifs. Je ne peux pas laisser tous ces hommes se battre sans rien faire
alors que j’ai les moyens de les aider.
-Relena,
personne ne t’oblige à quoi que ce soit.
-Tu
en as déjà fait bien plus que bien des hommes. Tu mérites de profiter de la
vie, toi plus encore que les autres.
Un
sourire empli de gratitude accueillit les paroles de Quatre et Duo.
-Oui,
mais rester à ne rien faire reviendrait à renier une partie de moi-même. Je
veux croire encore en l’Homme et me donner les moyens de nourrir cet espoir… Il
faut faire tomber les têtes des Epyons terros au sein des Sphères Unifiées. Et
ça, je peux le faire.
-Tu
es sûre que c’est ce que tu veux vraiment ? insista son frère. Tu n’as de
comptes à rendre à personne.
Relena
sourit faiblement à sa remarque.
-Si
je n’agis pas, je le regretterais toute ma vie. J’ai été trop importante pour
me permettre de laisser tomber tous ceux qui ont cru en moi.
-Très
bien, déclara alors Duo en se redressant. Mais à une seule condition : Que
tu acceptes notre aide. Il est hors de question que se reproduisent les mêmes
erreurs que par le passé. On te laissera plus t’enfermer dans ton rôle de
princesse pour te regarder crever à petit feu. Plus de ça hein !
La
jeune fille le regarda avec affection.
-Je
n’ai pas dit que je reprenais mon titre de princesse… pour le moment je veux
juste me concentrer sur les Epyons Terros, je laisse Sank à Iria. Elle est bien
plus à même de le gérer que moi pour le moment...
-Oui,
c’est un choix judicieux, remarqua alors Trowa. Cela préserve ta liberté
d’action et par de là même tout risque de contestation…
La
princesse hocha la tête à l’affirmative.
-Alors
bienvenue chez les Résistants, lui sourit Noin.
-Voilà
là une alliée de poids, on sera là pour t’aider Relena.
-Hep !
Et ma condition ! s’opposa alors le natté. Pas de princesse dans nos rangs
si elle n’accepte pas les termes du contrat !
-C’est
entendu Duo, répondit-elle dans un sourire empli de reconnaissance. Merci.
Merci à tous. Sans vous je ne serais pas là aujourd’hui.
Une
petite icône apparut alors, indiquant qu’Iria se manifestait.
Les
membres en présence se concertèrent du regard et Quatre ouvrit la
communication.
Iria
vit le visage du jeune leader apparaître sur son écran, lui souriant doucement.
La princesse ne rendit de son geste qu’une pâle copie.
-Qui
a-t-il ? fit-il alors, son sourire à présent totalement absent.
-Désolé
de jouer les troubles fêtes, mais la trêve est terminée.
Au
même instant, la porte de la salle de repos s’ouvrit à la volée.
-Hey
les jeunes, on a un problème !
Howard
se stoppa en rencontrant les expressions assombries des pilotes.
-Je
passe sur le grand écran, déclara Trowa.
Iria
apparut alors, entourée de Dave, Azim et Dorothy, plus bas dans un coin de
l’écran, une fenêtre laissait apparaître Heero et Relena.
-Les
épyons terros reprennent de l’activité. Selon Lady Une, ils projettent de
frapper en force le centre névralgique des Sphères Unifiées sur Terre.
-Ça y
est, ils montrent leur vrai visage.
-Oui.
Ils planifieraient un coup d’état pour prendre le pouvoir.
-Il y
a un déplacement massif de troupe du côté de Glimmer, confirma alors Howard,
Sally vient de me contacter.
-Comment !
S’exclama le comte, ils ne pensent pas sérieusement à déclarer un conflit dans
la mégapole !
-Là
est tout le problème… reprit la princesse régnante. Le fait est que la situation
géopolitique s’est complètement métamorphosée en l’espace de deux jours. Bien
que la bataille de Sank ait été largement étouffée, le peu que les citoyens ont
vu, ajouté à l’intervention de Relena, a totalement ébranlé leur crédibilité.
Et ils en sont maintenant réduits à des extrêmes pour reprendre le contrôle… A
tel point qu’à l’heure actuelle, vingt six pays se sont déjà rangés
officiellement aux côtés de Sank… officieusement, ils adhèrent pratiquement
tous au mouvement de résistance. Seulement toutes ces nations n’ont aucun moyen
de s’opposer à la puissance destructrice des Epyons Terros, de part
l’engagement pacifique que le royaume de Sank lui-même a prôné. C’est la raison
pour laquelle le président des Sphères Unifiées me demande de mettre à disposition
la puissance militaire qui s’est battue sur les terres du royaume…
-Tient,
le voilà qui retourne sa veste…
-Et
quelle a été ta réponse ? reprit Quatre, invitant silencieusement son ami
natté à s’apaiser.
La
princesse secoua la tête.
-Je
ne me suis pas encore prononcé. C’est à Sally qu’il s’est adressé.
Officiellement, pour ma sécurité j’ai été évacué et je n’ai plus aucun contact
avec la capitale. Mais il est temps pour la princesse de Sank de reprendre ses
fonctions. Je voulais d’abords en parler à Relena plus personnellement et à
vous tous qui avez un rôle dans ce conflit au moins aussi important que le
mien.
-Iria…
pardonne-moi de t’avoir mise dans une situation aussi délicate, mais je ne
pourrais pas t’aider dans cette bataille…
La
jeune fille sourit à son amie.
-Je
sais. L’important pour moi c’est de savoir que tu vas bien. Pour le reste, je
m’en occupe. N’oublie pas la promesse que je t’ai faite… d’autant plus… sourit
doucement la princesse alors que ses yeux se teintaient d’une lueur passionnée,
j’aime ce pour quoi je me bats, et j’ai compris à présent comment mener cette
lutte tout en me respectant, regarda-t-elle Quatre alors qu’il prenait une
jolie teinte écrevisse. Mène ton propre combat, à ta manière, se tourna-t-elle
de nouveau vers Relena, et surtout, quoi que tu fasses, prends ton temps.
-Je…
merci… souffla alors la jeune fille, émue.
-En fait je voulais te demander un
service, sourit-elle. J’aimerais savoir comment tu réagiras face à la demande
des Nations.
L’ex-ministre sourit avec affection
à son amie alors que son regard se teintait de gratitude.
-Ne prend pas mes paroles comme du
pain béni. Tu connais certainement mieux que moi le contexte actuel.
-J’en appelle à ta sensibilité, et
je sais qu’elle ne s’est pas altérée.
-Allez-y mademoiselle Relena, nous
brûlons tous ici de connaître votre avis sur la question.
La jeune fille parcourut du regard
les membres en présence et constata qu’ils semblaient effectivement tous
l’attendre.
Elle inspira alors un peu plus
profondément, son regard se fit vague un court instant avant que Heero ne la
sente gagner en prestance.
-Le royaume de Sank a été le
premier pays à prôner un pacifisme radical, mais c’est une volonté commune, de
toutes les nations de la Terre et des Colonies qui a permis de faire de ce que
certains considéraient comme « utopie » une réalité. Cependant,
nombreux sont ceux qui considèrent cette politique comme une hérésie, préférant
la restauration d’un pouvoir traditionnel, basé sur les notions d’inégalité et
d’autorité. Il a dû apparaître aisé aux Epyons Terros de prendre le pouvoir.
Seulement ce qu’ils ont omis de prendre en considération, c’est que le
pacifisme, bien au-delà d’un courant politique est une façon d’être, une
volonté qui vient du cœur de chaque Homme. Le fait est, qu’étant donné leur
engagement pacifique, ces citoyens n’ont d’autres choix que de se soumettre
face à la domination écrasante des Epyons Terros… et ceux qui ont le malheur de
s’y opposer se trouvent exposés à une mort certaine… je ne suis pas sans savoir
que plus d’une quarantaine de politiciens ont été porté disparus… des membres
de la liste Teddy Bear dernièrement…
Des regards plus ou moins surpris
s’échangèrent, mais le mouvement de dissipation disparut presque aussitôt et
elle poursuivit :
Il est inacceptable que des vies
soient ainsi sacrifiées. C’est la raison pour laquelle il faut donner aux
citoyens du monde les moyens de se défendre. S’il y a bien une chose que j’ai
apprise aux cours de ces derniers mois, c’est qu’il est malheureusement, encore
parfois nécessaire d’utiliser des armes… vous, pilotes de Gundams m’avez fait
comprendre une chose essentielle. Par votre façon de vous battre, j’ai réalisé
que le problème ne résidait pas dans la puissance des armes mais dans l’usage
que l’on en faisait. Après tout, nous nous battons aussi toi et moi,
s’adressa-t-elle à Iria, nous poursuivons le même but que ces
« soldats », sauf que nous n’usons pas des mêmes armes… Le problème,
c’est que la voie militaire offre un immense pouvoir, et une responsabilité
trop importante pour la plupart des Hommes… Tuer n’est en aucun cas un droit.
La jeune fille marqua une pause
qui fut accueillit par un silence respectueux. Mais n’y prêtant qu’une
attention relative, elle termina :
-Je pense qu’il faut apporter tout
le soutien qu’il est possible aux Sphères Unifiées, l’action du président
marque sa volonté de réparer ses erreurs passées, et je suis persuadée que les
autres membres du gouvernement le suivent dans cette même voie… d’autant plus
que les citoyens ont depuis le début manifesté leur volonté de maintenir un
régime pacifiste… Les Hommes qui se sont battus pour Sank ont amplement prouvé
qu’ils savaient faire une juste distinction entre destruction et préservation…
ils sauront pardonner la politique collaborationniste des Sphères Unifiées et
lutter pour leur véritable objectif.
Les pilotes la fixèrent, muet.
-Je… n’aurais pas dit mieux,
souffla alors Quatre à mi-chemin entre la joie et l’admiration.
-Et bien… il semblerait que notre
petite princesse se soit requinquée !
-J’ai juste dis ce que je pensais…
-Oui et ton analyse était très
juste. Tu as beaucoup changé Relena.
La jeune fille plongea un instant
ses yeux dans le regard olivacé de Trowa. Elle y aurait presque vu une douce
admiration.
-Cela fait longtemps que j’y pense…
mais avec les derniers évènements j’ai eu le temps de me remettre en question…
et surtout, j’ai énormément appris à vos côtés, fit-elle dans un sourire
respectueux avant de se tourner vers son amie. Ma réponse te
satisfait-elle ?
-Bien plus que je ne l’aurais
espéré, répondit-elle avec affection.
-Une chose qu’il ne faut pas
oublier, intervint alors Heero, c’est que le principal problème ne réside pas
ici. On peut considérer la guerre sur Terre comme définitivement perdue pour
les Epyons terros.
Les pilotes acquieçèrent
silencieusement.
-Notre rôle ici est de limiter les
pertes humaines, expliqua alors Quatre face aux regards étonnés de certains.
-Mais le principal problème réside
dans l’espace… poursuivit le natté.
-Il ne faut pas laisser aux Epyons
Terros la possibilité de reproduire la même situation que durant la Grande
Guerre, fit Heero, terminant sa réflexion.
-C’est déjà ce qu’il est en passe
de se produire. Cela va bientôt faire deux jours que nous n’avons plus aucun
contact avec l’espace… ils ont prit les
Colonies en otage… le fait est que la résistance est particulièrement
importante là haut… nous l’avons constaté par nous-même, fit-il en adressant un
regard à Lucrezia, et c’était avant les récents évènements… qui sait les
méthodes qu’ils vont employer pour mater la rébellion…
-On ne peut pas abandonner les
Colonies ! s’écria soudain Duo alors que son poing s’abattait sur la
table.
Certains, surpris, sursautèrent à
une réaction aussi vive du jeune pilote réputé pour sa bonne humeur habituelle.
Un lourd silence s’installa
jusqu’à ce que Quatre vienne poser une main apaisante qui enserra l’épaule du
natté au visage dissimulé, les poings serrés.
-Non, on ne les abandonnera pas.
-Je dois retourner sur L2,
souffla-t-il alors qu’il se redressait, une lueur de déterminisme inquiétante
dans le regard, de cette teinte issue du mélange des sentiments les plus
intenses.
-Je viens avec toi, déclara
aussitôt Relena.
-Moi aussi.
Le petit blond fixa un instant ses
trois amis unis dans un même élan.
-Très bien. Nous autre, nous nous
occuperons de Glimmer. Cependant il serait préférable que vous partiez au plus
vite. Car aussitôt que nous aurons engagé la bataille, lorsqu’ils noteront
l’absence du Deathscythe, ils soupçonneront un départ pour l’espace. D’autant plus
que nous ignorons si le Shelong va intervenir ou pas…
-Le spatioport le plus proche est celui de Newport City,
mais il ne dispose pas d’appareils de transport de marchandise… remarqua Iria.
-La base de Singapour.
Tous redressèrent la tête pour
fixer le grand brun qui venait de parler. Ce lieu était synonyme de bien des
douleurs pour les anciens pilotes de la vengeance. [7]
A la fin de la Grande Guerre, ce
spatioport, anciennement propriété d’Oz, était devenu la plaque tournante du
commerce entre l’Asie et les Colonies.
-C’est là bas que vous aurez le
plus de chance de passer inaperçu, termina-t-il alors.
-Alors nous irons de l’avant.
Relena sursauta et fixa le jeune
homme à ses côtés.
-Heero… c’est de la folie !
Il a quelques heures à peine tu n’étais même pas capable de tenir sur tes
jambes !
-Duo ne pourra pas gérer la
sécurité des Gundams et s’emparer d’un transporteur sans se faire remarquer à
lui tout seul.
-Comment ! On sous estime mes
capacités ! sourit le natté. Mais face à l’expression des plus sérieuses
de son ami, il cessa de plaisanter. Heero, les Gundams sont une chose, mais vos
vies en sont une autre. Penses-tu réellement être capable de mener une mission
à bien tout en veillant sur Relena ?
Les deux pilotes se fixèrent
silencieusement pendant quelques secondes.
-Non. A l’heure actuelle, c’est
plutôt elle qui doit prendre soin de moi… fit-il avec amertume.
-Heero…
-Duo a raison, intervint alors
Millardo, il faut protéger Relena… et te préserver.
Le jeune homme surpris haussa
presque un sourcil face à sa réplique.
-Le Wing Zéro ne nous sera
d’aucune utilité sans son pilote… et tu as la vie de ma sœur entre tes mains.
Vous n’êtes pas encore rétablis vous deux, alors laissez-nous gérer tout ça,
pensez à vous reposez tant que cela est encore possible. Je partirais avec Duo
et je rejoindrais Glimmer une fois votre départ pour l’espace. Si tu veux bien
de mon aide bien sûr, fit-il en se tournant vers le concerné.
Le natté le fixa un instant. Il
venait de faire la morale à Heero… à son tour de se montrer raisonnable…
-C’est d’accord. On lève le camp
dans trente minutes.
-Je les conduirais à Singapour,
intervint alors Azim, vous pouvez compter sur moi pour prendre soin de la
Princesse et de son ami.
-C’est entendu, je vous ferais
signe le moment venu, sourit doucement Quatre, remerciant son ami Maganac.
Iria, fit-il alors en se tournant vers la jeune fille.
-Je sais, l’interrompit-elle dans
un regard affectueux. Je pars pour Newport City sur-le-champ. Je vais tout
faire pour éviter que ce conflit ne dégénère en catastrophe. Combien de temps
reste-t-il d’après vous ?
-Moins de douze heures, hâtez-vous
jeune fille, l’informa Howard.
-Sois prudente, reprit le petit
blond.
-Promis, lui sourit-elle
faiblement.
-Ne vous en faites pas, je ne
serais jamais loin.
-Je te fais confiance Dorothy.
Aller, nous n’avons pas de temps à perdre ! Bonne chance !
-A vous aussi.
*****************************
Tout l’équipage se consacra à la
tâche et vingt minutes plus tard, alors que le Damoclès faisait route vers la
capitale de Sank, le Deathscythe et le Wing Zéro s’immobilisaient sur le pont.
Après les dernières recommandations, le Wing prit son envol, le temps de passer
en mode bird. Le Gundam aux allures de grand oiseau blanc repassa au-dessus du
navire et saisit le Deathscythe.
-Tout va bien ?
-Ça roule.
Millardo haussa un sourcil au ton
employé par le jeune homme et coupa la communication. Ce n’était pas dans
l’habitude du joyeux pilote de se montrer aussi froid. Duo n’appréciait que
modérément qu’il se soit joint à lui apparemment…
En moins d’une demi-heure, ils
avaient gagné les terres du royaume pacifiste. Ils entraperçurent Maizer et
Sylvia qui s’étaient chargés de leur mettre un transporteur à disposition.
C’était l’effervescence sur la base de Newport, Iria n’avait pas perdu une
seconde et les milliers de Résistants s’activaient à présent pour la prochaine
bataille. Les pilotes s’éclipsèrent rapidement, d’autant plus qu’étant donné
l’état de guerre, ils se voyaient obligé d’effectuer un détour sur leur trajet
initial.
Duo avait prit les commandes et
n’avait pas décroché un mot depuis le décollage. Millardo revint de la soute
pour constater que le natté n’avait pas bougé, fixé qu’il était sur la mer de
nuage qui se déversait sous leurs yeux. L’état de tension du pilote était tel
qu’il en était presque palpable. Cela ne pouvait plus durer ainsi.
-Tu veux que je te remplace ?
-Non ça ira, rétorqua-t-il,
s’efforçant de rester poli.
Millardo l’agaçait à être sur son
dos toutes les cinq minutes. Pourquoi fallait-il que ce soit lui avec qui il
fasse équipe ? Le jeune pilote aurait presque juré qu’il tenait
vraiment à le pousser à bout lorsqu’il le vit venir s’adosser au poste de
commandes, les bras croisés, lui faisant face.
-Duo, je ne sais pas ce que je
t’ai fait, mais il va falloir que tu laisses ça de côté et que l’on travaille
ensemble si nous voulons espérer mener cette mission à bien.
Le natté releva la tête et fixa le
prince, impénétrable.
Le comte soutint son regard, mais
sans la moindre agressivité, il manifestait seulement la volonté de comprendre.
Tout le monde avait vu que Duo
était ressorti particulièrement affecté de leur dernière bataille. Mais
maintenant que Heero et Relena se trouvaient hors de danger, Millardo ne
comprenait pas pourquoi il avait vu le pilote s’assombrir d’heure en heure
depuis leur départ.
-C’est rien, lâcha-t-il, je serais
opérationnel le moment venu.
Le comte le fixa un instant avant
de se redresser.
-Très bien, je te fais confiance.
-Je ne permettrais pas que cette
mission tourne mal fit-il alors sombrement, immobilisant le pilote qui
s’apprêtait à partir.
A nouveau, les deux hommes se
jaugèrent. Et l’évidence s’imposa soudain à Millardo.
-Tu as quelqu’un d’important pour
toi qui vit dans l’espace.
-Oui, et la dernière fois qu’elle
s’est engagée aux côtés des pilotes de Gundams, tu l’as mené devant les portes
de l’outre monde, ajouta-t-il d’un ton acide, les yeux, bien malgré lui,
obscurcis de colère.
Millardo mit une fraction de
seconde à comprendre la signification de ce regard courroucé.
-Mon dieu… alors celle qui a volé
les plans du Libra c’était… songea-t-il tout haut, trop surpris.[8]
Mais l’attitude à mesure agressive
du pilote le fit se taire aussitôt.
-Si Heero n’avait pas été là c’est
moi qui serait allé sur ce maudit vaisseau te tuer de mes propres mains.
Comment as-tu pu lancer une telle puissance de feu contre quelqu’un qui n’avait
aucun moyen de défense !
L’ancien dirigeant du Lotus Blanc
garda un instant le silence, respectant le mépris et la colère qui
transparaissaient à travers ses yeux à l’éclat meurtrier.
-La guerre que j’avais engagée
n’autorisait pas de demi-mesures. Pas plus dans l’esprit de Dorothy que dans
celui des autres.
Duo le fixa, suspicieux et il
poursuivit :
-Tu te méprends sur mes
intentions. J’aurais fait mon possible pour la sauver si j’avais été au
commandement. Trop rares sont les personnes qui savent faire preuve d’un tel
courage. Mais le contexte ne me laissait pas beaucoup d’alternatives.
-Ouais « Une guerre pour
mettre fin à toutes les guerres », je suis au courant. Soigner le mal par
le mal ça n’a jamais été mon truc, ce sont toujours les moins concernés qui
finissent par y passer.
-Qui t’as dit que j’adhérais à
cette théorie ?
Les traits du jeune pilote se
détendirent légèrement sous l’effet de l’étonnement.
-Faire l’inverse de ce que l’on
pense n’est pas monnaie courante.
-Il y a des circonstances qui ne
laissent pas d’autres choix.
Le silence reprit ses droits
pendant quelques instants jusqu’à ce que le visage de Duo se détende dans un
geste apaisant.
-De toute manière je t’ai jamais
compris, alors ça ne va pas commencer aujourd’hui.
-Je ferais tout mon possible pour
t’aider. Je ne te demande pas de croire en ma parole, mais saches que je n’ai
toujours eu qu’un seul et même objectif : La Paix.
-Je le sais.
Cette déclaration eut l’effet
d’une profonde sensation de soulagement et un sourire rassuré accueillit
l’aveu. D’un hochement de tête il remercia le Dieu de la mort de lui avoir
accordé sa rédemption.
-Ne t’en fais pas. Je suis sûr que
cette jeune fille s’en sort très bien. Elle ne semble pas manquer de
ressources.
-… là n’est pas le problème…
murmura le pilote, le visage rongé par une inquiétude vivace.
*****************************
Iria était partie précipitamment
de l’Hespéros, laissant dans la demeure une atmosphère tendue qui persista au
déjeuner, même Kissa sembla percevoir la gravité du moment et se fit
silencieuse. Heero et Relena furent néanmoins sommés de monter se reposer dès
la fin du repas.
Relena accompagna le jeune homme
épuisé par cette matinée qui avait été au-delà de ses capacités. Mais
l’évolution de la situation ne leur avait de toute manière pas vraiment laissée
le choix.
La princesse tira les rideaux
au-dessus des voilures, enchevêtrement de rouge et de blanc. La pièce
s’assombrit aussitôt, offrant une luminosité moins agressive que le revêtement
extérieur à l’éclat scintillant.
La jeune fille se retourna alors
pour le voir sur le rebord du lit, cherchant à atteindre ses chaussures sans
réveiller de douleur aiguë. Elle s’avança aussitôt et, d’un geste apaisant
l’invita à la laisser faire. Le pilote sourit imperceptiblement à la princesse
accroupie et obtempéra.
Relena l’aida avec délicatesse à
se dévêtir du nécessaire. Mais alors qu’elle dégageait la couette, une main la
retint.
-Tu as besoin de te reposer toi
aussi.
-Non c’est bon, je voudrais faire
quelques recherches avant de partir.
-Relena, ça va aller, fit-il,
agrémentant ses mots appuyés d’un regard assuré.
-Je ne voulais pas t’inquiéter,
excuse-moi.
Un faible sourire accueillit sa
réplique.
-Ce n’est pas moi ici qui me fais
du souci.
-Heero… et si j’avais prise la
mauvaise décision en décidant de réapparaître ! Les enjeux sont tellement
importants ! Pour des milliards d’Hommes… pour moi… et… et pour nous…
termina-t-elle du bout des lèvres.
-Je sais. Mais n’oublie pas,
fit-il alors qu’il glissait une main contre sa nuque, se rapprochant jusqu’à
sentir contre son corps la chaleur de la jeune princesse.
Les deux êtres s’immobilisèrent et
le regard sans équivoque du pilote se joignit à un souffle presque
inaudible :
-Quoi qu’il advienne.
La jeune fille frissonna à ce vent
tiède, murmure d’un espoir sur lequel elle se laissa porter sans plus hésiter.
*****************************
Note traditionnelle ^^ : Kiwi
contenteuh d’avoir fini ^___^ L’était laborieux pour moi ce chapitre… y
manquait d’action pour le pitit cœur palpitant de l’oiseau à long bec que je
suis ^^’’ Mais n’ayez crainte, petits lecteurs recroquevillés au creux de la
paume du terrible Dieu des fruits, je saurais mener cette mission… euh fic
pardon à terme ^__^.
Temps écoulé durant ce
chapitre : Euh… encore une seule journée ^^’’
Chapitre commencé le 15/04/2004,
terminé le 18/05/04.