Disclaimer : Ils sont pas à moi, ni eux, ni leurs univers ^^

 

Kiwidieu rame et rame et rame… alors ne soyez pas trop surpris si le prochain chapitre met un peu plus de temps à arriver ^^’’

Encore merci pour votre soutient et bonne lecture !

 

 

RECONNAISSANCE ET ACCEPTATION

 

 

Relena s’éveilla au matin au bruit des sabots et des raclements. La jeune fille cilla pour accueillir un soleil encore timide… il devait être neuf heures tout au plus. Son regard s’abaissa alors pour rencontrer le pilote endormi, sa tête au creux de son cou.

Elle s’attarda un moment sur son corps, se perdant dans la contemplation de ses traits fins et détendus. Il avait l’air d’un ange ainsi éclairé par la lumière faible de novembre, elle donnait une dimension chaleureuse à son teint naturellement hâlé. La princesse le caressa faiblement puis se décala, déposant au passage un baiser sur son front. Le jeune homme s’agita mais sans s’éveiller. Heero était encore faible. Elle lui sourit tendrement puis se releva avec précaution.

-Je descends, je ne suis pas loin, lui souffla-t-elle en le recouvrant de la lourde couette.

La jeune fille se retourna alors, saisissant son peignoir qu’elle avait laissé sur le fauteuil, et après avoir remis du bois au feu, descendit au rez-de-chaussée, suivit par Enora.

 

-Bonjour, fit-elle alors qu’elle pénétrait dans la cuisine.

-Bonjour !

-Princesse, la salua Azim, agrémentant son geste d’un signe de tête.

-Tu as bien dormi ?

-Oui, merci Anna, se décala la jeune fille alors que la maîtresse de maison déposait face à elle un thé fumant.

La femme aux longs cheveux blonds lui sourit avec affection puis se redressa.

-Tu as déjà repris une meilleure mine depuis ton arrivée. Ça fait plaisir à voir.

-C’est grâce à toi, répliqua-t-elle dans un sourire sincère, tu cuisines miraculeusement bien.

-Ce n’est pas plutôt dû au beau petit brun qui est arrivé il y a deux jours ?

Le sourire de la princesse s’agrandit alors face à la provocation d’Anna.

-Et au fait comment se porte-t-il ? intervint Azim.

-Bien. Mais il est encore fatigué, j’ai préféré le laisser dormir tant qu’il le peut encore… des nouvelles de l’extérieur ?

-Rien depuis hier, mais Quatre doit nous contacter en fin de matinée. Ils s’inquiètent de l’état d’Heero je crois.

-Oui… sourit faiblement la jeune fille… surtout Duo… Heero aussi s’inquiète, cela va leur faire du bien de se voir. Kylian est aux écuries ?

-Oui, il est allé nourrir, il ne devrait pas en avoir pour longtemps. Ce sont les chevaux qui t’on réveillé ?

-Oui, mais ce n’est pas grave, j’avais à faire ce matin…

 

Lorsque la princesse pénétra dans la chambre, elle fut accueillit par deux cobalts.

-Bonjour, sourit-elle en refermant doucement la porte derrière elle, ne voulant pas risquer de rompre l’attraction quasi magique que ces yeux exerçaient sur elle.

-Bonjour…

-Comment te sens-tu ? questionna la jeune fille en venant s’asseoir sur le rebord du lit alors qu’il basculait sur le dos afin de pouvoir la voir.

-Bien. Mon crâne semble s’être résigné à cesser de résonner et pour le reste... ça va.

Il releva alors sa main pour effleurer les strips qui empiétaient sur une partie de son front.

-Je me suis blessé à l’arcade.

-Oui, lorsque tu es tombé. Mais Dorothy a bien travaillé, il ne devrait même pas il y avoir de cicatrice.

Heero cilla, encore une chose dont il ne se souvenait pas…

-Tu es matinale aujourd’hui, changea-t-il de sujet.

-Oui… un ami m’appelle…

Le pilote sourit imperceptiblement à son regard impatient.

-Alors ne le fait pas attendre davantage. Je vais dormir encore un peu, je crois que ça ne me fera pas de mal.

-Tu en es sûr ? se pencha-t-elle doucement vers lui, effleurant son visage.

-Certain. Vas vite.

Relena sourit alors. Heero avait compris.

-Merci. Repose-toi.

Ils s’échangèrent un baiser puis le pilote chassa affectueusement la princesse de son chevet.

 

*****************************

 

La silhouette svelte de la jeune fille traversa le couloir dans un bruit de cliquetis, elle se dirigeait vers la porte qui donnait accès aux écuries… combien de fois étant enfant avait-elle fait le mur pour s’y rendre ? Un sourire mélancolique naquit à cette pensée. Mais la princesse se ressaisit et, après un instant d’immobilité, abaissa la poignée.

L’odeur de cuir l’enivra aussitôt et alors qu’elle refermait la porte derrière elle, elle tâtonna quelques secondes avant de retrouver l’interrupteur. Les deux lustres en fer forgé illuminèrent alors la pièce ovale d’une douce lueur. Relena sourit en parcourant la sellerie, rien n’avait changé. Pas même ses affaires qui l’attendaient toujours sur le portoir au nom de l’étalon doré.

Lorsque la princesse pénétra dans les écuries, elles étaient vidées de tout homme. Elle sourit faiblement, à cette heure-ci c’était plutôt inhabituel… ils avaient compris ses intentions et lui accordaient le luxe de retrouvailles intimes… et elle les en remerciait. La jeune fille s’était immobilisée, contemplant la beauté de l’endroit et savourant cette sérénité particulière qui se dégageait des écuries silencieuses de toute activité humaine. Un soufflement bas la rappela alors à l’ordre, Relena éleva son regard vers le fond de l’édifice et aperçut Anìron, les oreilles pointées et le regard fixé sur elle.

-Bonjour mon grand. Si tu savais comme tu m’as manqué, sourit-elle avec affection alors qu’elle se mettait en marche dans sa direction.

La jeune fille flatta au passage l’encolure de chaque animal qui posa son regard sur elle. La plupart des chevaux ici lui appartenaient et elle connaissait chacun d’eux.

 

Kylian avait fait un travail exceptionnel. Tout comme ses parents adoptifs, il était un proche de la famille Peacecraft, et avant d’obtenir la gestion de l’Hespéros, il avait été directeur du haras royal.

 

Immédiatement après l’attentat, tous les biens de la famille régnante furent saisis et les propriétés que l’Alliance ne s’était pas gardées furent mises en vente. Le vice-ministre des affaires étrangères racheta l’Hespéros et demanda à Kylian de reprendre le domaine, en échange de quoi, il lui promettait de tout mettre en œuvre pour sauver la lignée des chevaux Peacecraft. En mémoire de Théodien qui avait tant donné pour sa passion et pour sa petite fille qu’ils avaient sauvée. Cela prit des années car ceux qui n’avaient pas péri dans l’incendie furent expédiés dans le monde entier, pur-sang de renommée. Kylian parvint à reconstituer une jumenterie de qualité, mais l’étalon restait introuvable… jusqu’à ce qu’il tombe dans une vente aux enchères sur un jeune mâle dont il n’avait jamais entendu parler. Et quel animal. Un fauve, crasseux et au regard noir. Ils étaient deux à le tenir et c’était tout juste s’ils parvenaient à ne pas se faire piétiner par l’animal en furie… mais l’œil exercé du dresseur ne s’y trompa pas, ce cheval n’était pas fou furieux, il était terrorisé… et c’était un descendant de Féanor, il n’y avait pas d’erreur possible… ce regard et cette allure altière… il avait le charisme du grand étalon blanc du roi. Mais Kylian était un homme patient et prévoyant. Il attendit donc la fin des enchères et l’animal repartit sans trouver acquéreur… une véritable bénédiction pour lui. Car à présent tous le connaissait et savaient qu’il cherchait à reconstituer la lignée des Peacecraft… et certains acheteurs peu scrupuleux le suivaient comme son ombre, et dès que Kylian repérait un animal, ils le lui substituaient en surenchérissant. Darlian n’était pas une source de richesse intarissable et il lui avait déjà fallu renoncer à plusieurs chevaux de qualité. Mais il était hors de question que celui là lui échappe.

L’homme de cheval n’eut qu’à suivre les cris et les bruits de sabots désordonnés pour se retrouver dans le dédalle des écuries du plus grand centre de vente aux enchères d’Amérique du sud.

Lorsque l’étalon lui apparu, il était cabré de toute sa hauteur et attaquait à travers les barreaux de son box les hommes armés de fourches qui tentaient de le canaliser.

-Canasson de mes deux !

-C’est un bon à rien ! On arrivera pas en tirer quoi que ce soit !

-On aurait déjà dû l’envoyer à la boucherie !

Un raclement de gorge les fit soudains se taire et ils se retournèrent pour faire face à un homme blond, au teint légèrement hâlé des gens d’extérieurs et aux yeux bleus, petits et sombres. Les mains dans les poches, serrant les points, Kylian jaugeait ses adversaires.

-Je pourrais voir les papiers de cet animal ? s’efforça-t-il de rester poli.

Le propriétaire sortit plusieurs livrets des chevaux qu’il avait à la vente jusqu’à trouver celui du petit palomino.

Kylian tendait sa main pour recevoir les papiers lorsque le petit homme trapu se ravisa.

-Si cet animal vous intéresse, pourquoi ne pas avoir répondu aux enchères ? fit-il, se croyant en position avantageuse et comptant bien en profiter.

Les yeux du grand blond se plissèrent. Il voulait jouer à ça… il avait trouvé à qui parler.

-Vous avez vu l’état de votre cheval ? C’est une honte de présenter un tel animal… je pourrais vous traîner devant le conseil des éleveurs pour fraude. Votre poulain présente une grosseur sur le postérieur droit… certainement un mauvais coup, accusa-t-il d’un regard courroucé… il a été drogué, sinon il serait raide boiteux.

Kylian eu tout le loisir de les voir pâlir… il en aurait presque souri si sa colère ne menaçait pas d’exploser à tout instant.

-Alors on discute ou je demande qu’on lui fasse une prise de sang ? lança-t-il tout en tendant sa main.

Le petit homme mal à l’aise, lui offrit le livret. Quelques minutes plus tard, l’accord était conclu, le cheval lui appartenait.

C’était bien un descendant de Féanor, un petit-fils pour être exact et si personne ne l’avait remarqué c’est parce que le nom de son grand-père n’était pas celui que tout le monde connaissait, le cheval du roi était inscrit sous son deuxième nom. Une chance pour lui.

C’est ainsi que le jeune étalon, acquis au prix du marché de la viande, regagna les prairies verdoyantes de ses origines. Mais l’animal, l’esprit forgé par la peur de l’Homme s’avérait particulièrement farouche.

Cela était d’autant plus problématique que M. Darlian tenait à ce que l’étalon plaise à Relena. Même si elle ignorait encore tout de son passé, il voulait que cet animal qui symbolisait les origines de sa fille adoptive soit sien.

Kylian rendit donc sa liberté au jeune cheval, le laissant paître avec ses congénères et retrouver un certain équilibre. L’étalon rachitique et au poil terne se requinqua à une vitesse impressionnante et tout juste un mois après son arrivé, il était devenu un bel animal à la robe doré, imposant par sa prestance le respect de ses congénères.

C’est ainsi que Relena le rencontra, refusant de se laisser approcher par les Hommes, ce sont eux qui durent venir à lui.

-S’il te plait Kylian, arrête le moteur, demanda la jeune adolescente qui s’était redressée de son siège arrière, saisissant la manche du conducteur alors qu’elle fixait l’animal qui se dressait entre le véhicule et la horde, subjuguée.

Quelques secondes se passèrent jusqu’à ce que le cliquetis de l’ouverture d’une porte se fasse entendre.

-Relena !

-Ça va papa, lui assura-t-elle alors qu’elle s’arrêtait à hauteur de sa vitre. Les chevaux ne sont pas d’un naturel agressif. Il n’a aucune raison pour me faire du mal. Ne t’inquiète pas, fit-elle une dernière fois alors qu’elle s’avançait vers l’animal, le regard toujours fixé sur lui.

-Bon sang ! Rel…

-Non laissez, le retint alors Kylian. Je lui ai appris tout ce qu’elle devait savoir sur les chevaux. Faites-lui confiance. L’étalon ne lui fera aucun mal.

Et alors qu’ils parlementaient, la jeune fille avait poursuivi son avancé pour s’approcher plus près que personne ne l’avait fait jusque là.

Kylian et Darlian retinrent leurs souffles lorsqu’elle tendit sa main vers l’animal.

Le jeune étalon tressaillit et pointa les oreilles mais resta immobile, son regard toujours fixé sur celui de la jeune fille.

-Moi c’est Relena, fit-elle doucement. Ça n’a pas l’air d’avoir été facile tous les jours pour toi… il semblerait que nous ayons des points en commun… j’espère que tu m’accorderas ta confiance…  la mienne t’est déjà toute acquise.

L’animal, après plusieurs secondes d’hésitation, tendit finalement son encolure pour effleurer la paume qui s’offrait à lui.

Relena sourit silencieusement, n’osant bouger et risquer de rompre la magie de l’instant.

Une bourrasque de vent traversa soudain la prairie, le grand pin s’agita et l’un de ses fruits retomba bruyamment sur le capot du 4x4.

L’étalon se redressa soudain dans un cabré et fit volte face, entraînant dans un mouvement de panique toute la horde à sa suite. En  l’espace de quelques secondes, il s’était volatilisé.

La jeune fille encore stupéfaite, n’esquissa pas un mouvement avant que son père inquiet, ne la rejoigne.

-Ma chérie est-ce que ça va ?

Relena cilla et releva la tête.

-Oui papa. Ce cheval… ce cheval est un magnifique présent, merci, fit-elle avec sincérité alors qu’un sourire heureux illuminait son visage.

-Tu… tu es sûre ? Il a l’air si sauvage…

Mais le regard de sa fille fut plus des plus explicite, et il céda, se laissant gagner lui aussi par la joie qu’avait provoquée cette nouvelle en elle.

-Très bien, alors il est à toi.

-Papa, le réprimanda-t-elle doucement alors qu’elle se logeait au creux de ses bras protecteurs, un cheval n’appartient à personne… va dire à ce petit palomino que sa vie appartient à quelqu’un d’autre que lui même et tu vas voir ce qu’il va te répondre.

-Oui, sourit son père, vu comme ça c’est incontestable !

 

Relena avait tendu sa main et accueillait le souffle chaud d’Anìron. Elle laissa à l’étalon le temps de s’imprégner de son odeur puis fit glisser la porte coulissante. Elle s’immobilisa un instant, se faisant face l’un l’autre d’un regard empli de joie et de défi. Et la princesse, n’y tenant plus, fut la première à céder et se jeta contre le cou puissant de son cheval. Elle remonta ses bras et son étreinte se perdit dans les crins ivoire du bel étalon.

-Je suis si heureuse que tu ailles bien !

En réponse à sa joie, l’animal abaissa la tête, permettant à la jeune fille se serrer un peu plus contre lui. Car s’il était arrivé encore petit à l’âge de deux ans, le jeune cheval avait énormément pris en carrure et à présent il aurait certainement rivalisé avec son glorieux grand-père, du haut de ses 1m69 au garrot.

Ils restèrent ainsi immobiles de longues minutes, jusqu’à ce que la princesse se redresse et parcourt de sa main le dos de l’animal, faisant au passage tomber une fine pluie de terre.

-Et bien ça ne va pas te faire de mal que je m’occupe un peu de toi ! sourit-elle alors qu’elle se retournait, se saisissant d’une étrille.

La jeune fille balaya alors son dos d’un geste large, soulevant un nuage de poussière.

 

Une demi-heure plus tard, la grande porte des écuries s’ouvrait, laissant apparaître à la lumière du jour le couple retrouvé.[1]

Ils se dirigèrent jusqu’à la carrière extérieure, recouverte d’une neige fraîchement tombée de la nuit, mais au sol souple. Relena mit un pied à l’étrier et se hissa sur le dos d’Anìron qui n’esquissa pas le moindre mouvement, jusqu’à ce qu’un claquement de langue de la jeune fille ne retentisse dans le silence de ce beau matin aux senteurs d’hivers.

 

*****************************

 

Iria y regarda à deux fois lorsqu’elle vit le pilote dans les escaliers.

-Heero ! s’exclama-t-elle, surprise, alors qu’elle sortait de la cuisine, les bras chargés d’un plateau.

Le jeune homme, appuyé contre la rambarde et concentré sur les marches, s’immobilisa alors et releva la tête vers celle qui avait prononcé son nom.

-Bouge pas ! Je pose ça et j’arrive ! lança-t-elle alors qu’elle avait déjà disparu dans la cuisine pour réapparaître presque aussitôt.

La princesse escalada les marches qui les séparaient avec une aisance que lui envia Heero. Elle s’arrêta alors à sa hauteur et le fixa surprise, jusqu’à ce que son regard se teinte d’une légère pointe de reproche.

-Heero tu aurais pu demander de l’aide, c’est pas interdit.

-J’y suis arrivé seul.

-Oui, grimaça-t-elle devant son attitude froide, heureusement que Relena avait pensé à te laisser de quoi t’habiller sinon tu aurais été obligé de m’appeler !

-Non, répliqua-t-il du tac au tac, j’aurais attendu Relena.

Iria se figea un instant, indécise quant à la façon d’interpréter son comportement…jusqu’à ce qu’une lueur d’amusement traverse le regard du pilote.

Un immense sourire éclaira alors le visage de la jeune fille.

-Heero, t’es vraiment pas drôle. Aller, laisses-moi t’aider.

Le pilote entoura de son bras libre les épaules de la princesse alors qu’elle se saisissait de sa taille.

-J’ai un peu de mal avec les escaliers… souffla le jeune homme alors qu’il se concentrait de nouveau sur la descente.

-C’est normal, l’équilibre te fait encore défaut. Tu vas manger un peu, ça devrait aller déjà mieux après.

 

-Une nouvelle bouche à nourrir ! annonça-t-elle alors qu’elle invitait le pilote à rentrer, l’ayant libéré, mais restant néanmoins proche, juste au cas où. Voici le propriétaire du domaine, fit-elle les présentations alors qu’un homme blond, assez grand se relevait.

Heero qui n’avait pas encore eu l’occasion de le rencontrer, le remercia pour son hospitalité et s’excusa pour le dérangement.

-Ne vous en faites pas pour ça jeune homme. C’est nous qui sommes honorés d’accueillir ici un pilote de Gundam. Si vous autres ne vous étiez pas battus, le royaume serait aux mains des épyons terros à présent, sans vouloir t’offenser Iria.

-Non, tu as raison, étant donné mon statut, j’aurais rien pu faire. Même ma vie n’aurait certainement pas suffit, et en plus de ça, Relena ne me l’aurait jamais pardonnée ! s’exclama la princesse dos au deux hommes, alors qu’elle s’afférait sur le plan de travail coupant des tranches de brioches à toaster.

-Donc nous sommes sur les terres de Sank, reprit Heero, pas plus surpris que ça par le raisonnement pertinent de la jeune fille.

-Oh excusez-moi ! Je ne me suis même pas présenté ! Kylian Booker. Moi et ma femme avons la gestion de l’Hespéros, une propriété de la famille Peacecraft. Vous êtes ici à Valdaora, dans les Dolomites.

Heero reçu sa poignée et agrémenta son salut d’un hochement de tête spontané. Mais il regretta bien vite son geste qui réveilla aussitôt son mal de crâne.

-Enchanté, fit-il après un instant de flottement.

Les yeux vifs de Kylian se plissèrent l’espace d’un instant.

-Asseyez-vous, l’invita-t-il en lui tirant une chaise.

Heero n’aimait pas se trouver ouvertement en position de faiblesse et bien malgré lui, il ne pouvait s’empêcher d’être sur la défensive. Question d’habitude.

-Merci, fit-il en s’asseyant alors que son esprit analysait à toute vitesse les nouvelles données qui s’offraient à lui… Booker… ce nom lui était familier… oui, il était un proche de la famille adoptive de Relena… le pilote balaya alors la pièce du regard pour être soudain frappé par une évidence.

-Le courant a été rétabli, pensa-t-il tout haut, se surprenant lui-même.

-Oui, sourit Iria en se retournant vers les deux hommes attablés, depuis hier. La centrale a été remise en activité.

Leur conversation fut alors interrompue par l’entrée d’Anna, les bras chargés d’une petite fillette encore assoupie au creux de son cou.

Le jeune homme releva les yeux pour rencontrer une femme d’une trentaine d’années au regard doux et aux traits rassurants. Il avait la sensation étrange qu’elle lui inspirait naturellement un sentiment de sécurité. La jeune mère sourit au regard hagard de leur invité, à mi-chemin entre prudence, envie de faire confiance, et quelque peu diminué par la fatigue.

-Je suis contente de voir que vous allez mieux. J’ai eu peur lorsque j’ai vu l’état dans lequel vous êtes arrivés.

L’enfant coupa alors sa mère, s’agitant dans ses bras. Elle s’abaissa alors et déposa sa fille à terre.

-Soit gentille ma chérie, va t’asseoir à côté de papa.

La fillette encore endormie, frotta ses yeux et obéit aussitôt.

Elle se releva alors, et reprit :

-Je suis Anna Booker, enchantée de faire votre connaissance Heero. Dites-moi, continua-t-elle avant qu’il n’ait pu l’interrompre, je vois qu’Iria s’occupe déjà de l’essentiel. Thé ou Café ?

-Ou chocolat et céréales ! renchérit Kissa qui commençait à s’éveiller, se rendant compte de la présence d’un nouveau venu.

-Café. Merci madame.

-Je vous en prie, apprécia-t-elle sa politesse, mais appelez-moi Anna. Et toi chéri ?

-Je reprendrais un café aussi. Hey  fillette ! Qu’est ce que tu veux toi ? taquina-t-il l’enfant qui était grimpée sur ses genoux.

-Des céréales s’il te plait maman ! Iria, elle est où Lena ? interrogea-t-elle aussitôt que la concernée se retournait, servant le café aux hommes, tout en se gardant une tasse pour elle et une pour Anna.

-Je ne sais pas, fit la jeune fille, espiègle, peut-être qu’elle dort encore…

Kissa fronça les sourcils, un brin vexée qu’on la prenne pour une idiote.

-Bin non puisque Heero est  pas dans son lit.

Le silence se fit l’espace d’une fraction de seconde, jusqu’au moment où le concerné qui avait avalé de travers ne s’étouffe, déclenchant un mouvement d’hilarité général.

-Mais quoiiii ! gémit l’enfant en secouant la manche de son père, désespérée d’être la seule à ne pas partager l’élan de joie qui avait gagné toute les personnes en présence, même Heero, légèrement rosi, se laissa entraîner.

 

*****************************

 

Il fallut peu de temps à Anìron et Relena pour se retrouver et le couple évoluait en harmonie dans la carrière lorsque l’étalon, attentif aux sollicitations de sa cavalière, braqua soudain ses oreilles en avant. Relena quitta alors l’appréciation de sa trajectoire pour se tourner vers ce qui semblait tant intéresser son cheval.

Un sourire prit naissance sur ses lèvres lorsqu’elle vit trois silhouettes s’approcher, elle obliqua aussitôt pour les rejoindre.

Heero, malmené par les cinquante centimètres de neige qui recouvraient le sol, avançait lentement soutenu par Iria, alors que Kissa gambadait en tête, attaquant Enora à grands renforts de boules de neiges.

Le cheval repassa au trot et ralentit son allure jusqu’à s’arrêter contre la barrière. La jeune fille en profita pour observer les deux être bras dessus, bras dessous qui arrivaient doucement, un sourire tendre à la vision de l’entente qui semblait à présent établi entre Heero et Iria. Son amie, de deux ans son aînée, semblait avoir transmise à Heero sa bonne humeur naturelle. Iria était une véritable fée de joie de vivre lorsqu’elle s’y mettait, distribuant humour et entrain avec beaucoup de justesse, ayant toujours la sensibilité de respecter les limites que la personne face à elle lui fixait. Et il était incontestable que la formule magique avait fini par faire succomber le pilote car, malgré sa difficulté à évoluer dans un élément aussi traître pour ses jambes encore frêles, il semblait déjà aller beaucoup mieux.

Une fois arrivé à proximité de leur objectif, Iria le libéra prudemment avant de venir s’accouder à hauteur de la tête d’Anìron.

-Heero ne tenait plus en place ! s’exclama-t-elle d’un air exaspéré alors qu’elle adressait un magnifique sourire à Relena, pire que Kissa ! Alors j’ai décidé de mettre tout le monde dehors !

-Ton dévouement est tout à ton honneur, lui sourit alors Relena.

-M’en parles pas ! Et encore j’ai échappé au commando Azim, Dave, Dorothy pour aller se réapprovisionner ! Alors Petit Mec, ça a l’air d’aller mieux, changea-t-elle de sujet, posant une main affectueuse contre le chanfrein de l’animal qui releva aussitôt la tête et essaya d’attraper celle qui venait de le provoquer.

Iria sourit et entra dans son jeu, jusqu’à se laisser prendre. Anìron saisit de ses lèvres les doigts de la jeune fille et la libéra aussitôt.

-Ça fait plaisir de voir que tu vas mieux, répondit-elle au regard vif de l’étalon, agrémentant ses paroles d’une caresse. Ça lui a fait du bien de te voir, se redressa-t-elle alors vers la princesse, il était pratiquement retourné à l’état sauvage.

-Oui, sourit tendrement la jeune fille. On avait besoin de se retrouver tous les deux.

Relena tourna alors son intention vers Heero qui venait lui aussi d’atteindre les limites de la carrière.

Ils plongèrent leurs regards l’un dans l’autre et restèrent ainsi quelques secondes jusqu’à ce qu’une petite fille aux boucles blondes ne les interrompe.

-Lena ! cria-t-elle alors qu’elle arrivait en courant, poursuivit par Enora.

-Bonjour Kissa, lui sourit-elle doucement alors qu’elle abaissait son regard sur l’enfant qui venait de se prendre la barrière en pleine vitesse, la stoppant dans son élan.

La fillette reprit son souffle en un instant et releva ses deux billes noires sur l’étalon puis sa cavalière.

-Lena, s’il te plait, est-ce que je peux monter avec toi ?

-Ce n’est pas à moi qu’il faut demander, mais plutôt à Anìron, sourit-elle alors qu’elle faisait reculer l’étalon pour laisser passer Kissa. Elle connaissait l’amour que la petite fille vouait à son cheval, elle l’adorait, et cela semblait réciproque.

-Anìron, s’il te plait, quémanda-t-elle alors qu’elle tendait une petite main vers la tête puissante de l’animal.

Le cheval répondit à son appel et s’abaissa vers elle, accueillant sa paume en y déposant son souffle doux avant de pousser du bout du nez la jeune enfant qui saisit le montant de sa bride pour ne pas tomber à la renverse.

-Arrête ! éclata-t-elle de rire alors que l’étalon soupirait bruyamment contre son corps.

-Je prends ça pour un oui, sourit Relena, allez vient par-là Kissa.

Elle libéra alors la tête de l’animal, non sans lui avoir adressé une caresse et saisit la main que lui offrait la princesse. Relena hissa l’enfant et l’installa à califourchon au-devant de sa selle, enveloppant un bras autours de sa taille alors qu’elle prenait les rênes de sa main droite, faisant se redresser l’avant main de l’étalon.

-Tu es prête ?

-Prête ! s’exclama-t-elle alors qu’elle prenait une poignée de crins à deux mains.

Relena pressa alors les flancs d’Anìron d’un geste vif et le cheval bondit en avant, s’élançant au grand galop alors que Kissa éclatait d’un rire ravi.

 

Heero les fixait, perdu dans la contemplation de ce spectacle peu commun. L’étalon voltait à présent, toujours au galop, soulevant des gerbes de neiges volatiles à son passage. La robe brillante de l’animal, blanc écrémé durant l’hiver, réfléchissait les faibles rayons du soleil dans un éclair argenté. S’en était presque éblouissant, mais Heero n’en avait cure, c’était bien trop beau à voir. Ce couple qui évoluait en symbiose respirait tellement la joie et la sérénité, la force et la douceur qu’il en était subjugué. C’était l’expression de la vie dans son état le plus pur. C’était l’équilibre et l’harmonie nécessaire à toute chose qui transparaissait à travers leurs êtres unifiés.

Relena repassa finalement au pas et lâcha ses rênes, les laissant pendre en guirlande sur l’encolure alors que le rire l’avait gagné elle aussi. Les deux jeunes filles au bord des larmes se laissèrent alors conduire par Anìron qui vint s’arrêter à hauteur de Heero et Iria.

-Lena dis, tu vas rester avec nous, tu t’en vas plus hein ? fit-elle alors, soudain inquiète.

Le rire de la princesse se transforma alors en un doux recourbement de lèvres.

-Je ne sais pas ma chérie. Mais où que je sois, il y aura toujours une place pour toi dans mon cœur, je t’adore tu sais.

-Moi aussi Lena ! s’exclama-t-elle dans un magnifique sourire.

La jeune fille libéra alors doucement la taille de Kissa et releva la manche de son blouson afin d’atteindre sa montre.

-Mon dieu déjà ! Il est temps de rentrer !

Relena fit descendre la fillette avant de faire de même.

-Nous, on va de l’avant, fit alors Iria en prenant Kissa par la main.

 

Et avant que quiconque n’ait pu rajouter quoique ce soit, la princesse régnante était déjà loin.

Relena sourit doucement à la manœuvre de son amie, puis se ressaisit et fit sauter la chaîne qui fermait la carrière. Elle se tourna alors vers Heero, son sourire s’agrandit et elle lui tendit la main. Les lèvres du jeune pilote se recourbèrent imperceptiblement et il s’avança prudemment dans sa direction. Dès qu’il fut à une distance raisonnable, il tendit sa main que la jeune fille accueillit. Relena fut tout de suite rassurée de le sentir proche, il semblait encore tellement vulnérable… Elle aurait juré qu’Heero avait perçu ses doutes puisqu’il la saisit par la taille pour l’amener doucement vers lui. Mais la jeune fille se raidit.

-Je vais bien, lui souffla-t-il alors. Allons, n’aie pas peur.

Relena céda finalement et se laissa aller contre lui. Elle posa alors doucement la tête contre son cou et ferma les yeux, s’imprégnant de son étreinte. Cela lui avait tellement manqué, ses bras puissants qui savaient la contenir dans un étau de douceur.

La jeune fille releva son bras libre qu’elle enroula autour de la nuque du pilote. Quelques secondes passèrent avant que sa tête ne repose un peu plus franchement contre lui alors qu’il la sentait appuyer son étreinte dans un geste angoissé.

Heero répondit en la resserrant, lui assurant son réconfort.

-Relena, qui y a-t-il ? l’appela-t-il à voix basse.

-Ça va, ne t’inquiètes pas… c’est juste… c’est juste qu’il va falloir repartir. Je suis prête à me battre… mais toi… vacilla légèrement sa voix.

Le jeune homme sourit faiblement à ses aveux. D’une main qui vint se perdre sur sa joue, il l’invita à se redresser.

-Relena, je suis un pilote de Gundam, fit-il dès qu’il put saisir son regard. Ce n’est pas parce que je ne suis pas entièrement rétabli que je ne suis pas à même de me battre… j’ai déjà fait pire. [2]

-Pardon je…

-Non, laisses-moi finir, l’interrompit-il doucement. Je me suis toujours battu, d’aussi loin que je me souvienne. C’est dans ma nature. Mais il y a quelques jours j’ai bien faillit me perdre…  parce que j’ai cru que m’a raison de me battre avait quitté ce monde. Relena, tant que tu seras là, ma volonté de l’emporter sera toujours au-dessus du reste. Tu n’as pas à t’en faire pour ça.

La jeune fille le fixa, le regard tremblant, incapable de trouver les mots pour exprimer ce qu’elle ressentait. Heero sourit doucement et effleura son visage dans un geste empli d’affection. Il n’avait pas besoin de s’entendre dire quoi que ce soit. La princesse s’apaisa alors et ses yeux se teintèrent de lumière avant qu’elle ne se redresse pour prendre possession de ses lèvres dans un baiser où elle mit tout l’amour qu’elle avait pour lui. Le pilote ne s’y trompa pas et accueillit son geste le ventre noué par l’émotion. Il se laissa alors aller à son tour et lui montra à quel point il tenait à elle.

Lorsqu’ils se séparèrent, ils se sourirent doucement.

-Il va falloir y aller… souffla-t-elle alors, à contrecœur.

Heero déposa un baiser sur son front avant d’abaisser son regard sur elle.

-Relena, je suis avec toi. Et je n’ai aucunement l’intention de m’éloigner. Ce qu’il s’est passé à Sank m’a bien fait comprendre une chose, c’est que loin de toi, je perdais toute raison à mon existence. Quelles que soient les décisions que tu puisses prendre, je ne serais plus jamais loin, je te le promets.

A nouveau ses yeux s’embrumèrent d’une émotion vive.

-Jamais je ne me permettrais de t’en demander autant. Heero, je...

-Je sais. Nous devrions y aller…souffla-t-il alors dans un sourire.

La princesse se retint à l’envie de lui sauter au cou et hocha la tête dans un sourire complice. Il la libéra alors, ne gardant que sa main dans la sienne et ils se dirigèrent, suivis de l’étalon, jusqu’aux écuries.

 

-Relena…l’appela-t-il alors qu’il l’observait avec Anìron depuis déjà plusieurs minutes, comment fais-tu – faites-vous – pour dégager autant de connivence lorsque vous êtes l’un de l’autre ?

La jeune fille sourit à sa question et cessa de panser l’animal, se redressant tout en laissant glisser sa main libre le long du dos de l’étalon, le caressant doucement.

-Pendant des siècles les Hommes ont dit aux chevaux « Tu m’obéis ou je te frappe ». Les Hommes se disent toujours ça aussi entre eux, continuant à menacer par la force et l’intimidation. Mais lorsque j’écoute mon cœur, je me dis que personne n’a le droit de dire « tu dois » à un animal ou à un autre être humain… [3]

Heero sourit respectueusement à sa réplique et hocha silencieusement la tête.

 

*****************************

 

La porte d’une cabine s’ouvrit et un jeune homme au torse nu, une longue natte pendante dans le dos, s’étira, accueillant les premiers rayons du soleil. Duo avait mal partout, il n’avait plus l’habitude de combattre ainsi aux commandes du Deathscythe et cela l’avait complètement vidé… il avait vraiment du mal à récupérer d’autant plus qu’il ne se sentait pas à l’aise sur la mer… les remous rendaient son sommeil encore plus agité qu’il ne l’était déjà…

Une légère brise traversa l’étendue plate, faisant tressaillir le pilote. Le climat se rafraîchissait  même aux portes de l’Orient. Duo soupira et tourna les talons, il ne manquerait plus qu’il tombe malade et leur « équipe » serait définitivement réduite à une simple considération de vocabulaire. Le jeune homme fouilla dans son unique baluchon d’affaires personnelles et en sortit un t-shirt jaune poussin… Hilde et sa manie des couleurs flashs… qui lui arracha un faible sourire. Le pilote, un instant perdu à ses souvenirs, se ressaisit et s’habilla, cela ne servait à rien de rester à ruminer dans cette cabine exiguë. Mieux valait aller auprès des autres, voir si des nouvelles étaient arrivées.

 

Atteindre les cuisines imposait de traverser le secteur d’artillerie, ce dont Duo se serait bien passé. Pour le moment, moins il verrait tout ce qui se rapprochait de la guerre, mieux il se porterait. Le jeune homme, les mains dans les poches, et la tête vissée au sol tenta de se faire transparent. Mais en vain. Quelqu’un héla son nom et il fut contraint de relever son regard sur les échafaudages pour rencontrer Howard qui l’accueillait d’un large signe de main, Quatre à ses côtés.

Il vit le petit blond le fixer un instant, puis retourner son attention sur le Sweepers.[4]  Ils s’échangèrent des paroles qu’il ne put déchiffrer. Le jeune pilote tendit finalement un dossier à son aîné et lui adressa un dernier hochement de tête avant de descendre.

 

Le prince du désert méritait bien son titre de leader. Il ne s’était pas arrêté depuis qu’ils avaient rejoint le Damoclès, à se demander s’il s’était même accordé un peu de sommeil… Duo perdu dans ses pensées, sursauta lorsqu’il aperçut Quatre face à lui, le fixant de ses deux turquoises, un vague résidu de sourire mourrant sur ses lèvres. Le natté tenta de sauver la mise en lui offrant un sourire qui manqua cruellement de conviction…à quoi bon vouloir cacher ses états d’âmes à sa petite tête blonde de toute manière ?

Le regard du jeune leader, respirant l’assurance et la sérénité se fit alors plus doux. Duo était envahi par l’angoisse et la tristesse, et ça lui coûtait de voir ainsi son ami.

-J’allais aller te chercher, viens, l’invita-t-il alors qu’il passait un bras autour de sa taille fine.

Le jeune homme apprécia son contact et se détendit aussitôt, se laissant conduire. C’était incroyable cette capacité que le prince du désert avait à apaiser les gens qui l’entouraient… Cela laissait toujours Duo stupéfait.

 

*****************************

 

Iria tendit un portable au couple qui s’approchait.

-Tiens. Montez à l’étage, vous y serez plus tranquille. Je reprendrais la communication lorsque vous me ferez signe.

-Merci. Je te retrouve au salon.

Le pilote assista à l’échange, pas tout à fait sûr de comprendre.

-Quatre et les autres attendent de tes nouvelles de vive voix, se justifia-t-elle alors qu’elle le rejoignait face aux escaliers.

Elle vit bien l’éclair d’appréhension qui traversa son regard et son visage se tendre imperceptiblement. Un faible sourire aux lèvres, elle glissa un bras autour de sa taille.

-Je vais t’installer dans ma chambre.

 Relena l’accompagna jusqu’au lit et posa le portable sur la commode.

-Bien, je pense que tu sais mieux t’en servir que moi, souffla-t-elle. Je te laisse, n’hésites pas s’il y a quoi que ce soit.

La jeune fille allait partir lorsqu’une main emprisonna son poignet. Stoppée dans son mouvement, elle se retourna pour rencontrer deux abîmes.

-Je ne crois pas être le seul attendu.

Une vague de tristesse submergea ses yeux azur.

-… Je ne pense pas que quiconque ait envie de me voir après… ce que j’ai fait… Je ne veux pas gâcher vos retrouvailles.

-Tu te méprends Relena. Reste s’il te plaît.

Le regard de la princesse se teinta d’appréhension. Elle acceptait de rester pour lui. Le jeune homme accueillit son effort dans un faible sourire. Sa main glissa de son poignet jusqu’à sa paume et il l’amena contre lui.

 

Quatre et Duo pénétrèrent dans la pièce qui leur avait été attribuée en tant que salle de repos.

-Vous arrivez juste à temps, je reçois un code delta de l’Hespéros.

-Noin et Millardo ne viennent pas ?

-Ils m’ont dit qu’ils repasseraient dans une dizaine de minutes.

Le jeune arabe sourit faiblement.

-C’est gentil de leur part…

Duo fixa les deux pilotes, un instant incrédule, jusqu’à ce qu’un hochement de tête de Quatre affirme son regard interrogatif. Son visage s’éclaira soudain et sans plus attendre il se dirigea prestement vers Trowa, prenant place à ses côtés. Le petit blond fixa un instant ses deux compagnons dans un regard empli d’affection puis les rejoignit à son tour, prenant place derrière le sofa.

 

Au bout de quelques secondes, deux visages aux traits familiers apparurent. Le silence fut de mise les premiers instants, se fixant de part et d’autre de leurs écrans, l’angoisse céda rapidement sa place au soulagement puis à une joie profonde que le natté fut le premier à exprimer. Son regard passa frénétiquement de Heero à Relena alors que ses yeux améthyste s’illuminaient des couleurs chaleureuses du bonheur.

-Bon sang Heero… Relena… Heero ça va vieux frère ? Comment tu te sens ? T’as rien de cassé ? Incroyable !

-Duo… l’interrompit le concerné, sa voix inchangée, mais les yeux vaguement plus lumineux, je vais bien.

-Par tous les dieux s’exclama-t-il, dans un éclat de voix avant de poser toute son attention sur la jeune fille aux côtés de son ami.

Heero, qui tenait toujours la main de la princesse la sentit se tendre aussitôt.

Le pilote resserra un peu plus sa poigne alors qu’il tournait son regard sur elle. Duo et Relena se faisaient face, en silence. Le natté était profondément heureux de la voir, c’était évident pour Heero, mais la princesse ne semblait pas interpréter le silence de son ami de la même manière.

-Rel’, me fais plus jamais peur comme ça ! lança-t-il souriant faiblement, un vague air de reproche dans son ton.

-Pardon… souffla la jeune princesse baissant aussitôt les yeux alors que son cœur venait de se serrer douloureusement. Elle s’y attendait.

-Duo... gronda Quatre derrière lui.

-Hein ? Heu mais non c’est pas ce que je voulais dire ! corrigea-t-il aussitôt d’un air confus, réalisant qu’elle était encore à fleur de peau. Excuses-moi Rel’. Allez montre-moi ces jolis yeux qui savent si bien avoir l’air en colère contre moi, l’appela-t-il doucement.

La jeune fille ne put s’empêcher de sourire et redressa la tête, le pire c’est qu’il avait raison.

Ils se fixèrent un instant et Heero la sentit s’apaiser peu à peu face au regard franc du natté.

-Comment peux-tu encore me supporter après tout ce que je t’ai fait subir ? sourit la princesse, les traits marqués par l’émotion.

-Parce que tu le mérites. Et qu’en plus tu n’as rien à te reprocher. Ah ! fit-il en pointant son index devant lui alors qu’il voyait son regard se voiler à ses propos, et je t’interdis de mettre en doute la moindre de mes paroles !

-Je te préviens, intervint alors Heero, imperturbable, si tu lui fais cette promesse c’est à tes risques et périls, se tourna-t-il vers la princesse, l’air des plus sérieux.

Relena le fixa interdite, avant de se tourner vers un Duo bouche-bée.

-Hey, se défendit-il, c’est immoral de faire un tel chantage !

Le concerné se détourna de la princesse pour faire face à son ami alors que ses lèvres se recourbaient doucement jusqu’à faire apparaître un sourire sur son visage.

-Je suis content de te revoir Duo. Pardonne-moi.

-Bah ça alors… j’avais pas rêvé, il me semblait bien qu’il s’était pris un coup sur la tête, lâcha le natté, incrédule.

Un magnifique sourire prit soudain possession de Relena et elle se mordit les lèvres pour ne pas éclater de rire face à la mimique de Duo. Espiègle, elle fixa Heero avant de poser un doigt contre sa tempe. Elle ferma les yeux et fronça les sourcils. Le jeune homme la regarda de travers mais avant qu’il n’ait pu dire quoique ce soit, elle se redressa et se tourna vers les trois pilotes qui la fixaient avec curiosité et amusement. Elle inspira profondément, et se força à prendre une voix grave.

-Messieurs… Je suis au regret de vous annoncer que l’homme qui se trouve à mes côtés est bien le Heero Yuy que vous connaissez. Je peux comprendre que cela vous fasse un choc et je suis prête à assumer l’entière responsabilité de sa garde en gage de dédommagement, répliqua-t-elle avec une répartie déstabilisante.

Mais alors que les autres étaient complètement dépassés, Duo tint l’affront.

-Hey minette ! On est pas de ces vieux politiciens croûteux qui prennent la poussière sur les sièges de l’assemblée, tu crois tout de même pas que tu vas nous embobiner avec une histoire pareille. Rends-nous Notre Heero, où tu l’as caché ? Hein ? fit-il en se rapprochant de l’écran, fronçant les sourcils.

-Mon dieu… par pitié, séparez-les ! s’exclama alors une petite voix à l’air catastrophé.

Ce fut l’étincelle qui fit craquer Duo et Relena qui éclatèrent de rire en simultané alors que la princesse, après avoir affectueusement effleuré du bout de l’index la joue de leur victime, s’écroula sur son l’épaule, entraînant bientôt tous les autres dans son hilarité.

-Ouf… soupira le natté alors qu’ils reprenaient peu à peu leur souffle, pour notre santé émotionnelle à tous, et je pense que Quatre m’appuiera dans cette décision, fit-il en jetant un regard au petit blond qui essuyait ses larmes, je vous demanderais de bien avoir la gentillesse de ne plus vous éloigner l’un de l’autre !

Le couple s’empourpra légèrement à la remarque de leur ami. Le sourire de Duo pulvérisa des records mais il se retint de faire la moindre remarque.

-Ça fait du bien de vous voir heureux tous les deux, rajouta alors Quatre. On a eu très peur pour toi lorsque tu as chuté du Wing Zéro.

-On ne pensait pas que tu t’en sortirais aussi bien.

-Quelques côtes douloureuses et une bonne migraine, mais ça va.

-Il a eu beaucoup de chance, intervint la princesse en adressant un sourire protecteur au pilote. Un traumatisme crânien modéré [5] et quelques contusions.

-Des nouvelles de Wufei ? Je sais ce qu’il s’est passé, se justifia-t-il face à la surprise de ses compagnons à cette question.

-Aucune, secoua négativement la tête le petit blond. Malgré nos recherches il nous a été impossible de déterminer la position de son Gundam… il semblerait qu’il n’ait pas envie qu’on le retrouve…

-Tu m’étonnes, à sa place, je me poserais des questions sur ce que j’ai fait.

-Duo, rétorqua doucement la princesse, je crois que c’est la pire des situations que Wufei aurait pu imaginer. Jamais il n’a voulu que les évènements prennent une telle tournure, bien au contraire, il pensait bien agir, j’en suis convaincue.

-En vérité, Wufei pensait que le lien qui vous unissait était trop fort, il pensait que cela causerait ta perte, fit-il en s’adressant à Heero.

Le pilote, assit aux cotés de la princesse fronça un instant les sourcils sans cesser de fixer les yeux de jade de Trowa.

-Ce qui ne me tue pas me rend plus fort, déclara-t-il avec conviction, ne laissant place à aucune contestation.

Le grand brun cilla jusqu’à ce qu’un sourire vienne détendre son visage raffiné.

-Cela ne fait aucun doute, déclara-t-il, une pointe d’amusement dans la voix.

 

C’est à ce moment là que l’on frappa à la porte, la poignée s’abaissa alors, laissant apparaître une tête blonde. Quatre hocha la tête, les invitant à rentrer. Le jeune pilote se décala afin de laisser aux deux êtres inquiets le loisir d’apaiser par eux-même leur crainte.

Un faible sourire naquit chez la princesse lorsque les visages préoccupés de Noin et Millardo apparurent à l’écran.

-Ça va vous deux ?

-Oui Noin, ça va maintenant.

-Content de voir que vous allez bien, fit alors le comte.

Heero hocha faiblement la tête en signe de remerciement.

Millardo sourit imperceptiblement à son geste puis posa son regard teinté de douceur sur sa sœur.

-Je ne voulais pas que tu t’inquiètes pour moi, excuses-moi.

-C’est oublié, souffla-t-il dans un sourire avant de retrouver une expression sérieuse. Relena, que s’est-il passé à Al-jirma ?

La jeune fille comprit immédiatement le sens de sa question et son ventre se noua nerveusement.

-Je n’ai pas réfléchi sur le coup, j’étais anéantie par la peine… et la colère. Je n’avais plus aucun espoir, mais j’avais encore quelque chose à dire avant de disparaître définitivement. Je ne pouvais pas rester indifférente plus longtemps au massacre qui s’opérait sur les terres de Sank. Alors sans penser aux conséquences, j’ai vidé mon sac…

-Non ne t’excuses pas, à ta place je n’aurais pas été aussi poli que toi, sourit son meilleur ami [6]. Ton intervention a complètement retourné la situation. Relena, tu as redonné l’espoir à bien des Hommes.

-Tu n’as rien à regretter, fit alors Trowa, ce n’est pas parce que tu es réapparue que l’on peut laisser croire au monde que tu es bien vivante. Nous ferons passer ton intervention pour une usurpation.

La princesse sourit faiblement face au soutien de ces pilotes qu’elle considérait désormais tous comme des amis proches.

Le moment pour elle de reprendre sa vie en main était venu.

-Non, ce ne sera pas nécessaire, déclara alors une voix calme et assurée.

Tous la fixèrent, muet de stupéfaction. La princesse sembla marquer une hésitation face à leur expression septique, son cœur s’emballa tout à coup et le doute l’envahit. Et si elle n’en était pas capable ? Et si elle compromettait la paix au lieu de la consolider par son retour ?

La jeune fille sentit soudain une main tendre se glisser autour de sa taille. Un instant surprise, elle sortit de ses réflexions pour réaliser que Heero avait son regard posé sur elle, de son bleu qui savait se teindre des couleurs chaudes des mers du pacifique.

Elle le fixa, incertaine.

Elle aurait aimé lui en parler avant, mais il ne l’avait pas laissé faire. Elle savait que cette décision compromettrait irrémédiablement leur relation. Tout était plus facile lorsque l’on n’avait pas le poids de toute une humanité sur les épaules. Heero n’était pas de ceux qui s’emprisonnent dans les méandres de la politique. C’était un homme libre, et jamais elle ne permettrait qu’il se lie à elle s’il devait pour ça se couper les ailes. Elle l’aimait bien trop pour ça, entier et insaisissable qu’il était. Mais elle ne pouvait pas ignorer cette partie d’elle-même qui lui criait de réagir. Elle ne pouvait pas ignorer la souffrance et les sacrifices de tous ceux qui se battaient contre les Epyons Terros. Et puis elle avait toujours voulu croire en la paix elle aussi. Non, elle avait les moyens de les aider, bien plus que quiconque, elle devait agir… même si elle avait terriblement peur des conséquences que cette décision pouvait engendrer…

Bien malgré elle, ses yeux se teintèrent de tristesse. Un faible sourire naquit sur les lèvres du pilote alors que son regard se faisait plus doux encore. Et alors qu’il resserrait son étreinte, il se rapprocha jusqu’à ce que son souffle chaud effleure sa tempe. Relena tressaillit à sa tendre pression et ferma un instant les yeux.

-Ça va aller. N’oublies pas, je suis avec toi, souffla-t-il.

Un imperceptible sourire détendit le visage de la princesse et alors qu’elle rouvrait les yeux, Heero se redressa, lui adressant un dernier regard avant de se tourner lui aussi vers l’écran, serein.

-Il faut que je le fasse, déclara-t-elle alors aux pilotes qui les fixaient, interrogatifs. Je ne peux pas laisser tous ces hommes se battre sans rien faire alors que j’ai les moyens de les aider.

-Relena, personne ne t’oblige à quoi que ce soit.

-Tu en as déjà fait bien plus que bien des hommes. Tu mérites de profiter de la vie, toi plus encore que les autres.

Un sourire empli de gratitude accueillit les paroles de Quatre et Duo.

-Oui, mais rester à ne rien faire reviendrait à renier une partie de moi-même. Je veux croire encore en l’Homme et me donner les moyens de nourrir cet espoir… Il faut faire tomber les têtes des Epyons terros au sein des Sphères Unifiées. Et ça, je peux le faire.

-Tu es sûre que c’est ce que tu veux vraiment ? insista son frère. Tu n’as de comptes à rendre à personne.

Relena sourit faiblement à sa remarque.

-Si je n’agis pas, je le regretterais toute ma vie. J’ai été trop importante pour me permettre de laisser tomber tous ceux qui ont cru en moi.

-Très bien, déclara alors Duo en se redressant. Mais à une seule condition : Que tu acceptes notre aide. Il est hors de question que se reproduisent les mêmes erreurs que par le passé. On te laissera plus t’enfermer dans ton rôle de princesse pour te regarder crever à petit feu. Plus de ça hein !

La jeune fille le regarda avec affection.

-Je n’ai pas dit que je reprenais mon titre de princesse… pour le moment je veux juste me concentrer sur les Epyons Terros, je laisse Sank à Iria. Elle est bien plus à même de le gérer que moi pour le moment...

-Oui, c’est un choix judicieux, remarqua alors Trowa. Cela préserve ta liberté d’action et par de là même tout risque de contestation…

La princesse hocha la tête à l’affirmative.

-Alors bienvenue chez les Résistants, lui sourit Noin.

-Voilà là une alliée de poids, on sera là pour t’aider Relena.

-Hep ! Et ma condition ! s’opposa alors le natté. Pas de princesse dans nos rangs si elle n’accepte pas les termes du contrat !

-C’est entendu Duo, répondit-elle dans un sourire empli de reconnaissance. Merci. Merci à tous. Sans vous je ne serais pas là aujourd’hui.

 

Une petite icône apparut alors, indiquant qu’Iria se manifestait.

Les membres en présence se concertèrent du regard et Quatre ouvrit la communication.

Iria vit le visage du jeune leader apparaître sur son écran, lui souriant doucement. La princesse ne rendit de son geste qu’une pâle copie.

-Qui a-t-il ? fit-il alors, son sourire à présent totalement absent.

-Désolé de jouer les troubles fêtes, mais la trêve est terminée.

Au même instant, la porte de la salle de repos s’ouvrit à la volée.

-Hey les jeunes, on a un problème !

Howard se stoppa en rencontrant les expressions assombries des pilotes.

-Je passe sur le grand écran, déclara Trowa.

Iria apparut alors, entourée de Dave, Azim et Dorothy, plus bas dans un coin de l’écran, une fenêtre laissait apparaître Heero et Relena.

-Les épyons terros reprennent de l’activité. Selon Lady Une, ils projettent de frapper en force le centre névralgique des Sphères Unifiées sur Terre.

-Ça y est, ils montrent leur vrai visage.

-Oui. Ils planifieraient un coup d’état pour prendre le pouvoir.

-Il y a un déplacement massif de troupe du côté de Glimmer, confirma alors Howard, Sally vient de me contacter.

-Comment ! S’exclama le comte, ils ne pensent pas sérieusement à déclarer un conflit dans la mégapole !

-Là est tout le problème… reprit la princesse régnante. Le fait est que la situation géopolitique s’est complètement métamorphosée en l’espace de deux jours. Bien que la bataille de Sank ait été largement étouffée, le peu que les citoyens ont vu, ajouté à l’intervention de Relena, a totalement ébranlé leur crédibilité. Et ils en sont maintenant réduits à des extrêmes pour reprendre le contrôle… A tel point qu’à l’heure actuelle, vingt six pays se sont déjà rangés officiellement aux côtés de Sank… officieusement, ils adhèrent pratiquement tous au mouvement de résistance. Seulement toutes ces nations n’ont aucun moyen de s’opposer à la puissance destructrice des Epyons Terros, de part l’engagement pacifique que le royaume de Sank lui-même a prôné. C’est la raison pour laquelle le président des Sphères Unifiées me demande de mettre à disposition la puissance militaire qui s’est battue sur les terres du royaume…

-Tient, le voilà qui retourne sa veste…

-Et quelle a été ta réponse ? reprit Quatre, invitant silencieusement son ami natté à s’apaiser.

La princesse secoua la tête.

-Je ne me suis pas encore prononcé. C’est à Sally qu’il s’est adressé. Officiellement, pour ma sécurité j’ai été évacué et je n’ai plus aucun contact avec la capitale. Mais il est temps pour la princesse de Sank de reprendre ses fonctions. Je voulais d’abords en parler à Relena plus personnellement et à vous tous qui avez un rôle dans ce conflit au moins aussi important que le mien.

-Iria… pardonne-moi de t’avoir mise dans une situation aussi délicate, mais je ne pourrais pas t’aider dans cette bataille…

La jeune fille sourit à son amie.

-Je sais. L’important pour moi c’est de savoir que tu vas bien. Pour le reste, je m’en occupe. N’oublie pas la promesse que je t’ai faite… d’autant plus… sourit doucement la princesse alors que ses yeux se teintaient d’une lueur passionnée, j’aime ce pour quoi je me bats, et j’ai compris à présent comment mener cette lutte tout en me respectant, regarda-t-elle Quatre alors qu’il prenait une jolie teinte écrevisse. Mène ton propre combat, à ta manière, se tourna-t-elle de nouveau vers Relena, et surtout, quoi que tu fasses, prends ton temps.

-Je… merci… souffla alors la jeune fille, émue.

-En fait je voulais te demander un service, sourit-elle. J’aimerais savoir comment tu réagiras face à la demande des Nations.

L’ex-ministre sourit avec affection à son amie alors que son regard se teintait de gratitude.

-Ne prend pas mes paroles comme du pain béni. Tu connais certainement mieux que moi le contexte actuel.

-J’en appelle à ta sensibilité, et je sais qu’elle ne s’est pas altérée.

-Allez-y mademoiselle Relena, nous brûlons tous ici de connaître votre avis sur la question.

La jeune fille parcourut du regard les membres en présence et constata qu’ils semblaient effectivement tous l’attendre.

Elle inspira alors un peu plus profondément, son regard se fit vague un court instant avant que Heero ne la sente gagner en prestance.

-Le royaume de Sank a été le premier pays à prôner un pacifisme radical, mais c’est une volonté commune, de toutes les nations de la Terre et des Colonies qui a permis de faire de ce que certains considéraient comme « utopie » une réalité. Cependant, nombreux sont ceux qui considèrent cette politique comme une hérésie, préférant la restauration d’un pouvoir traditionnel, basé sur les notions d’inégalité et d’autorité. Il a dû apparaître aisé aux Epyons Terros de prendre le pouvoir. Seulement ce qu’ils ont omis de prendre en considération, c’est que le pacifisme, bien au-delà d’un courant politique est une façon d’être, une volonté qui vient du cœur de chaque Homme. Le fait est, qu’étant donné leur engagement pacifique, ces citoyens n’ont d’autres choix que de se soumettre face à la domination écrasante des Epyons Terros… et ceux qui ont le malheur de s’y opposer se trouvent exposés à une mort certaine… je ne suis pas sans savoir que plus d’une quarantaine de politiciens ont été porté disparus… des membres de la liste Teddy Bear dernièrement…

Des regards plus ou moins surpris s’échangèrent, mais le mouvement de dissipation disparut presque aussitôt et elle poursuivit :

Il est inacceptable que des vies soient ainsi sacrifiées. C’est la raison pour laquelle il faut donner aux citoyens du monde les moyens de se défendre. S’il y a bien une chose que j’ai apprise aux cours de ces derniers mois, c’est qu’il est malheureusement, encore parfois nécessaire d’utiliser des armes… vous, pilotes de Gundams m’avez fait comprendre une chose essentielle. Par votre façon de vous battre, j’ai réalisé que le problème ne résidait pas dans la puissance des armes mais dans l’usage que l’on en faisait. Après tout, nous nous battons aussi toi et moi, s’adressa-t-elle à Iria, nous poursuivons le même but que ces « soldats », sauf que nous n’usons pas des mêmes armes… Le problème, c’est que la voie militaire offre un immense pouvoir, et une responsabilité trop importante pour la plupart des Hommes… Tuer n’est en aucun cas un droit.

La jeune fille marqua une pause qui fut accueillit par un silence respectueux. Mais n’y prêtant qu’une attention relative, elle termina :

-Je pense qu’il faut apporter tout le soutien qu’il est possible aux Sphères Unifiées, l’action du président marque sa volonté de réparer ses erreurs passées, et je suis persuadée que les autres membres du gouvernement le suivent dans cette même voie… d’autant plus que les citoyens ont depuis le début manifesté leur volonté de maintenir un régime pacifiste… Les Hommes qui se sont battus pour Sank ont amplement prouvé qu’ils savaient faire une juste distinction entre destruction et préservation… ils sauront pardonner la politique collaborationniste des Sphères Unifiées et lutter pour leur véritable objectif.

Les pilotes la fixèrent, muet.

-Je… n’aurais pas dit mieux, souffla alors Quatre à mi-chemin entre la joie et l’admiration.

-Et bien… il semblerait que notre petite princesse se soit requinquée !

-J’ai juste dis ce que je pensais…

-Oui et ton analyse était très juste. Tu as beaucoup changé Relena.

La jeune fille plongea un instant ses yeux dans le regard olivacé de Trowa. Elle y aurait presque vu une douce admiration.

-Cela fait longtemps que j’y pense… mais avec les derniers évènements j’ai eu le temps de me remettre en question… et surtout, j’ai énormément appris à vos côtés, fit-elle dans un sourire respectueux avant de se tourner vers son amie. Ma réponse te satisfait-elle ?

-Bien plus que je ne l’aurais espéré, répondit-elle avec affection.

-Une chose qu’il ne faut pas oublier, intervint alors Heero, c’est que le principal problème ne réside pas ici. On peut considérer la guerre sur Terre comme définitivement perdue pour les Epyons terros.

Les pilotes acquieçèrent silencieusement.

-Notre rôle ici est de limiter les pertes humaines, expliqua alors Quatre face aux regards étonnés de certains.

-Mais le principal problème réside dans l’espace… poursuivit le natté.

-Il ne faut pas laisser aux Epyons Terros la possibilité de reproduire la même situation que durant la Grande Guerre, fit Heero, terminant sa réflexion.

-C’est déjà ce qu’il est en passe de se produire. Cela va bientôt faire deux jours que nous n’avons plus aucun contact avec l’espace… ils ont prit  les Colonies en otage… le fait est que la résistance est particulièrement importante là haut… nous l’avons constaté par nous-même, fit-il en adressant un regard à Lucrezia, et c’était avant les récents évènements… qui sait les méthodes qu’ils vont employer pour mater la rébellion…

-On ne peut pas abandonner les Colonies ! s’écria soudain Duo alors que son poing s’abattait sur la table.

Certains, surpris, sursautèrent à une réaction aussi vive du jeune pilote réputé pour sa bonne humeur habituelle.

Un lourd silence s’installa jusqu’à ce que Quatre vienne poser une main apaisante qui enserra l’épaule du natté au visage dissimulé, les poings serrés.

-Non, on ne les abandonnera pas.

-Je dois retourner sur L2, souffla-t-il alors qu’il se redressait, une lueur de déterminisme inquiétante dans le regard, de cette teinte issue du mélange des sentiments les plus intenses.

-Je viens avec toi, déclara aussitôt Relena.

-Moi aussi.

 

Le petit blond fixa un instant ses trois amis unis dans un même élan.

-Très bien. Nous autre, nous nous occuperons de Glimmer. Cependant il serait préférable que vous partiez au plus vite. Car aussitôt que nous aurons engagé la bataille, lorsqu’ils noteront l’absence du Deathscythe, ils soupçonneront un départ pour l’espace. D’autant plus que nous ignorons si le Shelong va intervenir ou pas…

-Le spatioport  le plus proche est celui de Newport City, mais il ne dispose pas d’appareils de transport de marchandise… remarqua Iria.

-La base de Singapour.

Tous redressèrent la tête pour fixer le grand brun qui venait de parler. Ce lieu était synonyme de bien des douleurs pour les anciens pilotes de la vengeance. [7]

A la fin de la Grande Guerre, ce spatioport, anciennement propriété d’Oz, était devenu la plaque tournante du commerce entre l’Asie et les Colonies.

-C’est là bas que vous aurez le plus de chance de passer inaperçu, termina-t-il alors.

-Alors nous irons de l’avant.

Relena sursauta et fixa le jeune homme à ses côtés.

-Heero… c’est de la folie ! Il a quelques heures à peine tu n’étais même pas capable de tenir sur tes jambes !

-Duo ne pourra pas gérer la sécurité des Gundams et s’emparer d’un transporteur sans se faire remarquer à lui tout seul.

-Comment ! On sous estime mes capacités ! sourit le natté. Mais face à l’expression des plus sérieuses de son ami, il cessa de plaisanter. Heero, les Gundams sont une chose, mais vos vies en sont une autre. Penses-tu réellement être capable de mener une mission à bien tout en veillant sur Relena ?

Les deux pilotes se fixèrent silencieusement pendant quelques secondes.

-Non. A l’heure actuelle, c’est plutôt elle qui doit prendre soin de moi… fit-il avec amertume.

-Heero…

-Duo a raison, intervint alors Millardo, il faut protéger Relena… et te préserver.

Le jeune homme surpris haussa presque un sourcil face à sa réplique.

-Le Wing Zéro ne nous sera d’aucune utilité sans son pilote… et tu as la vie de ma sœur entre tes mains. Vous n’êtes pas encore rétablis vous deux, alors laissez-nous gérer tout ça, pensez à vous reposez tant que cela est encore possible. Je partirais avec Duo et je rejoindrais Glimmer une fois votre départ pour l’espace. Si tu veux bien de mon aide bien sûr, fit-il en se tournant vers le concerné.

Le natté le fixa un instant. Il venait de faire la morale à Heero… à son tour de se montrer raisonnable…

-C’est d’accord. On lève le camp dans trente minutes.

-Je les conduirais à Singapour, intervint alors Azim, vous pouvez compter sur moi pour prendre soin de la Princesse et de son ami.

-C’est entendu, je vous ferais signe le moment venu, sourit doucement Quatre, remerciant son ami Maganac. Iria, fit-il alors en se tournant vers la jeune fille.

-Je sais, l’interrompit-elle dans un regard affectueux. Je pars pour Newport City sur-le-champ. Je vais tout faire pour éviter que ce conflit ne dégénère en catastrophe. Combien de temps reste-t-il d’après vous ?

-Moins de douze heures, hâtez-vous jeune fille, l’informa Howard.

-Sois prudente, reprit le petit blond.

-Promis, lui sourit-elle faiblement.

-Ne vous en faites pas, je ne serais jamais loin.

-Je te fais confiance Dorothy. Aller, nous n’avons pas de temps à perdre ! Bonne chance !

-A vous aussi.

 

*****************************

 

Tout l’équipage se consacra à la tâche et vingt minutes plus tard, alors que le Damoclès faisait route vers la capitale de Sank, le Deathscythe et le Wing Zéro s’immobilisaient sur le pont. Après les dernières recommandations, le Wing prit son envol, le temps de passer en mode bird. Le Gundam aux allures de grand oiseau blanc repassa au-dessus du navire et saisit le Deathscythe.

-Tout va bien ?

-Ça roule.

Millardo haussa un sourcil au ton employé par le jeune homme et coupa la communication. Ce n’était pas dans l’habitude du joyeux pilote de se montrer aussi froid. Duo n’appréciait que modérément qu’il se soit joint à lui apparemment…

 

En moins d’une demi-heure, ils avaient gagné les terres du royaume pacifiste. Ils entraperçurent Maizer et Sylvia qui s’étaient chargés de leur mettre un transporteur à disposition. C’était l’effervescence sur la base de Newport, Iria n’avait pas perdu une seconde et les milliers de Résistants s’activaient à présent pour la prochaine bataille. Les pilotes s’éclipsèrent rapidement, d’autant plus qu’étant donné l’état de guerre, ils se voyaient obligé d’effectuer un détour sur leur trajet initial.

 

Duo avait prit les commandes et n’avait pas décroché un mot depuis le décollage. Millardo revint de la soute pour constater que le natté n’avait pas bougé, fixé qu’il était sur la mer de nuage qui se déversait sous leurs yeux. L’état de tension du pilote était tel qu’il en était presque palpable. Cela ne pouvait plus durer ainsi.

-Tu veux que je te remplace ?

-Non ça ira, rétorqua-t-il, s’efforçant de rester poli.

Millardo l’agaçait à être sur son dos toutes les cinq minutes. Pourquoi fallait-il que ce soit lui avec qui il fasse équipe ? Le jeune pilote aurait presque juré qu’il tenait vraiment à le pousser à bout lorsqu’il le vit venir s’adosser au poste de commandes, les bras croisés, lui faisant face.

-Duo, je ne sais pas ce que je t’ai fait, mais il va falloir que tu laisses ça de côté et que l’on travaille ensemble si nous voulons espérer mener cette mission à bien.

Le natté releva la tête et fixa le prince, impénétrable.

Le comte soutint son regard, mais sans la moindre agressivité, il manifestait seulement la volonté de comprendre.

Tout le monde avait vu que Duo était ressorti particulièrement affecté de leur dernière bataille. Mais maintenant que Heero et Relena se trouvaient hors de danger, Millardo ne comprenait pas pourquoi il avait vu le pilote s’assombrir d’heure en heure depuis leur départ.

-C’est rien, lâcha-t-il, je serais opérationnel le moment venu.

Le comte le fixa un instant avant de se redresser.

-Très bien, je te fais confiance.

-Je ne permettrais pas que cette mission tourne mal fit-il alors sombrement, immobilisant le pilote qui s’apprêtait à partir.

A nouveau, les deux hommes se jaugèrent. Et l’évidence s’imposa soudain à Millardo.

-Tu as quelqu’un d’important pour toi qui vit dans l’espace.

-Oui, et la dernière fois qu’elle s’est engagée aux côtés des pilotes de Gundams, tu l’as mené devant les portes de l’outre monde, ajouta-t-il d’un ton acide, les yeux, bien malgré lui, obscurcis de colère.

Millardo mit une fraction de seconde à comprendre la signification de ce regard courroucé.

-Mon dieu… alors celle qui a volé les plans du Libra c’était… songea-t-il tout haut, trop surpris.[8]

Mais l’attitude à mesure agressive du pilote le fit se taire aussitôt.

-Si Heero n’avait pas été là c’est moi qui serait allé sur ce maudit vaisseau te tuer de mes propres mains. Comment as-tu pu lancer une telle puissance de feu contre quelqu’un qui n’avait aucun moyen de défense !

L’ancien dirigeant du Lotus Blanc garda un instant le silence, respectant le mépris et la colère qui transparaissaient à travers ses yeux à l’éclat meurtrier.

-La guerre que j’avais engagée n’autorisait pas de demi-mesures. Pas plus dans l’esprit de Dorothy que dans celui des autres.

Duo le fixa, suspicieux et il poursuivit :

-Tu te méprends sur mes intentions. J’aurais fait mon possible pour la sauver si j’avais été au commandement. Trop rares sont les personnes qui savent faire preuve d’un tel courage. Mais le contexte ne me laissait pas beaucoup d’alternatives.

-Ouais « Une guerre pour mettre fin à toutes les guerres », je suis au courant. Soigner le mal par le mal ça n’a jamais été mon truc, ce sont toujours les moins concernés qui finissent par y passer.

-Qui t’as dit que j’adhérais à cette théorie ?

Les traits du jeune pilote se détendirent légèrement sous l’effet de l’étonnement.

-Faire l’inverse de ce que l’on pense n’est pas monnaie courante.

-Il y a des circonstances qui ne laissent pas d’autres choix.

Le silence reprit ses droits pendant quelques instants jusqu’à ce que le visage de Duo se détende dans un geste apaisant.

-De toute manière je t’ai jamais compris, alors ça ne va pas commencer aujourd’hui.

-Je ferais tout mon possible pour t’aider. Je ne te demande pas de croire en ma parole, mais saches que je n’ai toujours eu qu’un seul et même objectif : La Paix.

-Je le sais.

Cette déclaration eut l’effet d’une profonde sensation de soulagement et un sourire rassuré accueillit l’aveu. D’un hochement de tête il remercia le Dieu de la mort de lui avoir accordé sa rédemption.

-Ne t’en fais pas. Je suis sûr que cette jeune fille s’en sort très bien. Elle ne semble pas manquer de ressources.

-… là n’est pas le problème… murmura le pilote, le visage rongé par une inquiétude vivace.

 

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Iria était partie précipitamment de l’Hespéros, laissant dans la demeure une atmosphère tendue qui persista au déjeuner, même Kissa sembla percevoir la gravité du moment et se fit silencieuse. Heero et Relena furent néanmoins sommés de monter se reposer dès la fin du repas.

Relena accompagna le jeune homme épuisé par cette matinée qui avait été au-delà de ses capacités. Mais l’évolution de la situation ne leur avait de toute manière pas vraiment laissée le choix.

 

La princesse tira les rideaux au-dessus des voilures, enchevêtrement de rouge et de blanc. La pièce s’assombrit aussitôt, offrant une luminosité moins agressive que le revêtement extérieur à l’éclat scintillant.

La jeune fille se retourna alors pour le voir sur le rebord du lit, cherchant à atteindre ses chaussures sans réveiller de douleur aiguë. Elle s’avança aussitôt et, d’un geste apaisant l’invita à la laisser faire. Le pilote sourit imperceptiblement à la princesse accroupie et obtempéra.

Relena l’aida avec délicatesse à se dévêtir du nécessaire. Mais alors qu’elle dégageait la couette, une main la retint.

-Tu as besoin de te reposer toi aussi.

-Non c’est bon, je voudrais faire quelques recherches avant de partir.

-Relena, ça va aller, fit-il, agrémentant ses mots appuyés d’un regard assuré.

-Je ne voulais pas t’inquiéter, excuse-moi.

Un faible sourire accueillit sa réplique.

-Ce n’est pas moi ici qui me fais du souci.

-Heero… et si j’avais prise la mauvaise décision en décidant de réapparaître ! Les enjeux sont tellement importants ! Pour des milliards d’Hommes… pour moi… et… et pour nous… termina-t-elle du bout des lèvres.

-Je sais. Mais n’oublie pas, fit-il alors qu’il glissait une main contre sa nuque, se rapprochant jusqu’à sentir contre son corps la chaleur de la jeune princesse.

Les deux êtres s’immobilisèrent et le regard sans équivoque du pilote se joignit à un souffle presque inaudible :

-Quoi qu’il advienne.

La jeune fille frissonna à ce vent tiède, murmure d’un espoir sur lequel elle se laissa porter sans plus hésiter.

 

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[1] : C’est le terme utilisé en équitation, on parle de couple cavalier/cheval.

[2] : Vous avez vraiment besoin d’exemples ? ^___^

[3] : Même si j’adhère à cette façon de se comporter, ce n’est pas de moi, mais de Monty Roberts, un grand maître en matière de dressage.

[4] : Les Sweepers sont une organisation dont font partie le Professeur G (mentor de Duo) et Howard. Ils œuvrent, comme depuis toujours, pour la résistance.

[5] : Russell (1961) propose une classification en fonction de la gravité du traumatisme crânien, basée sur la durée de l’amnésie post-traumatique (APT) : Ainsi il y aurait trois stades : Bénin (Kiwi a testé pour vous ^^ ), modéré et grave. Mais cette classification reste arbitraire, un trauma peu évoluer sur des années et personne ne connaît les véritables séquelles.

[6] : Souvenez-vous ce que donne un Quatre lorsqu’il perd les pédales… comme avec le Système Zéro à la fin de la première saison.

[7] : Euh… je rappelle tout de même, qu’à la base, les cinq pilotes de Gundams avaient été envoyés sur Terre dans le simple but de venger les Colonies, c’étaient des terroristes…

[8] : Pour ceux qui n’auraient pas vu la saison deux, je précise que Hilde est allée voler les plans du Libra, le vaisseau de guerre du Lotus Blanc, et ce, afin de les remettre aux pilotes de Gundams. Mais le fait est que ça a mal tourné pour elle au moment où elle a voulu s’échapper et rejoindre le Peacemillon… C’était Dorothy aux commandements du Lotus Blanc, et il s’en ai fallu de peu pour qu’elle ait la peau d’Hilde.

 

Note traditionnelle ^^ : Kiwi contenteuh d’avoir fini ^___^ L’était laborieux pour moi ce chapitre… y manquait d’action pour le pitit cœur palpitant de l’oiseau à long bec que je suis ^^’’ Mais n’ayez crainte, petits lecteurs recroquevillés au creux de la paume du terrible Dieu des fruits, je saurais mener cette mission… euh fic pardon à terme ^__^.

 

Temps écoulé durant ce chapitre : Euh… encore une seule journée ^^’’

 

Chapitre commencé le 15/04/2004, terminé le 18/05/04.

 



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